Les 175 ans de l’existence de la Belgique ne plaisent pas à tout le monde
En 2005, la Belgique va fêter les 175 ans de son indépendance. Depuis 2003, sous l’impulsion du Premier ministre belge, tout un programme festif et culturel a é été mis sur pied. Avec comme point d’orgue, une grande exposition consacrée à l’histoire et à l’art du royaume dont l’objectif est d’attirer plusieurs centaines de milliers de visiteurs belges comme étrangers.
Mais le gouvernement de la Région flamande ne semble pas vouloir s’associer à cet anniversaire. Geert Bourgeois, le ministre en charge des Affaires étrangères et du Tourisme de la Région, a fait parvenir des instructions précises à ce sujet aux administrations dont il a la tutelle. À titre d’exemple, le bureau allemand de Toerism Vlaanderen, l’organisme de promotion du tourisme pour la Flandre et Bruxelles, a été prié, par le cabinet ministériel, de n’utiliser ni le mot « Belgique », ni les couleurs nationales (le drapeau belge) lors des manifestations liées à l’anniversaire.
Les raisons du refus
Pour justifier ce refus de s’associer aux festivités, les collaborateurs du ministre ont expliqué, sans rire, que l’événement a été communiqué tardivement et qu’ils n’étaient pas informés…
Explication plus que fantaisiste et qui, même si elle est vraie, prouve que la promotion du Tourisme à l’étranger est le dernier des cadets des soucis de ce ministre du …tourisme. En effet, en août 2003, Toerimse Vlaanderen a édité et financé, en collaboration avec l’OPT Wallon et l’Office du Tourisme de Bruxelles, des brochures consacrées au 175ème anniversaire..
Donc, soit Geert Bourgeois était au courant et il a menti en disant qu’on ne lui a pas laissé le temps, soit il ignorait le programme des manifestations soutenues par Toerisme Vlaanderen et donc de se tient pas au courant de ce qui se prépare au sein de sa propre administration. Ce qui pourrait être considéré comme un signe d’incompétence.
Et ce n’est pas tout
D’après certaines sources, tout indique que la volonté du gouvernement flamand va plus loin encore. Pour bien comprendre, il faut savoir que dans les villes comme Tokyo, Milan et New York, Toerisme Vlaanderen et de l’OPT (l’Office de Promotion du Tourisme Wallonie – Bruxelles) partagent les mêmes immeubles.
Selon la Libre Belgique, un important quotidien belge, les « délégués (de la Région flamande) ont fait part d’instructions non écrites qui leur étaient parvenues de Bruxelles. Instructions selon lesquelles il serait préférable de ne plus utiliser le mot « Belgique » dans les informations propagées à l’étranger ».
Pascal De Laet, le délégué en Allemagne de Toerisme Vlaanderen a ainsi expliqué à Marc Goudler, le responsable de l’OPT en Allemagne que son ministre lui avait interdit d’employer le mot Belgique et ce même si des opérations communes flamando-wallonnes déjà programmées.
Conséquence, il ne pourrait donc plus ne parler que de la Flandre et de « Brussel », capitale de la Flandre et non de la Belgique.
Et pour l’avenir ?
En ne comprenant pas que les concepts Flandre et Wallonie sont généralement méconnus à l’étranger, la politique du ministre flamand risque de provoquer un fléchissement du nombre de touristes étrangers en …Belgique.
Quant aux autres ministres belges en charge du Tourisme, ils sont atterrés. Ainsi, Benoît Lutgens, le ministre wallon du tourisme, a confié au quotidien Le Soir : « La stratégie partisane de Bourgeois (sic) aura des conséquences négatives pour l’ensemble de la Belgique : Nous allons être ridiculisés. Les touristes n’ont rien à faire de nos problèmes institutionnels. »
Mais comme nous expliqué un employé de Toerisme Vlaanderen qui souhaite garder l’anonymat: « A cause d’un parti important en Flandre qui fait près de trente pour cent des voix (ndlr: le Vlaams Belang ex Vlaamse Block, parti d’extrême droite), je ne crois pas que touristiquement, il soit très bon de ne plus se référer qu’à notre Région.
En donnant des instructions comme celles-ci, le ministre suit en quelque sorte le programme de ce parti et risque de faire passer tous les Flamands pour des extrémistes ». Et de rappeler les conséquences sur le tourisme autrichien lorsque Jörg Haider est monté au pouvoir.
