"Le tourisme est totalement absent des programmes du Front National. Ce parti focalise son discours sur des questions de sécurité alors que cette compétence n’appartient pas aux régions", rappelle André Chapaveire, le président de Destination Régions (anciennement FNCRT) également candidat PS en Haute-Loire. - Photo Capture écran
Solidarité, tolérance, respect.
Le monde du tourisme est baigné de valeurs humaines universelles qu’il est bon de rappeler à la veille d’élections régionales très controversées.
En effet, la probable arrivée du Front National à la tête de plusieurs régions françaises pourrait avoir des conséquences désastreuses pour notre profession.
"Prenons la Provence Alpes Côte d’Azur, qui est une marque touristique mondiale et qui va sûrement souffrir si un tel parti, prônant le repli sur soi, remportait le second tour", remarque tristement le directeur d’un grand organisme de tourisme.
Une position suivie par Jean-Pierre Mas, le président du SNAV : "A titre personnel et professionnel, je crains que, comme ce fut le cas en Autriche, sa victoire dans des régions touristiques dissuade les touristes étrangers d’y venir, et plus généralement donne de la France l’image d’un pays frileux, xénophobe et replié sur lui-même. Rien de bon pour nos métiers."
De son coté, le Front National semble bien peu se préoccuper de stratégie touristique. Dans le programme de Marine Le Pen, le mot « tourisme » n’apparaît qu’une seule fois sur 106 pages.
Il y est dit que "l’accent sera porté sur le développement du tourisme vert, en partenariat avec les collectivités territoriales".
Une idée tendance et finalement assez fourre-tout pour laquelle le programme ne fournit aucun détail sur sa mise en œuvre…
Et ce n’est pas le projet anecdotique de créer une "route historique de Jeanne d’Arc" par la section FN du Val de Loire qui va relancer la fréquentation de la région.
Le monde du tourisme est baigné de valeurs humaines universelles qu’il est bon de rappeler à la veille d’élections régionales très controversées.
En effet, la probable arrivée du Front National à la tête de plusieurs régions françaises pourrait avoir des conséquences désastreuses pour notre profession.
"Prenons la Provence Alpes Côte d’Azur, qui est une marque touristique mondiale et qui va sûrement souffrir si un tel parti, prônant le repli sur soi, remportait le second tour", remarque tristement le directeur d’un grand organisme de tourisme.
Une position suivie par Jean-Pierre Mas, le président du SNAV : "A titre personnel et professionnel, je crains que, comme ce fut le cas en Autriche, sa victoire dans des régions touristiques dissuade les touristes étrangers d’y venir, et plus généralement donne de la France l’image d’un pays frileux, xénophobe et replié sur lui-même. Rien de bon pour nos métiers."
De son coté, le Front National semble bien peu se préoccuper de stratégie touristique. Dans le programme de Marine Le Pen, le mot « tourisme » n’apparaît qu’une seule fois sur 106 pages.
Il y est dit que "l’accent sera porté sur le développement du tourisme vert, en partenariat avec les collectivités territoriales".
Une idée tendance et finalement assez fourre-tout pour laquelle le programme ne fournit aucun détail sur sa mise en œuvre…
Et ce n’est pas le projet anecdotique de créer une "route historique de Jeanne d’Arc" par la section FN du Val de Loire qui va relancer la fréquentation de la région.
Le tourisme bien peu considéré par le Front National
"Le tourisme est totalement absent des programmes du Front National. Ce parti focalise son discours sur des questions de sécurité alors que cette compétence n’appartient pas aux régions", rappelle André Chapaveire, le président de Destination Régions (anciennement FNCRT) également candidat PS en Haute-Loire.
Il souligne que les résultats du premier tour ont déjà eu des conséquences désastreuses sur l’image de notre pays, comme le prouve cet article du New York Times ou encore celui du Guardian.
Mais au-delà des répercussions sur notre réputation, l'impact économique pourrait être encore plus désastreux.
Rappelons que depuis la loi NOTRe les régions sont toutes puissantes en matière de promotion et d’organisation touristique.
