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Le bassin de Marennes à vélo

De chenaux en chemins, de villages de charme en petit patrimoine rural


L’intérêt de sillonner à deux-roues le cours inférieur de la Seudre, haut-lieu de l’ostréiculture française, est grand. De chenaux en chemins, de villages de charme en petit patrimoine rural, l’escapade de deux jours en Charente-Maritime offre un dépaysement complet et une saine respiration maritime. Voyage dans le bassin de Marennes à Vélo.


Rédigé par Jean-François Rust le Samedi 12 Août 2023

Bassin de Marennes à Vélo : découverte des marais, des canaux, et de l’ostréiculture française - Photo JFR
Bassin de Marennes à Vélo : découverte des marais, des canaux, et de l’ostréiculture française - Photo JFR
Il existe un préambule à l’itinéraire, un rituel intangible : monter en haut du clocher de l’église Saint-Pierre-de-Sales, à Marennes (accessible en haute saison), pour embrasser d’un regard le décor à venir.

Unique point haut à la ronde, il ouvre depuis ses 85 m un panorama complet sur la Seudre et son embouchure, les bassins ostréicoles et les chenaux. Un paysage façonné par l’homme et adapté pour le vélo, sans le risque – c’est un atout ! - d’y rencontrer la moindre côte.

Après la traversée du viaduc de la Seudre séparant Marennes de La Tremblade, un hot spot ne tarde pas à pointer son nez. Il suffit de tourner à gauche au premier rond-point et de rejoindre le chenal de La Grève, via l’avenue du Général de Gaulle.

Cœur de marais, nous voilà ! Le canal aligne sur plus d’un kilomètre une quantité incroyable de cabanons ostréicoles et d’hangars de vente d’huîtres. Ils font face aux plates amarrées à quai, ces chalands à faibles tirants d’eau dont les producteurs se servent pour rejoindre les parcs à huîtres.

Protégés de la foule, d’autres chenaux conservent une belle authenticité. On aime beaucoup ceux de la Coux et de l’Eguillatte. Mais plus encore, au sud, celui de Chartressac.

Il louvoie tel un serpent, flanqué d’une rangée de cabanons en bois aux fenêtres de couleurs vives. Sur la vase, quelques voiliers échoués attendent la marée haute. Un site suspendu entre eau et ciel, un lieu pour travailleurs de la mer peu connu du grand public.

Bassin de Marennes à vélo : architecture paysagère

Pédaler le long de la Seudre a ses inconvénients. Perpendiculaires au fleuve, les chenaux sont tous des culs de sac. Le demi-tour est obligatoire. Cela rallonge le parcours mais fait découvrir impasses oubliées et digues secrètes, tracées au milieu des bassins.

C’est aussi une façon de mieux comprendre l’architecture paysagère, symbolisée par ces bassins de « claires » où les huîtres verdissent au contact de l’algue diatomée – une exclusivité de Marennes.

De voies sans issue en raccourcis champêtres, on traverse la commune d’Etaules, les hameaux de Marvoux, de la Poterie, de Coulonges… avant de parvenir à Mornac-sur-Seudre. Arrêt au « bijou » villageois du bassin. Roses trémières et volets bleus, maisons chaulées et venelles proprettes : on ne peut pas trouver plus pimpant.

Parfait pour une pause déjeuner, Mornac est une autre porte d’entrée pour pédaler au cœur des bassins. Une jolie boucle emmène du côté des chenaux de Téger et de Coulonges, filant ensuite le long de la Prise des Graves jusqu’à la Seudre.

Territoire ostréicole caché

Pour rejoindre la rive droite du fleuve, il faut pédaler jusqu’à L’Eguille et Châlons, où l’on peut passer la nuit. Puis pousser le lendemain jusqu’au Gua pour s’engager sur la Routes des Prises, en direction de Marennes.

Autre ambiance ! Ici, aucun chenal pour touristes. Eloignés du fleuve, les villages et hameaux (Nieulle, Toriat, Artouan…) encadrent un territoire ostréicole caché. Alors que le clocher de Marennes grossit à vue d’œil, le décor, plus mixte, mêle maintenant hangars ostréicoles et fermes d’élevage bovin.

C’est aussi le coin des saloches, ces petites constructions coniques en pierre utilisées jadis comme poulaillers… ou guets pour les douaniers du sel. L’arrivée à Marennes peut se conclure le long du chenal ostréicole de la Cayenne.

Plus tranquille que son vis-à-vis de La Grève, on y dégustera avec bonheur une douzaine d’huîtres ou un poisson de l’océan.

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