Christine Giraud : "Aujourd’hui, comme beaucoup d’entre nous, je fulmine… et suis impatiente de retrouver une vie "normale"" - DR
TourMaG.com - En mars dernier, comment avez-vous vécu le premier jour du confinement, mais aussi les six semaines qui ont suivi ? Comment avez-vous géré la situation, entre famille, travail et relations amicales ?
Christine Giraud : Je dois avouer que le premier jour de confinement m'a laissée perplexe…
Tout d’abord, la peur de l’inconnu. Comment vivre sans vision du lendemain ? Plus qu’une interruption du cours des événements, ou un voyage vers un ailleurs inconnu, c’était une injonction à être "dans le temps présent".
Rapidement, le décompte morbide des décès quotidiens nous laissait presque présager la catastrophe économique à venir.
Et puis, est arrivé le manque de contacts physiques : ne plus embrasser sa famille, ses amis, tenir ses parents, ses enfants dans les bras, embrasser ses petits-enfants, pendant ces semaines de confinement.
Certes, les Zoom/Teams ou autre WhatsApp nous ont permis de garder le lien entre famille, amis, mais quelle furieuse envie de passer de l’autre côté des écrans !
Coté Femmes du Tourisme, nous avons multiplié les visio d’information pour aider nos adhérentes, envoyé nombre de newsletters pour garder le contact, et, entre deux confinements, organisé un cocktail qui a été un vrai moment de sororité, un vrai succès, malgré les masques.
Quelle belle énergie de toutes ces belles femmes du tourisme, malgré la tourmente à laquelle elles étaient confrontées.
C’était le même sentiment lors du meeting organisé par TourMaG.com à Marseille, avec Avis et certains partenaires, à l’automne dernier (LIRE : Conclave des Patrons à Marseille : courage, panache et résilience !).
Coté professionnel, moi qui avais toujours refusé d’apporter du travail à la maison... voilà que m’était imposée cette méthode de travail.
J’ai donc décidé de voir la possibilité de télétravail comme un levier de changement dans mon organisation... mais temporaire !
Développer la culture de l’entreprise à distance demande bien plus d’exigence. Pour éviter que les liens ne se délitent, il faut beaucoup plus d’énergie qu’en présentiel.
Christine Giraud : Je dois avouer que le premier jour de confinement m'a laissée perplexe…
Tout d’abord, la peur de l’inconnu. Comment vivre sans vision du lendemain ? Plus qu’une interruption du cours des événements, ou un voyage vers un ailleurs inconnu, c’était une injonction à être "dans le temps présent".
Rapidement, le décompte morbide des décès quotidiens nous laissait presque présager la catastrophe économique à venir.
Et puis, est arrivé le manque de contacts physiques : ne plus embrasser sa famille, ses amis, tenir ses parents, ses enfants dans les bras, embrasser ses petits-enfants, pendant ces semaines de confinement.
Certes, les Zoom/Teams ou autre WhatsApp nous ont permis de garder le lien entre famille, amis, mais quelle furieuse envie de passer de l’autre côté des écrans !
Coté Femmes du Tourisme, nous avons multiplié les visio d’information pour aider nos adhérentes, envoyé nombre de newsletters pour garder le contact, et, entre deux confinements, organisé un cocktail qui a été un vrai moment de sororité, un vrai succès, malgré les masques.
Quelle belle énergie de toutes ces belles femmes du tourisme, malgré la tourmente à laquelle elles étaient confrontées.
C’était le même sentiment lors du meeting organisé par TourMaG.com à Marseille, avec Avis et certains partenaires, à l’automne dernier (LIRE : Conclave des Patrons à Marseille : courage, panache et résilience !).
Coté professionnel, moi qui avais toujours refusé d’apporter du travail à la maison... voilà que m’était imposée cette méthode de travail.
J’ai donc décidé de voir la possibilité de télétravail comme un levier de changement dans mon organisation... mais temporaire !
Développer la culture de l’entreprise à distance demande bien plus d’exigence. Pour éviter que les liens ne se délitent, il faut beaucoup plus d’énergie qu’en présentiel.
