A partir de 2022 et jusqu'en 2024, nous allons consolider la compagnie. Nous aurons une flotte de 9 avions, dont 5 neufs, extrêmement performant et moins polluant. Nous aurons alors un excellent outil industriel. - Corsair
TourMaG.com - Vous êtes devenu à la fin de l'année dernière actionnaire et propriétaire par la holding OMRP de Corsair. Avec l'état du marché, ne craignez-vous pas pour l'avenir de la compagnie ?
Patrick Vial Collet : Non, je serais inquiet si j'avais une très forte résonnance dans tout ce qui est business travel.
Il est clair que si j'étais propriétaire d'hôtels ou d'une compagnie aérienne, axés sur cette gamme de clientèle, avec un potentiel de perte de 30% de parts de marché, là je serais inquiet...
Du fait des nouvelles habitudes des travailleurs et des entreprises, 30% de demandes en moins cela signifie 30% d'offres en plus, donc un déséquilibre sur le marché.
Cette situation peut déboucher sur une guerre des prix.
TourMaG.com - Donc, il n'y a pas d'inquiétude selon vous, car Corsair est une compagnie classique...
Patrick Vial Collet : Nous avons fait une réforme structurelle.
L'outil industriel était moyen, avec des Boeing 747. Aujourd'hui, ils ont été vendus et nous avons des Airbus A330 néo, flambant neufs.
Avec ces 5 appareils, nous sommes préparés à avoir un outil et une offre très compétitive. Nous avions dans le même temps, du personnel qui, au fil des années, avait acquis quelques habitudes extrêmement coûteuses pour la compagnie.
Nous avons donc aussi opéré une réforme à ce niveau, puis nous avons rencontré nos lignes. L'internationalisation qui avait lieu sur le Canada et les USA, sera absolument ponctuelle.
Nous allons recentrer nos lignes sur l'Outre-mer et l'Afrique. Nous allons sans doute vouloir développer une ou deux nouvelles lignes sur l'Afrique. Nous allons avoir de nouveaux appareils, qu'il va bien falloir redéployer.
Patrick Vial Collet : Non, je serais inquiet si j'avais une très forte résonnance dans tout ce qui est business travel.
Il est clair que si j'étais propriétaire d'hôtels ou d'une compagnie aérienne, axés sur cette gamme de clientèle, avec un potentiel de perte de 30% de parts de marché, là je serais inquiet...
Du fait des nouvelles habitudes des travailleurs et des entreprises, 30% de demandes en moins cela signifie 30% d'offres en plus, donc un déséquilibre sur le marché.
Cette situation peut déboucher sur une guerre des prix.
TourMaG.com - Donc, il n'y a pas d'inquiétude selon vous, car Corsair est une compagnie classique...
Patrick Vial Collet : Nous avons fait une réforme structurelle.
L'outil industriel était moyen, avec des Boeing 747. Aujourd'hui, ils ont été vendus et nous avons des Airbus A330 néo, flambant neufs.
Avec ces 5 appareils, nous sommes préparés à avoir un outil et une offre très compétitive. Nous avions dans le même temps, du personnel qui, au fil des années, avait acquis quelques habitudes extrêmement coûteuses pour la compagnie.
Nous avons donc aussi opéré une réforme à ce niveau, puis nous avons rencontré nos lignes. L'internationalisation qui avait lieu sur le Canada et les USA, sera absolument ponctuelle.
Nous allons recentrer nos lignes sur l'Outre-mer et l'Afrique. Nous allons sans doute vouloir développer une ou deux nouvelles lignes sur l'Afrique. Nous allons avoir de nouveaux appareils, qu'il va bien falloir redéployer.
Corsair bientôt en Guyane ? "Ce n'est pas encore fait..."
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TourMaG.com - Dernièrement la Collectivité territoriale de Martinique est entrée au capital de Corsair, allez-vous mener cette stratégie de rapprochement avec d'autres DOM-TOM ?
Patrick Vial Collet : Non. Nous avons sollicité 4 régions, il s'agit de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et Mayotte.
Nous estimons qu'une compagnie qui s'estime être de l'Outre-mer, doit nécessairement avoir dans son capital, une partie des collectivités locales et territoriales.
A lire : Patrick Vial Collet : "Les chiffres de la Covid-19 en Guadeloupe ne justifient pas les motifs impérieux..."
Nous avons appelé les territoires à nous rejoindre. La participation des collectivités représente environ 15% du capital, quand 85% du reste est totalement privé.
TourMaG.com - La Guyane et Mayotte vous ont déjà rejoints ?
