Léa : l'élection de Miss France mène à tout ... même au SETO ?

Au fond de moi, il y a une midinette qui aime les chorégraphies alambiquées. Elle est tapie au fond de moi et frappe avec ses petits poings en hurlant pour sortir.

Le plus souvent, j’arrive à la canaliser mais parfois, elle suinte par les pores de ma peau et finit par exploser puis à s’exprimer très fort. Le paroxysme de sa révélation, quand se voient les expressions les plus honteuses de ma personnalité, c’est devant TF1 en décembre :

Je reconnais avec humilité que j’adore l’élection de Miss France. C’est pour moi, un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte. Et cette année, on a été gâtés. D’abord parce que Frédéric Michalak faisait partie du jury…

Si tu ne vois pas qui est Frédéric Michalak, va sur google images et cherche. Ta vie devrait changer (en plus, il a la nudité facile, ce qui ne gâche rien…)

Frédéric Michalak, pour moi, c’est le mâle absolu. 1m82 de sexytude et de virilité assumée, enveloppées dans un écrin à la peau douce. Je crois que c’est sa moue boudeuse qui me rend folle de lui.

Ou alors, ses muscles ronds… à moins que ce soit son tatouage dans le cou. J’avoue que le tatouage dans le cou, c’est pour moi à la fois le comble de la désirabilité et de la vulgarité crasse (mon côté balance, sans doute).

Les garçons qui ont un tatouage dans le cou, tu as envie qu’ils te violentent un peu, mais en aucun cas, tu ne les présenteras à tes parents.

Mais on s’égare.

Ce que j’aime le plus dans l’élection de Miss France, c’est que je considère le casting comme un échantillon représentatif alarmant de ce qu’est la fille de 20 ans en France. En particulier dans ses études.

Les conseillères d’orientation ont encore du boulot.

L’apprentie Miss France fait des études d’esthétique et espère devenir puéricultrice ou assistante vétérinaire (le premier qui a compris m’expliquera à l’occasion) ou alors, elle est en Licence LEA et ambitionne de travailler dans la communication. (ce qui est un débouché logique, n’est-ce pas ?)

Cette année, ma préférée, c’était Miss Martinique. Pas parce que c’était la plus jolie (mais c’était sans doute la plus fraîche et naturelle), mais surtout, parce qu’elle est en BTS Tourisme et qu’elle a un projet professionnel ambitieux : elle veut devenir dirigeante d’un tour-operator. Rien que ça.

Morgane Edvige (puisque tel est son nom) termine à la plus bête des places, celle de première dauphine, c’est-à-dire qu’il y a toutes les chances qu’on l’oublie complètement d’ici demain.

A-t-elle une chance de devenir un jour dirigeante d’un tour-operator ? Je ne le crois pas.

Quand tu regardes le bureau du CETO-SETO, c’est une caricature de l’oligarchie française : à croire que dans notre pays, tous les leaders sont des hommes financiers blancs et quinquagénaires.

Je ne vais pas dire qu’on a un gouvernement exemplaire, mais au gouvernement, on a des « jeunes » (Emmanuel Macron, Myriam El Khomri et Najat Vallaud-Belkacem n’ont pas 40 ans), des femmes (plus de la moitié) et même des femmes issues de la diversité (deux filles ont un parent maghrébin, une est Antillaise, une Guyanaise et une est originaire de Corée).

Le CETO, je ne dis pas que tout le monde y est dépourvu de talent mais quand même !? N’y a-t-il en France aucun dirigeant de TO de moins de 55 ans, de couleur ou du beau sexe ?

Morgane, tu es belle, tu as envie de faire carrière, je t’y encourage ! Finalement, peut-être que tu y arriveras parce que justement, tu n’as pas été élue Miss France.

La dernière fois qu’une BTS Tourisme a été élue Miss France, c’était Alexandra Rosenfled et tu as vu ce qu’elle est devenue ?