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TourMaG.com - Dans quel état psychologique êtes-vous aujourd’hui ? Avez-vous ressenti une charge mentale plus importante depuis un an ? Avez-vous été épaulée, aidée durant cette année (dans votre vie de famille comme professionnelle) ?
Christine Giraud : Aujourd’hui, comme beaucoup d’entre nous, je fulmine… et suis impatiente de retrouver une vie "normale"…
Je suis admirative de tout ce qui a été entrepris par nos amis du tourisme, par Jean-Baptiste Lemoyne, Jean-Pierre Mas, Valérie Boned, Adriana Minchella, Jean-François Rial et tant d’autres (à qui je demande de me pardonner de ne pas tous les citer) pour tenter de préserver les intérêts de notre industrie.
Et même si le plus dur reste à venir pour nombre d’entre nous, je reste certaine que la résilience et la solidarité de notre profession, démontrées pendant cette période, restent uniques.
Plus de stress, plus de difficultés à positiver, bien sûr, mais quand je vois mes ami(e)s chef(fe)s d’entreprise, affronter chaque jour les problèmes financiers, humains, sociétaux de leurs entreprises, je me dois de les aider…
Je cite volontiers cette phrase de Marc Aurèle : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut pas être changé, le courage de changer ce qui peut l’être mais également la sagesse de distinguer l’un de l’autre ».
Christine Giraud : Aujourd’hui, comme beaucoup d’entre nous, je fulmine… et suis impatiente de retrouver une vie "normale"…
Je suis admirative de tout ce qui a été entrepris par nos amis du tourisme, par Jean-Baptiste Lemoyne, Jean-Pierre Mas, Valérie Boned, Adriana Minchella, Jean-François Rial et tant d’autres (à qui je demande de me pardonner de ne pas tous les citer) pour tenter de préserver les intérêts de notre industrie.
Et même si le plus dur reste à venir pour nombre d’entre nous, je reste certaine que la résilience et la solidarité de notre profession, démontrées pendant cette période, restent uniques.
Plus de stress, plus de difficultés à positiver, bien sûr, mais quand je vois mes ami(e)s chef(fe)s d’entreprise, affronter chaque jour les problèmes financiers, humains, sociétaux de leurs entreprises, je me dois de les aider…
Je cite volontiers cette phrase de Marc Aurèle : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut pas être changé, le courage de changer ce qui peut l’être mais également la sagesse de distinguer l’un de l’autre ».
TourMaG.com - Quels enseignements avez-vous tiré de cette période ? Quelles ressources également ?
Christine Giraud : Professionnellement, une nouvelle organisation s’imposait dans mon segment. Depuis quelques années, je différais la décision. J’ai dû la précipiter… en abordant l’avenir avec plus de rigueur encore.
Le groupe Avis Budget Group s’est structuré différemment et j’ai la chance de travailler pour une entreprise qui joue à fond le jeu des agences de voyages et des partenaires.
Peu de compagnies (de locations de voitures) ont entendu leurs collaborateurs, et accepté que les "coûts" puissent être des "investissements", et en ce moment c’est une vraie gageure. On ne pouvait pas laisser de côté les entreprises du voyage en arguant d’être leur partenaire si nous ne nous mobilisions pas pour elles.
Vous comprendrez que cela me permet, avec mon équipe, de travailler de façon plus constructive et volontaire… en restant le plus proche possible de nos amis du tourisme, même si les budgets sont différents !
Quant aux ressources ? Comment dire… Une furieuse envie de tourner cette page, de zapper l’agenda 2020 pour ouvrir celui des années à venir… et d’approcher la « Zen attitude ». LOL !
Christine Giraud : Professionnellement, une nouvelle organisation s’imposait dans mon segment. Depuis quelques années, je différais la décision. J’ai dû la précipiter… en abordant l’avenir avec plus de rigueur encore.
Le groupe Avis Budget Group s’est structuré différemment et j’ai la chance de travailler pour une entreprise qui joue à fond le jeu des agences de voyages et des partenaires.
