Josielle Randriamandranto, dirige l'agence Jacaranda spécialiste de Madagascar - Photo DR
Agence indépendante, Jacaranda propose des voyages à la carte pour découvrir les secrets de cette île grande comme 1,5 fois la France. Engagée, Josielle Randriamandranto vient également de monter un projet humanitaire, les Jardins de Lumière, pour éclairer les villages déshérités.
Mais attention, pas question de définir Jacaranda comme un tour opérateur durable ou responsable. Ces termes marketings trop galvaudés et réducteurs ne correspondent pas à l’esprit de cette femme, dont les actions ont été récompensées par le prix de la personnalité de l’année, décerné l’association des journalistes du tourisme.
TourMag.com : Comment débute votre aventure dans le tourisme ?
Josielle Randriamandranto : Je travaillais autrefois dans l’informatique et j’ai décidé de changer de vie en ouvrant ma propre agence de voyage : Jacaranda. Au début c’était difficile car j’étais seule et je ne répondais pas aux critères pour obtenir la licence. Mais finalement j’ai réussi à l’avoir en mai 1996.
J’ai ensuite suivi des formations sur Amadeus et commencé à travailler chez moi. Deux ans après mon frère Joël, qui souhaitait rentrer au pays, a ouvert notre premier réceptif sur place. Lui aussi n’avait aucune formation dans le secteur.
Il a dû apprendre sur le tas et s’en est plutôt bien sorti : il est le directeur de l’office national du tourisme depuis six ans.
TourMag.com : Quelles sont vos activités sur place ?
Josielle Randriamandranto : En plus de notre réceptif à Antananarivo (la capitale) nous avons deux antennes à Diégo-Suarez et à Nosy Be. Nous possédons également un hôtel : les Toiles de l’Isalo.
Il y a dix ans, ce n’était qu’un simple campement. Aujourd’hui l’établissement comprend dix bungalows, un restaurant, une piscine et une salle de massages.
Nous sommes parfois vendus par une douzaine d’autres agences indépendantes en France et en Belgique.
Mais attention, pas question de définir Jacaranda comme un tour opérateur durable ou responsable. Ces termes marketings trop galvaudés et réducteurs ne correspondent pas à l’esprit de cette femme, dont les actions ont été récompensées par le prix de la personnalité de l’année, décerné l’association des journalistes du tourisme.
TourMag.com : Comment débute votre aventure dans le tourisme ?
Josielle Randriamandranto : Je travaillais autrefois dans l’informatique et j’ai décidé de changer de vie en ouvrant ma propre agence de voyage : Jacaranda. Au début c’était difficile car j’étais seule et je ne répondais pas aux critères pour obtenir la licence. Mais finalement j’ai réussi à l’avoir en mai 1996.
J’ai ensuite suivi des formations sur Amadeus et commencé à travailler chez moi. Deux ans après mon frère Joël, qui souhaitait rentrer au pays, a ouvert notre premier réceptif sur place. Lui aussi n’avait aucune formation dans le secteur.
Il a dû apprendre sur le tas et s’en est plutôt bien sorti : il est le directeur de l’office national du tourisme depuis six ans.
TourMag.com : Quelles sont vos activités sur place ?
Josielle Randriamandranto : En plus de notre réceptif à Antananarivo (la capitale) nous avons deux antennes à Diégo-Suarez et à Nosy Be. Nous possédons également un hôtel : les Toiles de l’Isalo.
Il y a dix ans, ce n’était qu’un simple campement. Aujourd’hui l’établissement comprend dix bungalows, un restaurant, une piscine et une salle de massages.
Nous sommes parfois vendus par une douzaine d’autres agences indépendantes en France et en Belgique.
Une clientèle fidèle
TourMag.com : Parlez nous de votre production ?
Josielle Randriamandranto : Il y a 15 ans, lorsque j’expliquais aux gens que je voulais vendre une seule destination, on a crié au fou. Mais aujourd’hui beaucoup s’y sont mis et proposent comme moi des séjours à la carte et sur mesure.
Pour les construire, mes clients peuvent s’inspirer de ma brochure, où l’île a été divisée en quatre couleurs. Je crée également beaucoup de circuits thématiques, sur le chocolat, la route des plantes, autour de la foi. Dans l’agence, je suis aidée à la vente par six salariées qui sont très fidèles.
TourMag.com : Quel est le profil de votre clientèle ?
Josielle Randriamandranto : Notre portefeuille est équilibré avec 50% de voyages ethniques. Nous faisons partir environ 30% de groupes et 60% d’individuels. Nos clients sont très variés, des scolaires en projet humanitaire aux laboratoires pharmaceutiques.
Par contre, notre activité est générée à 60% par la vente de vols secs, contre 40% pour les circuits. J’aimerais inverser cette tendance.
Notre panier moyen varie entre 2500 et 3000 euros pour deux semaines sur place en demi-pension. Nous avons beaucoup de fidèles qui reviennent chaque année. Certains achètent même deux circuits par an.
Josielle Randriamandranto : Il y a 15 ans, lorsque j’expliquais aux gens que je voulais vendre une seule destination, on a crié au fou. Mais aujourd’hui beaucoup s’y sont mis et proposent comme moi des séjours à la carte et sur mesure.
Pour les construire, mes clients peuvent s’inspirer de ma brochure, où l’île a été divisée en quatre couleurs. Je crée également beaucoup de circuits thématiques, sur le chocolat, la route des plantes, autour de la foi. Dans l’agence, je suis aidée à la vente par six salariées qui sont très fidèles.
TourMag.com : Quel est le profil de votre clientèle ?
