Pour la distribution, il n'y a pas de débat, la règle du paiment après le départ reste inchangée, mais... - Crédit photo : Depositphotos @ryanking999
"Nous sommes plus ou moins tous à l'agonie.
Avec ce sujet, c'est la course à celui qui enterrera l'autre le plus vite possible," s'énerverait presque Adriana Minchella, présidente du CEDIV au moment d'évoquer la bombe lâchée par MSC Croisières.
Lire : [Paiement après départ : MSC Croisières lance la fronde contre cette "anomalie française"
Et pourtant la présidente du Cediv a eu le temps de se préparer à cette Petite Guerre intestine de l'industrie touristique. Rappelez-vous il y a un an, lors du Forum du SETO à Porto, le syndicat des TO avait allumé la première mèche.
Sahra Hagani, avocate chez Fidal Paris, avait alors fait tout un exposé juridique, stipulant que le système de facturation et les délais de règlement entre agences et tour-opérateurs sont totalement hors des clous.
Une année plus tard et une crise sanitaire mondiale après, la production est réellement passée à l'attaque.
"Je l'ai toujours dit, le paiement après départ est une anomalie française. Personne n'est responsable de cette situation [...], cette anomalie doit être corrigée."
Le croisiériste est le premier à souffler sur la mèche qui pourrait créer une véritable jurisprudence dans le secteur.
Avec ce sujet, c'est la course à celui qui enterrera l'autre le plus vite possible," s'énerverait presque Adriana Minchella, présidente du CEDIV au moment d'évoquer la bombe lâchée par MSC Croisières.
Lire : [Paiement après départ : MSC Croisières lance la fronde contre cette "anomalie française"
Et pourtant la présidente du Cediv a eu le temps de se préparer à cette Petite Guerre intestine de l'industrie touristique. Rappelez-vous il y a un an, lors du Forum du SETO à Porto, le syndicat des TO avait allumé la première mèche.
Sahra Hagani, avocate chez Fidal Paris, avait alors fait tout un exposé juridique, stipulant que le système de facturation et les délais de règlement entre agences et tour-opérateurs sont totalement hors des clous.
Une année plus tard et une crise sanitaire mondiale après, la production est réellement passée à l'attaque.
"Je l'ai toujours dit, le paiement après départ est une anomalie française. Personne n'est responsable de cette situation [...], cette anomalie doit être corrigée."
Le croisiériste est le premier à souffler sur la mèche qui pourrait créer une véritable jurisprudence dans le secteur.
Un problème de timing alors que l'industrie essaye de sauver sa peau...
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Sauf que de l'autre côté du front, il y a un mur... de refus.
"Il n'y a rien à négocier... Il n'y a aucune porte entre ouverte.
Après si Monsieur Pourbaix ne veut pas travailler avec nous, je prends acte," lâche un Laurent Abitbol, Président du groupe Marietton et Président du directoire de Selectour, quelque peu agacé par la sortie médiatique de directeur général France de MSC.
Et ce n'est pas le seul à être vent debout contre une telle idée.
"Honnêtement, je ne pense pas que les réseaux accepteront cela. Ils devront choisir s'ils veulent rester en BtoB, car beaucoup d'agences de ne travailleront pas avec MSC Croisières," fixe comme choix, Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
A Lyon, ce n'est pas tant le fond que la forme qui a déplu au président de Marietton Developpement. Le fait de passer par un média, sans en avoir informé ses partenaires, est un procédé qui ne passe pas, mais alors pas du tout.
"Ce n'est pas gentleman, il faut d'abord parler à ses partenaires, avant d'alerter la presse. La courtoisie est la moindre des choses. Après il n'y a pas de bataille, ni guerre, ni rien," confie le patron lyonnais.
Pourtant la hache de guerre semble être bien dressée dans le ciel de la distribution française.
Le problème n'est pas seulement la question, mais plutôt le timing. Alors que la France se prépare à une seconde vague terriblement difficile, elle s'annonce annonciatrice de mauvais temps pour les agences de voyages.
