Entry/Exit System (EES) est un règlement européen qui vise à renforcer le contrôle aux frontières de l'espace Schengen. Ce dispositif concernera les ressortissants en provenance de pays tiers exemptés de l’obligation de visa ou titulaires de visas de court séjour - Depositphotos.com Auteur fredgoldstein
TourMaG.com - Quel regard portez-vous sur la reprise du trafic aérien ?
Nicolas Paulissen : Nous sentons un vent d'optimisme qui souffle. Les perspectives sont plus réjouissantes que celles de l'année dernière.
L'année 2021 n'est guère meilleure que 2020 puisqu'en 2020 nous étions à -67% de trafic versus 2019. En 2021 nous devrions être aux alentours de -60%.
Sur 2022, en prenant le scénario médian de l'ACI Europe, nous devrions atteindre un recul de -32%. Nous allons revenir au 2/3 du trafic de 2019.
Les compagnies aériennes placent pas mal de capacités, et la reprise devrait être au rendez-vous sans atteindre les niveaux de 2019.
La mise en place du pass sanitaire européen a vraiment été une bonne chose. Nous souhaitons une harmonisation européenne et la suppression de tous les tests qu'ils soient antigéniques ou PCR qui diffèrent d'un état à l'autre.
Simplification, harmonisation : sont les maitres mots pour retrouver du trafic. Evidemment tous les segments de trafic ne retrouveront pas les mêmes niveaux de croissance. L'international sera le plus lent à reprendre notamment sur le long-courrier avec l'Asie et la Chine.
Nicolas Paulissen : Nous sentons un vent d'optimisme qui souffle. Les perspectives sont plus réjouissantes que celles de l'année dernière.
L'année 2021 n'est guère meilleure que 2020 puisqu'en 2020 nous étions à -67% de trafic versus 2019. En 2021 nous devrions être aux alentours de -60%.
Sur 2022, en prenant le scénario médian de l'ACI Europe, nous devrions atteindre un recul de -32%. Nous allons revenir au 2/3 du trafic de 2019.
Les compagnies aériennes placent pas mal de capacités, et la reprise devrait être au rendez-vous sans atteindre les niveaux de 2019.
La mise en place du pass sanitaire européen a vraiment été une bonne chose. Nous souhaitons une harmonisation européenne et la suppression de tous les tests qu'ils soient antigéniques ou PCR qui diffèrent d'un état à l'autre.
Simplification, harmonisation : sont les maitres mots pour retrouver du trafic. Evidemment tous les segments de trafic ne retrouveront pas les mêmes niveaux de croissance. L'international sera le plus lent à reprendre notamment sur le long-courrier avec l'Asie et la Chine.
EES : "Nous risquons d'avoir une explosion des temps d'attente"
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TourMaG.com - A l'automne un nouveau dispositif de contrôle Entry/Exit System (EES) devra entrer en vigueur. Craignez-vous un temps d'attente prolongé pour les voyageurs hors Schengen ?
Nicolas Paulissen : Effectivement un des points qui nous préoccupe est la mise en place à partir du 1er octobre 2022 du Entry/Exit System (EES).
Il s'agit d'un règlement européen qui vise à renforcer le contrôle aux frontières de l'espace Schengen. Ce dispositif concernera les ressortissants en provenance de pays tiers exemptés de l’obligation de visa ou titulaires de visas de court séjour.
Ce durcissement des contrôles va augmenter le temps de traitement unitaire (TTU) du passager par le garde frontière. Cette hausse du temps de traitement unitaire pourrait passer de 2 à 3.
Les voyageurs concernés devront par exemple pour les premières entrées déposer leurs empreintes digitales et être pris en photo. Il va y avoir une multiplication des opérations qui va augmenter les temps de traitement unitaire.
Nous risquons d'avoir une explosion des temps d'attente. Nous sommes en discussion avec le Ministère de l'Intérieur. Il est prévu l'installation de kiosques de pré-enregistrement où les voyageurs pourront remplir leur dossier, déposer leurs empreintes et être pris en photo afin d'éviter que ces opérations soient effectuées par le garde frontière.
