Le tourisme de masse peut-il partir en fumée avec le prix du baril de pétrole ?
Nous vivons un monde étonnant. Dans notre secteur, au sens élargit du terme, les enjeux du futur nécessitent des investissements majeurs. Il suffit de songer au coût d’une Airbus A380. Pourtant toutes les décisions des entreprises se font à court ou moyen terme.
Si l’on y regarde bien, le court terme pour de nombreux décideurs c’est dans l’année, le moyen terme, ce sont les deux à trois années qui suivent et pour ce qui est du long terme, l’échéance se situe dans les cinq années à venir. Quant au très long terme, c’est très simple… il n’est que très rarement envisagé !
Le court et moyen terme
Plus inquiétant encore : lorsqu’une entreprise décide d’investir un marché, elle mène souvent des études de marché qui ne concernent en fait que le présent. Les consommateurs sont interrogés sur ce qu’ils pensent aujourd’hui, ce qu’ils consomment maintenant.
On leur demande ce qu’ils vont faire l’an prochain et leurs réponses sont faites en fonction de leurs conditions actuelles. En effet, les études ne se penchent, généralement, que sur la situation de l’année en cours, voire des deux ou trois années à venir.
Or l’expérience montre que généralement les entreprises pratiquent avec allégresse la loi de l’autruche. Elles refusent avec une obstination touchante d’envisager toutes les conséquences du futur. Même celui qui s’annonce parfois '' gros comme une maison'' !
Il suffit de songer à la commission zéro et l’impréparation des AGV à s’y préparer. Or, sauf erreur de notre part, les compagnies aériennes avaient annoncé l’arrêt du commissionnement des AGV à la fin des années quatre vingt dix. On a pu constater comment les intermédiaires ont profité des quelques années pour se « non-préparer » à ce choc…
Un futur à conjuguer au conditionnel
Dernièrement, nous avons publié la synthèse d’une note prospective qui comme d’habitude est des plus optimistes pour le tourisme. Loin de nous de vouloir contester ces conclusions. Mais, un seul élément nous fait dire que le tourisme va connaître une crise profonde les prochaines années. Au risque d’en décevoir quelques-uns, nous disons même que le tourisme démocratique et bon marché est irrémédiablement condamné dans les dix prochaines années.
Vous en doutez ? Alors lisez l’ouvrage d’Eric Laurent « La face cachée du pétrole » (éd. Plon). Dans celui-ci l’auteur tente de démontrer avec des arguments et des témoignages très sérieux que les hausses du prix du baril ne sont pas dues à des effets spéculatifs mais à un élément bien plus grave : la fin des réserves d’or noir.
Selon l’auteur, la crise que nous connaissons actuellement va s’amplifier et de denrée courante, l’essence, le fuel, le kérosène… vont devenir des matières énergétiques de plus en plus rares. « Désormais, pour six barils consommés chaque jour, un seul est extrait… »
Il est loin le temps où à la fin des années 60, le prix du litre d’essence était de 0,25 cent.
Lorsqu’on analyse la courbe de la hausse du prix du baril, force est de constater que celle-ci est de plus en plus rapide. Pire : le prix du pétrole n’arrêtera pas de grimper. Il est donc totalement erroné de prétendre que l’on assiste actuellement au troisième choc pétrolier. Tout donne à penser qu’il n’y aura pas de palier comme pour les précédents.
Le tourisme touché de plein fouet
C’est toute l’industrie touristique qui est concernée. En effet, La Palice dirait que pour se rendre dans une destination il faut prendre sa voiture, le car, le train l’avion ou le bateau. Or, notre illustre écrivain aurait tôt fait de constater que tout ces moyens de transport fonctionnent avec des moteurs qui ont besoin de pétrole.
Si l’on ne prend que le cas de l’avion, il est évident que la proportion tarifaire de celui-ci dans le prix du voyage va non seulement augmenter mais provoquera aussi une hausse plus que conséquente des conditions financières du tourisme.
Si l’on y regarde bien, le court terme pour de nombreux décideurs c’est dans l’année, le moyen terme, ce sont les deux à trois années qui suivent et pour ce qui est du long terme, l’échéance se situe dans les cinq années à venir. Quant au très long terme, c’est très simple… il n’est que très rarement envisagé !
Le court et moyen terme
Plus inquiétant encore : lorsqu’une entreprise décide d’investir un marché, elle mène souvent des études de marché qui ne concernent en fait que le présent. Les consommateurs sont interrogés sur ce qu’ils pensent aujourd’hui, ce qu’ils consomment maintenant.
On leur demande ce qu’ils vont faire l’an prochain et leurs réponses sont faites en fonction de leurs conditions actuelles. En effet, les études ne se penchent, généralement, que sur la situation de l’année en cours, voire des deux ou trois années à venir.
Or l’expérience montre que généralement les entreprises pratiquent avec allégresse la loi de l’autruche. Elles refusent avec une obstination touchante d’envisager toutes les conséquences du futur. Même celui qui s’annonce parfois '' gros comme une maison'' !