"Dans la situation actuelle, cette annonce est malvenue.
Je peux comprendre les problèmes qu'ils rencontrent. Ils veulent sanctionner une distribution, alors que personne ne sait qui sera encore vivant en 2021 ou 2022," adresse comme message la présidente du Cédiv.
Il est bien loin le temps de l'union sacrée et de la solidarité vantée par tous.
"Il n'y a rien à négocier... Il n'y a aucune porte entre ouverte.
Après si Monsieur Pourbaix ne veut pas travailler avec nous, je prends acte," lâche un Laurent Abitbol, Président du groupe Marietton et Président du directoire de Selectour, quelque peu agacé par la sortie médiatique de directeur général France de MSC.
Et ce n'est pas le seul à être vent debout contre une telle idée.
"Honnêtement, je ne pense pas que les réseaux accepteront cela. Ils devront choisir s'ils veulent rester en BtoB, car beaucoup d'agences de ne travailleront pas avec MSC Croisières," fixe comme choix, Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
A Lyon, ce n'est pas tant le fond que la forme qui a déplu au président de Marietton Developpement. Le fait de passer par un média, sans en avoir informé ses partenaires, est un procédé qui ne passe pas, mais alors pas du tout.
"Ce n'est pas gentleman, il faut d'abord parler à ses partenaires, avant d'alerter la presse. La courtoisie est la moindre des choses. Après il n'y a pas de bataille, ni guerre, ni rien," confie le patron lyonnais.
Pourtant la hache de guerre semble être bien dressée dans le ciel de la distribution française.
Le problème n'est pas seulement la question, mais plutôt le timing. Alors que la France se prépare à une seconde vague terriblement difficile, elle s'annonce annonciatrice de mauvais temps pour les agences de voyages.
"Dans la situation actuelle, cette annonce est malvenue.
Je peux comprendre les problèmes qu'ils rencontrent. Ils veulent sanctionner une distribution, alors que personne ne sait qui sera encore vivant en 2021 ou 2022," adresse comme message la présidente du Cédiv.
Il est bien loin le temps de l'union sacrée et de la solidarité vantée par tous.
La guerre entre la distribution et la production est-elle réellement ouverte ?
Toujours dans le sud-ouest, l'énervement est plus que palpable, alors que l'opération survie d'Univairmer vient tout juste d'être validée.
"Ce n'est surement pas le moment de remettre cela en question. Il y a des questions générales, une telle décision ne peut pas être faite de façon unilatérale. Surtout que si un tour-opérateur fait un pas dans ce sens, tous les autres vont embrayer," prédit Jean Dionnet, PDG de réseau.
Et c'est un véritable bouleversement systémique que craignent les patrons des réseaux de distribution.
Une remise en cause par l'ensemble de la production des règles de paiement, alors les agences de voyages se verraient délestées de celui de caisse de garantie.
"Ils doivent nous apporter une garantie des flux financiers, voir avec les banques ou l'Etat français pour nous sécuriser. Je ne vois pas comment demain, ils vont tous nous apporter cette garantie," se questionne Adriana Minchella.
Alors que les réseaux de distribution sont souvent taxés d'utiliser les acomptes clients pour soigner leurs trésoreries, les TO souhaiteraient peut-être faire de même, en ces temps difficiles.
"Si nous M. Pourbaix soulève la question de la garantie de paiement, ce n'est pas la même chose que s'il souhaite faire de la trésorerie. Et à mon avis, c'est à ce niveau que là bât blesse," explique le responsable d'Univairmer.
Sur la caisse de garantie, le directeur général France de MSC Croisières, a plus ou moins répondu. Puisque ce dernier se disait ouvert à toute discussion pour rassurer les agents de voyages.
Un point sur lequel Richard Vainopoulos insiste. "Il faut être sérieux, qu'il prouve d'abord que la compagnie est en bonne santé et en mesure de tenir ses engagements financiers, avant de faire une telle annonce.
D'ailleurs, MSC Croisières a mis beaucoup de temps pour les remboursements et le paiement des factures," confie le président de TourCom.
