Réouverture de Notre-Dame de Paris : plus de "100 croisières compromises sur la Seine"

L’éclairage de Ghislain de Ricour, président des Vedettes du Pont Neuf

Les cérémonies de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, prévues les 7 et 8 décembre 2024, entraîneront des fermetures de navigation sur la Seine. Selon les organisations professionnelles, cette décision pourrait représenter un manque à gagner estimé entre 1 et 2 millions d’euros pour les opérateurs fluviaux.

Rédigé par Laurent Guéna le Jeudi 5 Décembre 2024

Les Vedettes du Pont Neuf ne pourront pas accueillir leurs clients le weekend prochain @DepositPhotos

Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes ce week-end en présence de nombreux chefs d’État, dont le président élu Donald Trump. Si Ghislain de Ricour, président des Vedettes du Pont Neuf, salue cet événement symbolique, il regrette le court préavis concernant les restrictions de navigation.

« Nous n’avons été informés que dix jours avant de la fermeture du Bras de la Monnaie et du Bras principal à hauteur de la cathédrale, le samedi 7 décembre après-midi et soir, ainsi que le dimanche matin jusqu’à 14 heures », déplore t-il.

Certaines compagnies, opérant depuis la tour Eiffel, pourront maintenir des croisières partielles. Mais ce ne sera pas possible pour les Vedettes du Pont Neuf. « Nos clients ne pourront pas accéder à l’embarquement, ce qui nous oblige à annuler la navigation de près de 5 000 passagers ce week-end. Cela représente un problème d’image, car les croisières sur la Seine sont une expérience incontournable. »

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Le président ajoute que quatre événements privés, dont des mariages et des séminaires, ont également dû être annulés sans solution de remplacement.

Selon Entreprises fluviales de France (E2F) et la Communauté portuaire de Paris (CPP), « le secteur de la navigation touristique à Paris perd la totalité des dîners croisières du samedi, jour de pic hebdomadaire, ainsi que tous les déjeuners croisières du dimanche ». Le manque à gagner est estimé entre 1 et 2 millions d’euros sur ce seul week-end.

Les professionnels déplorent un manque de concertation avec les autorités, malgré des efforts continus pour respecter des mesures de sûreté lors d’événements passés, comme les attentats de 2015 ou les Jeux olympiques de 2024.

« Nous étions prêts à nous conformer à des contrôles stricts pour continuer notre activité. Mais cette fois, l’occasion ne nous a même pas été donnée », regrettent E2F et CCP.

Un secteur en quête de reconnaissance

Après les nombreuses fermetures imposées pendant les Jeux olympiques Ghislain de Ricour exprime sa frustration. « Nous avons été de véritables sponsors des JO, sans aucune rémunération pour le travail effectué. »

Ainsi en 2024, selon les organisations professionnelles, la navigation a été affectée plus ou moins gravement 30 % du temps par des décisions de toute nature prises par les autorités.

Le patron des Vedettes du Pont Neuf craint que ce manque de considération ne s’aggrave à l’avenir, évoquant déjà des fermetures estivales pour des baignades sur la Seine. « Si tout se passe sans concertation ni indemnisation, nous avons de quoi être inquiets », souligne-t-il.

Il insiste également sur les contradictions imposées au secteur : « On nous demande de verdir nos flottes et d’investir massivement, mais on nous empêche de rentabiliser ces efforts. C’est incohérent. » Et de rappeler que le tourisme fluvial, en attirant une clientèle internationale, contribue « à faire entrer des devises ». Et en ces temps de vaches maigres, cet argument devrait peser.