Pérou : J’ai testé pour vous l'Andean Explorer, de Cuzco à Puno 🔑

L'Andean Explorer de Belmond (Groupe LVMH), n’est pas un train comme les autres.

C’est une sorte de palais vintage sur rails, dans son jus, et délicieusement rétro.

Seule concession à la modernité : ses promoteurs l'ont doté de larges baies vitrées pour que rien ne vous échappe.

A noter aussi qu'il dispose de suites d’une quinzaine de 13m2, d'une salle de bain (minuscule) avec douche, de deux fauteuils et d'une petite table de travail.

Il existe plusieurs autres catégories de cabines (lits jumeaux et lits superposés) et même un Spa.

En fonction de la surface de votre cabine, ne vous encombrez pas de bagages trop volumineux et rigides. Préférez-leur un sac ou une petite valise cabine, avec quelques affaires pour un court séjour.

Question ameublement, on n’est pas dans le luxe outrancier, mais plutôt dans le typique et le fonctionnel. A bord, la literie est de bonne qualité, la restauration de haut niveau et la qualité du service exceptionnelle.

On est loin ici d’un TGV : la vitesse de pointe de l’engin doit frôler les... 30 km/h ! Qu’on se le dise : l’objectif n’est pas d'aller vite mais de voir du pays.

Avec un train de sénateur, à 18 km dans les agglomérations et les zones habitées, vous ne serez pas déçu : l'Andean Explorer vous amène au travers des lacs, des vallées et des canyons, au coeur des petits villages et des villes de la cordillère des Andes.

Chemin faisant, vous pourrez admirer les hautes plaines andines où paissent paisiblement des familles entières d'Alpagas, lamas et Vigognes.

L’itinéraire complet de ce train-couchettes de luxe, sur la voie ferrée la plus haute du monde, vous mènera de Cuzco, ancienne capitale de l'empire inca, jusqu’à la ville blanche d’Arequipa, en passant par Puno et le lac Titicaca.

C’est un périple enchanteur et un produit hors-norme qui séduira aussi les clients qui connaissent déjà la destination.

Si vous ne voulez pas louper l’occasion d’observer les condors à Colca Canyon, alors vous ferez comme moi, et mettrez (à regret) le pied à terre avant Puno. Ensuite, il vous faudra poursuivre par la route (3h30), avant d'atteindre Arequipa.

Vous ne l’ignorez pas : le Pérou, de par ses reliefs (mais pas que), n’est pas une destination lambda. Beaucoup de personnes peuvent éprouver des gênes respiratoires voire davantage.

Il importe de beaucoup s’hydrater, de mesurer ses efforts et d’essayer de récupérer au plus vite du décalage horaire. La conjugaison de l’ensemble peut parfois s’avérer délicate… Mais une assistance médicale fait partie du voyage et les cabines sont équipées de bouteilles d'oxygène pour parer à toute éventualité.

L’avantage de l’Andean Explorer, c’est qu’il n’opère pas de rupture brutale. C’est un moyen de transport qui vous amène tout en douceur de 2 500m jusqu’à 4 800 en laissant à vos poumons le temps de s’adapter à la pression générée par la raréfaction progressive (l’hypoxie) de l’oxygène.

Le train comprend une vingtaine de wagons tractés par une loco de Peru Rail. La plupart sont dédiées à l’hébergement. Une voiture cuisine, avec une dizaine de personnes au fourneaux, des voitures restaurant, un piano-bar (à queue, svp !) et une voiture observatoire, jouxtée par un 2e bar, complètent l’ensemble.

Ce dernier wagon, en plein air, permet de garder en permanence le contact avec l’extérieur et de se connecter au pays, à la population, aux paysans, aux bergers, aux grands espaces et aux panoramas époustouflants qui défilent devant nos yeux.

Les Péruviens sont des gens charmants et accueillants. Adultes comme enfants, ne manquent jamais de saluer train et passagers, qui rythment leur vie et leur quotidien et jusque aux chiens qui le coursent et le saluent au passage, de leurs aboiements joyeux.

Les nuits sont généralement fraîches. Pour dormir, le train est immobilisé en gare. Donc, pas de souci de roulis si vous n’aimez pas quand ça bouge...

Au lac Titicaca, véritable mer intérieure, quelques dizaines de mètres à peine séparent l’arrêt du point d’observation. L’occasion de voir pointer l’aube et son incroyable nuancier arc-en-ciel au-dessus des eaux peuplées par les canards.

Côté nourriture, le Andean Explorer assure grave. Produits frais, cuisine soignée et faite sur place, excellents vins sud-américains (il n’est de Malbec que d’Argentine) et une présentation de plats que ne renierait pas une adresse gastronomique.

Force est de constater que Belmond fait honneur à la réputation du pays en la matière.

(*) Ce test est personnel et n’a pas été effectué à l’invitation de Belmond.