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IFTM Top Resa : TO vs réseaux, il reste des ajustements à faire...

Au détour des allées, TO et réseaux reviennent sur les enjeux du salon


Pour cette première journée d'ouverture de l'IFTM Top Resa, les patrons du tourisme n'y sont pas allés par quatre chemins pour qualifier le moment de "une renaissance" pour Jean-Baptiste Lemoyne ou encore une "seconde chance" pour Valérie Boned. Nous avons arpenté les allées du salon pour prendre le pouls des principaux intéressés, à savoir les agents de voyages et les tour-opérateurs. Si la joie de se retrouver est plus que sincère et illumine les visages, il reste encore quelques menus ajustements à faire...


Rédigé par le Mercredi 6 Octobre 2021

Entre les revendications, la volonté de dialoguer, l'envie de se revoir et de remettre certains au travail, l'IFTM Top Resa est pour l'industrie en 2021 un exercice loin d'être de tout repos - Crédit photo : RP
Entre les revendications, la volonté de dialoguer, l'envie de se revoir et de remettre certains au travail, l'IFTM Top Resa est pour l'industrie en 2021 un exercice loin d'être de tout repos - Crédit photo : RP
Pour ceux qui ne sont pas Porte de Versailles et s'il n'y avait qu'un mot pour résumer cette première journée du salon c'e serait : sourire !

Pas besoin d'être devin pour imaginer qu'après presque deux ans d'une crise sans précédent, l'industrie n'avait qu'une envie : se revoir et échanger de nouveau.

Au-delà de cette joie sincère, les professionnels étaient aussi là pour symboliser leur retour aux affaires.

"La rentrée a sonné ! Les agences de voyages sont très attendues et semble-t-il, elles sont au rendez-vous," se félicite Guillaume Linton, PDG d'Asia et maire du village des TO pour l'IFTM Top Resa.

Alors que les frontières se montrent de plus en plus perméables et que les envies de voyager se manifestent dans les commandes, l'industrie n'arbore plus seulement un sourire de façade.

Elle est de retour dans le game... Ou presque.

Les tour-opérateurs en opération séduction...

Et pour fêter ce retour aux affaires, les tour-opérateurs sont sortis affutés avec le plein de nouveautés ou d'ambitions, à commencer par MSC Croisières.

"Je n'ai jamais été aussi content et excité d'être à l'IFTM," partage tout sourire Patrick Pourbaix, directeur général de MSC Croisières pour la France, la Belgique et le Luxembourg.

Si le salon peut représenter un pari, alors que l'industrie remet seulement un peu d'huile dans les rouages d'une mécanique longtemps grippée, la compagnie italienne a mis les petits plats dans les grands.

"J'ai demandé à toutes les équipes d'être sur le pont durant tout le salon. Je compte beaucoup sur cet évènement pour retrouver nos spécialistes de la croisière."

L'IFTM ce n'est pas seulement l'occasion de serrer des paluches ou de faire des checks jusqu'à l'indigestion. Il sert aussi à rafraichir les souvenirs d'une distribution pas ou plus au fait des produits.

"Nous voulons convaincre les agences que nos produits répondent aux nouvelles attentes, mais aussi d'accroitre notre notoriété," révèle Lionel Rabiet, le directeur de Voyages d'exception.

Pour d'autres, il permet surtout de repartir de l'avant, afin de conquérir des parts de marché.

"Nous sortons d'un exercice qui aurait dû être catastrophique, mais à partir du 1er août 2021, nous avons constaté une accélération des ventes. Au final, août et septembre sont excellents.

Ce n'est pas seulement un rendez-vous pour réseauter, nous y venons aussi pour faire du business,
" martèle un Axel Mazerolles conquérant. Et le directeur général de FTI Voyages a de quoi bomber le torse.

En cette rentrée, Zanzibar va venir grossir le rang des destinations proposées par FTI, avec des annonces à venir sur des nouvelles adresses exclusives. Ce n'est pas tout, car il compte y ajouter une offre spéciale de city-break au Portugal prochainement disponible pour les agences de voyages.

Et René-Marc Chikli de résumer, au mieux, le sentiment dans ses rangs. "Il ne peut pas mieux tomber ! C'est la période et le moment idoines, car les indicateurs sont positifs," pense savoir le président du Seto.

"Nous pouvons retrouver en janvier et mars les niveaux de 2019"

Pour cette première journée, rien ne semble atteindre l'optimisme général, pas même les TO spécialistes, pour le moment encore un peu dans le flou.

A défaut de pouvoir faire partir des charters complets, Asia est venu pour préparer la suite.

