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La case de l’Oncle Dom : tourisme en France, avec moins de 100 M€ (de promo), t'as plus rien !

L'édito de Dominique Gobert


Peut-être que, pour une fois, un gouvernement va tenir ses promesses. En ce qui concerne le tourisme en tout cas, ça s’agite. Après un conseil interministériel, le premier comité de pilotage s’est tenu hier… et Roland Héguy (UMIH) a (normal pour un hôtelier) mis les pieds dans le plat !


le Jeudi 12 Octobre 2017

Roland Héguy réclame 100 millions d'euros pour pouvoir faire venir 100 millions de touristes d'ici 2020 - Crédit photo : TourMaG.com
Roland Héguy réclame 100 millions d'euros pour pouvoir faire venir 100 millions de touristes d'ici 2020 - Crédit photo : TourMaG.com
C’est louable, bien entendu... à condition, évidemment, que de réunions en réunions, l'on finisse pour aboutir à du concret.

Parce que, pour le moment, si tout le monde est d’accord pour dire que la France doit accueillir quelque 100 millions de visiteurs d'ici à horizon 2020 (c’est dans trois ans à peine), il va falloir aller au charbon.

Concrètement, le Conseil de pilotage (du tourisme) est censé recenser (oui, j’aime assez ces tournures de phrases pas très orthodoxes) les moyens de réussir cet objectif.

En clair, faut trouver des fonds !

Parce que, comme d’habitude, si la volonté est bien là, ce sont toujours les moyens financiers qui manquent.

Et si tout le monde est d’accord pour faire d’Atout France le « moteur » de cette promotion touristique de la France envers nos visiteurs étrangers, on semble avoir encore un peu de mal à dégager un budget digne de ce nom.

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Et pour le moment, en attendant sans doute mieux, ce conseil de pilotage a décidé de créer « une mission d’information sur le financement de la promotion du tourisme, composée de Christian Mantéi, DG d'Atout France, de Germain Lelarge, entrepreneur du numérique et de Jacques Barre, vice-président de la Confédération des Acteurs du Tourisme.

La mission consultera l’ensemble des acteurs du secteur afin de déterminer les moyens d’accroître le nombre et la dimension des partenariats de l’opérateur Atout France et de réfléchir à des modalités renouvelées de financement de la promotion ».


Bon, encore un comité qui va parler et bavasser. Bizarre quand même, chez nos voisins et je pense aux Espagnols notamment, y’a pas trop de parlotte. Mais bon, en ce moment, ils ont d’autres problèmes...

En revanche, j’ai de plus en plus d’affection pour cette Umih, membre fondateur de notre belle confédération des métiers du tourisme et de son président Héguy, un Basque… encore !

Lui, il ne s’embarrasse pas de circonvolutions et de longues palabres. Quand il va quelque part, dans ces réunions où l’on parle beaucoup (sans forcément écouter), il arrive et donne au moins des solutions.

J’aime assez.

Et donc, si (faut quand même être diplomate), l’Umih « partage l’objectif gouvernemental (…) et se félicite de la création de cette "mission d’information" », elle donne des solutions concrètes.

« Nous voulons 100 millions de visiteurs, explique Roland Héguy en substance, il faut 100 millions d’euros » exclusivement consacrés à la promotion de la Destination France.

«Il ne s’agit pas de porter simplement le budget d’Atout France (qui, aujourd’hui, a de nombreuses missions en plus de la promotion) de 67 à 100 millions d’euros. Il s’agit d’avoir un budget dédié à la promotion de la France de 100 millions d’euros ».

Et d’appuyer là où ça fait mal : utiliser le produit de la délivrance des visas (un visa, pour un étranger, ça coûte 60€ en moyenne, sauf pour les Moldaves et quelques autres pays) à la promotion de la France. C’est vrai que les 100 briques, on les aurait vite… D’ailleurs, les USA ont compris le système et ça marche !

Et pour enfoncer le clou, ce bon Héguy n’oublie pas le versement de la taxe de séjour, plutôt encore discrète de la part de certaines plateformes de résas hôtelières ou « participatives » …

Bref, nos professionnels s’engagent, contrairement à certains ministres qui semblent vouloir reculer sur le soutien de nos voyagistes face à la Directive européenne…

Et je terminerai sur cette déclaration de Roland Héguy : « nous sommes favorables à la mise en place d’un fonds d’intervention géré par les professionnels qui pourrait être alimenté par la contribution de tous les acteurs du tourisme. A la condition suivante : l’effort doit être collectif et partagé » !

Non mais…

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Commentaires

1.Posté par Yves Brossard - Primeahotels Guadeloupe le 12/10/2017 12:46 | Alerter
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VIVA ou WIVA Roland HEGUY !

