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Japon : une nation ultra moderne pétrie de traditions

La modernité côtoie les traditions ancestrales


Le pays du Soleil Levant intrigue les Occidentaux. Ultra moderne mais pétri de traditions, follement urbain mais tellement conservateur, il faut plus d’un voyage pour en effleurer l’âme. Dans cette nation zen où tout est rapide, l’itinérance de Tokyo à Kyoto bouscule les idées reçues, interpelle et… approfondit le mystère. Découverte.


Rédigé par Jean-François RUST le Lundi 26 Octobre 2015

La montagne sacrée rappelle les fondamentaux du pays : respect, politesse, travail, famille, nationalisme.   Il faut de la chance pour apercevoir le sommet mythique - DR : J.-F.R.
La montagne sacrée rappelle les fondamentaux du pays : respect, politesse, travail, famille, nationalisme. Il faut de la chance pour apercevoir le sommet mythique - DR : J.-F.R.
Tokyo, 17h. Alors que la nuit est déjà tombée sur la capitale aux 8 millions d’habitants, le quartier « électronique » d’Akihabara explose de mille feux.

Immeubles couverts d’enseignes publicitaires géantes, écrans à la gloire des dernières héroïnes mangas, myriade de boutiques high tech, de jeux vidéo et de sitcoms pour otaku (jeunes « rebelles » de la société post-moderne)… la ville bruisse mais en silence, dans le flot apaisé des voitures électriques et sous les masques blancs des passants, muets par coquetterie hygiéniste.

Seules les salles de pachinko crachent le chaos infernal de leurs machines à sous, véritable drogue japonaise.

Bienséance et outrances nocturnes

22h, à Shibuya. Le carrefour mythique de Tokyo est fidèle à sa réputation.

La diagonale des fous pour piétons, le temps d’un feu rouge, dame le point au trafic automobile. Les clients des fast-food au croisement se délectent du spectacle de ce flot alterné, parfaitement huilé.

Dans les rues adjacentes, bars à saké et salles de karaoké débrident la pudeur atavique japonaise, jusqu’à l’excès.

« Cadres sup » en plein délire alcoolisé, lolitas désenchantées aux codes vestimentaires délirants… A Tokyo, la pression est telle que la bienséance se dilue le soir en outrances, mais toujours avec ce petit fond de self-control enkysté par la bonne éducation nippone.

Heureusement, le Fuji Yama est là. A ceux qui perdraient totalement pied dans la nuit tokyoïte, entre love hôtels et mangas pour adultes, la montagne sacrée rappelle les fondamentaux du pays : respect, politesse, travail, famille, nationalisme.

Il faut de la chance pour apercevoir le sommet mythique. Aurais-je pêché, pauvre Occidental ? Je quitte Tokyo sous le soleil, plein d’espoir face aux pentes blanches.

J’arrive sous la brume, volcan évanoui pour la journée. Je me console dans les vapeurs des fumerolles de la montagne Owakuda-ni, là où les Japonais viennent en rangs serrés déguster des œufs noirs cuits à la chaleur d’eaux phréatiques sulfurées.

Ninja, société secrète

Les traditions perdurent au pied du mont vénéré. Elles s’insèrent aussi dans cette drôle de campagne qui relie Tokyo à Nagoya, Osaka et Kyoto.

Intrigante car la densité de population est ici telle qu’elle remise au placard tout ou presque des images rurales du pays des shoguns.

Lignes électriques et banlieues sans fin découpent les rares portions de paysages, quand ce ne sont pas des entrepôts et des usines, témoins du big bang économique du pays.

Dans la province de Mie, au sud-est de Nagoya, les vieilles habitudes ont pourtant la vie dure.

Sur l’île Mikimoto, on cultive l’huître perlière comme aux temps anciens. De vieilles plongeuses Ama remontent encore en apnée les coquillages des profondeurs.

Plus au nord, à Iga Ueno, c’est la culture ninja qui est entretenue. Je suis saisi d’une grande surprise en découvrant dans la ville d’Iga Ueno les descendants de cette société secrète, leurs armes, techniques de combat et maisons chausse-trappes.

Kyoto, l’ex-capitale impériale, carrefour des arts

Voilà le charme de ce pays, capable de tutoyer les sommets d’innovation technologique tout en conservant un attachement farouche à sa culture ancestrale.

Le théâtre no et kabuki, la cérémonie du thé, les bains onsen, la gastronomie délicieuse en forme d’aventure artistique... révèlent la culture d’une civilisation policée, conservatrice et d’une politesse exquise.

Kyoto, l’ex-capitale impériale, carrefour des arts et de l’esprit, est à cette image. La ville est moderne mais ponctuée de 1 600 temples bouddhistes et 400 sanctuaires shinto, dont le splendide Pavillon d’Or.

