M.Toumi : "La diversification ne doit pas seulement concerner les produits. Nous devons poursuivre la diversification de nos marchés émetteurs" - DR : M.S.
TourMaG.com - Le marché français, votre premier marché émetteur, semble sortir en ce début d‘année d’une phase de grande frilosité. Avez-vous retrouvé votre optimisme ?
Mohamed Toumi : "Cette reprise annoncée du marché français n’apparaît pas.
Regardez les derniers chiffres, les mois de janvier et février 2014 sont à -45,5% par rapport à 2010 ! Nous avons bien compris que le marché français était soucieux des conséquences politiques de la révolution et de l’insécurité qui pouvait se développer.
Chacun l’a pourtant constaté, en trois ans, aucun touriste n’a été victime d’actions violentes ou d’incivilités.
Alors, pourquoi une telle attitude de la France et pas des autres pays européens ? Aujourd’hui, le volet politique est résolu. Nous avons un gouvernement de technocrates.
Malgré leurs différences, les Tunisiens sont arrivés à un compromis pour faire sortir leur pays de l’impasse où il se trouvait. Pour répondre à votre question, je dirais que j’ai toujours été optimiste sinon je ne ferais pas ce métier.
Nous attendons les Français, nous avons besoin d‘eux. Ils l’ont démontré durant des années, ils aiment notre pays. Ils vont dans les régions, dans le sud surtout. Aujourd’hui, 55% de notre territoire est déserté par les touristes.
Les Français vont dans les hôtels, sur les sites, dans les musées. Ils achètent nos produits artisanaux. Ils font travailler nos bus, nos 4X4, nos taxis… Ils sont essentiels pour l’économie de notre pays."
Mohamed Toumi : "Cette reprise annoncée du marché français n’apparaît pas.
Regardez les derniers chiffres, les mois de janvier et février 2014 sont à -45,5% par rapport à 2010 ! Nous avons bien compris que le marché français était soucieux des conséquences politiques de la révolution et de l’insécurité qui pouvait se développer.
Chacun l’a pourtant constaté, en trois ans, aucun touriste n’a été victime d’actions violentes ou d’incivilités.
Alors, pourquoi une telle attitude de la France et pas des autres pays européens ? Aujourd’hui, le volet politique est résolu. Nous avons un gouvernement de technocrates.
Malgré leurs différences, les Tunisiens sont arrivés à un compromis pour faire sortir leur pays de l’impasse où il se trouvait. Pour répondre à votre question, je dirais que j’ai toujours été optimiste sinon je ne ferais pas ce métier.
Nous attendons les Français, nous avons besoin d‘eux. Ils l’ont démontré durant des années, ils aiment notre pays. Ils vont dans les régions, dans le sud surtout. Aujourd’hui, 55% de notre territoire est déserté par les touristes.
Les Français vont dans les hôtels, sur les sites, dans les musées. Ils achètent nos produits artisanaux. Ils font travailler nos bus, nos 4X4, nos taxis… Ils sont essentiels pour l’économie de notre pays."
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TourMaG.com - Votre nouvelle ministre entend mener une série d’actions à court et à long terme. La diversification du produit touristique tunisien serait une des priorités. Votre avis ?
M.T. : "Toute la Tunisie est pour une diversification. Nous en sommes tous convaincus, ce serait la solution pour le tourisme et pour le développement régional.
Mais comment peut-on parler de diversification quand notre sécurité fait encore l’objet de réserves dans les régions non côtières et dans le sud !
La diversification ne doit pas seulement concerner les produits. Nous devons poursuivre la diversification de nos marchés émetteurs.
Aujourd’hui, la priorité c’est l’hygiène qui, avec la propreté, arrivent en tête des réclamations des clients.
Je veux une Tunisie propre ! Le respect de l’environnement est une prise de conscience à transmettre, une affaire d’éducation.
Avant, nos parents, nos instituteurs le faisaient. Ma mère, qui n’était jamais allée à l’école, m’avait transmis ce respect de l’environnement. Mon instituteur aussi.
La priorité c’est la qualité, dans l’ensemble du circuit des métiers du tourisme, depuis l’accueil à l’aéroport jusqu’au départ de nos clients. Cette qualité devrait d’ailleurs commencer par la ponctualité de notre compagnie nationale.
