"Je ne l'ai pas senti franc" lorsque Jean-Marc Ettori parle de Nicolas Delord - Crédit photo : compte Twitter @ToursFC
La dernière fois que nous avions échangé avec Jean-Marc Ettori, c'était à la mi-novembre 2019.
L'offre managériale qu'il appuyait venait de tomber à l'eau et, avec elle, ses rêves de récupérer son argent englouti dans la faillite de Thomas Cook.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts. Le printemps pointe le bout de son nez, mais la voix du patron du groupe Ettori ne se veut plus aussi énergique.
La bataille perdue a laissé des cicatrices et des blessures, mais aussi des pertes irrémédiables.
"Si vous lisez vos confrères, chacun a dit que somme toute, il n'y a pas tant de dégâts. Quand je lis ça dans la presse professionnelle, je suis choqué," nous confie Jean-Marc Ettori.
L'offre managériale qu'il appuyait venait de tomber à l'eau et, avec elle, ses rêves de récupérer son argent englouti dans la faillite de Thomas Cook.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts. Le printemps pointe le bout de son nez, mais la voix du patron du groupe Ettori ne se veut plus aussi énergique.
La bataille perdue a laissé des cicatrices et des blessures, mais aussi des pertes irrémédiables.
"Si vous lisez vos confrères, chacun a dit que somme toute, il n'y a pas tant de dégâts. Quand je lis ça dans la presse professionnelle, je suis choqué," nous confie Jean-Marc Ettori.
"C'est une année à marquer d'une pierre noire"
Et pour cause, avec un manque à gagner pour le Groupe évalué à 1,5 million d'euros sur l'exercice écoulé, la chute a laissé quelques traces indélébiles.
Cette perte ne devrait pas seulement s'afficher dans le bilan comptable 2019, car ce sont aussi 300 agences de voyages en moins pour distribuer l'activité tour-operating de Corsicatours.
"C'est une année à marquer d'une pierre noire pour nous. Les dépôts de bilan s'enchaînent et personne ne s'inquiète de la situation.
Alors qu'il y a des commissions parlementaires pour tout et rien, pourquoi aucun député ne se penche sur cette faillite ?"
Si le Parlement anglais a auditionné certains acteurs de la faillite du voyagiste anglo-saxon, que ce soit en France ou sur le Vieux Continent, très procédurier, personne n'a mis son nez dans ce qui reste la plus grande faillite de l'industrie.
A regarder l'intérêt porté par le gouvernement, il ne faut pas s'attendre à ce que les politiques français s'attellent à la tâche, bien au contraire.
A lire : Exclusif Thomas Cook : "La filiale française peut être rentable", selon Jean-Marc Ettori
Et même si les explications données par les médias anglo-saxons ont du mal à convaincre, surtout pour une entreprise ayant reçu de Fosun, quelques semaines plus tôt, une perfusion de quasiment un milliard d'euros, pour le moment l'Union européenne a ordonné le statu quo.
"Je me pose beaucoup de questions sur ce qu'il s'est passé, je n'ai pas compris plein de choses..."
Cette perte ne devrait pas seulement s'afficher dans le bilan comptable 2019, car ce sont aussi 300 agences de voyages en moins pour distribuer l'activité tour-operating de Corsicatours.
"C'est une année à marquer d'une pierre noire pour nous. Les dépôts de bilan s'enchaînent et personne ne s'inquiète de la situation.
Alors qu'il y a des commissions parlementaires pour tout et rien, pourquoi aucun député ne se penche sur cette faillite ?"
Si le Parlement anglais a auditionné certains acteurs de la faillite du voyagiste anglo-saxon, que ce soit en France ou sur le Vieux Continent, très procédurier, personne n'a mis son nez dans ce qui reste la plus grande faillite de l'industrie.
A regarder l'intérêt porté par le gouvernement, il ne faut pas s'attendre à ce que les politiques français s'attellent à la tâche, bien au contraire.
A lire : Exclusif Thomas Cook : "La filiale française peut être rentable", selon Jean-Marc Ettori
Et même si les explications données par les médias anglo-saxons ont du mal à convaincre, surtout pour une entreprise ayant reçu de Fosun, quelques semaines plus tôt, une perfusion de quasiment un milliard d'euros, pour le moment l'Union européenne a ordonné le statu quo.
"Je me pose beaucoup de questions sur ce qu'il s'est passé, je n'ai pas compris plein de choses..."
Une offre mais pour quel projet ?
Et des questions, Jean-Marc Ettori s'en pose beaucoup, comme d'autres qui suivent le dossier, notamment autour de la reprise avortée de Thomas Cook France.