Il suffit de songer à la commission zéro et l’impréparation des AGV à s’y préparer. Or, sauf erreur de notre part, les compagnies aériennes avaient annoncé l’arrêt du commissionnement des AGV à la fin des années quatre vingt dix. On a pu constater comment les intermédiaires ont profité des quelques années pour se « non-préparer » à ce choc…
Un futur à conjuguer au conditionnel
Dernièrement, nous avons publié la synthèse d’une note prospective qui comme d’habitude est des plus optimistes pour le tourisme. Loin de nous de vouloir contester ces conclusions. Mais, un seul élément nous fait dire que le tourisme va connaître une crise profonde les prochaines années. Au risque d’en décevoir quelques-uns, nous disons même que le tourisme démocratique et bon marché est irrémédiablement condamné dans les dix prochaines années.
Vous en doutez ? Alors lisez l’ouvrage d’Eric Laurent « La face cachée du pétrole » (éd. Plon). Dans celui-ci l’auteur tente de démontrer avec des arguments et des témoignages très sérieux que les hausses du prix du baril ne sont pas dues à des effets spéculatifs mais à un élément bien plus grave : la fin des réserves d’or noir.
Selon l’auteur, la crise que nous connaissons actuellement va s’amplifier et de denrée courante, l’essence, le fuel, le kérosène… vont devenir des matières énergétiques de plus en plus rares. « Désormais, pour six barils consommés chaque jour, un seul est extrait… »
Il est loin le temps où à la fin des années 60, le prix du litre d’essence était de 0,25 cent.
Lorsqu’on analyse la courbe de la hausse du prix du baril, force est de constater que celle-ci est de plus en plus rapide. Pire : le prix du pétrole n’arrêtera pas de grimper. Il est donc totalement erroné de prétendre que l’on assiste actuellement au troisième choc pétrolier. Tout donne à penser qu’il n’y aura pas de palier comme pour les précédents.
Le tourisme touché de plein fouet
C’est toute l’industrie touristique qui est concernée. En effet, La Palice dirait que pour se rendre dans une destination il faut prendre sa voiture, le car, le train l’avion ou le bateau. Or, notre illustre écrivain aurait tôt fait de constater que tout ces moyens de transport fonctionnent avec des moteurs qui ont besoin de pétrole.
Si l’on ne prend que le cas de l’avion, il est évident que la proportion tarifaire de celui-ci dans le prix du voyage va non seulement augmenter mais provoquera aussi une hausse plus que conséquente des conditions financières du tourisme.
Dans la guerre des prix qui a été menée les 15 dernières années par les TO, ceux-ci ont pu surtout faire pression sur les tarifs des hôteliers pour baisser les prix demandés. Il en va tout autrement en qui concerne le transport sauf à transformer (c’est déjà un peu le cas dans certaines classes éco) les avions en véritables boîtes à sardines…
La mort du tourisme bon marché
Dans l’avenir on ne pourra plus « presser » les fournisseurs hôteliers comme réceptifs. Il y aura bien des solutions d’économies temporaires comme le report des entretiens des chambres. Mais ce ne seront là que des économies de bouts de chandelles
Certaines destinations seront plus touchées que d’autres. Nous pensons principalement aux destinations lointaines comme les Caraïbes ou la République Dominicaine qui n’ont que le soleil comme argument de vente. En effet, ces pays ont joué la carte des plages lointaines accessibles au plus grand nombre.
Nous pensons également à certains pays de la Méditerranée dont l’équipement hôtelier est basé sur l’accueil du tourisme de masse. Lorsque le prix du transport aura fait doubler les atrifs d’une semaine, les clients actuels vont logiquement les quitter. Pourquoi ? Parce qu’ils n’auront tout simplement plus les moyens de s’y rendre.
Il y aura bien un report du long courrier vers le moyen-courrier, qui va permettre d’amortir le choc, mais, si le pétrole continue à augmenter à la même vitesse, dans une quinzaine d’années des pays comme la Tunisie ou la Turquie sera touchés à leur tour.
Autre solution, se contenter de ne plus partir qu’une année sur deux. Quant aux clients plus nantis, nous ne les voyons pas accepter de passer leurs vacances dans des établissements de trois étoiles.
Le tourisme qualitatif va mieux résister
Le tourisme qualitatif ou haut de gamme va logiquement mieux résister pour deux raisons. Tout d’abord, les clients de cette cible auront encore les moyens financiers de partir. Ensuite, dans cette niche de produits, les marges étant actuellement plus élevées, il sera plus aisé pour les hôteliers, par exemple, de réaliser des économies de fonctionnement.
Parmi les destinations soleil qui vont, à notre avis, tenir le coup, les Emirats et le Maroc. Les Emirats car ils ont toujours joué la carte du tourisme balnéaire de luxe. Le Maroc car, les autorités marocaines ayant décidé pour la réalisation du plan Vision 2010 de jouer la qualité, les équipements du pays seront adaptés à la nouvelle demande.
