TourMaG.com - Il y un peu moins de deux ans, vous avez lancé Altaï Travel. Quel bilan dressez-vous aujourd'hui ?
Yann Wulser : Nous avons lancé en 2021 une marque générique regroupant les activités "pays" du groupe Altaï.
Nous sommes la marque de voyage individuel outdoor et sur-mesure, un peu l'équivalent de Comptoir des Voyages pour Voyageurs du Monde.
En 2022, nous avons fait +30% par rapport à 2019. Tout fonctionne bien et nous imaginons d'ores et déjà faire en 2023, fois deux par rapport à ce que nous avons fait l'année dernière.
Nous espérons faire partir entre 4 000 et 5 000 clients sur cet exercice.
TourMaG.com - Comment expliquer cette croissance ?
Yann Wulser : Elle passe aussi par l'ouverture de nouvelles destinations. Nous ajoutons le Costa Rica, le Portugal et nous allons ouvrir le Kenya dans quelques jours. C'est un appel d'air.
Nous gardons notre promesse : nous sommes propriétaires de nos bases à l'étranger, nos DMC. Quand vous appelez chez nous, vous êtes mis en relation avec des personnes sur place.
En parallèle, nous avons développé notre agence à Lyon, avec une force commerciale pour répondre en fonction du décalage horaire. Altaï Travel rassemble déjà une trentaine de salariés.
Yann Wulser : Nous avons lancé en 2021 une marque générique regroupant les activités "pays" du groupe Altaï.
Nous sommes la marque de voyage individuel outdoor et sur-mesure, un peu l'équivalent de Comptoir des Voyages pour Voyageurs du Monde.
En 2022, nous avons fait +30% par rapport à 2019. Tout fonctionne bien et nous imaginons d'ores et déjà faire en 2023, fois deux par rapport à ce que nous avons fait l'année dernière.
Nous espérons faire partir entre 4 000 et 5 000 clients sur cet exercice.
TourMaG.com - Comment expliquer cette croissance ?
Yann Wulser : Elle passe aussi par l'ouverture de nouvelles destinations. Nous ajoutons le Costa Rica, le Portugal et nous allons ouvrir le Kenya dans quelques jours. C'est un appel d'air.
Nous gardons notre promesse : nous sommes propriétaires de nos bases à l'étranger, nos DMC. Quand vous appelez chez nous, vous êtes mis en relation avec des personnes sur place.
En parallèle, nous avons développé notre agence à Lyon, avec une force commerciale pour répondre en fonction du décalage horaire. Altaï Travel rassemble déjà une trentaine de salariés.
Altaï Travel : "Nous avons un enjeu de notoriété"
TourMaG.com - Vous avez combien de bases en tout ?
Yann Wulser : Nous allons compter une trentaine de bases à travers le monde pour 35 pays.
Nous essayons d'infléchir l'image d'aventure sportive, pour nous focaliser sur l'outdoor. Nous voulons que les gens bougent dans une dimension plaisir. Les nouvelles bases que nous ouvrons, nous le faisons dans des pays qui sont importants dans le voyage individuel.
Nous aimerions accentuer sur la clientèle familiale, sur laquelle nous ne sommes pas très implantés pour le moment.
TourMaG.com - Maintenant votre enjeu est d'installer la marque Altaï Travel ?
Yann Wulser : C'est un peu ça, nous avons un enjeu de notoriété.
Nous voulons faire parler de nous. Nous sommes l'un des gros acteurs du tourisme d'aventure en France, mais personne n'entend parler de nous. Nous avons bien conscience que nous devons nous faire une petite place.
Nous allons appuyer le projet du NEC (New Explorer Challenge), en l'accompagnant, tout comme en postulant aux Césars du voyage responsable.
TourMaG.com - Quel est l'intérêt du NEC pour Altaï Travel ? Etre à l'écoute des jeunes générations, de leur vision du voyage, découvrir de nouveaux collaborateurs...
Yann Wulser : Objectivement des collaborateurs de qualité, nous les trouvons.
Il y a plutôt un côté mécénat pour nous et être à l'écoute de ce que veulent les jeunes générations. D'une certaine façon, nous sommes tous un peu décorrélés de la réalité, donc c'est une très bonne chose de les écouter.
Yann Wulser : Nous allons compter une trentaine de bases à travers le monde pour 35 pays.
Nous essayons d'infléchir l'image d'aventure sportive, pour nous focaliser sur l'outdoor. Nous voulons que les gens bougent dans une dimension plaisir. Les nouvelles bases que nous ouvrons, nous le faisons dans des pays qui sont importants dans le voyage individuel.
Nous aimerions accentuer sur la clientèle familiale, sur laquelle nous ne sommes pas très implantés pour le moment.