Avec la Confédération des Acteurs du Tourisme, et l’UMIH, Roland HEGUY ne fait pas que mettre « les pieds dans le plat ». Il assaisonne !
Car quand il déclare «Il ne s’agit pas de porter simplement le budget d’Atout France (qui, aujourd’hui, a de nombreuses missions en plus de la promotion) de 67 à 100 millions d’euros. Il s’agit d’avoir un budget dédié à la promotion de la France de 100 millions d’euros », il souligne qu’il veut prévenir tout détournement de « fonds » de promotion.
Et il a bien raison !
Donc il veut créer un Fonds pour la Promotion du Tourisme : FéPéTé 100 millions d’euros !
Bravo pour l’objectif et le verbe direct.
J’applaudis aussi sur le sujet d’un FéPéTé « géré par les professionnels ».

Je suis également d’accord avec Roland HEGUY sur la nécessité de réfléchir - et surtout d’agir, en révolutionnant les méthodes - de collecte des fonds pour la promotion (mais la révolution consisterait seulement à suivre l’exemple de pays moins attardés que le nôtre).

Mais attention :
- les visas, on cherche à les supprimer le plus possible, donc c’est contradictoire de vouloir les « taxer » ;
- les taxes d’aéroport : Laurent MAGNIN d’XL Airways et toute la profession aérienne hurlent, à juste titre, contre une hausse ininterrompue et excessive des taxes d’aéroport, rappelant que l’Etat augmente deux fois les impôts : une fois en créant des taxes d’aéroport supplémentaires, une deuxième fois en faisant supporter aux professionnels les missions de service public (de sécurité) que l’Etat assumait auparavant avec les impôts habituels dont il n’a pas diminué le montant. Mais on pourrait peut-être prélever une partie de la taxe actuelle d’aéroport pour financer une partie de la promotion touristique ;
- la promotion touristique à l’étranger, c’est aussi la promotion de la France tout court, de ses industries alimentaires, de ses industries du luxe, de ses industries tout court, de ses services, de sa culture, de son attractivité en termes d’investissements, etc : donc l’Etat doit raisonner, et financer, globalement ; il y a une réflexion à avoir sur la mondialisation mais aussi sur la globalisation ;
- pourquoi ne propose-t-on pas une réflexion, et surtout une action, à l’échelon européen, car - parfois - la promotion internationale de la France pourrait se faire à cet échelon européen ? Parce que lorsque Roland HEGUY évoque les concurrences déloyales non combattues par l’Etat français, il sait bien que les combats des professionnels français sont souvent les mêmes que ceux des professionnels européens voisins. Donc pourquoi pas une taxe (de type ESTA) moderne qui viendrait remplacer la taxe de séjour au parfum archaïque du 19ème siècle (on pourra garder la taxe de séjour thermal exclusivement pour les curistes d’Evian, Vichy et autres stations thermales ; en fait, la taxe de séjour date en France de 1910 (mais loi de généralisation date de 1919) et a été instaurée à l’origine pour aider les stations thermales à investir en équipements, car elles subissaient la concurrence audacieuse des stations d'Allemagne, d'Autriche et de Hongrie plus dynamiques) ;
- la taxe moderne, européenne, appliquée à tous les visiteurs, efficacement et facilement, avec une modulation tarifaire et règlementaire, selon qu’on est européen ou pas, et un reversement proratisé selon les lieux de séjour, serait prélevée exclusivement sur internet, sur le modèle de l’ESTA américain (USA), et pourrait se prénommer VIVA EUROP (Visit Information for Visit Authorisation in Europ) ou WIVA EUROP en Europe (Web Information for Visit Authorisation in Europ) contre ESTA aux USA (Electronic System for Travel Authorization) ; pour mémoire les frais d’ESTA applicables à tout visiteur aux USA sont de 14$, destinés couvrir les frais administratifs, du Bureau des douanes et de la protection frontalière pour 4 $, et les frais de promotion touristique pour 10 $. Avec 14$ pour les USA, on pourrait fixer VIVA EUROP à 12€ (pour les non-Européens). Et on pourrait alors diminuer les taxes «dîtes» d’aéroport (je rigole, bien sûr, parce que je devine les grimaces d’Augustin de Romanet, d’ADP et de la Caisse des Dépôts ! Je sais bien qu’en France les taxes vont comme les remonte-pentes (encore la Caisse des Dépôts avec la Compagnie des Alpes), toujours vers les sommets accessibles).

Allez, on pourrait rajouter 2 cents, donc 12,02€, pour financer avec 1 cent un musée de la taxe de séjour du 19ème siècle et, avec le second cent, tous les conseils interministériels et comités de pilotage à venir !

Yves Brossard - Primeahotels Guadeloupe

2.Posté par Dominique Gobert le 12/10/2017 16:23 | Alerter
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Bravo! Dommage que vous ne participiez pas à ce Comité de pilotage. Et c'est sincère!

3.Posté par Daulaud le 12/10/2017 19:37 | Alerter
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Yves Brossard, toujours aussi investi et passionné par le secteur dans sa globalité...avec une excellente dose de bon sens.
Bravo.
JP Daulaud

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