Il n'y aura donc pas d'entreprise en meilleure situation que d'autres, ni en mesure de donner la leçon.
Alors au lieu de mener de front seul, cette bataille, la distribution et la production, devrait essayer de dialoguer en se retrouvant autour d'une table pour discuter de la question.
"Si les tour-opérateurs pensent que c'est le sujet le plus important et bien parlons-en. Enfin en même temps, nous n'avons pas d'activité, donc je ne sais pas ce que ça changera," explique la responsable du Cédiv.
"Ce n'est surement pas le moment de remettre cela en question. Il y a des questions générales, une telle décision ne peut pas être faite de façon unilatérale. Surtout que si un tour-opérateur fait un pas dans ce sens, tous les autres vont embrayer," prédit Jean Dionnet, PDG de réseau.
Et c'est un véritable bouleversement systémique que craignent les patrons des réseaux de distribution.
Une remise en cause par l'ensemble de la production des règles de paiement, alors les agences de voyages se verraient délestées de celui de caisse de garantie.
"Ils doivent nous apporter une garantie des flux financiers, voir avec les banques ou l'Etat français pour nous sécuriser. Je ne vois pas comment demain, ils vont tous nous apporter cette garantie," se questionne Adriana Minchella.
Alors que les réseaux de distribution sont souvent taxés d'utiliser les acomptes clients pour soigner leurs trésoreries, les TO souhaiteraient peut-être faire de même, en ces temps difficiles.
"Si nous M. Pourbaix soulève la question de la garantie de paiement, ce n'est pas la même chose que s'il souhaite faire de la trésorerie. Et à mon avis, c'est à ce niveau que là bât blesse," explique le responsable d'Univairmer.
Sur la caisse de garantie, le directeur général France de MSC Croisières, a plus ou moins répondu. Puisque ce dernier se disait ouvert à toute discussion pour rassurer les agents de voyages.
Un point sur lequel Richard Vainopoulos insiste. "Il faut être sérieux, qu'il prouve d'abord que la compagnie est en bonne santé et en mesure de tenir ses engagements financiers, avant de faire une telle annonce.
D'ailleurs, MSC Croisières a mis beaucoup de temps pour les remboursements et le paiement des factures," confie le président de TourCom.
Il n'y aura donc pas d'entreprise en meilleure situation que d'autres, ni en mesure de donner la leçon.
Alors au lieu de mener de front seul, cette bataille, la distribution et la production, devrait essayer de dialoguer en se retrouvant autour d'une table pour discuter de la question.
"Si les tour-opérateurs pensent que c'est le sujet le plus important et bien parlons-en. Enfin en même temps, nous n'avons pas d'activité, donc je ne sais pas ce que ça changera," explique la responsable du Cédiv.
Le tourisme doit-il créer une grande caisse de garantie BtoB?
Il n'est pas facile de débattre alors que la survie de tout un pan de l'économie est en jeu. Pour les uns la bataille est court-termiste, pour les autres, elle se situe dans l'après covid.
Avec un tel décalage, il n'est pas sûr que le dialogue puisse être instauré. Une chose est sûre, en cas de remise en cause systémique des flux financiers, il sera nécessaire de créer une caisse de garantie globale.
"Les agences sont responsables des acomptes des clients, ce qui n'est pas le cas de MSC Croisières.
Si MSC ou d'autres TO voulaient garantir les paiements, ils doivent le faire à hauteur de 100% des voyages. Une telle obligation pourrait obliger le croisiériste à déposer une caution comprise entre 20 et 40 millions d'euros," calcule le président de TourCom.
Alors que la compagnie parait avoir les reins solides, grâce à son activité de transport de marchandises, rien ne dit que les autres TO présents en France puissent se permettre une telle manœuvre.
Surtout que les producteurs semblent avoir oublié que les agences de voyages ont quelque part sauvé l'industrie, il y a tout juste un an.