TourMaG.com - Maintenant votre enjeu est d'installer la marque Altaï Travel ?
Yann Wulser : C'est un peu ça, nous avons un enjeu de notoriété.
Nous voulons faire parler de nous. Nous sommes l'un des gros acteurs du tourisme d'aventure en France, mais personne n'entend parler de nous. Nous avons bien conscience que nous devons nous faire une petite place.
Nous allons appuyer le projet du NEC (New Explorer Challenge), en l'accompagnant, tout comme en postulant aux Césars du voyage responsable.
TourMaG.com - Quel est l'intérêt du NEC pour Altaï Travel ? Etre à l'écoute des jeunes générations, de leur vision du voyage, découvrir de nouveaux collaborateurs...
Yann Wulser : Objectivement des collaborateurs de qualité, nous les trouvons.
Il y a plutôt un côté mécénat pour nous et être à l'écoute de ce que veulent les jeunes générations. D'une certaine façon, nous sommes tous un peu décorrélés de la réalité, donc c'est une très bonne chose de les écouter.
Altaï Travel : "Dépasser les 15 000 clients d'ici 2025"
"Nous nous adressons à des personnes qui ne passaient pas nécessairement par des agences de voyages qui n'ont plus envie de voyager en groupe," Yann Wulser, le PDG d'Altaï Travel - DR
TourMaG.com - Que retenez-vous de ces rencontres avec les étudiants ?
Yann Wulser : C'est une expérience enrichissante d'être au contact de ces gamins qui ont une énergie nouvelle et une vision rafraichissante du voyage.
Nous accompagnons les gagnants en finançant leur voyage de découverte, pour qu'ils puissent le mettre en ligne et le vendre chez Altaï Travel.
Par exemple, ils imaginent tous des voyages très longs, pour eux voyager loin, c'est plutôt 3 semaines ou un mois. Ils ont une vision forte d'une globalisation du tourisme, se mélangeant à notre quotidien, avec le digital nomadisme.
Les gens partiront 6 mois dans un pays pour bosser et profiteront pendant quelques mois de la destination.
TourMaG.com - Vous allez avoir deux ans, cet été. Dans 3 ans, comment voyez-vous les contours d'Altaï Travel ?
Yann Wulser : Nous voulons devenir un acteur conséquent, en multipliant par 3 ou 5 le nombre de nos voyageurs, donc atteindre et/ou dépasser les 15 000 voyageurs par an.
Nous n'avons pas de problème de marché, le seul frein potentiel c'est d'accompagner cette forte croissance. Nous avons les mêmes ennuis que les start-up. Le concept plait beaucoup, nous avons une demande entrante suffisante.
TourMaG.com - Pour atteindre ces objectifs ambitieux, devez-vous prendre des parts de marché ou convaincre des clients qui ne s'identifiaient pas vraiment dans la proposition ?
Yann Wulser : Vous avez mis le doigt sur notre problématique, nous cherchons à convaincre les clients qui ne s'identifiaient pas dans le groupe Altaï.
Nous allons chercher des urbains, un peu moins attachés aux valeurs de l'aventure, mais plutôt à un tourisme expérientiel. Nous nous adressons à des personnes qui ne passaient pas nécessairement par des agences de voyages et qui n'ont plus envie de voyager en groupe.
Nous ouvrons le marché. D'où notre volonté de gommer légèrement notre image sur le voyage d'aventure qui pouvait paraître bloquante pour des voyageurs.
Cela reste des vacances, donc la notion de plaisir est importante.
Yann Wulser : C'est une expérience enrichissante d'être au contact de ces gamins qui ont une énergie nouvelle et une vision rafraichissante du voyage.
Nous accompagnons les gagnants en finançant leur voyage de découverte, pour qu'ils puissent le mettre en ligne et le vendre chez Altaï Travel.
Par exemple, ils imaginent tous des voyages très longs, pour eux voyager loin, c'est plutôt 3 semaines ou un mois. Ils ont une vision forte d'une globalisation du tourisme, se mélangeant à notre quotidien, avec le digital nomadisme.
Les gens partiront 6 mois dans un pays pour bosser et profiteront pendant quelques mois de la destination.
TourMaG.com - Vous allez avoir deux ans, cet été. Dans 3 ans, comment voyez-vous les contours d'Altaï Travel ?
Yann Wulser : Nous voulons devenir un acteur conséquent, en multipliant par 3 ou 5 le nombre de nos voyageurs, donc atteindre et/ou dépasser les 15 000 voyageurs par an.
Nous n'avons pas de problème de marché, le seul frein potentiel c'est d'accompagner cette forte croissance. Nous avons les mêmes ennuis que les start-up. Le concept plait beaucoup, nous avons une demande entrante suffisante.
