N’en déplaise aux esprits chagrins, Disneyland Paris est la première destination touristique européenne et la destination française la plus vendue par les agences de voyages
Fondateur de « Champagne Connection » puis de « France Connection », Francis Legros se bat depuis près de vingt ans pour faire reconnaître le poids des agences de voyages dans le développement et la commercialisation du tourisme dans l’Hexagone.
Il s’est aussi battu pour que s’instaure un vrai partenariat entre le secteur marchand et les institutionnels et que disparaisse enfin cette concurrence inutile et déloyale qui les oppose.
Il semble aujourd’hui que les relations se détendent, avec la prise de conscience du politique qui devient davantage comptable des deniers de l’Etat et plus soucieux du retour sur investissement. « Les institutionnels ne dépensent plus inconsidérément sur le segment du tourisme » reconnaît Francis Legros.
Mais il reste encore du chemin à parcourir pour que les Comités régionaux et départementaux du Tourisme, pour que les offices de tourisme et les syndicats d’initiatives se recentrent sur leur rôle essentiel : former leurs collaborateurs aux techniques de l’accueil, de l’information et à la connaissance des langues étrangères.
« Le politique a une vision trop étroite du tourisme. Il pense « électorat » avant de penser « clientèle ». Il se cristallise sur sa « collectivité territoriale » et oublie l’attrait authentique et global d’une région touristique… » regrette Francis Legros.
Secteur marchand face à l’institutionnel : le débat n’est pas clos
Point de vue partagé par Christian Orofino, directeur général du Groupe Pauli qui regroupe, entre autres marques, Visit France, le premier tour-opérateur spécialiste du tourisme en France qui fêtera, en 2006, son vingtième anniversaire.
« Le circuit professionnel est stoppé dans son action par le circuit institutionnel. Nous avons un gisement immense inexploité car nous n’avons pas, dans le secteur privé, les moyens de le promouvoir. Devant nous, les institutionnels ont de gros moyens et peu de résultats. La clef du succès repose sur la valeur ajoutée, sur la créativité, sur la connaissance du terroir.
Nous ne pouvons pas tout recenser. La destination « France » mérite une grande communication auprès du public. Nous devrions travailler en partenariat avec les institutionnels régionaux qui ont les moyens et les informations. Ils ne collaborent pas ! Ils vendent à notre place !». Ce débat fait donc toujours l’actualité. Un constat : la nature a horreur du vide, le politique aussi. Il s’y engouffre et que chacun balaie devant sa porte !
Arriver enfin à un véritable partenariat avec les acteurs institutionnels afin de développer une vaste gamme de voyages thématiques originaux, hors des sentiers battus, faisant valoir les multiples richesses du terroir français, c’est le souhait du patron de Visit France qui déplore une certaine « indifférence française ».
Marie-Christine Duboscq, présidente du Conseil professionnel des agences du tourisme d’accueil au Snav reconnaît que le secteur manquait de « visibilité » pour mieux vendre la France et être plus accessible pour les confrères de la distribution. Un site internet propre au réceptif a été créé : www.snav.org avec l’extension « accueil en France ».
Ce site interactif relié au site de Maison de la France permet aux agences de voyages de faire une demande par activité thématique, par localité, par région, par langue parlée dans l’agence.
Le SNAV sera dorénavant le partenaire reconnu de « Rendez-vous France ». Rappelons que Maison de la France est un GIE placé sous l’autorité du ministre en charge du tourisme. Sa mission : promouvoir la destination France sur le territoire national et à l’étranger par l’intermédiaire de son réseau implanté dans une trentaine de pays.
De Walt Disney à François Mitterrand
De la niche originale au produit industrialisé, la gamme des voyages en France est infinie.
L’originalité de la semaine est certainement lancée par France Travel Service, une agence réceptive ouverte voici un an à Vélizy-Villacoublay dans la région parisienne. En surfant sur la vague de l’actualité elle propose une escapade à Château Chinon, avec une nuit dans la chambre n° 15 de l’hôtel du Vieux Morvan.