Michel Ghesquière à Bruxelles - michel.ghesquiere@skynet.be
En 2005, la Belgique va fêter les 175 ans de son indépendance. Depuis 2003, sous l’impulsion du Premier ministre belge, tout un programme festif et culturel a é été mis sur pied. Avec comme point d’orgue, une grande exposition consacrée à l’histoire et à l’art du royaume dont l’objectif est d’attirer plusieurs centaines de milliers de visiteurs belges comme étrangers.
Mais le gouvernement de la Région flamande ne semble pas vouloir s’associer à cet anniversaire. Geert Bourgeois, le ministre en charge des Affaires étrangères et du Tourisme de la Région, a fait parvenir des instructions précises à ce sujet aux administrations dont il a la tutelle. À titre d’exemple, le bureau allemand de Toerism Vlaanderen, l’organisme de promotion du tourisme pour la Flandre et Bruxelles, a été prié, par le cabinet ministériel, de n’utiliser ni le mot « Belgique », ni les couleurs nationales (le drapeau belge) lors des manifestations liées à l’anniversaire.
Les raisons du refus
Pour justifier ce refus de s’associer aux festivités, les collaborateurs du ministre ont expliqué, sans rire, que l’événement a été communiqué tardivement et qu’ils n’étaient pas informés…
Explication plus que fantaisiste et qui, même si elle est vraie, prouve que la promotion du Tourisme à l’étranger est le dernier des cadets des soucis de ce ministre du …tourisme. En effet, en août 2003, Toerimse Vlaanderen a édité et financé, en collaboration avec l’OPT Wallon et l’Office du Tourisme de Bruxelles, des brochures consacrées au 175ème anniversaire..
Donc, soit Geert Bourgeois était au courant et il a menti en disant qu’on ne lui a pas laissé le temps, soit il ignorait le programme des manifestations soutenues par Toerisme Vlaanderen et donc de se tient pas au courant de ce qui se prépare au sein de sa propre administration. Ce qui pourrait être considéré comme un signe d’incompétence.
Et ce n’est pas tout
D’après certaines sources, tout indique que la volonté du gouvernement flamand va plus loin encore. Pour bien comprendre, il faut savoir que dans les villes comme Tokyo, Milan et New York, Toerisme Vlaanderen et de l’OPT (l’Office de Promotion du Tourisme Wallonie – Bruxelles) partagent les mêmes immeubles.
Selon la Libre Belgique, un important quotidien belge, les « délégués (de la Région flamande) ont fait part d’instructions non écrites qui leur étaient parvenues de Bruxelles. Instructions selon lesquelles il serait préférable de ne plus utiliser le mot « Belgique » dans les informations propagées à l’étranger ».
Pascal De Laet, le délégué en Allemagne de Toerisme Vlaanderen a ainsi expliqué à Marc Goudler, le responsable de l’OPT en Allemagne que son ministre lui avait interdit d’employer le mot Belgique et ce même si des opérations communes flamando-wallonnes déjà programmées.
Conséquence, il ne pourrait donc plus ne parler que de la Flandre et de « Brussel », capitale de la Flandre et non de la Belgique.
Et pour l’avenir ?
En ne comprenant pas que les concepts Flandre et Wallonie sont généralement méconnus à l’étranger, la politique du ministre flamand risque de provoquer un fléchissement du nombre de touristes étrangers en …Belgique.
Quant aux autres ministres belges en charge du Tourisme, ils sont atterrés. Ainsi, Benoît Lutgens, le ministre wallon du tourisme, a confié au quotidien Le Soir : « La stratégie partisane de Bourgeois (sic) aura des conséquences négatives pour l’ensemble de la Belgique : Nous allons être ridiculisés. Les touristes n’ont rien à faire de nos problèmes institutionnels. »
Mais comme nous expliqué un employé de Toerisme Vlaanderen qui souhaite garder l’anonymat: « A cause d’un parti important en Flandre qui fait près de trente pour cent des voix (ndlr: le Vlaams Belang ex Vlaamse Block, parti d’extrême droite), je ne crois pas que touristiquement, il soit très bon de ne plus se référer qu’à notre Région.
En donnant des instructions comme celles-ci, le ministre suit en quelque sorte le programme de ce parti et risque de faire passer tous les Flamands pour des extrémistes ». Et de rappeler les conséquences sur le tourisme autrichien lorsque Jörg Haider est monté au pouvoir.
Michel Ghesquière à Bruxelles - michel.ghesquiere@skynet.be