''Il faut clarifier les relations entre l'Etat et les collectivités territoriales, clarifier ce qui relève d'Atout France et des Préfectures, clarifier le rôle des départements, des régions des offices de tourisme." /photo Eric Pouhier CCommons
En 1995, 2002 et 2007 l'AFEST avait organisé un débat avec les "Monsieur Tourisme" des principaux candidats.
Elle vient de renouveler l'expérience en mettant en présence Daniel Fasquelle (UMP) président de la fédération des Métiers du Tourisme, président de la fédération départementale du Pas de Calais, député-maire du Touquet, Rapporteur du Budget Tourisme d'une part et,
et Jean-Bernard Bros (Parti Radical de Gauche), maire-adjoint chargé du tourisme de la ville de Paris, Trésorier national et délégué général du PRG. représentant François Hollande.
Ils se sont exprimés à tour de rôle en utilisant le même temps de parole.
Un point commun : l'un et l'autre reconnaissent que l'industrie et les métiers du tourisme ne sont pas traités à leur juste valeur par le pouvoir politique et ceci, depuis des lustres. Qu'il s'agisse de gouvernements de gauche ou de droite.
L'un et l'autre précisent que, in fine, tout en s'appuyant sur leurs travaux et leurs programmes, c'est le candidat élu qui arbitrera et décidera.
Les représentants des partis socialistes et UMP ont néanmoins répondu à une série de questions. Voici une synthèse de leurs propos regroupée en 4 réponses.
Elle vient de renouveler l'expérience en mettant en présence Daniel Fasquelle (UMP) président de la fédération des Métiers du Tourisme, président de la fédération départementale du Pas de Calais, député-maire du Touquet, Rapporteur du Budget Tourisme d'une part et,
et Jean-Bernard Bros (Parti Radical de Gauche), maire-adjoint chargé du tourisme de la ville de Paris, Trésorier national et délégué général du PRG. représentant François Hollande.
Ils se sont exprimés à tour de rôle en utilisant le même temps de parole.
Un point commun : l'un et l'autre reconnaissent que l'industrie et les métiers du tourisme ne sont pas traités à leur juste valeur par le pouvoir politique et ceci, depuis des lustres. Qu'il s'agisse de gouvernements de gauche ou de droite.
L'un et l'autre précisent que, in fine, tout en s'appuyant sur leurs travaux et leurs programmes, c'est le candidat élu qui arbitrera et décidera.
Les représentants des partis socialistes et UMP ont néanmoins répondu à une série de questions. Voici une synthèse de leurs propos regroupée en 4 réponses.
Enjeux, vision 2012–2017 : quid des différentes propositions ?
Daniel Fasquelle donne un premier objectif : la France doit se préparer à recevoir 100 millions de visiteurs en 2020.
"L'OMT prévoit que l'on atteindra le milliard de touristes dans le monde en 2020. En 2011, la part de marché de la France était de l'ordre de 12 % avec un trafic de 82 millions de visiteurs."
Le représentant de l'UMP table sur une part de marché mondial d'au moins 10 % dans 8 ans. Projets ambitieux qui nécessiteraient une mobilisation générale des administration, de l'Etat, des collectivités territoriales et professionnelles regroupant, dit le rapporteur, l'accueil, l'hébergement, l'organisation d'événements, les infrastructures, le transport etc.
Pour l'UMP le tourisme est un secteur à caractère pluridisciplinaire qui repose sur plusieurs ministères au rang desquels le Transport, la Culture, l'Education Nationale, l'Ecologie...
L'UMP opterait pour un Délégué Interministériel rattaché au Premier Ministre afin d'avoir plus de poids pour mener des actions inter-ministérielles.
Jean-Bernard Bros déclare, d'entrée de jeu et en remontant à 1936 que, dans l'histoire, les avancées et les acquis en matière de tourisme viennent d'une politique de gauche.
En réponse à l'objectif des 100 millions de visiteurs il dit opter pour la qualité et non la quantité.
Le parti qu'il représente milite aujourd'hui pour qu'il y ait une intervention forte de l'Etat et des collectivités dans le tourisme. "Ce sont des interventions qui ne coûtent rien."
Son parti demande un ministère à part entière, avec un budget, et un ministre qui puisse intervenir et reconnaître la nécessaire place du tourisme dans le pays. Il demande le retour d'une Direction du Tourisme "que ce Gouvernement a supprimé."