A la suite de la faillite du voyagiste, le patron du groupe Ettori prend son téléphone pour se positionner en tant que possible repreneur. Très vite sa proposition trouve écho avec celle de Nicolas Delord, le patron de la filiale française.
Le responsable corse apporte une partie du financement, avec la participation d’un groupe d’hôteliers méditerranéens sous contrat avec Jet tours pour relancer la machine et l'ancien patron de Jet tours sa connaissance de l'entreprise.
Ce n'est pas son seul apport. Partant sur un modèle disruptif pour pérenniser l'activité, mais aussi redonner envie aux clients de repasser par les agences et le tour-opérateur, l'offre portée par Jean-Marc Ettori se base sur la transparence.
"Que ce soit dans le tourisme, ou dans un autre secteur, le client réclame une certaine clarté et éthique de la part des entreprises. Nous souhaitions nous rapprocher de cette volonté."
Ainsi, le client lors de la signature du contrat aurait su exactement où partait l'argent, celui-ci ne transitant pas dans la trésorerie de l'entreprise, mais il allait directement dans les caisses des compagnies aériennes, hôteliers et prestataires de services. Un peu ce que réclament tous les TO.
"Personnellement, j'étais très loin du dossier et des décideurs, je ne pouvais pas être la locomotive du projet," se remémore-t-il. Accusant une lourde perte, le patron du voyagiste de l’Île de beauté avait d'autres chats à fouetter pour remonter la pente et sauver son exercice.
"Je n'avais pas l'énergie et le temps pour mener cette reprise, c'est la raison pour laquelle j'ai délégué cette mission au management."
Face à un management qui ne souhaite pas investir son propre argent dans la structure, le patron corse commence à s'inquiéter du bien-fondé de la proposition.
Et les interrogations ne vont cesser de s'accumuler tout au fil de la discussion.
A la suite de la faillite du voyagiste, le patron du groupe Ettori prend son téléphone pour se positionner en tant que possible repreneur. Très vite sa proposition trouve écho avec celle de Nicolas Delord, le patron de la filiale française.
Le responsable corse apporte une partie du financement, avec la participation d’un groupe d’hôteliers méditerranéens sous contrat avec Jet tours pour relancer la machine et l'ancien patron de Jet tours sa connaissance de l'entreprise.
Ce n'est pas son seul apport. Partant sur un modèle disruptif pour pérenniser l'activité, mais aussi redonner envie aux clients de repasser par les agences et le tour-opérateur, l'offre portée par Jean-Marc Ettori se base sur la transparence.
"Que ce soit dans le tourisme, ou dans un autre secteur, le client réclame une certaine clarté et éthique de la part des entreprises. Nous souhaitions nous rapprocher de cette volonté."
Ainsi, le client lors de la signature du contrat aurait su exactement où partait l'argent, celui-ci ne transitant pas dans la trésorerie de l'entreprise, mais il allait directement dans les caisses des compagnies aériennes, hôteliers et prestataires de services. Un peu ce que réclament tous les TO.
"Personnellement, j'étais très loin du dossier et des décideurs, je ne pouvais pas être la locomotive du projet," se remémore-t-il. Accusant une lourde perte, le patron du voyagiste de l’Île de beauté avait d'autres chats à fouetter pour remonter la pente et sauver son exercice.
"Je n'avais pas l'énergie et le temps pour mener cette reprise, c'est la raison pour laquelle j'ai délégué cette mission au management."
Face à un management qui ne souhaite pas investir son propre argent dans la structure, le patron corse commence à s'inquiéter du bien-fondé de la proposition.
Et les interrogations ne vont cesser de s'accumuler tout au fil de la discussion.
"Nicolas Delord m'appelle un soir et me dit que nous devons tout arrêter..."
Face à un Delord qui ne doute pas de ses intentions, lors de cette période extraordinaire, Jean-Marc Ettori se montre moins sûr.
"J'ai vu des choses tordues, des alliances qui étaient logiquement contre nature. Pendant un mois, nous avons travaillé notre dossier qui était béton, puis d'un coup il a fallu tout abandonner. Du jour au lendemain, pourquoi ?" se questionne Jean-Marc Ettori.
Selon les dires de Nicolas Delord, chez nos confrères de Tour Hebdo, l'offre managériale n'a pas abouti faute de financement. Une explication que réfute le patron du groupe éponyme.
"Les financements étaient possibles."
Et pourtant, alors que 13 millions étaient évoqués pour relancer la machine, Jean-Marc Ettori parle plutôt de 7 millions d'euros, non pas en financement propre, mais à l'aide de banques qui soutiennent ses activités.