Josielle Randriamandranto : Notre portefeuille est équilibré avec 50% de voyages ethniques. Nous faisons partir environ 30% de groupes et 60% d’individuels. Nos clients sont très variés, des scolaires en projet humanitaire aux laboratoires pharmaceutiques.
Par contre, notre activité est générée à 60% par la vente de vols secs, contre 40% pour les circuits. J’aimerais inverser cette tendance.
Notre panier moyen varie entre 2500 et 3000 euros pour deux semaines sur place en demi-pension. Nous avons beaucoup de fidèles qui reviennent chaque année. Certains achètent même deux circuits par an.
Des infrastructure balbutiantes
TourMag.com : Madagascar n’est pas une destination facile avec ses crises politiques et ses infrastructures encore en développement. Comment gérez-vous cela ?
Josielle Randriamandranto : Il est vrai que l’île ne répond pas toujours aux exigences des touristes européens. Nous sommes loin des références classiques : certains lieux n’ont pas d’hôtels et il n’y a pas d’autoroute. Les clients doivent comprendre qu’ils s’apprêtent à faire un saut dans un monde totalement différent.
Par exemple, les vols intérieurs sont très chers, mais les transferts par la route sont très longs.
Il faut compter deux jours de route pour rejoindre Nosy Be, sans d’hôtel digne de ce nom sur le chemin. Nous avançons doucement, avec un développement touristique raisonné, sans pour autant devenir une destination de masse.
TourMag.com : Quelles sont vos relations avec la compagnie Air Madagascar ?
Josielle Randriamandranto : Nous avons des relations commerciales, mais je travaille sans préférence avec celles qui m’offrent les meilleures conditions de vente possible. Aujourd’hui, Air Madagascar a le monopole sur les vols intérieurs donc nous n’avons pas le choix.
En revanche pour le long courrier, les clients choisissent souvent eux même la compagnie avec laquelle ils souhaitent voler.
TourMag.com : Qu'attendent les voyageurs de la destination ?
Josielle Randriamandranto : Ils ont des demandes très classiques : voir des animaux et rencontrer la population locale. Ils me parlent souvent des reportages qu’ils ont visionné à la télévision. Mais une fois sur place c’est souvent un véritable choc pour eux.
Ils ne sont pas toujours prêts à vivre ce qu’ils vont voir, à supporter le fossé culturel et la pauvreté. La destination les change et souvent, ils veulent repartir pour s’engager.
TourMag.com : De votre coté, quelle est votre action sur place. Reversez-vous une partie de vos bénéfices ?
Josielle Randriamandranto : Non je ne reverse rien. Si les clients veulent donner, ils le font à part du voyage. Je ne veux pas m’en occuper à leur place.
Ils doivent aller au bout de leur acte de don. Par contre, je me suis engagée autrement, notamment grâce à mon projet des jardins de lumières. L’objectif est d’apporter de la lumière dans les 3500 cases de la région de Ranohira, sous forme de lampes solaires.
Ce projet a suscité un grand engouement et nous avons récolté des dons du monde entier. Le premier village a été inauguré les 14 et 15 octobre derniers et nous allons reconduire cette opération tous les deux ans.
A terme, je souhaite organiser une marche de la lumière pour emmener les voyageurs dans les villages éclairés. Toute l’histoire de notre projet est retranscrite sur le blog.
Josielle Randriamandranto : Il est vrai que l’île ne répond pas toujours aux exigences des touristes européens. Nous sommes loin des références classiques : certains lieux n’ont pas d’hôtels et il n’y a pas d’autoroute. Les clients doivent comprendre qu’ils s’apprêtent à faire un saut dans un monde totalement différent.
Par exemple, les vols intérieurs sont très chers, mais les transferts par la route sont très longs.
Il faut compter deux jours de route pour rejoindre Nosy Be, sans d’hôtel digne de ce nom sur le chemin. Nous avançons doucement, avec un développement touristique raisonné, sans pour autant devenir une destination de masse.
TourMag.com : Quelles sont vos relations avec la compagnie Air Madagascar ?
Josielle Randriamandranto : Nous avons des relations commerciales, mais je travaille sans préférence avec celles qui m’offrent les meilleures conditions de vente possible. Aujourd’hui, Air Madagascar a le monopole sur les vols intérieurs donc nous n’avons pas le choix.
En revanche pour le long courrier, les clients choisissent souvent eux même la compagnie avec laquelle ils souhaitent voler.
TourMag.com : Qu'attendent les voyageurs de la destination ?
Josielle Randriamandranto : Ils ont des demandes très classiques : voir des animaux et rencontrer la population locale. Ils me parlent souvent des reportages qu’ils ont visionné à la télévision. Mais une fois sur place c’est souvent un véritable choc pour eux.
Ils ne sont pas toujours prêts à vivre ce qu’ils vont voir, à supporter le fossé culturel et la pauvreté. La destination les change et souvent, ils veulent repartir pour s’engager.
TourMag.com : De votre coté, quelle est votre action sur place. Reversez-vous une partie de vos bénéfices ?
Josielle Randriamandranto : Non je ne reverse rien. Si les clients veulent donner, ils le font à part du voyage. Je ne veux pas m’en occuper à leur place.
Ils doivent aller au bout de leur acte de don. Par contre, je me suis engagée autrement, notamment grâce à mon projet des jardins de lumières. L’objectif est d’apporter de la lumière dans les 3500 cases de la région de Ranohira, sous forme de lampes solaires.
Ce projet a suscité un grand engouement et nous avons récolté des dons du monde entier. Le premier village a été inauguré les 14 et 15 octobre derniers et nous allons reconduire cette opération tous les deux ans.
A terme, je souhaite organiser une marche de la lumière pour emmener les voyageurs dans les villages éclairés. Toute l’histoire de notre projet est retranscrite sur le blog.