L'Aéroport Marseille-Provence vise l'autosuffisance énergétique d'ici 2030

Un siècle !

L'Aéroport Marseille-Provence va fêter ses 100 ans le 21 octobre 2022 (un évènement sera organisé uniquement sur invitation pour des raisons de sécurité).

L'histoire de la plateforme est bien évidemment intimement liée à celle de l'aviation, mais aussi à l'Histoire avec un grand H.

Le saviez-vous ?

Le 28 mars 1910, le premier hydravion au monde conçu et piloté par Henri Fabre s'envole de l'étang de Berre qui borde l'actuel aéroport. En 1922, le port aérien de Marignane est officiellement inauguré !

En 1939, la première liaison postale aérienne opérée par la Pan American Airways entre la France et les Etats-Unis a relié Marseille à New York.

En 1956, le premier coup de pioche de l'aérogare qui accueille encore les voyageurs signé de l'architecte Fernand Pouillon est donné.

En 1970, le prototype du mythique Concorde se pose faute de météo favorable, à Marseille au lieu de Toulouse. En 1986, c'est l'expansion de l'aérogare confiée cette fois à Richard Rogers...

En 2006, le premier terminal low cost d'Europe baptisé MP2 est inauguré.

Désormais les yeux sont rivés vers l'avenir. Après la pandémie qui a mis en pause forcée toute l'industrie touristique, l'aéroport a donné le coup d'envoi en août 2021 du chantier du "cœur" aéroport.

Après Fernand Pouillon et Richard Rogers, c'est à Norman Foster que le projet a été confié.

Situé dans la "dent creuse" de la plateforme, entre le Terminal 1 et le Terminal 2, le bâtiment de 22 000 m² (labellisé HQE) a pour objectif de rationaliser les opérations au sein de l'aéroport.

"Ce projet n'apportera pas de capacité supplémentaire, il a pour but de simplifier la vie des passagers et améliorer l'efficacité opérationnelle", explique Philippe Bernand, Président du directoire de l'aéroport Marseille - Provence. "Il sera un point d'entrée unique à tous les passagers, avec un lieu unique d'enregistrement."

L'aéroport vise une livraison pour les Jeux Olympiques de 2024. Pour l'heure, les murs du sous-sol et le plancher du rez-de-chaussée sont finalisés.

Les premiers travaux de réseaux (électricité, chauffage, climatisation...) sont en cours, et les équipes vont prochainement démarrer la structure métallique.

Dès 2023, un nouveau système unique (scan 3D) de traitement de bagages entrera en fonction sous la structure principale.

Autre enjeu pour la plateforme : celui de la décarbonation du transport aérien.

"C'est un sujet dont nous nous sommes emparés bien avant le Covid," rappelle le Président du directoire.

La centrale thermo-frigorifique a permis selon les données communiquées par l'aéroport d'économiser 45% de gaz entre janvier et septembre 2022 versus la même période en 2019, -20% d'électricité, et devrait éviter 700 tonnes de C02 d'ici décembre vs 2019.

D'autres leviers seront actionnés. Parmi eux : le développement encore plus poussé de l'intermodalité. En projet notamment, un funiculaire (Funitel) entre la gare de Vitrolles et l'aérogare à l'horizon 2027.

D'ici 2030, l'aéroport espère convaincre 28% des passagers d'utiliser les transports en commun contre 19,9% en cumul annuel à fin août 2022.

Au cœur des sujets également, la consommation énergétique. L'aéroport souhaite atteindre l'autosuffisance d'ici 2030.

Pour y parvenir, la plateforme compte s'appuyer sur le photovoltaïque et la géothermie. "Nous allons procéder à un forage d'exploration, cela va prendre un an. L'objectif est d'arriver à chauffer l'aérogare mais aussi d'en faire profiter les habitants de Vitrolles, Saint-Victoret ou encore Marignane", souligne le Président du Directoire.

L'aéroport confirme la reprise du trafic à hauteur de 88% des niveaux de 2019 sur la période janvier - septembre 2022, avec 6,8 millions de passagers transportés.

Le bilan estival a lui renoué "avec les niveaux historiques de 2019". Sur juillet et août, plus de 2 millions de passagers ont été comptabilisés. "L'aéroport a accueilli jusqu'à 3% de passagers internationaux supplémentaires en août par rapport à 2019", précise la plateforme.

Pour autant, Philippe Bernand ne cède pas à l'euphorie : "ces résultats ne signifient pas que nous retrouverons les niveaux pré-Covid. Il y a un trafic qui ne reviendra pas complètement, c'est celui du trafic affaires".

La Rochelle, Rennes, Toulouse, Saint-Jacques de Compostelle, Dublin, Shannon, Funchal, Annaba, Batna, Constantine, Oran, Sétif, Tlemcen, Bejaia, Montréal, Bâle-Mulhouse, Jeddah et peut-être très prochainement l'Egypte. "Nous attendons la confirmation", a précise Philippe Bernand.