TourMaG.com - Pour atteindre ces objectifs ambitieux, devez-vous prendre des parts de marché ou convaincre des clients qui ne s'identifiaient pas vraiment dans la proposition ?
Yann Wulser : Vous avez mis le doigt sur notre problématique, nous cherchons à convaincre les clients qui ne s'identifiaient pas dans le groupe Altaï.
Nous allons chercher des urbains, un peu moins attachés aux valeurs de l'aventure, mais plutôt à un tourisme expérientiel. Nous nous adressons à des personnes qui ne passaient pas nécessairement par des agences de voyages et qui n'ont plus envie de voyager en groupe.
Nous ouvrons le marché. D'où notre volonté de gommer légèrement notre image sur le voyage d'aventure qui pouvait paraître bloquante pour des voyageurs.
Cela reste des vacances, donc la notion de plaisir est importante.
Decathlon Travel : "C'est une locomotive pour le secteur, pas des concurrents !"
TourMaG.com - Comment aller conquérir des personnes qui ne passaient pas par une agence de voyages ?
Yann Wulser : Nous avons créé une communauté de personnes qui portent une même vision du monde et du voyage.
Je veux qu'une personne qui appelle un de nos vendeurs ait l'impression d'être au téléphone avec un ami ou du moins une personne avec qui il a envie de partir en vacances.
Je pense que les voyageurs sont de plus en plus sensibles à cela : partout où nous allons à travers le monde avec Altaï Travel, nous retrouvons des personnes qui ont la même vision du voyage et les mêmes valeurs.
TourMaG.com - Il n'est pas trop dur d'exister en BtoC en 2023 ?
Yann Wulser : Nous sommes BtoC pur, nous n'avons pas l'intention de nous ouvrir au BtoB, et nous sommes seulement présents sur le web.
Ce n'est pas si dur d'exister, la preuve en est, nous arrivons à nous faire une place sur le marché, mais il faut des investissements.
Lors des deux premières années, nous avions une base de nouveaux clients, maintenant celle-ci est tellement solide que nous arrivons à avoir des repeaters.
Nous n'avons aucun problème d'acquisition.
A lire : Decathlon Travel : "démocratiser et redonner goût à la pratique sportive"
TourMaG.com - Vous travaillez avec Decathlon Travel, cette marque a un rôle d'évangélisation sur le marché du voyage outdoor ?
Yann Wulser : Nos agences réceptives sont distribuées sur Decathlon Travel.
C'est un positionnement encore un peu différent, car ils sont plutôt orientés sur les voyages sportifs et moins sur le sur-mesure que nous. Ce ne sont pas des concurrents, même s'ils sont sur le même marché que nous, ce sont des locomotives.
Decathlon Travel ouvre la trace pour les autres. Le marché n'est pas saturé du tout et ça tire le marché vers le haut. De plus, ils ont une vraie démarche pour promouvoir un tourisme plus durable et responsable, et plus nous serons nombreux à le porter et plus ça infusera dans le secteur et dans la société.
Yann Wulser : Nous avons créé une communauté de personnes qui portent une même vision du monde et du voyage.
Je veux qu'une personne qui appelle un de nos vendeurs ait l'impression d'être au téléphone avec un ami ou du moins une personne avec qui il a envie de partir en vacances.
Je pense que les voyageurs sont de plus en plus sensibles à cela : partout où nous allons à travers le monde avec Altaï Travel, nous retrouvons des personnes qui ont la même vision du voyage et les mêmes valeurs.
TourMaG.com - Il n'est pas trop dur d'exister en BtoC en 2023 ?
Yann Wulser : Nous sommes BtoC pur, nous n'avons pas l'intention de nous ouvrir au BtoB, et nous sommes seulement présents sur le web.
Ce n'est pas si dur d'exister, la preuve en est, nous arrivons à nous faire une place sur le marché, mais il faut des investissements.
Lors des deux premières années, nous avions une base de nouveaux clients, maintenant celle-ci est tellement solide que nous arrivons à avoir des repeaters.
Nous n'avons aucun problème d'acquisition.
A lire : Decathlon Travel : "démocratiser et redonner goût à la pratique sportive"
TourMaG.com - Vous travaillez avec Decathlon Travel, cette marque a un rôle d'évangélisation sur le marché du voyage outdoor ?
Yann Wulser : Nos agences réceptives sont distribuées sur Decathlon Travel.
C'est un positionnement encore un peu différent, car ils sont plutôt orientés sur les voyages sportifs et moins sur le sur-mesure que nous. Ce ne sont pas des concurrents, même s'ils sont sur le même marché que nous, ce sont des locomotives.