"L'OMT prévoit que l'on atteindra le milliard de touristes dans le monde en 2020. En 2011, la part de marché de la France était de l'ordre de 12 % avec un trafic de 82 millions de visiteurs."
Le représentant de l'UMP table sur une part de marché mondial d'au moins 10 % dans 8 ans. Projets ambitieux qui nécessiteraient une mobilisation générale des administration, de l'Etat, des collectivités territoriales et professionnelles regroupant, dit le rapporteur, l'accueil, l'hébergement, l'organisation d'événements, les infrastructures, le transport etc.
Pour l'UMP le tourisme est un secteur à caractère pluridisciplinaire qui repose sur plusieurs ministères au rang desquels le Transport, la Culture, l'Education Nationale, l'Ecologie...
L'UMP opterait pour un Délégué Interministériel rattaché au Premier Ministre afin d'avoir plus de poids pour mener des actions inter-ministérielles.
Jean-Bernard Bros déclare, d'entrée de jeu et en remontant à 1936 que, dans l'histoire, les avancées et les acquis en matière de tourisme viennent d'une politique de gauche.
En réponse à l'objectif des 100 millions de visiteurs il dit opter pour la qualité et non la quantité.
Le parti qu'il représente milite aujourd'hui pour qu'il y ait une intervention forte de l'Etat et des collectivités dans le tourisme. "Ce sont des interventions qui ne coûtent rien."
Son parti demande un ministère à part entière, avec un budget, et un ministre qui puisse intervenir et reconnaître la nécessaire place du tourisme dans le pays. Il demande le retour d'une Direction du Tourisme "que ce Gouvernement a supprimé."
Beaucoup de Français ne partent pas en vacances. Quelles mesures pour améliorer la situation ?
Daniel Fasquelle a fait valoir le rôle et le développement de l'Agence Nationale des Chèques Vacances : 3 millions de Français l'ont utilisé il y a 5 ans.
Ils étaient 3,7 millions en 2011. Il a par ailleurs rappelé l'action menée par Hervé Novelli quand il était en charge du tourisme.
Les Chèques Vacances sont désormais accessibles aux petites entreprises de moins de 50 salariés. Il semble que le processus soit encore marginal.
L'idée d'étendre le Chèques Vacances aux retraités à faibles revenus qui n'ont pas accès aux vacances et de le faire valoir sur toute l'Europe sont des idées que l'UMP souhaiterait mettre en pratique.
L'aide à la pierre en créant et rénovant des structures d'accueil et l'aide au patrimoine social seraient d'autres leviers a mettre dans le développement d'une politique sociale du tourisme.
Jean-Bernard Bros rappelle, en écho, que c'est sous la présidence de François Mitterand (1982) qu'avaient été lancés les Chèques Vacances.
"Dans les valeurs de gauche, le droit aux vacances, le temps de repos sont essentiels pour bien vivre ensemble." Quant au tourisme social, il serait au coeur du dispositif.
"Il faudra faire preuve de solidarité dans notre dispositif et trouver des recettes. Celles qui sont générées par le tourisme pourront être réaffectées..." La rénovation des infrastructures existantes seront aussi du programme.
Il opte aussi pour la mise en place d'un chèque-vacances européen et pas seulement franco-français.
Ils étaient 3,7 millions en 2011. Il a par ailleurs rappelé l'action menée par Hervé Novelli quand il était en charge du tourisme.
Les Chèques Vacances sont désormais accessibles aux petites entreprises de moins de 50 salariés. Il semble que le processus soit encore marginal.
L'idée d'étendre le Chèques Vacances aux retraités à faibles revenus qui n'ont pas accès aux vacances et de le faire valoir sur toute l'Europe sont des idées que l'UMP souhaiterait mettre en pratique.
L'aide à la pierre en créant et rénovant des structures d'accueil et l'aide au patrimoine social seraient d'autres leviers a mettre dans le développement d'une politique sociale du tourisme.
Jean-Bernard Bros rappelle, en écho, que c'est sous la présidence de François Mitterand (1982) qu'avaient été lancés les Chèques Vacances.
"Dans les valeurs de gauche, le droit aux vacances, le temps de repos sont essentiels pour bien vivre ensemble." Quant au tourisme social, il serait au coeur du dispositif.