Prenons par exemple la desserte ferroviaire régionale. Dans son programme Marine le Pen propose d’assurer une "plus grande complémentarité entre les lignes à grandes vitesses et régionaux". En clair, elle propose d'étoffer le réseau de TER et de baisser les tarifs de 5%.
Une proposition alléchante, mais absolument pas budgétée. "Evidemment, tout le monde aimerait avoir plus de trains pour moins cher. Et si le Front National en est capable tout en équilibrant son budget, je dis bravo. Il est tellement facile de faire de telles promesses sans évoquer leur financement...", remarque un spécialiste du secteur ferroviaire.
La branche TER de la SNCF, qui s’occupe aujourd’hui d’exploiter les trains locaux pour le compte des régions, prépare actuellement des groupes de travail sur le sujet.
L'entreprise tient à se préparer pour d'éventuelles négociations avec de futurs dirigeants frontistes, alors que plusieurs de ses appels d'offres arriveront à échéance en 2016.
Signalons au passage que Marine le Pen plaide pour un rapprochement entre la SNCF et RFF, afin de mettre "progressivement fin à l’absurde séparation entre ces deux entités complémentaires." Une idée pertinente, mais qui a déjà été validée par les députés en juin 2014.
Il souligne que les résultats du premier tour ont déjà eu des conséquences désastreuses sur l’image de notre pays, comme le prouve cet article du New York Times ou encore celui du Guardian.
Mais au-delà des répercussions sur notre réputation, l'impact économique pourrait être encore plus désastreux.
Rappelons que depuis la loi NOTRe les régions sont toutes puissantes en matière de promotion et d’organisation touristique.
Prenons par exemple la desserte ferroviaire régionale. Dans son programme Marine le Pen propose d’assurer une "plus grande complémentarité entre les lignes à grandes vitesses et régionaux". En clair, elle propose d'étoffer le réseau de TER et de baisser les tarifs de 5%.
Une proposition alléchante, mais absolument pas budgétée. "Evidemment, tout le monde aimerait avoir plus de trains pour moins cher. Et si le Front National en est capable tout en équilibrant son budget, je dis bravo. Il est tellement facile de faire de telles promesses sans évoquer leur financement...", remarque un spécialiste du secteur ferroviaire.
La branche TER de la SNCF, qui s’occupe aujourd’hui d’exploiter les trains locaux pour le compte des régions, prépare actuellement des groupes de travail sur le sujet.
L'entreprise tient à se préparer pour d'éventuelles négociations avec de futurs dirigeants frontistes, alors que plusieurs de ses appels d'offres arriveront à échéance en 2016.
Signalons au passage que Marine le Pen plaide pour un rapprochement entre la SNCF et RFF, afin de mettre "progressivement fin à l’absurde séparation entre ces deux entités complémentaires." Une idée pertinente, mais qui a déjà été validée par les députés en juin 2014.
Un programme économique incohérent
D’un point de vue plus macro-économique, les propositions économiques du Front National restent très floues, comme l’ont déjà dénoncé de nombreuses personnalités, dont Pierre Gattaz le patron du MEDEF.
Une position reprise par Jean-Pierre Mas, le président du SNAV : "Je rejoins parfaitement les analyses de Pierre Gattaz et de Jean Tirole, prix Nobel d’économie.
Le programme économique du Front National est irresponsable et destructeur de compétitivité pour les entreprises : hausse du SMIC, retraite à 60 ans, sur-taxation des importations, nationalisations, retour au franc, rétablissement des frontières…"
Mais fort heureusement, ces deux dernières mesures, hautement dommageables pour l'industrie touristique, ne sont pas du ressort des régions.
Une position reprise par Jean-Pierre Mas, le président du SNAV : "Je rejoins parfaitement les analyses de Pierre Gattaz et de Jean Tirole, prix Nobel d’économie.
Le programme économique du Front National est irresponsable et destructeur de compétitivité pour les entreprises : hausse du SMIC, retraite à 60 ans, sur-taxation des importations, nationalisations, retour au franc, rétablissement des frontières…"
Mais fort heureusement, ces deux dernières mesures, hautement dommageables pour l'industrie touristique, ne sont pas du ressort des régions.