"Nous venons pour réussir 2022 et promouvoir notre offre groupe, conjointement avec AmériGo. Il est aussi indispensable de remobiliser les agences sur le long-courrier," lâche Guillaume Linton.

C'est aussi un point important à relever de cette première journée.

Alors que les agents de voyages brillaient par leur absence dans les allées de la Porte de Versailles, les tour-opérateurs se devaient aussi de les rassurer pour les pousser à promouvoir des destinations long-courriers.

Surtout que ceux qui ont fait le déplacement étaient particulièrement motivés.

Un constat similaire pour son voisin de stand. "Il va être temps de remettre la machine en marche. Nous ne pouvons pas attendre que le monde entier soit en vert, sinon nous allons attendre très longtemps.

Il y a un vrai challenge,
" nous disait déjà Jean Eustache, président d'AmériGo, au moment d'officialiser le partenariat avec Asia.

Un constat qui rejoint celui des Entreprises du Voyage qui un peu plus tôt dans la journée faisaient état d'un marché long-courrier sinistré.

Selon le président du Seto, si les Etats-Unis font d'ores et déjà office de locomotive, le retour à la normale n'est plus très loin.

"Sans déborder d'optimisme sur le salon et la fin de l'année, l'hiver sera encore un peu compliqué. Néanmoins, si nous continuons sur cette dynamique, nous pouvons retrouver en janvier et mars les niveaux de 2019."

Des agents de voyages entre réseaux et revendications

Maintenant que la profession semble avoir retrouvé des couleurs, comme en témoignent les seulement "-20% en septembre" pour Anne-Sophie Lecarpentier, tout le monde se remet doucement en ordre de marche.

"Je suis ravie d'avoir ouvert mes agences très tôt, car nos dossiers sont constitués pour un tiers de clients nouveaux, sans doute en provenance d'Internet," se réjouit la DG de Perier Voyages.

Les plus petits ou les indépendants ont eu d'autres préoccupations.

Comme de rencontrer "réellement des personnes avec lesquelles nous avons beaucoup échangé par Zoom ou écrans interposés, depuis le début de la crise," affiche Eric Baetens, patron d'Eric & The Trip.

Il y a aussi les agents de voyages avec des revendications qui ont profité de l'IFTM pour croiser Jean-Baptiste Lemoyne et lui glisser quelques mots.

"Nous avons remis le couvert avec le secrétaire d'Etat au Tourisme. Il nous a bien compris et a dit qu'il allait s'occuper de notre cas. Nous ne voulons plus revivre dans le monde d'avant. Il y a urgence", confie Laurent Menanteau, le vice-président de l'Association Agences de Voyages Mandataires (AAVM).

Même discours pour Edward Hisbergues, le directeur de PG TRIPS Association. Ce dernier a souhaité se rappeler au bon souvenir du gouvernement avec le calvaire des voyagistes scolaires.

"Nous rediscutons intelligemment avec les tour-opérateurs" selon R. Vainopoulos

Ce n'est pas le seul message qu'a voulu faire passer la profession.

Alors que le nombre des visiteurs agents ne sont pas à la hauteur des espérances de ce nouvel opus de l'IFTM Top Resa, les réseaux aimeraient que la production retrouve le chemin des bureaux.

"Ce n'est pas toujours facile d'avoir une réponse, alors que les TO n'ont pas toujours mis les équipes à la hauteur de la reprise. Ils ont parfois été surpris," révèle le patron d'un réseau.

Œil pour œil, dent pour dent.

Du côté de Richard Vainopoulos, président de TourCom, l'intérêt est avant tout de remobiliser les troupes et de reparler gros sous avec ses partenaires.

"Nous rediscutons des contrats intelligemment avec les tour-opérateurs et avec Manor. Concernant la fréquentation, les agents de voyages sont peut-être un peu moins intéressés par ce genre d'évènement, puis les points de vente sont aussi en sous-effectif," analyse le patron de Tourcom.

Ce dernier a d'ailleurs obtenu l'agrément "établissement bancaire" désormais indispensable pour les centrales de paiement. "Nous sommes les premiers..."

Sur la révision des contrats de distribution en revanche, TourCom n'était pas le premier. D'ailleurs du côté de MSC Croisières, des solutions ont été trouvées avec l'ensemble des réseaux, alors que le croisiériste avait dénoncé ses contrats.

Que ce soit par un paiement d'acompte ou une garantie financière apportée... les "contrats sont bien équilibrés."

Après les premières tapes amicales, Richard Vainopoulos résume l'enjeu le plus important de l'IFTM après plus de 19 mois sans croiser les regards de la profession, ni les visages connus, les sourires...

"L'important est de se revoir, de revoyager entre nous avant de faire voyager nos clients."

Voyageons !

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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