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IFTM Top Resa : NDC, concrètement ça change quoi pour les agences ?

Deux conférences sur la NDC lors de l’IFTM Top Resa


Les prises de parole des acteurs de l’écosystème du voyage d'affaires - compagnies, agrégateurs et TMC - autour de la norme NDC, ont été particulièrement guettées par les acheteurs et agent de voyages lors du dernier IFTM Top Resa.


Rédigé par le Lundi 9 Octobre 2023

Thadée Nawrock (groupe Lufthansa), Jean-Christophe Carette (Amadeus) et Delphine Barault (Air France - KLM) lors de la table ronde organisée par l'AFTM, "NDC, enfin live".
Thadée Nawrock (groupe Lufthansa), Jean-Christophe Carette (Amadeus) et Delphine Barault (Air France - KLM) lors de la table ronde organisée par l'AFTM, "NDC, enfin live".
Delphine Barault, directrice des ventes entreprises d’Air France, lors du dernier IFTM Top Resa, était des deux conférences qui avaient comme thème la nouvelle norme de distribution. « NDC : enfin live », d’abord et « NDC, concrètement ça change quoi pour les agences ? ».

Rompue à l'excercice, elle a du être d'autant plus pédagogue que les agences affaires n’échapperont pas à la surcharge GDS.

Dès le 1er janvier 2024, les réservations de billets du groupe Air France KLM se verront appliquer d’une surcharge de 21 euros si elle ne sont pas estampillées NDC.

Lors de la table ronde « NDC, concrètement ça change quoi pour les agences ? », Valérie Jacomino, directrice d'exploitation chez Centrale Voyages, a pu témoigner de la difficulté de son équipe à s’approprier la NDC ; « sur la partie loisir, la part des ventes NDC est de 6%, c’est 1% pour l’affaires. »

Des vendeurs embauchés pour la NDC qui sont revenus à Edifact

Principaux points de blocage, la difficulté pour les vendeurs de s’approprier le changement et, surtout, tout ce qui concerne l’après-vente. Elle souligne avoir recruté des vendeurs « embauchés pour la NDC » et qui « sont revenus l’Edifact ». « Et face à un voyageur d’affaires, nous nous devons d’être réactifs, on appelle la compagnie et c’est chronophage ».

Pour Delphine Barault, directrice des ventes entreprises d’Air France il s’agit bien souvent « d’appels de conforts » que reçoivent du lundi au samedi les 65 collaborateurs de la cellule Teams, dédiée à la NDC avec « 97% de taux de réponse, prises en moins d'une minute pour un temps d'échange de moins de huit minutes».

Et si « 80% des appels concernent l'après-vente, ce n'est pas parce que l'outil ne sait pas le faire, c'est l'agent qui doit encore monter en compétence ». Et d’appuyer : « la cellule Teams consacrée aux appels pour les questions NDC reçoit 245 appels par jour, ce n’est pas énorme par rapport aux milliers de billets émis ».

Lors de la table ronde, « NDC, enfn live » - un retour sur les pilotes mis en place depuis un an avec l’écosystème du client - Delphine Barault a pu énumérer les avantages de la norme et dissiper quelques craintes. « Un grand nombre d’acheteurs se font challenger par les voyageurs qui trouvent des prix moins chers sur le site d’Air France KLM », souligne-t-elle.

« Avec cette technologie, ils pourront donc avoir accès à tout le contenu du site du groupe Air France, dont les promotions et les tarifs light court et moyen-courrier, supprimés d’Edifact

« Non, avec NDC, vous ne dépenserez pas plus »

Pour ailleurs, comme elle a pu de nouveau le répéter, cette norme permet d’aller bien au-delà des 26 classes tarifaires proposées jusqu'à maintenant et ainsi de pouvoir concurrencer les low cost, natives de ces multiples classes de réservation.

« Une capacité sans limite, synthétise Christian Sabbagh, président d’Orchestra. C’est une avancée pour la distribution ».

Après l’analyse des programmes pilotes, Delphine Barault est en mesure de souligner que les écarts de prix « peuvent aller de 15 à 400 euros, sur les prix d'un segment de billet, toutes les routes Econonomie du court et moyen courrier sont concernées tout comme un certain nombre de tarifs business, commepour la Premium et long-courrier, c'est assez massif ».

Elle énumère aussi les dernières avancées comme la possibilité « de consulter l’historique de la réservation », «savoir si le client a un accès salon ou encore « faire des annulations de billet d’avion », avec encore « quelques ajustements à faire ».


Et, aussi, rappelle que tout se fera dans le respect de la politique voyage des entreprises, répondant ainsi à la crainte des acheteurs que les voyageurs se laissent tenter par une offre plus riche qui permet de réserver de nombreuses prestations annexes.

« Non, avec NDC, vous ne dépenserez pas plus, appuie Jean-Christophe Carette, directeur commercial chez Amadeus Cytric Solutions. les outils permettent de bien contrôler les politiques voyages qui sont de plus en plus drastiques ».

La route est encore longue

Reste que la route est encore longue. Comme a pu par exemple le souligner, Thadée Nawrocki, directeur général des ventes France du groupe Lufthansa « même si nous avons encore quelques fonctionnalités à déployer et pris du retard sur le business travel, nous avons fait une grande partie du chemin. Mais c’est un sujet qui concerne l’industrie. Plus les compagnies développeront dans le même rythme une API mature, plus le taux d’adoption sera fort ».

Ce qui est compliqué, souligne-t-il, « c’est de connecter quatre briques, l’API de la compagnie aérienne, l’agrégateur, l’OBT et la TMC pour l’émission du billet » mais rassure-t-il « l'écosystème monte en puissance ».

En attendant, tous sont d’accord pour dire « qu’Edifact et NDC » vont cohabiter pendant de nombreuses années. Ce que confirme Jean-Christophe Carette : « on bascule sur un mode mixte, entre tarification NDC et tarification traditionnelle ».

Tout cela laisse dubitatif Yorick Charveriat, patron d'American Express Voyage d'affaires, rencontré sur son stand, qui se demande donc pourquoi tant de précipitation s'il faut payer pour un système qui propose moins de contenu.

Comme a pu le dire Jean de Dufort, directeur des opérations de CWT « c'était une vraie inquiétude de nos clients mais on n'utilisera pas NDC si on estime qu'il y a un risque pour le voyageur ». On leur dit : « plutôt que de demander si les intentions des compagnies aériennes sont pures, rejoignez les programmes pilotes. » Il le dit : « en moyenne, dans 40% des cas, la NDC était plus avantageuse que le contenu traditionnel ».

Ce qui nous promet, à coup sûr, de nouvelles tables rondes pour des retours d'expérience lors du prochain IFTM Top Resa.

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