Sur le site portugais de Portuscale Cruises, seule la page d'accueil avec un logo et un slogan s'affiche - Capture d'écran
Portuscale Cruises n'assurera aucune croisière en 2015. La compagnie l'a annoncé le 12 février 2015 à ses futurs passagers par le biais d'un courrier.
Elle y explique, en portugais, que "Pearl Cruises – Transportes Maritimos (la maison-mère, Ndlr), propriétaire du navire Funchal, n'a pas réussi à réunir les conditions nécessaires pour assurer des opérations de croisières en 2015".
Le Funchal ne partira pas cette année. Ce qui revient à dire que la compagnie n’opérera pas puisque, comme le note Mer et Marine, il s'agit, à l'heure actuelle, du seul paquebot à naviguer sous les couleurs de Portuscale Cruises.
Le site Internet français n'est d'ailleurs plus accessible. Quant à sa version portugaise, elle se limite désormais en une simple page d'accueil qui affiche uniquement le logo de la compagnie.
Dans la lettre, il est précisé que les sommes versées en acomptes par les clients seront "remboursées immédiatement". Difficile, en revanche, de savoir le nombre de personnes touchées.
La direction ne donne pas plus de précisions sur les raisons de cette décision. L'état du bateau ne lui permet-il pas de naviguer ? Le nombre de client est-il trop faible pour que les activités soient rentables ?
Difficile d'en savoir plus. D'autant que les représentants de Portuscale Cruises n'ont pas donné suite à nos sollicitations par mail et par téléphone.
Elle y explique, en portugais, que "Pearl Cruises – Transportes Maritimos (la maison-mère, Ndlr), propriétaire du navire Funchal, n'a pas réussi à réunir les conditions nécessaires pour assurer des opérations de croisières en 2015".
Le Funchal ne partira pas cette année. Ce qui revient à dire que la compagnie n’opérera pas puisque, comme le note Mer et Marine, il s'agit, à l'heure actuelle, du seul paquebot à naviguer sous les couleurs de Portuscale Cruises.
Le site Internet français n'est d'ailleurs plus accessible. Quant à sa version portugaise, elle se limite désormais en une simple page d'accueil qui affiche uniquement le logo de la compagnie.
Dans la lettre, il est précisé que les sommes versées en acomptes par les clients seront "remboursées immédiatement". Difficile, en revanche, de savoir le nombre de personnes touchées.
La direction ne donne pas plus de précisions sur les raisons de cette décision. L'état du bateau ne lui permet-il pas de naviguer ? Le nombre de client est-il trop faible pour que les activités soient rentables ?
Difficile d'en savoir plus. D'autant que les représentants de Portuscale Cruises n'ont pas donné suite à nos sollicitations par mail et par téléphone.
Manque de connaissance du secteur
Cependant, l'annulation des itinéraires programmés en 2015 n'étonne pas les spécialistes du secteur. C'est le cas notamment de François Weill, chroniqueur à TourMaG.com.
"Tout se passe exactement comme je l'avais laissé entendre dans ma chronique du 16 janvier 2014", observe-t-il.
Il y a un peu plus d'un an, dans un article intitulé « Bateaux de croisière : il faut arrêter l'acharnement thérapeutique », il écrivait :
"Rui Alegre, le patron de Portuscale qui a repris quatre des navires de Classic International Cruises, est un homme qui a fait l'essentiel de sa carrière dans l'immobilier.
Et dans l'immobilier, la restauration s'applique à des immeubles ou des maisons âgés de plusieurs siècles, sans problème particulier. Il en va tout autrement dans le monde du maritime : un navire doit faire face à un nombre croissant de normes internationales."
Un point de vue partagé par le patron d'un tour-opérateur (TO) qui a affrété des croisières auprès de Portuscale Cruises pendant l'été 2014. "Rui Alegre est quelqu'un d'habile, sympathique, ce n'est pas un truand. Mais il ne connaît rien au secteur", assure-t-il.
Lorsqu'il a collaboré avec la compagnie, il a été étonné de constater qu'elle n'employait que des anciens salariés de Classic International Cruises. Mais ce qui l'a surtout marqué, c'est l'absence "terrifiante" de management.
"Les employés de la compagnie ne savaient absolument pas de quoi demain serait fait. Non pas à cause de difficultés de leur entreprise mais par manque d'informations", poursuit ce dirigeant.
"Tout se passe exactement comme je l'avais laissé entendre dans ma chronique du 16 janvier 2014", observe-t-il.
Il y a un peu plus d'un an, dans un article intitulé « Bateaux de croisière : il faut arrêter l'acharnement thérapeutique », il écrivait :
"Rui Alegre, le patron de Portuscale qui a repris quatre des navires de Classic International Cruises, est un homme qui a fait l'essentiel de sa carrière dans l'immobilier.