"Il faudra faire preuve de solidarité dans notre dispositif et trouver des recettes. Celles qui sont générées par le tourisme pourront être réaffectées..." La rénovation des infrastructures existantes seront aussi du programme.
Il opte aussi pour la mise en place d'un chèque-vacances européen et pas seulement franco-français.
Quelles analyses sur l'organisation et la gouvernance du tourisme en France ?
Sans attendre la mise en place de la réforme territoriale (2008-2014) qui vise à simplifier l'organisation et répartir les compétences Daniel Fasquelle demande à ce qu'on mette un peu d'ordre dans ce que l'on a coutume d'appeler le "mille-feuilles".
"Il faut clarifier les relations entre l'Etat et les collectivités territoriales, clarifier ce qui relève d'Atout France et des Préfectures notamment en terme de classement... Clarifier le rôle des départements, des régions des offices de tourisme.
Demander ce que chacun fait l'un par rapport à l'autre afin d'éviter les doublons... Il faut apprendre à travailler ensemble à l'échelle d'un territoire, d'une destination en sachant que les départements doivent garder leur compétence pour être efficaces."
Jean-Bernard Bros aborde le sujet à la fois "de très près et de très loin." Il y a ceux qui accueillent les touristes sur les sites, à savoir les offices de tourisme.
Le très loin concerne la promotion des territoires français dans le monde. "Les régions sont appelées à avoir des ressources pour cette promotion."
Le représentant des socialistes opte aussi pour une simplification de la gouvernance territoriale tout en annonçant que François Hollande élu, la réforme des collectivités territoriales serait, "au minimum", repoussée.
"Il faut clarifier les relations entre l'Etat et les collectivités territoriales, clarifier ce qui relève d'Atout France et des Préfectures notamment en terme de classement... Clarifier le rôle des départements, des régions des offices de tourisme.
Demander ce que chacun fait l'un par rapport à l'autre afin d'éviter les doublons... Il faut apprendre à travailler ensemble à l'échelle d'un territoire, d'une destination en sachant que les départements doivent garder leur compétence pour être efficaces."
Jean-Bernard Bros aborde le sujet à la fois "de très près et de très loin." Il y a ceux qui accueillent les touristes sur les sites, à savoir les offices de tourisme.
Le très loin concerne la promotion des territoires français dans le monde. "Les régions sont appelées à avoir des ressources pour cette promotion."
Le représentant des socialistes opte aussi pour une simplification de la gouvernance territoriale tout en annonçant que François Hollande élu, la réforme des collectivités territoriales serait, "au minimum", repoussée.
Quid de la politique d'enseignement et de formation ?
Daniel Fasquelle demande plus d'analyses, de recherches et de prospective avec des organismes qui, à l'Instar de l'Institut Français du Tourisme, développe des pôles d'excellence à vocation internationale.
"On parle d'accueil et d'hébergement, jamais des attentes du touristes. Que demandent les seniors, les Chinois, les Indiens ou les Brésiliens ? Que faire pour les attirer ? Le tourisme ne se délocalise le touriste, lui, il peut se délocaliser."
L'UMP demandera au Ministère de l'Education Nationale un audit complet des formations données dans les écoles de tourisme.
Le sujet interpelle aussi Jean-Bernard Bros. "Comment faire, tous niveaux d'enseignements confondus, pour donner envie aux jeunes. Il y a un problème d'image et d'ambition. Les carrières sont trop courtes, pas assez évolutives."
A propos de l'emploi des jeunes le représentant du PRG et du parti Socialiste tient à revenir sur la baisse de la TVA restauration. "Le résultat n'est pas à la hauteur du coût ."
Point de vue violemment critiqué, chiffres à l'appui par Didier Chenet, le président Synhorcat (Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs) présent dans la salle.
Elu de Paris, en charge du tourisme, il souhaite mettre en valeur les métiers du spectacle et de la nuit en faisant valoir leur importance économique et la concurrence en la matière de Londres, Berlin et Barcelone.
Le shopping générateur d'emplois et de richesses est un segment sensible pour l'adjoint au maire de Paris. Comment augmenter les dépenses et le panier moyen ?
Avec les grands magasins il travaille sur le sujet. Dans cet esprit des promotions sur les soldes à Paris ont été lancées auprès des marchés émetteurs.
Enfin, pas la peine d'espérer une ouverture des grands magasins le dimanche avec l'éventuelle arrivée de François Hollande à la tête de l'Etat. Pour son porte-parole Jean-Bernard Bros c'est un niet franc et massif !