Patrick Vial Collet : Pas encore, nous sommes en discussion.
Les délibérations sont en cours, cela devrait tomber autour du 15 mars maximum. C'est en très bonne voie, mais ce n'est pas encore signé.
TourMaG.com - Cela signifie que la Guyane sera desservie dans quelques mois ?
Patrick Vial Collet : L'arrivée dans le capital n'enclenche pas la desserte. Concernant la Guyane, ce n'est pas encore fait, car il y a une suroffre, en raison de la situation épidémique.
La desserte de Mayotte est pour le moment arrêtée, à cause de la Covid. La participation dans le capital de la compagnie est plus pour dire que les collectivités prennent part dans le capital de Corsair, mais ce n'est pas pour autant que nous les desservirons.
Nous desservirons tel ou tel territoire, essentiellement parce qu'il y a un marché. Les sommes en question ne sont pas énormes.
TourMaG.com - Donc si je comprends bien, vous ne leur demandez pas de participer au développement de la compagnie ?
Patrick Vial Collet : Non pas du tout, d'autant plus que le tour de table est bouclé.
Nous devions amener 30 millions d'euros et c'est déjà fait. Les apports des collectivités viennent en plus. Si les collectivités nous rejoignent le capital sera porté à 38 millions d'euros.
Patrick Vial Collet : Non. Nous avons sollicité 4 régions, il s'agit de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et Mayotte.
Nous estimons qu'une compagnie qui s'estime être de l'Outre-mer, doit nécessairement avoir dans son capital, une partie des collectivités locales et territoriales.
A lire : Patrick Vial Collet : "Les chiffres de la Covid-19 en Guadeloupe ne justifient pas les motifs impérieux..."
Nous avons appelé les territoires à nous rejoindre. La participation des collectivités représente environ 15% du capital, quand 85% du reste est totalement privé.
TourMaG.com - La Guyane et Mayotte vous ont déjà rejoints ?
Patrick Vial Collet : Pas encore, nous sommes en discussion.
Les délibérations sont en cours, cela devrait tomber autour du 15 mars maximum. C'est en très bonne voie, mais ce n'est pas encore signé.
TourMaG.com - Cela signifie que la Guyane sera desservie dans quelques mois ?
Patrick Vial Collet : L'arrivée dans le capital n'enclenche pas la desserte. Concernant la Guyane, ce n'est pas encore fait, car il y a une suroffre, en raison de la situation épidémique.
La desserte de Mayotte est pour le moment arrêtée, à cause de la Covid. La participation dans le capital de la compagnie est plus pour dire que les collectivités prennent part dans le capital de Corsair, mais ce n'est pas pour autant que nous les desservirons.
Nous desservirons tel ou tel territoire, essentiellement parce qu'il y a un marché. Les sommes en question ne sont pas énormes.
TourMaG.com - Donc si je comprends bien, vous ne leur demandez pas de participer au développement de la compagnie ?
Patrick Vial Collet : Non pas du tout, d'autant plus que le tour de table est bouclé.
Nous devions amener 30 millions d'euros et c'est déjà fait. Les apports des collectivités viennent en plus. Si les collectivités nous rejoignent le capital sera porté à 38 millions d'euros.
"Réunir 200 ou 300 millions d'euros, ne posera aucun problème"
TourMaG.com - Une fois le retour à la vie normale, pensez-vous Corsair suffisamment armée au niveau des investisseurs ?
Patrick Vial Collet : Nous n'avons aucune inquiétude.
Nous ne le disons pas trop, mais si vous regardez l'ensemble des investisseurs présents dans la holding qui détient Corsair, et que vous accumulez leur puissance de frappe additionnelle, alors beaucoup de personnes seront surprises.
Nous avons une puissance de frappe supérieure à 7 milliards d'euros.
Ce que je veux vous dire, c'est que si la compagnie fonctionne bien et que nous avons besoin de nous développer, réunir 200 ou 300 millions d'euros pour les investisseurs que nous sommes, c'est une opération qui ne posera aucun problème.
En revanche notre faiblesse, c'est que les actionnaires au départ ne sont pas dans l'aérien, ce n'est pas leur métier. Ils sont venus pour voir. Si ça ne marche pas, elles ne remettront pas au pot.
Par contre, si demain les résultats sont bons, que la compagnie a besoin d'investissements et de se doter de quelques avions supplémentaires, alors nous n'hésiterons pas à sortir le carnet de chèques.
TourMaG.com - Combien d'années, vous êtes-vous donnés pour réussir ce pari ?