De plus, quatre autres investisseurs étaient dans le coup. "Nous avions fait un business plan qui tenait la route, avec une 2e année plus délicate et lors de l'exercice suivant, nous devions récupérer les pertes de la 1ère."
Du jour au lendemain, l'ancienne direction de Jet tours rétro-pédale, il faut tout abandonner.
"Nicolas Delord m'appelle un soir et me dit que nous devons tout arrêter, avec pour seule explication que nous ne serions pas distribués par tout le monde."
"J'ai vu des choses tordues, des alliances qui étaient logiquement contre nature. Pendant un mois, nous avons travaillé notre dossier qui était béton, puis d'un coup il a fallu tout abandonner. Du jour au lendemain, pourquoi ?" se questionne Jean-Marc Ettori.
Selon les dires de Nicolas Delord, chez nos confrères de Tour Hebdo, l'offre managériale n'a pas abouti faute de financement. Une explication que réfute le patron du groupe éponyme.
"Les financements étaient possibles."
Et pourtant, alors que 13 millions étaient évoqués pour relancer la machine, Jean-Marc Ettori parle plutôt de 7 millions d'euros, non pas en financement propre, mais à l'aide de banques qui soutiennent ses activités.
De plus, quatre autres investisseurs étaient dans le coup. "Nous avions fait un business plan qui tenait la route, avec une 2e année plus délicate et lors de l'exercice suivant, nous devions récupérer les pertes de la 1ère."
Du jour au lendemain, l'ancienne direction de Jet tours rétro-pédale, il faut tout abandonner.
"Nicolas Delord m'appelle un soir et me dit que nous devons tout arrêter, avec pour seule explication que nous ne serions pas distribués par tout le monde."
"C'est parti en vrille très rapidement, sans savoir pourquoi"
"Pendant un mois, nous devions foncer, puis du jour au lendemain, notre proposition ne tenait plus la route," se souvient le patron corse.
Alors que des rumeurs circulent par-delà les rédactions sur une possible nomination de l'ancien patron de la filiale française à la tête de TUI France en cas de reprise par Laurent Abitbol, cette alliance aurait-elle pu mettre fin à l'offre managériale ? Le responsable corse ne sait pas et ne veut pas entrer dans cette polémique.
Une chose est sûre : "c'est parti en vrille très rapidement, sans savoir pourquoi, les choses ne se font pas toutes seules. Vous savez dans la vie il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous disait Jean Guitton," philosophe Jean-Marc Ettori.
Depuis la fin de l'histoire, le téléphone ne sonne plus, l'ex-patron de Jet tours a rompu les liens, il faut dire que mener à bien la liquidation d'une telle entreprise n'est pas anodin.
Toutefois sa récente sortie médiatique laisse un goût amer à de nombreux anciens salariés de Thomas Cook, une mise en avant qui passe mal. Et cette amertume est tenace, d'autant plus en voyant la marque Jet tours s'envoler pour seulement (?) 1,07 million d'euros.
Autant de points qui laissent le responsable du groupe Ettori songeur.
Nul ne saura l'exacte vérité sur cette période. Il ne restera que les doutes d'une offre qui n'a pu aller jusqu'au bout, occasionnant la disparition de Thomas Cook France et de son tour-opérateur Jet tours.
Alors que des rumeurs circulent par-delà les rédactions sur une possible nomination de l'ancien patron de la filiale française à la tête de TUI France en cas de reprise par Laurent Abitbol, cette alliance aurait-elle pu mettre fin à l'offre managériale ? Le responsable corse ne sait pas et ne veut pas entrer dans cette polémique.
Une chose est sûre : "c'est parti en vrille très rapidement, sans savoir pourquoi, les choses ne se font pas toutes seules. Vous savez dans la vie il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous disait Jean Guitton," philosophe Jean-Marc Ettori.
Depuis la fin de l'histoire, le téléphone ne sonne plus, l'ex-patron de Jet tours a rompu les liens, il faut dire que mener à bien la liquidation d'une telle entreprise n'est pas anodin.
Toutefois sa récente sortie médiatique laisse un goût amer à de nombreux anciens salariés de Thomas Cook, une mise en avant qui passe mal. Et cette amertume est tenace, d'autant plus en voyant la marque Jet tours s'envoler pour seulement (?) 1,07 million d'euros.
Autant de points qui laissent le responsable du groupe Ettori songeur.
Nul ne saura l'exacte vérité sur cette période. Il ne restera que les doutes d'une offre qui n'a pu aller jusqu'au bout, occasionnant la disparition de Thomas Cook France et de son tour-opérateur Jet tours.