"Ne pas changer mais évoluer", le Cediv sur la route de la performance

« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent ». En citant Albert Camus dans son discours d’introduction, Adriana Minchella ne s’est pas trompée sur l’importance de travailler dès maintenant afin d’opérer les changements nécessaires pour adapter les entreprises au monde d’après.

Comme l’indique la présidente du Cediv, il va falloir pour cela « entreprendre un passionnant voyage vers le futur » autour notamment de la mise en place de la RSE ([Responsabilité sociétale des entreprises)].

Sans oublier bien sûr de se servir de la technologie, avec entre autres le recours à l’intelligence artificielle qui doit être perçue comme une alliée et pas forcément comme un ennemi.

« Nous ne devons pas changer mais évoluer, s’adapter » résume Adriana Minchella consciente qu’un « autre monde est possible à condition de se mettre en route tous ensemble ». « Validons les étapes nécessaires à accomplir en 2026 et 2028 pour un atterrissage réussi en 2030 » a-t-elle déclaré.

Le pari semble ambitieux mais « le risque fait partie de l’ADN de l’entrepreneur. Au Cediv c’est même une valeur importante que nous cultivons » a rappelé la dirigeante qui ne se départit jamais de son optimisme et de son énergie débordante.

Une enquête menée auprès des adhérents du Cediv a par ailleurs permis de prendre le pouls de la profession. Une « météo du réseau » quasi en temps réel aux résultats parfois surprenants.

Il est vrai que le client, qui réserve de plus en plus tardivement, arrive dans l’agence de voyages avec de plus en plus de craintes et de peurs. Pour autant il exprime toujours l’envie de partir. Notamment après la pandémie, « le voyage est devenu un bien de consommation de première nécessité. Le client n’arbitre pas en supprimant ses vacances » justifie Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage.

Pour preuve, selon le sondage effectué auprès des adhérents Cediv, 61% estiment que les augmentations de prix sont acceptables (16% seulement les refusent). De même 65% des clients des agences Cediv se disent davantage attirés par des programmes personnalisés que par des forfaits traditionnels. Rassurant.

Si l’on s’attarde sur le Top 3 des destinations les plus demandées par les clients pour leurs prochaines vacances en long courrier, viennent dans l’ordre l’Espagne (incluant les Canaries), « en forte croissance », puis la Grèce et l’Italie avec notamment la Sicile. Bref des destinations « sécure ». En long courrier, on retrouve la République Dominicaine (malgré l’arrêt de la desserte par Air France), l’Ile Maurice, et la Thaïlande ex aequo avec… la Martinique.

Pour 59% des vendeurs, l’autotour constitue la formule émergente dans la demande des clients devant le sur-mesure – à la carte (32%) et la location de villa (9%). D’où l’importance aussi de recourir aux bons outils technologiques.

Autre enseignement intéressant, 95 agences (150 sondés) ont recruté de nouveaux collaborateurs au cours de ces deux dernières années. Ce qui montre aussi l'attrait et la vivacité du secteur avec notamment des profils qui ne viennent pas du secteur.

Une question concernait également la conscience écologique du client. Petite surprise, 74% ne seraient pas sensibles au tourisme durable. Une écrasante majorité des réponses qui rend compliqué l’adaptation des agences de voyages. Les Entreprises du Voyage s’engagent à fournir les outils nécessaires pour aider les vendeurs.

Mais pour Isabelle Maimbourg, directrice générale adjointe OPCO Mobilités, les 26% de clients sensibles au tourisme durable s’avère être « un chiffre énorme » car, dit-elle, « il y a seulement 3% d’immatriculations de véhicules électriques équipant le parc automobile en France. Vos clients sont donc en avance ». Pour autant, précise-t-elle, « il est urgent de se pencher sur le sujet de la transition écologique ».

A la question de savoir si une démarche RSE s’impose comme une priorité dans votre secteur, 35% des collaborateurs en agence estiment que oui. Mais ils sont 39% à ne fournir aucune réponse.

Chez les managers, seulement 12% se sentent concernés et 63% ne répondent pas à la question. En résumé, il existe une méconnaissance au sujet de la RSE. Un sujet pourtant « quasi obligatoire pour exister dans le business des prochaines années » comme l’a rappelé Isabelle Maimbourg.

« Il faut y aller. Nous sommes là pour vous aider » a poursuivit Valérie Boned. Engagé dans une démarche RSE avec peut-être la mise en place d’un label, la tête de réseau du Cediv a quant à elle pris à bras-le-corps cette thématique ô combien importante. Car derrière il est bien question de performance. "Travailler mieux pour gagner mieux".