Patrick Vial Collet : Nous avons trois années de consolidation, une fois l'épisode de la covid -19 terminé, donc à la fin de l'année 2021.
A partir de 2022 et jusqu'en 2024, nous allons consolider la compagnie. Nous aurons une flotte de 9 avions, dont 5 neufs, extrêmement performants et moins polluants. Nous aurons alors un excellent outil industriel.
Nous devons alors devenir l'une si ce n'est, la compagnie la plus performante des outre-mer, au niveau du service, de la qualité et de la ponctualité.
Nous voulons que lors qu'un client prend Corsair, il ait des choses que personne ne fait dans le secteur.
Patrick Vial Collet : Nous n'avons aucune inquiétude.
Nous ne le disons pas trop, mais si vous regardez l'ensemble des investisseurs présents dans la holding qui détient Corsair, et que vous accumulez leur puissance de frappe additionnelle, alors beaucoup de personnes seront surprises.
Nous avons une puissance de frappe supérieure à 7 milliards d'euros.
Ce que je veux vous dire, c'est que si la compagnie fonctionne bien et que nous avons besoin de nous développer, réunir 200 ou 300 millions d'euros pour les investisseurs que nous sommes, c'est une opération qui ne posera aucun problème.
En revanche notre faiblesse, c'est que les actionnaires au départ ne sont pas dans l'aérien, ce n'est pas leur métier. Ils sont venus pour voir. Si ça ne marche pas, elles ne remettront pas au pot.
Par contre, si demain les résultats sont bons, que la compagnie a besoin d'investissements et de se doter de quelques avions supplémentaires, alors nous n'hésiterons pas à sortir le carnet de chèques.
TourMaG.com - Combien d'années, vous êtes-vous donnés pour réussir ce pari ?
Patrick Vial Collet : Nous avons trois années de consolidation, une fois l'épisode de la covid -19 terminé, donc à la fin de l'année 2021.
A partir de 2022 et jusqu'en 2024, nous allons consolider la compagnie. Nous aurons une flotte de 9 avions, dont 5 neufs, extrêmement performants et moins polluants. Nous aurons alors un excellent outil industriel.
Nous devons alors devenir l'une si ce n'est, la compagnie la plus performante des outre-mer, au niveau du service, de la qualité et de la ponctualité.
Nous voulons que lors qu'un client prend Corsair, il ait des choses que personne ne fait dans le secteur.
"Nous allons être hypers agressifs sur la classe business"
"Dans une telle situation, Corsair perde entre 600 et 700 000 euros par jour" selon Patrick Vial Collet, actionnaire et président des investisseurs propriétaires de Corsair - DR
TourMaG.com - L'objectif sera donc de se démarquer d'Air Caraïbes ?
Patrick Vial Collet : Pour vous dire où nous allons, il convient de regarder nos appareils.
Ils sont équipés de 28 places business, en formation 1-2-1, avec des sièges inclinables à 180°, donc vous êtes au niveau des standards internationaux.
En ce qui concerne notre Premium, nous en avons 20 de très haut niveau, puis 311 en économie. Nous aurons 5 avions avec la même configuration.
TourMaG.com - Vous n'avez pas peur que cette classe business soit à la peine pendant quelques années ?
Patrick Vial Collet : La classe business va venir en concurrence avec les trois autres compagnies du marché.
La concurrence est un état de fait, ce n'est pas un choix. Nous allons démontrer aux clients de la business class que le meilleur rapport qualité-prix ce sera Corsair.
Nous allons être hypers agressifs sur la classe business.
TourMaG.com - Monsieur de Izaguirre a votre entière confiance ?
Patrick Vial Collet : Si nous ne lui faisions plus confiance, il ne serait plus là.
Je rappelle que nous avons 100% des parts de Corsair, donc nous avons choisi notre PDG, il n'y a pas de débat.
Monsieur de Izaguirre est un grand professionnel, Il a notre confiance. Il n'y en a pas beaucoup sur le marché qui connaissent aussi bien l'aérien et les compagnies.
Et j'ai envie de dire que si les choses n'ont pas bien fonctionné par le passé, c'est aussi parce que le précédent actionnaire était plutôt hésitant.
Il n'est pas possible de faire fonctionner une compagnie aérienne si ne vous êtes pas offensif.
Patrick Vial Collet : Pour vous dire où nous allons, il convient de regarder nos appareils.
Ils sont équipés de 28 places business, en formation 1-2-1, avec des sièges inclinables à 180°, donc vous êtes au niveau des standards internationaux.