La qualité c’est le bon comportement, la façon de se présenter, de s’habiller, de ne pas harceler. La qualité, c’est avoir la bonne attitude en toutes circonstances. Cette priorité devrait avoir ses effets sans tarder et aller crescendo pour arriver à un produit final exemplaire.
La qualité, c’est aussi savoir choisir ses partenaires, travailler avec des professionnels dignes de ce nom, qui donnent un bon service, qui sont en bonne santé financière. L’image de la Tunisie est ternie. Nous devons lui redonner ses belles couleurs."
TourMaG.com - Vous arrivez au terme de votre mandat de président de la Fédération des Agents de voyages tunisiens. Allez-vous vous représenter et quelle sera votre feuille de route et vos propres priorités ?
M.T. : "Quand j’ai pris la présidence de la fédération j’avais plein de projets, je voulais engager une série de chantiers et puis je suis devenu pragmatique. J’ai pris conscience de la réalité des choses.
J’ai eu ma période d’apprentissage. J’ai en effet décidé de me représenter en juin prochain pour un deuxième et dernier mandat. Les nouveaux statuts de notre fédération permettent deux mandats de quatre ans.
J’aimerais arriver à ce que tous les professionnels du tourisme, hôteliers, agents de voyages, guides, artisans, avancions ensemble dans le cadre d’une confédération des métiers du tourisme.
Nous avions commencé cette démarche avec Monsieur Belajouza, l’ancien président des hôteliers tunisiens.
Si j’étais réélu, mon souhait serait de travailler main dans la main avec le Ministère et la Direction du Tourisme. Je demande que l’important secteur privé que nous représentons soit réellement associé aux actions des pouvoirs publics.
Pour avancer nous avons besoin de transparence entre eux et nous. C’est ensemble que nous pourrons avancer."
M.T. : "Toute la Tunisie est pour une diversification. Nous en sommes tous convaincus, ce serait la solution pour le tourisme et pour le développement régional.
Mais comment peut-on parler de diversification quand notre sécurité fait encore l’objet de réserves dans les régions non côtières et dans le sud !
La diversification ne doit pas seulement concerner les produits. Nous devons poursuivre la diversification de nos marchés émetteurs.
Aujourd’hui, la priorité c’est l’hygiène qui, avec la propreté, arrivent en tête des réclamations des clients.
Je veux une Tunisie propre ! Le respect de l’environnement est une prise de conscience à transmettre, une affaire d’éducation.
Avant, nos parents, nos instituteurs le faisaient. Ma mère, qui n’était jamais allée à l’école, m’avait transmis ce respect de l’environnement. Mon instituteur aussi.
La priorité c’est la qualité, dans l’ensemble du circuit des métiers du tourisme, depuis l’accueil à l’aéroport jusqu’au départ de nos clients. Cette qualité devrait d’ailleurs commencer par la ponctualité de notre compagnie nationale.
La qualité c’est le bon comportement, la façon de se présenter, de s’habiller, de ne pas harceler. La qualité, c’est avoir la bonne attitude en toutes circonstances. Cette priorité devrait avoir ses effets sans tarder et aller crescendo pour arriver à un produit final exemplaire.
La qualité, c’est aussi savoir choisir ses partenaires, travailler avec des professionnels dignes de ce nom, qui donnent un bon service, qui sont en bonne santé financière. L’image de la Tunisie est ternie. Nous devons lui redonner ses belles couleurs."
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M.T. : "Quand j’ai pris la présidence de la fédération j’avais plein de projets, je voulais engager une série de chantiers et puis je suis devenu pragmatique. J’ai pris conscience de la réalité des choses.
J’ai eu ma période d’apprentissage. J’ai en effet décidé de me représenter en juin prochain pour un deuxième et dernier mandat. Les nouveaux statuts de notre fédération permettent deux mandats de quatre ans.
J’aimerais arriver à ce que tous les professionnels du tourisme, hôteliers, agents de voyages, guides, artisans, avancions ensemble dans le cadre d’une confédération des métiers du tourisme.
Nous avions commencé cette démarche avec Monsieur Belajouza, l’ancien président des hôteliers tunisiens.
Si j’étais réélu, mon souhait serait de travailler main dans la main avec le Ministère et la Direction du Tourisme. Je demande que l’important secteur privé que nous représentons soit réellement associé aux actions des pouvoirs publics.
Pour avancer nous avons besoin de transparence entre eux et nous. C’est ensemble que nous pourrons avancer."