Normalement ce dispositif devrait faire gagner du temps, mais le temps de traitement unitaire pourrait quand même augmenter de 20%.
Sur le sujet des temps d'attente, la situation n'était déjà pas optimale. Nous sommes très inquiets de la dégradation qui pourrait y avoir à partir du 1er octobre 2022.
Nicolas Paulissen : Effectivement un des points qui nous préoccupe est la mise en place à partir du 1er octobre 2022 du Entry/Exit System (EES).
Il s'agit d'un règlement européen qui vise à renforcer le contrôle aux frontières de l'espace Schengen. Ce dispositif concernera les ressortissants en provenance de pays tiers exemptés de l’obligation de visa ou titulaires de visas de court séjour.
Ce durcissement des contrôles va augmenter le temps de traitement unitaire (TTU) du passager par le garde frontière. Cette hausse du temps de traitement unitaire pourrait passer de 2 à 3.
Les voyageurs concernés devront par exemple pour les premières entrées déposer leurs empreintes digitales et être pris en photo. Il va y avoir une multiplication des opérations qui va augmenter les temps de traitement unitaire.
Nous risquons d'avoir une explosion des temps d'attente. Nous sommes en discussion avec le Ministère de l'Intérieur. Il est prévu l'installation de kiosques de pré-enregistrement où les voyageurs pourront remplir leur dossier, déposer leurs empreintes et être pris en photo afin d'éviter que ces opérations soient effectuées par le garde frontière.
Normalement ce dispositif devrait faire gagner du temps, mais le temps de traitement unitaire pourrait quand même augmenter de 20%.
Sur le sujet des temps d'attente, la situation n'était déjà pas optimale. Nous sommes très inquiets de la dégradation qui pourrait y avoir à partir du 1er octobre 2022.
Temps d'attente : "c'est un sujet très important"
TourMaG.com - Les ressortissants britanniques seront donc concernés par ce nouveau dispositif ?
Nicolas Paulissen : Effectivement les Britanniques aujourd'hui sont des ressortissants de pays tiers. Si les Britanniques étaient restés dans l'Europe nous aurions eu moins de difficultés.
Les voyageurs britanniques sont un des premiers contingents touristiques et ils sont présents sur de nombreux aéroports en France, notamment dans le Sud-Ouest.
Ces plateformes auraient pu ne pas être concernées véritablement par la problématique EES alors qu'avec l'importance de leur trafic britannique elles seront aussi concernées.
TourMaG.com - Le temps d'attente aux postes frontières est un sujet récurrent...
Nicolas Paulissen : Oui et nous sommes engagés dans des discussions avec le Ministère de l'Intérieur sur ces sujets là. Il y a un vrai travail à faire avec les autorités sur l'amélioration de la qualité de service et notamment sur cette question des temps d'attente aux postes frontières.
Cette discussion nous l'avons aussi avec les Douanes qui ne dépendent pas du Ministère de l'intérieur, mais du Ministère du Budget et qui sont présentes sur les plus petits aéroports.
Pour nous c'est un sujet très important. Pour un hub comme Roissy, cela fait partie véritablement de la qualité de services. L'aéroport de CDG est en concurrence avec Heathrow ou même Doha ou Dubai...
C'est pour cela que nous restons très vigilants sur cette qualité de service que nous appelons la compétitivité hors coût.
Nicolas Paulissen : Effectivement les Britanniques aujourd'hui sont des ressortissants de pays tiers. Si les Britanniques étaient restés dans l'Europe nous aurions eu moins de difficultés.
Les voyageurs britanniques sont un des premiers contingents touristiques et ils sont présents sur de nombreux aéroports en France, notamment dans le Sud-Ouest.
Ces plateformes auraient pu ne pas être concernées véritablement par la problématique EES alors qu'avec l'importance de leur trafic britannique elles seront aussi concernées.