En ce qui concerne notre Premium, nous en avons 20 de très haut niveau, puis 311 en économie. Nous aurons 5 avions avec la même configuration.
TourMaG.com - Vous n'avez pas peur que cette classe business soit à la peine pendant quelques années ?
Patrick Vial Collet : La classe business va venir en concurrence avec les trois autres compagnies du marché.
La concurrence est un état de fait, ce n'est pas un choix. Nous allons démontrer aux clients de la business class que le meilleur rapport qualité-prix ce sera Corsair.
Nous allons être hypers agressifs sur la classe business.
TourMaG.com - Monsieur de Izaguirre a votre entière confiance ?
Patrick Vial Collet : Si nous ne lui faisions plus confiance, il ne serait plus là.
Je rappelle que nous avons 100% des parts de Corsair, donc nous avons choisi notre PDG, il n'y a pas de débat.
Monsieur de Izaguirre est un grand professionnel, Il a notre confiance. Il n'y en a pas beaucoup sur le marché qui connaissent aussi bien l'aérien et les compagnies.
Et j'ai envie de dire que si les choses n'ont pas bien fonctionné par le passé, c'est aussi parce que le précédent actionnaire était plutôt hésitant.
Il n'est pas possible de faire fonctionner une compagnie aérienne si ne vous êtes pas offensif.
"Dans les huit ans à venir, près de la moitié des salariés seront renouvelés"
TourMaG.com - TUI a fait des efforts pour faciliter votre reprise ?
Patrick Vial Collet : TUI a fait des efforts, l'Etat a fait des efforts.
Il faut bien comprendre ce que représente le sauvetage d'une compagnie à travers le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI).
Nous parlions là d'un transporteur en grande difficulté financière, avec plus de 1000 salariés, au tour de la table se trouvait l'Etat, les anciens actionnaires et les nouveaux, dans le but de sauver une compagnie.
Chacun a joué son rôle. La négociation a pris 8 mois, c'était très long, compliqué et le tout dans une période très incertaine. Dans une telle situation, Corsair perd entre 600 et 700 000 euros par jour.
Si nous ne volons pas, nous perdons moins, mais quand vous volez pour aller chercher les clients, alors les charges variables ne sont pas couvertes.
TourMaG.com - Face à de tels chiffres, faudra-t-il aller plus loin dans la restructuration de Corsair ?
Patrick Vial Collet : Nous avons un inconvénient et un avantage, car nous allons devoir recruter pour nos nouveaux avions, car une partie du personnel qui était sur les 747 est partie.
De plus, nous avons une pyramide des âges relativement élevée, donc il y aura des départs à la retraite que nous devrons compenser. Dans les huit ans à venir, près de la moitié des salariés seront renouvelés, en raison de la pyramide des âges.
Pour moi, nous allons en faire la compagnie de l'outre-mer. Je vous donne rendez-vous dans 3 ans, nos parts de marché auront augmenté considérablement, l'image de la compagnie sera meilleure et demain quand les gens voudront voyager, ils auront le réflexe Corsair.
Patrick Vial Collet : TUI a fait des efforts, l'Etat a fait des efforts.
Il faut bien comprendre ce que représente le sauvetage d'une compagnie à travers le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI).
Nous parlions là d'un transporteur en grande difficulté financière, avec plus de 1000 salariés, au tour de la table se trouvait l'Etat, les anciens actionnaires et les nouveaux, dans le but de sauver une compagnie.
Chacun a joué son rôle. La négociation a pris 8 mois, c'était très long, compliqué et le tout dans une période très incertaine. Dans une telle situation, Corsair perd entre 600 et 700 000 euros par jour.
Si nous ne volons pas, nous perdons moins, mais quand vous volez pour aller chercher les clients, alors les charges variables ne sont pas couvertes.
TourMaG.com - Face à de tels chiffres, faudra-t-il aller plus loin dans la restructuration de Corsair ?
Patrick Vial Collet : Nous avons un inconvénient et un avantage, car nous allons devoir recruter pour nos nouveaux avions, car une partie du personnel qui était sur les 747 est partie.
De plus, nous avons une pyramide des âges relativement élevée, donc il y aura des départs à la retraite que nous devrons compenser. Dans les huit ans à venir, près de la moitié des salariés seront renouvelés, en raison de la pyramide des âges.
Pour moi, nous allons en faire la compagnie de l'outre-mer. Je vous donne rendez-vous dans 3 ans, nos parts de marché auront augmenté considérablement, l'image de la compagnie sera meilleure et demain quand les gens voudront voyager, ils auront le réflexe Corsair.