Recrutement : quel avenir pour le métier d’agent de voyages ?

TourMaG.com – Pourquoi est-ce si difficile de recruter des agents de voyages ?

Alain Sauvage : Le recrutement est de plus en plus difficile, car les candidats des formations en tourisme s’orientent principalement vers des métiers du territoire, de l’accueil en office de tourisme ou en réception dans les hôtels, car le métier n’est pas suffisamment valorisé.

En me déplaçant aux salons du tourisme de Nantes et Rennes, j’ai constaté qu’il y a également un manque d’information auprès des étudiants. Ils pensent que les agences disparaîtront, remplacées par internet.

TourMaG.com – Quel est l’avenir des agences de voyages physiques ?

AS : Internet a trouvé sa place dans l’environnement du tourisme, les agences ont encore un bel avenir. Elles doivent continuer à se réinventer, faire innover leur méthode de distribution, mais selon moi, le métier ne disparaîtra pas.

Le secteur a été largement impacté par l’arrivée d’internet, qui est devenu un outil. On peut imaginer qu’au bout de deux ou trois week-ends passés derrière son ordinateur à essayer d’organiser ses vacances, le client va se tourner vers l’agent de voyages qui aura l’expertise et la rapidité d’exécution.

Et puis, si je prends pour exemple le développement des agences E.Leclerc Voyages, dès qu’il y a une ouverture de magasin, il y a généralement une agence de voyages qui suit. C’est un signe que la profession n’est pas en repli, mais se diversifie entre la distribution de voyages sur catalogue et des propositions beaucoup plus pointues.

L’expertise du conseiller sur les produits et les destinations est reconnue. Les Entreprises du Voyage mettent d’ailleurs en avant l’assurance et la réassurance que le client a en passant par une agence de voyages, surtout dans un contexte géopolitique chahuté.

TourMaG.com – Quelle est votre vision du métier ?

AS : C’est un métier de passion, très valorisant. Le métier s’est beaucoup organisé pour répondre à l’exigence de plus en plus croissante des clients. La qualité est au rendez-vous. On utilise désormais des outils CRM pour mieux connaitre le client, cibler les habitudes d’achat et l’évolution des foyers.

TourMaG.com – Comment va évoluer le métier ?

AS : On a déjà vu arriver des postes de vente à domicile. Le coach voyage endosse l’enseigne et va à la rencontre du client, chez lui, sur son lieu de travail, pour avoir un service personnalisé, plus confidentiel aussi.

TourMaG.com – On entend souvent les professionnels dire que la formation n’est pas adaptée à leurs besoins.

AS : En effet, le BTS Tourisme en alternance n’est pas en adéquation avec la saisonnalité du métier.

Autre problème, l’apprentissage des outils GDS est survolé alors qu’aujourd’hui encore ils sont nécessaires dans la plupart dans agences. C’est ce qui permet aux agences d’avoir plus de propositions que le client, seul, derrière son ordinateur. Il faut renforcer la formation de ces outils, c’est un prérequis pour la profession, au même titre que le sens commercial.

TourMaG.com – Quid de la rémunération ?

AS : Elle est considérée comme faible, au regard des responsabilités. Beaucoup d’employeurs la compense par des systèmes de variables liés à la performance et autres avantages.

C’est également un poste qui offre des possibilités d’évolution en agence ou dans un réseau.

TourMaG.com – Que proposez-vous au sein de votre cabinet Cibleojob ?

AS : Cibleojob est un cabinet de recrutement spécialisé dans les métiers d’agent de voyages et responsable d’agence, basé à Nantes et qui intervient dans le Grand Ouest.

J’accompagne des candidats à ces postes dans leurs recherches. Sur mon site internet, ils peuvent postuler à des offres disponibles ou envoyer une candidature spontanée et intégrer un vivier.

Côté employeur, j’aide les entreprises à définir leur besoin pour trouver le bon candidat.

Le troisième volet est de proposer des offres de stage, là aussi, il est difficile pour un étudiant de trouver une entreprise. La demande risque de s’accentuer si on ne fait rien, si on n’accompagne pas la formation continue des agents et ne forme pas les étudiants. Il faut aller dans les écoles et faire la promotion de ces métiers.