Decathlon Travel ouvre la trace pour les autres. Le marché n'est pas saturé du tout et ça tire le marché vers le haut. De plus, ils ont une vraie démarche pour promouvoir un tourisme plus durable et responsable, et plus nous serons nombreux à le porter et plus ça infusera dans le secteur et dans la société.
Tourisme durable : "Je pense que la bascule se fera par l'exemplarité"
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TourMaG.com - Nous ressentons que les voyages sportifs ou d'aventure, tout comme plus responsables, n'ont jamais été autant à la mode. Comment l'expliquez-vous ?
Yann Wulser : Il y a une prise de conscience globale et sociétale qui se retrouve un peu partout.
Nous sommes chanceux, car depuis 40 ans, c'est notre ADN de ne pas foutre en l'air les endroits où voyagent nos clients. Je ne crois pas à la bascule totale du tourisme du jour au lendemain et je ne la souhaite pas.
Je n'ai pas une position extrémiste et culpabilisante sur l'avion notamment, car continuer de voyager 3 semaines au Pérou dans les communautés du pays, ce sont des séjours qui ont encore énormément de sens.
Nous sommes une entreprise à mission, nous sommes en cours de certification B Corp, nous sommes candidats aux Césars du Voyage Responsable... Malgré tout, nous ne sommes pas là pour donner des leçons. Je pense que la bascule se fera par l'exemplarité, plutôt que la contrainte.
Nous devons amener les gens à comprendre que voyager est une activité saine pour l'esprit, pour la compréhension du monde et l'enrichissement personnel.
TourMaG.com - Vous êtes très engagés pour un tourisme plus durable et responsable. Dans le même temps, vous venez d'ajouter le Costa Rica et le Kenya, n'est-ce pas antinomique ?
Yann Wulser : La première des responsabilités du tourisme est de faire que les personnes qui vivent du tourisme puissent le faire dignement. Pendant le Covid, au sein du Groupe Altaï, nous n'avons licencié personne en France et à l'étranger sur nos bases.
Nous en sommes très fiers, alors même qu'en dehors de la France, nous n'avions aucune aide. Après, nous devons faire un usage raisonné de l'avion.
TourMaG.com - Vous n'êtes pas du tout intéressés par le BtoB, pourquoi ?
Yann Wulser : Ce n'est pas le cas pour Altaï Travel, par contre notre réseau d'agences réceptives est distribué par les agences de voyages. Et d'ailleurs, il croit très fortement en BtoB, notamment dans le GIR.
D'ailleurs le covid a eu un effet très fort sur nos réceptifs, car certains ont disparu et nous avons beaucoup misé sur cette capacité de rebond de l'activité.
Yann Wulser : Il y a une prise de conscience globale et sociétale qui se retrouve un peu partout.
Nous sommes chanceux, car depuis 40 ans, c'est notre ADN de ne pas foutre en l'air les endroits où voyagent nos clients. Je ne crois pas à la bascule totale du tourisme du jour au lendemain et je ne la souhaite pas.
Je n'ai pas une position extrémiste et culpabilisante sur l'avion notamment, car continuer de voyager 3 semaines au Pérou dans les communautés du pays, ce sont des séjours qui ont encore énormément de sens.
Nous sommes une entreprise à mission, nous sommes en cours de certification B Corp, nous sommes candidats aux Césars du Voyage Responsable... Malgré tout, nous ne sommes pas là pour donner des leçons. Je pense que la bascule se fera par l'exemplarité, plutôt que la contrainte.
Nous devons amener les gens à comprendre que voyager est une activité saine pour l'esprit, pour la compréhension du monde et l'enrichissement personnel.
TourMaG.com - Vous êtes très engagés pour un tourisme plus durable et responsable. Dans le même temps, vous venez d'ajouter le Costa Rica et le Kenya, n'est-ce pas antinomique ?
Yann Wulser : La première des responsabilités du tourisme est de faire que les personnes qui vivent du tourisme puissent le faire dignement. Pendant le Covid, au sein du Groupe Altaï, nous n'avons licencié personne en France et à l'étranger sur nos bases.
Nous en sommes très fiers, alors même qu'en dehors de la France, nous n'avions aucune aide. Après, nous devons faire un usage raisonné de l'avion.
TourMaG.com - Vous n'êtes pas du tout intéressés par le BtoB, pourquoi ?
Yann Wulser : Ce n'est pas le cas pour Altaï Travel, par contre notre réseau d'agences réceptives est distribué par les agences de voyages. Et d'ailleurs, il croit très fortement en BtoB, notamment dans le GIR.
D'ailleurs le covid a eu un effet très fort sur nos réceptifs, car certains ont disparu et nous avons beaucoup misé sur cette capacité de rebond de l'activité.