Parmi les entreprises, certaines vont souffrir et d’autres auront le sourire. Nous pensons aux TO qui se sont lancés dans la bataille des tarifs avec comme principal, voire unique, argument de vente le prix le plus bas possible et ayant donc un portefeuille de clientèle bas de gamme. Ces groupes vont connaître des lendemains qui déchantent.
Par contre, certains groupes vont mieux résister et même prospérer. Nous pensons ainsi au Club Med. Ce dernier, grâce à l’intervention de H. Giscard d’Estaing, a tourné le dos à la politique de démocratisation et de volume menée par son prédécesseur qui menait la firme au trident à la catastrophe. Aujourd'hui, repositionné dans le moyen et haut de gamme tout donne à penser qu’il va à nouveau connaître des jours heureux.
Les AGV vont devoir faire preuve d’imagination
Nous ne pensons pas que les circuits seront concernés par la hausse pétrolière car les motivations des clients sont totalement différentes du tourisme balnéaire. Un circuit en Inde, une croisière sur le Nil, etc, sont souvent des voyages qui sont rêvés et pour lesquels les touristes économisent des années durant.
Mais les AGV voyant une partie importante de leurs clients hésiter à partir bronzer idiot sur une plage, vont devoir trouver de nouvelles sources de revenus. Elles vont donc devoir faire preuve d’imagination. Par exemple en se lançant sur le tourisme de proximité, la pré vente de billets d’entrée pour les parcs d’attractions ou les places pour des événements sportifs ou culturels.
La mort du tourisme bon marché
Dans l’avenir on ne pourra plus « presser » les fournisseurs hôteliers comme réceptifs. Il y aura bien des solutions d’économies temporaires comme le report des entretiens des chambres. Mais ce ne seront là que des économies de bouts de chandelles
Certaines destinations seront plus touchées que d’autres. Nous pensons principalement aux destinations lointaines comme les Caraïbes ou la République Dominicaine qui n’ont que le soleil comme argument de vente. En effet, ces pays ont joué la carte des plages lointaines accessibles au plus grand nombre.
Nous pensons également à certains pays de la Méditerranée dont l’équipement hôtelier est basé sur l’accueil du tourisme de masse. Lorsque le prix du transport aura fait doubler les atrifs d’une semaine, les clients actuels vont logiquement les quitter. Pourquoi ? Parce qu’ils n’auront tout simplement plus les moyens de s’y rendre.
Il y aura bien un report du long courrier vers le moyen-courrier, qui va permettre d’amortir le choc, mais, si le pétrole continue à augmenter à la même vitesse, dans une quinzaine d’années des pays comme la Tunisie ou la Turquie sera touchés à leur tour.
Autre solution, se contenter de ne plus partir qu’une année sur deux. Quant aux clients plus nantis, nous ne les voyons pas accepter de passer leurs vacances dans des établissements de trois étoiles.
Le tourisme qualitatif va mieux résister
Le tourisme qualitatif ou haut de gamme va logiquement mieux résister pour deux raisons. Tout d’abord, les clients de cette cible auront encore les moyens financiers de partir. Ensuite, dans cette niche de produits, les marges étant actuellement plus élevées, il sera plus aisé pour les hôteliers, par exemple, de réaliser des économies de fonctionnement.
Parmi les destinations soleil qui vont, à notre avis, tenir le coup, les Emirats et le Maroc. Les Emirats car ils ont toujours joué la carte du tourisme balnéaire de luxe. Le Maroc car, les autorités marocaines ayant décidé pour la réalisation du plan Vision 2010 de jouer la qualité, les équipements du pays seront adaptés à la nouvelle demande.
Parmi les entreprises, certaines vont souffrir et d’autres auront le sourire. Nous pensons aux TO qui se sont lancés dans la bataille des tarifs avec comme principal, voire unique, argument de vente le prix le plus bas possible et ayant donc un portefeuille de clientèle bas de gamme. Ces groupes vont connaître des lendemains qui déchantent.
Par contre, certains groupes vont mieux résister et même prospérer. Nous pensons ainsi au Club Med. Ce dernier, grâce à l’intervention de H. Giscard d’Estaing, a tourné le dos à la politique de démocratisation et de volume menée par son prédécesseur qui menait la firme au trident à la catastrophe. Aujourd'hui, repositionné dans le moyen et haut de gamme tout donne à penser qu’il va à nouveau connaître des jours heureux.
Les AGV vont devoir faire preuve d’imagination
Nous ne pensons pas que les circuits seront concernés par la hausse pétrolière car les motivations des clients sont totalement différentes du tourisme balnéaire. Un circuit en Inde, une croisière sur le Nil, etc, sont souvent des voyages qui sont rêvés et pour lesquels les touristes économisent des années durant.
Mais les AGV voyant une partie importante de leurs clients hésiter à partir bronzer idiot sur une plage, vont devoir trouver de nouvelles sources de revenus. Elles vont donc devoir faire preuve d’imagination. Par exemple en se lançant sur le tourisme de proximité, la pré vente de billets d’entrée pour les parcs d’attractions ou les places pour des événements sportifs ou culturels.