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Portuscale Cruises : les précisions de François Weill qui... persiste et signe !

certains navires anciens finissent un jour par être trop vieux...


François Weill, notre chroniqueur expert des croisières, répond à Rui Alegre, Président de Portuscale Cruises, suite à son droit de réponse.


Rédigé par François Weill le Jeudi 23 Janvier 2014

A la suite de l'annonce par Portuscale Cruises de la suspension de la refonte du Lisboa, et de l'annulation des croisières 2014 de ce navire, j'ai exprimé dans ma dernière chronique des doutes et des craintes sur les tentatives de remettre les navires les plus anciens aux normes exigées par les réglementations techniques actuelles et à venir imposées au transport maritime de passagers.

J'ai plus particulièrement insisté sur le fait que la multiplication de normes sans cesse plus draconiennes rend fréquemment la réhabilitation des bateaux les plus anciens problématique et que, pour résumer, il arrivait souvent que derrière un problème résolu, on en découvre un autre et ainsi de suite : cela a parfois abouti à des blocages techniques et financiers qui ont condamné certains vieux et beaux navires à disparaître.

Tout en soulignant la rénovation apparemment très réussie du Funchal, j'émettais des doutes sur la possibilité d'un succès identique pour le Lisboa, dont la longue carrière a été jalonnée par les outrages du temps et par bien des blessures.

Dans son communiqué, Monsieur Rui Alegre, Président de Portuscale Cruises, indiquait en effet que cette rénovation nécessitait "…beaucoup plus d'interventions qu'initialement prévues".

Dans son droit de réponse Monsieur Rui Alegre, me reproche successivement de manifester "un acharnement contre notre activité", et me prête de bien sombres sentiments, s'interrogeant sur les "raisons profondes de cette attaque" et parlant même de "limites de la diffamation", de "caractère infamant", de "dénigrement très suspect".

Je suis très surpris de ce jugement qui ne correspond pas à mes propos. Et si tel est réellement la pensée de Monsieur Rui Alegre, je lui exprime tout d'abord mes regrets si cet article a pu le choquer à ce point.

Il n'y a pas d' "attaque" dans cette chronique, juste un constat sur la fin inéluctable des navires les plus anciens.

"J'ai été plutôt étonné par le courage de la reprise de ces navires"

A titre personnel, j'ai été plutôt étonné par le courage de la reprise de ces navires par Portuscale et séduit par les interviews de Monsieur Rui Alegre.

Mais le fait est que le risque pris est considérable, et la découverte tardive de l'état réel du Lisboa telle que le décrit Monsieur Alegre abonde dans le sens de ce que j'ai indiqué précédemment et au fil de cette chronique.

Mais pourquoi me soupçonner de je ne sais quel machiavélisme et d'acharnement contre Portuscale ?

Outre que je n'ai jamais eu, de près ou de loin, de relations d'affaires avec Monsieur Rui Alegre, je suis totalement retiré, depuis quelques années, du monde des affaires et de l'industrie touristique, mes seules activités professionnelles étant du domaine du conseil en stratégie en croisière et tourisme de niche, et… ma chronique dans TourMaG.com.

Je suis par ailleurs stupéfait, le mot n'est pas trop fort, de me voir également accusé par Monsieur Rui Alegre d'être un partisan, voire un porte-voix, des promoteurs de la croisière de masse sur ses navires géants.

"Tous ceux qui me connaissent savent mon goût pour la croisière de tradition"

Là, c'est vraiment un très gros malentendu. Car j'ai passé toute ma carrière à mettre en valeur et à proposer des voyages sur de petits bateaux uniquement, tant chez Scanditours que chez Hurtigruten.

Tous ceux qui me connaissent savent mon goût pour la croisière de tradition, l'authenticité et la proximité avec la mer : je trouve incroyable d'être ainsi soupçonné d'être le contraire de ce que je suis.

Mais cela ne m'empêche pas de reconnaître les qualités d'autres types de croisières et d'autres types de bateaux : il s'agit bien de croisières, évidemment, même si ce mot a parfois un contenu différent.

Cela ne m'empêche pas non plus de constater que certains navires anciens finissent un jour par être trop vieux pour pouvoir continuer à naviguer : pas uniquement pour des raisons de sécurité, mais souvent pour des raisons économiques, l'investissement nécessaire à leur mise en conformité étant disproportionné par rapport à la rentabilité espérée.

J'espère que cette mise au point permettra de dissiper un malentendu que je regrette. Sur le fond, c'est à dire sur l'avenir des très vieux bateaux, je reste hélas sur ma position, celle de la difficulté à les mettre aux normes, et je le regrette également.

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Tags : weill
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