"Si nous avions laissé notre argent directement à Thomas Cook, comme le souhaitent les TO, personne n'aurait récupéré un euro. L'APST aurait alors totalement explosé. Nous parlerons là non pas de 130 millions mais de 500 millions d'euros" prédit alors Richard Vainopoulos.
Après la faillite du 2e plus gros acteur mondial, tout le monde se montre méfiant quant à la présupposée solidité de l'un ou l'autre. Le sujet de la centrale de paiement sera alors au cœur de débat, mais ce n'est pas encore la question.
"Les tour-opérateurs maison de Marietton ne demanderont pas le paiement avant le départ. La force d'un TO étant de faire un investissement pour les agences, ceux qui n'ont pas les moyens, cela sera compliqué pour eux," analyse Laurent Abitbol.
Et preuve que cela ne pose aucun problème pour une partie de la production française, 30 tour-opérateurs sur les 42 référencés par Selectour sont partants pour renouveler leurs contrats précise le président du directoire du réseau à l'hippocampe.
Un constat similaire pour Univairmer. Les contrats ont été renégociés avec les principaux fournisseurs et partenaires sur les mêmes conditions que les précédentes.
Et pour ceux qui auraient alors abordé un changement de flux financier, la menace est simple.
"Si un TO classique me donne ces conditions et bien nous ferons des propositions aux clients avec une offre sur-mesure selon nos conditions. C'est un sujet qui peut être abordé, mais pas maintenant," conclut Jean Dionnet.
Argument contre argument, menace contre menace... Le dialogue n'est pas même entamé que la hache de guerre a été posée sur la table des négociations.
Avec un tel décalage, il n'est pas sûr que le dialogue puisse être instauré. Une chose est sûre, en cas de remise en cause systémique des flux financiers, il sera nécessaire de créer une caisse de garantie globale.
"Les agences sont responsables des acomptes des clients, ce qui n'est pas le cas de MSC Croisières.
Si MSC ou d'autres TO voulaient garantir les paiements, ils doivent le faire à hauteur de 100% des voyages. Une telle obligation pourrait obliger le croisiériste à déposer une caution comprise entre 20 et 40 millions d'euros," calcule le président de TourCom.
Alors que la compagnie parait avoir les reins solides, grâce à son activité de transport de marchandises, rien ne dit que les autres TO présents en France puissent se permettre une telle manœuvre.
Surtout que les producteurs semblent avoir oublié que les agences de voyages ont quelque part sauvé l'industrie, il y a tout juste un an.
"Si nous avions laissé notre argent directement à Thomas Cook, comme le souhaitent les TO, personne n'aurait récupéré un euro. L'APST aurait alors totalement explosé. Nous parlerons là non pas de 130 millions mais de 500 millions d'euros" prédit alors Richard Vainopoulos.
Après la faillite du 2e plus gros acteur mondial, tout le monde se montre méfiant quant à la présupposée solidité de l'un ou l'autre. Le sujet de la centrale de paiement sera alors au cœur de débat, mais ce n'est pas encore la question.
"Les tour-opérateurs maison de Marietton ne demanderont pas le paiement avant le départ. La force d'un TO étant de faire un investissement pour les agences, ceux qui n'ont pas les moyens, cela sera compliqué pour eux," analyse Laurent Abitbol.
Et preuve que cela ne pose aucun problème pour une partie de la production française, 30 tour-opérateurs sur les 42 référencés par Selectour sont partants pour renouveler leurs contrats précise le président du directoire du réseau à l'hippocampe.
Un constat similaire pour Univairmer. Les contrats ont été renégociés avec les principaux fournisseurs et partenaires sur les mêmes conditions que les précédentes.
Et pour ceux qui auraient alors abordé un changement de flux financier, la menace est simple.
"Si un TO classique me donne ces conditions et bien nous ferons des propositions aux clients avec une offre sur-mesure selon nos conditions. C'est un sujet qui peut être abordé, mais pas maintenant," conclut Jean Dionnet.
Argument contre argument, menace contre menace... Le dialogue n'est pas même entamé que la hache de guerre a été posée sur la table des négociations.