Plus vite, plus loin, plus vert : 5 pistes pour l’avion du futur

Lors du dernier salon aéronautique de Farnborough, en juillet 2018, Boeing a dévoilé un premier aperçu de son concept d’avion hypersonique, pouvant voler à plus de 5 fois la vitesse du son.

Pour l’avionneur de Seattle, le concept est destiné avant tout au transport de passagers, comme l’était l’ancien supersonique, le Concorde.

« Boeing s’appuie sur six décennies de travail dans la conception, le développement et le vol de véhicules hypersoniques expérimentaux, ce qui fait de nous la société idéale pour diriger les efforts visant à commercialiser cette technologie dans le futur », commente Kevin Bowcut, le responsable scientifique du concept.

Si le projet n’en est encore qu’à ses balbutiements, un tel appareil pourrait permettre, d’ici une vingtaine d’années, de relier Paris à New York en seulement 2 heures.

D’ici là, de nombreux obstacles technologiques et financiers restent à surmonter. Avec pour première question : quel sera le prix du billet pour voler dans de telles conditions ?

Peu de temps après, le gouvernement chinois a annoncé avoir réussi le lancement de son prototype Starry Sky-2, un avion hypersonique capable d’atteindre Mach 6. Dans le même temps, Airbus travaille aussi à un projet d’avion hypersonique, et aurait déjà déposé plusieurs brevets dans ce sens.

Dernière avancée en la matière : le projet de Wright Electric, une start-up américaine partenaire d’easyJet, d’un moteur électrique pouvant convenir à un appareil de neuf places.

Axter Aerospace, partenaire de Wright Electric a déjà conçu un moteur qui s’adapte à un appareil deux places, qui devrait entrer en service en 2019. Et Wright Electric a déjà déposé un brevet pour des avions de plus grande taille.

« En parallèle, le travail va débuter sur un appareil de la taille des avions d’easyJet », fait savoir un communiqué d’easyJet en date du 30 octobre 2018.

« Cette nouvelle enthousiasmante ouvre la voie à une transition vers un appareil commercial complètement électrique et capable de transporter des passagers à travers le Royaume-Uni et l’Europe », explique aussi la compagnie low cost britannique.

La distance ciblée avec ce futur avion électrique est d’environ 500 kilomètres. « Et en se basant sur notre réseau actuel, la liaison Amsterdam-Londres pourrait devenir la première ligne entièrement électrique. Etant donné qu’il s’agit de la 2e route aérienne la plus fréquentée en Europe, cela permettrait une réduction significative des émissions carbone et de la pollution sonore », explique Johan Lundgren, P-DG d’easyJet.

Voir aussi : Avions électriques : Airbus en panne sèche... Boeing recharge ses accus !

Solar Impulse 2 fera-t-il des enfants ?

Quatre ans après le pari fou des aventuriers Bertrand Piccard et André Borschberg, qui avaient effectué un tour du monde sur leur fameux prototype d’avion capable de voler grâce à l’énergie solaire, les expérimentations en la matière se poursuivent.

Le 9 novembre 2018, la compagnie UAVOS, installée dans la Silicon Valley a, par exemple, annoncé des premiers tests concluants pour son avion ApusDuo.

Sans pilote, l’avion solaire peut atteindre une altitude de 20 000 m et peut pour l’instant voler à une vitesse de 27 mètres par seconde.

Pour ses développeurs, le déploiement d’avions à énergie solaire devient de plus en plus abordable et efficace.

C’est une annonce qui n’était pas passée inaperçue.

Pour Tim Clark, à la tête d’Emirates, sa compagnie fera voler « bientôt » des avions sans hublots.

L’intérêt : un gain énorme en poids et en aérodynamisme et des économies monstrueuses en termes de consommation de carburant.

Autre avantage, le risque de dépressurisation de la cabine due à une vitre brisée sera nulle. Si de tels appareils existent déjà pour le transport de marchandise, ce serait une première pour le transport de passagers.

Pas de panique pour les claustrophobes, les hublots seront remplacés par des écrans virtuels projetant en temps réel ce qu’il se passe à l’extérieur.

A l’inverse, Airbus imagine de son côté l’avion entièrement transparent.

En 2011, l’avionneur toulousain dévoilait pour la première fois son projet d’avion aux parois transparentes et intelligentes, qui doivent permettre aux passagers de profiter d’une vue panoramique.

Un projet repris depuis par le Centre for Process Innovation (CPI) britannique, qui a imaginé un avion au papier peint numérique projetant là aussi les images du ciel captées à l'extérieur par des caméras. Sujets au vertige s’abstenir…