Naar : après la France, le TO techno s'attaque à l'Europe !

Frédéric Naar n'est pas un patron à se mettre en avant, ni à tirer la couverture à lui et pourtant...

Avec 90 salariés, une filiale en France et 65 millions de chiffre d'affaires, son tour-opérateur n'est pas une petite PME de quartier pour le secteur du tourisme traditionnel.

Fort de sa dynamique italienne et après son implantation réussie en France, Naar s'attaque au Beneleux.

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Et comme le patron français passionné de technologie et installé en Italie depuis maintenant 40 ans, est plutôt discret, son arrivée en Belgique se fait sans fard.

"Il y a une histoire assez sympa autour de notre lancement au Benelux," présente celui qui décroche son téléphone même en vacances à l'autre bout du monde.

Dans le tourisme, tout n'est pas qu'une question de gros sous, mais parfois d'opportunité et de rencontre, même pour lancer une filiale à l'étranger.

En décembre 2023, et presque dans l'anonymat médiatique, Euram est déclarée en faillite.

Le mois suivant, Travel Counsellors a fait l’acquisition de la plateforme technologique de voyage Planisto. Une partie des équipes du TO belge se retrouve alors sur le carreau.

Frédéric Naar souhaite savoir ce qui peut encore être sauvé.

"C'est une boite que j'appréciais beaucoup, avant Worldia et les autres, il y avait le Euram.

J'apprends la reprise par le grand groupe anglais. Je me mets en quête pour contacter le liquidateur en Belgique pour en savoir plus sur les actifs restants.

Sans nouvelle de sa part, je contacte individuellement les anciens salariés," explique le directeur général et propriétaire de Naar.

Très rapidement, il tombe sur Olivier Dewit, celui qui deviendra le responsable BeneLux du tour-opérateur quelques semaines plus tard.

Le courant passe bien et très rapidement l'idée d'ouvrir un nouveau marché pour le TO italien est abordée.

"Par rapport à d'autres secteurs le côté personnel et humain est très important dans le tourisme. Il est très apprécié par les agences de voyages, puis il est connu dans le pays.

Débarquer en Belgique ne faisait pas vraiment partie de nos plans. Sauf qu'à force de parler nous nous sommes dit que ça pouvait marcher et voilà comment nous sommes arrivés ici," poursuit l'administrateur de l'ASTOI, le Seto italien.

En quelques semaines seulement, un bureau est ouvert et une petite équipe constituée autour d'Olivier Dewit.

Le commercial d'Euram s'est entouré d'anciens de la maison. Nous retrouvons donc Vicky Covent, Jean-Christophe Meunier et Eugenio Castelli.

Malgré ce lancement rapide, la mayonnaise prend très vite.

"Ce sont des personnes qui non seulement connaissent les destinations, mais qui sont habituées à travailler sur une plateforme technologique avancée, comme la nôtre.

Donc ils ont vraiment eu aucune difficulté à intégrer notre philosophie d'entreprise," s'enthousiasme le patron.

Malgré cette intégration express et le sentiment de reprendre quasiment la suite d'Euram, il n'est pas question de brûler les étapes.

Tout comme en France, les équipes disposeront d'un délai de 3 ans pour percer sur le marché belge dans un premier temps, avant de s'attaquer à celui des Pays-Bas.

"L'avantage est qu'ils se connaissent et travaillent ensemble depuis des années. Je pense que ça va apporter des résultats assez rapidement.

Par rapport à Euram, nous avons beaucoup plus de destinations. Nous avons les vols qu'ils n'avaient pas. Nous sommes un tour-opérateur complet.

Nous avons du faire un site aussi en néerlandais, pour le marché flamand," précise Frédéric Naar.

S'il répond plutôt à une opportunité, le lancement en Belgique était dans les cartons. L'ouverture était prévue pour 2025, car le gros chantier de l'année c'est : l'implantation en Allemagne.

Un responsable a d'ores et déjà été recruté, en la personne de Frank Götze, ancien patron des courts séjours chez Dertour.

"Nous allons démarrer là-bas après l'été, plutôt vers septembre, je pense.

Le marché est beaucoup plus grand, puis nous on n'a pas de fonds d'investissement, nous finançons par nos propres moyens. Nous sommes une société familiale.

Grâce à notre technologie l'implantation est faisable avec un budget très modeste," estime le DG du tour-opérateur.

D'ici quelques mois, Frank Götze sera rejoint par 3 ou 4 recrues, d'autant plus que l'accueil a été plus que positif durant la dernière édition de l'ITB.

Si la France a encore un poids modeste dans une entreprise qui devrait réaliser près de 75 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024, ces nouveaux marchés sont appelés à prendre de plus en plus de poids.

D'ici 2025, ils doivent représenter 15% des revenus de NAAR qui se rapprochera alors de la barre des 100 millions.

"J'aimerais que la France réalise un chiffre d'affaires entre 6 à 7 millions d'euros puis entre 2 à 3 millions en Belgique, l'année prochaine.

Dans notre approche, il faut 3 ans pour lancer un pays. Mon but serait alors d'atteindre les 15 millions d'euros avec les marchés étrangers,".

Après une belle implantation dans notre pays, Naar Voyages veut passer à la vitesse supérieure.

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Les chantiers sont nombreux, celui de la notoriété semble être en partie remporté, le prochain sera de devenir un réflexe pour les agents de voyages et aussi d'être référencé dans des réseaux de distribution.

Des annonces auront lieu très prochainement à ce sujet.

En attendant, les équipes italiennes poursuivent les développements technologiques, pour permettre au TO d'avoir toujours un coup d'avance sur le marché.

Outre l'implémentation de l'IA perçue comme "une extension de la programmation" pour celui qui a été programmeur au début de sa carrière, mais aussi d'autres outils, comme une mise à jour quotidienne de 80 millions de tarifs hôteliers, tout en vérifiant de la disponibilité des prix en temps réel.

De plus, les programmeurs travaillent sur un système permettant de créer de façon très simplifiée un voyage, sans passer par toutes les étapes du voyage sur-mesure qui sont terriblement chronophages.

Même si Naar ne fait pas de bruit, la marque commence à rentrer dans les têtes des professionnels du tourisme français et européen.