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Prêt-à-Partir veut développer son activité business travel

L’interview de François Piot, PDG du réseau Prêt-à-Partir.


Si le voyage d’affaires représente actuellement seulement 10% de l’activité de Prêt-à-Partir, son PDG affiche ses ambitions de la voir croître. Le réseau fait désormais appel à Goelett et va recruter pour se développer. Le point avec François Piot, PDG Prêt-à-Partir, sur ses ambitions sur le segment du voyage d’affaires.


Rédigé par le Mardi 17 Janvier 2023

"Nous allons recruter des commerciaux pour développer cette activité, sans pour autant avoir d’objectifs chiffrés.", affirme François Piot, PDG de Prêt à Partir. - @Pret à Partir
"Nous allons recruter des commerciaux pour développer cette activité, sans pour autant avoir d’objectifs chiffrés.", affirme François Piot, PDG de Prêt à Partir. - @Pret à Partir
TourMaG.com – Que représente le voyage d’affaires au sein du réseau Prêt-à-Partir ?

François Piot :
C’est marginal, seulement 10% de l’activité. Quatre équipes de deux à trois personnes travaillent sur ce segment et sont dispatchées sur quatre points de vente.

Parmi nos clients, nous n’avons pas de grands comptes, mais des PME, essentiellement des administrations. Ce ne sont pas de grands voyageurs, ils effectuent principalement des trajets domestiques. La part de train est importante.

J’ai lancé l’activité après les attentats du 11 septembre. Aujourd’hui, elle végète un peu. Malgré tout, je crois beaucoup au tourisme d’affaires, même si je sais que l’on mettra un certain temps avant de retrouver les niveaux d’avant crise. Aujourd’hui, sur le voyage d’affaires, l’activité est en recul de 30 à 40%.

Nous sommes en train de nous calquer sur le modèle VoyagExpert, qui est une ancienne filiale. Nous travaillons désormais avec Goelett. C’est pour nous un outil de conquête.

Nous allons recruter des commerciaux pour développer cette activité, sans pour autant avoir d’objectifs chiffrés.

Sur le loisir, nous avons renoué avec rentabilité en atteignant 80% du volume d’une année normale. Je suis plutôt content du bilan de 2022. Les équipes ont le moral. Depuis le 1er octobre, nos chiffres sont en progression.

Lire aussi : François Piot (Prêt-à-Partir) : "Nous avons gagné un point en taux de marge, c'est énorme" 🔑

Pourquoi pas des commissions généreuses des fournisseurs sur des services ancillaires?

TourMaG.com – Quel regard portez-vous sur NDC ?
F.P. :
NDC, ce n’est que des mauvaises nouvelles. Ce n’est pas du tout adapté à la clientèle affaires. On perd en productivité. Et puis, ça ne marche pas.

Je suis toujours étonné qu’on ne soit pas commissionné par les compagnies aériennes. Quand elles veulent vendre des billets chers, elles ont besoin des agences de voyages. Nous sommes beaucoup trop peu rémunérés pour ça.

TourMaG.com – Comment aimeriez-vous voir évoluer le partenariat avec les compagnies aériennes ?

F.P. :
On ne va pas remettre en cause la commission zéro. Mais on pourrait être commissionné sur les services ancillaires, avec des taux généreux, puisque c’est là que les compagnies aériennes font leur beurre.

Sur tout ce qui est bagage, repas… on pourrait imaginer une commission de 20 ou 30%. Tout le monde y serait gagnant.

Idem, quand on upgrade un billet, de la classe éco à business, on pourrait imaginer une commission supérieure au 0.3% que l’on nous verse aujourd’hui.

Ça existe dans le cadre d’accords ponctuels, avec des compagnies qui ont bien compris notre rôle. Il faut que l’on travaille tous dans le même sens.

On le voit aussi dans le ferroviaire. Le client qui prend le train, quand il est seul derrière son écran, il ne choisit pas la première classe, sauf si elle est moins chère que la seconde. Les billets de première classe sont vendus par les agences.

TourMaG.com – Que pensez-vous de la dernière accord SNCF ?

F.P. :
Aujourd’hui, la SNCF est un service qui nous coûte de l’argent. La commission de nos fournisseurs ne représente quasiment rien dans nos revenus. Celles de la SNCF représentent, chez nous, 10 000 euros sur un volume global de 115 millions.

Nous finançons la commercialisation de l’offre de la SNCF. Pour nous, c’est intéressant car ça permet d’avoir une exhaustivité de l’offre et d’être une sorte de guichet unique.

Il faudrait que la SNCF nous commissionne généreusement là où elle a une marge importante : sur la première classe, sur tous les services que l’on apporte au client.

Lire aussi : SNCF : feu vert pour la distribution de Ouigo en agences 🔑

L'abonnement : "Moi, j’ai du mal à y croire. "

TourMaG.com – Faut-il changer le business model des agences de voyages d’affaires ?

F.P. :
Ce qui est certain, et on le voit avec l’actualité des dernières semaines, il y a un manque de transparence. Nous avons parfois, en face de nous, des acheteurs qui ne connaissent pas bien le métier et se font avoir par des agences borderline.

Régulièrement, sur des appels d'offres, des acheteurs viennent nous dire que nos frais sont trop chers de 20 centimes sur des billets d’avion ou de train.

Ce sont les mêmes qui ne se posent pas la question de savoir comment vit une agence de voyages qui annonce des frais zéro. C’est forcément au dépend du client.

Nous on est honnêtes, transparents mais ce n’est pas une politique qui paye. Je pense que l’actualité récente va changer les choses, il y aura plus de vertu et c’est dans l’intérêt des clients.

Lire aussi : Air France-KLM retire son mandat à FCM Travel France 🔑

TourMaG.com - Que pensez-vous de l’abonnement ?

F.P. :
Aujourd’hui, tout le monde accepte que le client paye des frais d’intervention. Il comprend ce à quoi ça correspond.

CWT a lancé l’abonnement. Moi, j’ai du mal à y croire. Là encore, ça manque de transparence. En échange d’un abonnement, le client ne sait pas ce qu’il va gagner. Aujourd’hui, il est perdu, il n’y a plus de tarifs de référence.

TourMaG.com – Observez-vous des demandes en lien avec la RSE ?

F.P. :
Un peu, plus que sur le marché du loisir. Les clients nous demandent des bilans carbones. Mais je pense que c’est un effet de mode et pas forcément par convictions.

Sous couvert de RSE, les entreprises veulent faire des économies, réduisent les déplacements et encouragent la visio.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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