Peu de compagnies (de locations de voitures) ont entendu leurs collaborateurs, et accepté que les "coûts" puissent être des "investissements", et en ce moment c’est une vraie gageure. On ne pouvait pas laisser de côté les entreprises du voyage en arguant d’être leur partenaire si nous ne nous mobilisions pas pour elles.
Vous comprendrez que cela me permet, avec mon équipe, de travailler de façon plus constructive et volontaire… en restant le plus proche possible de nos amis du tourisme, même si les budgets sont différents !
Quant aux ressources ? Comment dire… Une furieuse envie de tourner cette page, de zapper l’agenda 2020 pour ouvrir celui des années à venir… et d’approcher la « Zen attitude ». LOL !
TourMaG.com - Quelle est votre analyse / votre regard sur la situation actuelle ?
Christine Giraud : Très critique, je le confesse. Un an après, nous en sommes toujours au même stade, sans vision, sans signe positif, sans projets, entre un gouvernement à la peine (mais gouverner, c’est prévoir, non ?), certains Français peu enclins au respect des mesures sanitaires et des entreprises sacrifiées sous l’autel du sanitaire…
Le contexte actuel est d’une violence inouïe.
Certains doivent jongler avec le présent, les difficultés financières à venir, d’autres s’inquiètent pour leurs proches âgés. Tous, nous devrons aborder le futur avec courage et détermination.
Et hélas, tout ce qui ne se sait pas encore vraiment sur l’augmentation des violences conjugales, celles faites aux enfants, tout ce qui laissera des traces indélébiles chez certains(es), la misère de nos concitoyens déjà fragiles avant le Covid…
Comment aider mieux encore ? Comment libérer les paroles ? Ce sera un vrai challenge pour demain.
TourMaG.com - Où vous voyez-vous dans un an ?
Christine Giraud : Je suis certaine que les moments de partage et d’amitié reviendront.
Les moments de convivialité seront de nouveau présents pour démontrer la belle dynamique entrepreneuriale de notre secteur du tourisme.
J'aime à croire que les Femmes du Tourisme auront réussi leur incroyable défi de rebondir après cette période complexe et morose, et que tous, amis du tourisme, célèbreront le renouveau... avec MOI !
TourMaG.com - Avez-vous pris des décisions majeures depuis un an ?
Christine Giraud : Majeures ? Non. Mais importantes certainement. Profiter encore plus de ma famille, de mes amis, ne plus laisser filer le temps…
Christine Giraud : Très critique, je le confesse. Un an après, nous en sommes toujours au même stade, sans vision, sans signe positif, sans projets, entre un gouvernement à la peine (mais gouverner, c’est prévoir, non ?), certains Français peu enclins au respect des mesures sanitaires et des entreprises sacrifiées sous l’autel du sanitaire…
Le contexte actuel est d’une violence inouïe.
Certains doivent jongler avec le présent, les difficultés financières à venir, d’autres s’inquiètent pour leurs proches âgés. Tous, nous devrons aborder le futur avec courage et détermination.
Et hélas, tout ce qui ne se sait pas encore vraiment sur l’augmentation des violences conjugales, celles faites aux enfants, tout ce qui laissera des traces indélébiles chez certains(es), la misère de nos concitoyens déjà fragiles avant le Covid…
Comment aider mieux encore ? Comment libérer les paroles ? Ce sera un vrai challenge pour demain.
TourMaG.com - Où vous voyez-vous dans un an ?
Christine Giraud : Je suis certaine que les moments de partage et d’amitié reviendront.
Les moments de convivialité seront de nouveau présents pour démontrer la belle dynamique entrepreneuriale de notre secteur du tourisme.
J'aime à croire que les Femmes du Tourisme auront réussi leur incroyable défi de rebondir après cette période complexe et morose, et que tous, amis du tourisme, célèbreront le renouveau... avec MOI !
TourMaG.com - Avez-vous pris des décisions majeures depuis un an ?
Christine Giraud : Majeures ? Non. Mais importantes certainement. Profiter encore plus de ma famille, de mes amis, ne plus laisser filer le temps…
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