"On parle d'accueil et d'hébergement, jamais des attentes du touristes. Que demandent les seniors, les Chinois, les Indiens ou les Brésiliens ? Que faire pour les attirer ? Le tourisme ne se délocalise le touriste, lui, il peut se délocaliser."
L'UMP demandera au Ministère de l'Education Nationale un audit complet des formations données dans les écoles de tourisme.
Le sujet interpelle aussi Jean-Bernard Bros. "Comment faire, tous niveaux d'enseignements confondus, pour donner envie aux jeunes. Il y a un problème d'image et d'ambition. Les carrières sont trop courtes, pas assez évolutives."
A propos de l'emploi des jeunes le représentant du PRG et du parti Socialiste tient à revenir sur la baisse de la TVA restauration. "Le résultat n'est pas à la hauteur du coût ."
Point de vue violemment critiqué, chiffres à l'appui par Didier Chenet, le président Synhorcat (Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs) présent dans la salle.
Elu de Paris, en charge du tourisme, il souhaite mettre en valeur les métiers du spectacle et de la nuit en faisant valoir leur importance économique et la concurrence en la matière de Londres, Berlin et Barcelone.
Le shopping générateur d'emplois et de richesses est un segment sensible pour l'adjoint au maire de Paris. Comment augmenter les dépenses et le panier moyen ?
Avec les grands magasins il travaille sur le sujet. Dans cet esprit des promotions sur les soldes à Paris ont été lancées auprès des marchés émetteurs.
Enfin, pas la peine d'espérer une ouverture des grands magasins le dimanche avec l'éventuelle arrivée de François Hollande à la tête de l'Etat. Pour son porte-parole Jean-Bernard Bros c'est un niet franc et massif !
Rapport : en France le tourisme représente 1 million d'emplois directs
Le tourisme est une activité au moins aussi importante sinon plus que des secteurs qui recueillent de longue date toute l'attention des pouvoirs publics et des responsables économiques nationaux.
Une étude récente réalisée à la demande de la Section Economie Touristique du Conseil National du Tourisme le démontre chiffres à l'appui.
Dans un rapport de 130 pages réalisé par un groupe de travail présidé par Michel Messager, le poids économique du tourisme est en effet démontré, à travers les indicateurs essentiels que sont la consommation, la valeur ajoutée, l'investissement, l'emploi.
Il s'agit bien d'un secteur essentiel de l'économie nationale alors qu'il est souvent considéré comme accessoire par les responsables qui se succèdent à la tête de l'Etat.
En 2009 la part de la valeur ajoutée du tourisme dans le PIB était de 41,6 milliards euros, bien supérieure à celle d’autres secteurs tels l’Energie (30 €Mds), l’Agriculture (30 €Mds), les industries agro-alimentaires (25,7 €Mds), ou l’Automobile (11,2 €Mds).
En France le tourisme représente 1 million d'emplois directs - le double avec les emplois induits - et 235 000 PME ou TPE.
Une étude récente réalisée à la demande de la Section Economie Touristique du Conseil National du Tourisme le démontre chiffres à l'appui.
Dans un rapport de 130 pages réalisé par un groupe de travail présidé par Michel Messager, le poids économique du tourisme est en effet démontré, à travers les indicateurs essentiels que sont la consommation, la valeur ajoutée, l'investissement, l'emploi.
Il s'agit bien d'un secteur essentiel de l'économie nationale alors qu'il est souvent considéré comme accessoire par les responsables qui se succèdent à la tête de l'Etat.
En 2009 la part de la valeur ajoutée du tourisme dans le PIB était de 41,6 milliards euros, bien supérieure à celle d’autres secteurs tels l’Energie (30 €Mds), l’Agriculture (30 €Mds), les industries agro-alimentaires (25,7 €Mds), ou l’Automobile (11,2 €Mds).
En France le tourisme représente 1 million d'emplois directs - le double avec les emplois induits - et 235 000 PME ou TPE.
Autres articles
-
Vacances : les élections vont-elles impacter les ventes ? 🔑
-
APST : de nouvelles élections programmées fin juin
-
Hôtellerie : sept priorités pour les candidats à la présidentielle
-
Elections US : qui de Trump ou de Clinton est le chouchou des pros du tourisme ?
-
Sri Lanka : risques de débordements pendant la campagne des élections générales