Avec les femmes en kimonos dans les rues, les quartiers Gion et Ponto-Cho aux petites maisons de bois à geishas, les vénérables taxis et leurs banquettes arrière couvertes de tissu blanc en dentelle… il flotte dans cette ville un parfum intemporel et insaisissable, figé et contemporain à la fois.

Contemporaine, Osaka l’est, assurément. Son côté big city est presque plus impressionnant qu’à Tokyo.

La skyline, les boutiques de luxe et la technomania effrénée affolent les compteurs de la mégapole (17 millions d’habitants dans l’agglomération). De quoi donner envie de revenir vite approfondir le « mystère » nippon.

Carnet de route

Se renseigner

Office de Tourisme du Japon
4, rue de Ventadour
75001 Paris
01 42 96 20 29
www.tourisme-japon.fr

Quand y aller ?

Le printemps (mars à mai) et l’automne (septembre à début décembre) sont les périodes les plus agréables. Beaucoup de monde lors de la floraison des cerisiers, en avril-mai.

Formalités et monnaie : Passeport en cours de validité. Visa temporaire délivré automatiquement à l’entrée sur le territoire. La monnaie est le yen. 100 yens = 0,75 €.

Décalage horaire : + 7h en été, + 8h en hiver.

Hébergement-restauration

• Candeo Hotels Ueno-Koen (Tokyo) - ueno.candeo-hotels.com/
A moins de 30 mn de la gare centrale (depuis la station de métro Uguisudani), l’hôtel Candeo se dresse dans le quartier d’Ueno, au nord-est de la ville. 268 chambres de petite taille mais confortables, à partir de 78 €.

• Prince Hotel Otsu (Otsu, banlieue Kyoto) - www.princehotels.com/en/otsu/
520 chambres de grande taille dans cette tour de 38 étages, au bord d’un lac. Chambres de style japonais (futons) ou international. 4 restaurants, un bar panoramique. A partir de 70 € la nuit.

• Restaurant Tofuro (Tokyo), 1-10-6 Ginza (proche hôtel Mercure Tokyo Ginza) - www.tofuro.jp
Un restaurant japonais traditionnel, époque Edo. Très bon. Plats à partir de 6€.

Se détendre
• Les bains on-sen : bains traditionnels japonais, dans de nombreux hôtels et stations thermales. Bains hommes et femmes séparés. Nudité obligatoire.

Découvrir

• Tokyo vu du ciel… - www.tokyotower.co.jp
En grimpant au sommet de la Tokyo Tower, sorte de fausse tour Eiffel japonaise.

• Le marché de Kyoto, Nishiki Market : un alignement de stands de nourriture, vêtements, gadgets… sous une allée couverte de plusieurs centaines de mètres de long.

Sortir / Evènements

- A Tokyo, mi-janvier : 1er tournoi de sumo de l’année
- Le 3 février, à Nara (près de Kyoto) : le festival des lanternes
- Du 1er au 30 avril : spectacles de danses des apprenties geishas (surnommées les maikos), à Kyoto
- Début avril, dans tout le Japon : Hana Matsuri, festival des fleurs dans les temples.

Les 10 incontournables du Japon

1) A Tokyo, visiter les cinq quartiers emblématiques de Ginza, Shibuya, Shinjuku, Akihabara et Harajuku.

2) Le temple bouddhiste Senso-ju, le plus ancien de Tokyo, quartier d’Asakusa.

3) Le bouddha géant de 850 tonnes (daté de 1252) de Kamakura (à 1h au sud de Tokyo, par train), sur le site de Kotoku-in.

4) Une mini-croisière en bateau sur le lac Ashi, pour espérer voir le Fuji Yama.

5) S’arrêter sur les aires d’autoroute et faire ses achats dans ce qui ressemble à de véritables centres commerciaux…

6) Visiter le site sacré du sanctuaire d’Ise, Kotai-jingu, reconstruit tous les vingt ans. Seul l’Empereur, son épouse et de hauts dignitaires du clergé sont admis à pénétrer dans le Saint des Saints, les halls Saikan et Anzaisho.

7) Assister à une démonstration de plongée en apnée des pêcheuses Ama, sur l’île de Mikimoto.

8) Faire un arrêt d’une demi-journée dans la capitale ninja, Iga Ueno (entre Nagoya et Kyoto), et assister à une démonstration de combats.

9) Découvrir les deux principaux temples de Kyoto, celui de « l’eau limpide » (Kiyomizu-dera), avec sa pagode, et le somptueux « Pavillon d’Or » (Kinkaku-ji), ainsi que le quartier de geishas de Gion, à la nuit tombée.

10) A Osaka, dans le quartier sud de Minami, descendre la longue rue couverte Shinsaibashi-Suji et ses centaines de boutiques, jusqu’au pont Ebisu-bashi, lieu de rendez-vous favori des jeunes d’Osaka.

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