C’est là que François Mitterrand réservait à l’année. L’établissement deviendra son domicile et son QG de campagne. A partir de cet hôtel, le programme permet de découvrir le Morvan profond. Un éleveur de percherons ici, une ferme équestre ailleurs pour finir avec la visite du musée du (double) septennat qui abrite les cadeaux reçus par François Mitterrand pendant ses fonctions. (En ligne à partir d’aujourd’hui et commercialisable auprès du réseau).
Mais n’en déplaise aux esprits chagrins, la grande vedette du tourisme en France est Mickey, Disneyland Paris étant la première destination touristique européenne et la destination française la plus vendue par les agences de voyages.
« Disney est un très grand compte pour nous. Nous le classons à part, en typologie Parc. C’est une destination à part entière qui, en 2005, a fait partie du Top 10 de nos fournisseurs » déclare Annabelle Gomarin responsable des achats et services chez Voyages Carrefour.
Après d’importants investissements Disneyland Resort Paris est devenu un tour opérateur à part entière. Il est revendu sur le marché français par quelque 4 000 agences de voyages qui réalisent 50 % de ses ventes forfaits – avec au moins une nuit d’hôtel - ce qui représente plus de 6 000 ventes.
Les niches ne sont pas la panacée
La visite de Paris en 2 CV, la Touraine à vélo, les canaux napoléoniens en pénichette, l’escapade gourmande en Périgord ou la cure marine bienfaitrice sont quelques niches tentatrices. Ce n’est cependant pas avec elles que tour opérateurs et distributeurs font leur chiffre d’affaires. A prix étudiés, ils vendent au plus grand nombre du locatif au bord de la mer ou à la campagne, des villages de vacances, de l’hôtellerie de plein air.
« Les produits de type villages-vacances et les campings répondent de mieux en mieux aux demandes de nos clients. Ce secteur a fait de réels efforts en terme d’infrastructures, d’animations, de formules pour enfants » reconnaît Annabelle Gomarin. Dans l’une de ses brochures consacrées à la France, « Villages-clubs en famille », le généraliste Visit France propose même des locations de mobile-home aménagés pour 4 à 6 personnes.
Le ski, un segment « produit » onéreux pour les familles serait en baisse. Il l’est depuis deux ans chez Voyages Carrefour qui, en 2006, donnera priorité à la France avec le développement du tourisme vert, des formules animées et des mécaniques commerçantes du type « offres spéciales » formules DUO (2 =1), formules long séjour etc.
Il s’est aussi battu pour que s’instaure un vrai partenariat entre le secteur marchand et les institutionnels et que disparaisse enfin cette concurrence inutile et déloyale qui les oppose.
Il semble aujourd’hui que les relations se détendent, avec la prise de conscience du politique qui devient davantage comptable des deniers de l’Etat et plus soucieux du retour sur investissement. « Les institutionnels ne dépensent plus inconsidérément sur le segment du tourisme » reconnaît Francis Legros.
Mais il reste encore du chemin à parcourir pour que les Comités régionaux et départementaux du Tourisme, pour que les offices de tourisme et les syndicats d’initiatives se recentrent sur leur rôle essentiel : former leurs collaborateurs aux techniques de l’accueil, de l’information et à la connaissance des langues étrangères.
« Le politique a une vision trop étroite du tourisme. Il pense « électorat » avant de penser « clientèle ». Il se cristallise sur sa « collectivité territoriale » et oublie l’attrait authentique et global d’une région touristique… » regrette Francis Legros.
Secteur marchand face à l’institutionnel : le débat n’est pas clos
Point de vue partagé par Christian Orofino, directeur général du Groupe Pauli qui regroupe, entre autres marques, Visit France, le premier tour-opérateur spécialiste du tourisme en France qui fêtera, en 2006, son vingtième anniversaire.
« Le circuit professionnel est stoppé dans son action par le circuit institutionnel. Nous avons un gisement immense inexploité car nous n’avons pas, dans le secteur privé, les moyens de le promouvoir. Devant nous, les institutionnels ont de gros moyens et peu de résultats. La clef du succès repose sur la valeur ajoutée, sur la créativité, sur la connaissance du terroir.
Nous ne pouvons pas tout recenser. La destination « France » mérite une grande communication auprès du public. Nous devrions travailler en partenariat avec les institutionnels régionaux qui ont les moyens et les informations. Ils ne collaborent pas ! Ils vendent à notre place !». Ce débat fait donc toujours l’actualité. Un constat : la nature a horreur du vide, le politique aussi. Il s’y engouffre et que chacun balaie devant sa porte !