TourMaG.com - Le temps d'attente aux postes frontières est un sujet récurrent...
Nicolas Paulissen : Oui et nous sommes engagés dans des discussions avec le Ministère de l'Intérieur sur ces sujets là. Il y a un vrai travail à faire avec les autorités sur l'amélioration de la qualité de service et notamment sur cette question des temps d'attente aux postes frontières.
Cette discussion nous l'avons aussi avec les Douanes qui ne dépendent pas du Ministère de l'intérieur, mais du Ministère du Budget et qui sont présentes sur les plus petits aéroports.
Pour nous c'est un sujet très important. Pour un hub comme Roissy, cela fait partie véritablement de la qualité de services. L'aéroport de CDG est en concurrence avec Heathrow ou même Doha ou Dubai...
C'est pour cela que nous restons très vigilants sur cette qualité de service que nous appelons la compétitivité hors coût.
Modèle économique : "il va falloir nous réinventer"
TourMaG.com - Autre sujet, la cour des comptes a publié un rapport sur la situation des aéroports suite à la pandémie. Quels sont les points que vous avez retenu ?
Nicolas Paulissen : Ce rapport met en évidence une certaine reconnaissance de l'impact économique de la crise sur les aéroports.
Ce qui est important également c'est que la cour des comptes reconnait que les aéroports français sont en concurrence avec les autres aéroports européens, et cet élément un peu nouveau.
Autre sujet abordé : le modèle économique, un sujet sur lequel nous allons devoir nous réinventer.
Il va y avoir des évolutions. Nous avons une pression des compagnies aériennes sur les redevances et le trafic passagers ne devrait pas retrouver les niveaux de 2019 avant 2024...
Il faut que les aéroports diversifient leurs activités en boostant et en diversifiant notamment les ressources extra-aéronautiques.
Nicolas Paulissen : Ce rapport met en évidence une certaine reconnaissance de l'impact économique de la crise sur les aéroports.
Ce qui est important également c'est que la cour des comptes reconnait que les aéroports français sont en concurrence avec les autres aéroports européens, et cet élément un peu nouveau.
Autre sujet abordé : le modèle économique, un sujet sur lequel nous allons devoir nous réinventer.
Il va y avoir des évolutions. Nous avons une pression des compagnies aériennes sur les redevances et le trafic passagers ne devrait pas retrouver les niveaux de 2019 avant 2024...
Il faut que les aéroports diversifient leurs activités en boostant et en diversifiant notamment les ressources extra-aéronautiques.
Comment financer la transition énergétique
TourMaG.com - La crise liée à la pandémie de covid-19 a fragilisé l'écosystème aérien et dans le même temps il doit aussi relever le défi de la transition énergétique...
Nicolas Paulissen : C'est une des vraies questions qui nous préoccupe : comment nous allons financer la transition énergétique.
Nous sortons de la crise avec des capacités d'investissements amoindries alors même que nous avons des investissements colossaux à faire pour accélérer la décarbonisation de nos activités tout en préparant les infrastructures pour accueillir l'avion décarboné de demain.
Nous allons également être confrontés à une mixité énergétique qui va être coûteuse avec d'un côté le kérosène, de l'autre les carburants durables (SAF), mais aussi demain le volet des avions électriques ou encore de l'avion à hydrogène.
La grande question à la sortie de la crise c'est bien comment financer notre transition énergétique.
Nicolas Paulissen : C'est une des vraies questions qui nous préoccupe : comment nous allons financer la transition énergétique.
Nous sortons de la crise avec des capacités d'investissements amoindries alors même que nous avons des investissements colossaux à faire pour accélérer la décarbonisation de nos activités tout en préparant les infrastructures pour accueillir l'avion décarboné de demain.
Nous allons également être confrontés à une mixité énergétique qui va être coûteuse avec d'un côté le kérosène, de l'autre les carburants durables (SAF), mais aussi demain le volet des avions électriques ou encore de l'avion à hydrogène.
La grande question à la sortie de la crise c'est bien comment financer notre transition énergétique.