Et dans l'immobilier, la restauration s'applique à des immeubles ou des maisons âgés de plusieurs siècles, sans problème particulier. Il en va tout autrement dans le monde du maritime : un navire doit faire face à un nombre croissant de normes internationales."
Un point de vue partagé par le patron d'un tour-opérateur (TO) qui a affrété des croisières auprès de Portuscale Cruises pendant l'été 2014. "Rui Alegre est quelqu'un d'habile, sympathique, ce n'est pas un truand. Mais il ne connaît rien au secteur", assure-t-il.
Lorsqu'il a collaboré avec la compagnie, il a été étonné de constater qu'elle n'employait que des anciens salariés de Classic International Cruises. Mais ce qui l'a surtout marqué, c'est l'absence "terrifiante" de management.
"Les employés de la compagnie ne savaient absolument pas de quoi demain serait fait. Non pas à cause de difficultés de leur entreprise mais par manque d'informations", poursuit ce dirigeant.
"Le marché est à bout de souffle"
Le courrier adressé aux clients pour annoncer l'annulation des croisières Portuscale Cruises en 2015 - Cliquez pour zoomer
Il évoque également des erreurs, de la part de Portuscale Cruises, dans le choix de ses partenaires pour la commercialisation de ses produits en France.
Un problème que François Weill avait, lui aussi, évoqué implicitement dans sa chronique de janvier 2014 : "Il est même des noms, réapparus ça et là, qui ont fait frémir certains en pensant aux plumes laissées dans un passé pas si ancien."
De plus, malgré d'importants efforts de rénovations, les bateaux de Portuscale Cruises sont trop vieux. Ce qui ne permettrait donc même pas à la compagnie de se transformer en une simple société d’affrètement.
Mais, au-delà, du manque de connaissance du secteur et des choix du patron de l'entreprise, il semble que l'ensemble du marché des croisières sur des navires dit « à taille humaine » soit en souffrance actuellement.
Hubert Debbasch, Directeur général de Terre Entière, voyagiste spécialisé, prédit même la "fin des croisières sur des petits bateaux. Le marché est à bout de souffle."
Il ajoute que, désormais, plus personne n'investit pour la construction de bateaux neufs de 400 ou 500 passagers.
Les grosses compagnies qui proposent des séjours sur de véritables « géants des mers » captent désormais la grande majorité des clients. Le reste revenant plutôt aux opérateurs de niches, généralement positionnés sur le haut de gamme.
Par ailleurs, "la valeur de ces paquebots n'est plus perçue par les voyageurs. Ils sont trop grands pour quelqu'un qui cherche un circuit sur un petit navire et les séjours y sont trop chers par rapport aux offres des majors sur des bateaux XXL", ajoute Hubert Debbasch.
Dans un tel contexte, le projet de Portuscale Cruises, compagnie née du rachat de 4 navires de Classic International Cruises en 2013, n'avait que peu de chances d'aboutir. Il était même certainement mort-né.
Un problème que François Weill avait, lui aussi, évoqué implicitement dans sa chronique de janvier 2014 : "Il est même des noms, réapparus ça et là, qui ont fait frémir certains en pensant aux plumes laissées dans un passé pas si ancien."
De plus, malgré d'importants efforts de rénovations, les bateaux de Portuscale Cruises sont trop vieux. Ce qui ne permettrait donc même pas à la compagnie de se transformer en une simple société d’affrètement.
Mais, au-delà, du manque de connaissance du secteur et des choix du patron de l'entreprise, il semble que l'ensemble du marché des croisières sur des navires dit « à taille humaine » soit en souffrance actuellement.
Hubert Debbasch, Directeur général de Terre Entière, voyagiste spécialisé, prédit même la "fin des croisières sur des petits bateaux. Le marché est à bout de souffle."
Il ajoute que, désormais, plus personne n'investit pour la construction de bateaux neufs de 400 ou 500 passagers.
Les grosses compagnies qui proposent des séjours sur de véritables « géants des mers » captent désormais la grande majorité des clients. Le reste revenant plutôt aux opérateurs de niches, généralement positionnés sur le haut de gamme.
Par ailleurs, "la valeur de ces paquebots n'est plus perçue par les voyageurs. Ils sont trop grands pour quelqu'un qui cherche un circuit sur un petit navire et les séjours y sont trop chers par rapport aux offres des majors sur des bateaux XXL", ajoute Hubert Debbasch.
Dans un tel contexte, le projet de Portuscale Cruises, compagnie née du rachat de 4 navires de Classic International Cruises en 2013, n'avait que peu de chances d'aboutir. Il était même certainement mort-né.