Arriver enfin à un véritable partenariat avec les acteurs institutionnels afin de développer une vaste gamme de voyages thématiques originaux, hors des sentiers battus, faisant valoir les multiples richesses du terroir français, c’est le souhait du patron de Visit France qui déplore une certaine « indifférence française ».
Marie-Christine Duboscq, présidente du Conseil professionnel des agences du tourisme d’accueil au Snav reconnaît que le secteur manquait de « visibilité » pour mieux vendre la France et être plus accessible pour les confrères de la distribution. Un site internet propre au réceptif a été créé : www.snav.org avec l’extension « accueil en France ».
Ce site interactif relié au site de Maison de la France permet aux agences de voyages de faire une demande par activité thématique, par localité, par région, par langue parlée dans l’agence.
Le SNAV sera dorénavant le partenaire reconnu de « Rendez-vous France ». Rappelons que Maison de la France est un GIE placé sous l’autorité du ministre en charge du tourisme. Sa mission : promouvoir la destination France sur le territoire national et à l’étranger par l’intermédiaire de son réseau implanté dans une trentaine de pays.
De Walt Disney à François Mitterrand
De la niche originale au produit industrialisé, la gamme des voyages en France est infinie.
L’originalité de la semaine est certainement lancée par France Travel Service, une agence réceptive ouverte voici un an à Vélizy-Villacoublay dans la région parisienne. En surfant sur la vague de l’actualité elle propose une escapade à Château Chinon, avec une nuit dans la chambre n° 15 de l’hôtel du Vieux Morvan.
C’est là que François Mitterrand réservait à l’année. L’établissement deviendra son domicile et son QG de campagne. A partir de cet hôtel, le programme permet de découvrir le Morvan profond. Un éleveur de percherons ici, une ferme équestre ailleurs pour finir avec la visite du musée du (double) septennat qui abrite les cadeaux reçus par François Mitterrand pendant ses fonctions. (En ligne à partir d’aujourd’hui et commercialisable auprès du réseau).
Mais n’en déplaise aux esprits chagrins, la grande vedette du tourisme en France est Mickey, Disneyland Paris étant la première destination touristique européenne et la destination française la plus vendue par les agences de voyages.
« Disney est un très grand compte pour nous. Nous le classons à part, en typologie Parc. C’est une destination à part entière qui, en 2005, a fait partie du Top 10 de nos fournisseurs » déclare Annabelle Gomarin responsable des achats et services chez Voyages Carrefour.
Après d’importants investissements Disneyland Resort Paris est devenu un tour opérateur à part entière. Il est revendu sur le marché français par quelque 4 000 agences de voyages qui réalisent 50 % de ses ventes forfaits – avec au moins une nuit d’hôtel - ce qui représente plus de 6 000 ventes.
Les niches ne sont pas la panacée
La visite de Paris en 2 CV, la Touraine à vélo, les canaux napoléoniens en pénichette, l’escapade gourmande en Périgord ou la cure marine bienfaitrice sont quelques niches tentatrices. Ce n’est cependant pas avec elles que tour opérateurs et distributeurs font leur chiffre d’affaires. A prix étudiés, ils vendent au plus grand nombre du locatif au bord de la mer ou à la campagne, des villages de vacances, de l’hôtellerie de plein air.
« Les produits de type villages-vacances et les campings répondent de mieux en mieux aux demandes de nos clients. Ce secteur a fait de réels efforts en terme d’infrastructures, d’animations, de formules pour enfants » reconnaît Annabelle Gomarin. Dans l’une de ses brochures consacrées à la France, « Villages-clubs en famille », le généraliste Visit France propose même des locations de mobile-home aménagés pour 4 à 6 personnes.
Le ski, un segment « produit » onéreux pour les familles serait en baisse. Il l’est depuis deux ans chez Voyages Carrefour qui, en 2006, donnera priorité à la France avec le développement du tourisme vert, des formules animées et des mécaniques commerçantes du type « offres spéciales » formules DUO (2 =1), formules long séjour etc.