Pour Frédéric Carré, le vice-président du SNRT, il y a urgence à agir, pour sauver les résidences de tourisme urbaines - DR
TourMaG.com - Le tourisme urbain a été le plus touché par l'épidémie. Pour évaluer l'ampleur de la crise économique, vous avez commandé un audit auprès de KPMG. Quel est le tableau ?
Frédéric Carré : L'année 2020 a été une année noire, pour les résidences de tourisme urbaines, avec une perte de chiffre d'affaires de 65% sur l'ensemble de la France.
Les établissements de Paris et l'Île-de-France ont vu leurs recettes baisser de 71%, notamment sur les 4 étoiles, avec des prix moyens et un taux d'occupation en recul.
Les impacts sont importants, ils sont principalement dus par une chute drastique des voyages internationaux que ce soit loisir ou affaires.
Il y a eu aussi une baisse de la clientèle professionnelle française, sans compter l'influence des nombreuses annulations de salons et autres évènements. Les city-breaks n'ont pas été au rendez-vous, du fait des fermetures administratives et de la moindre envie de se rendre dans les grandes villes.
L'été a été un peu moins mauvais sur le littoral vendéen et atlantique, avec un peu d'activité, mais c'est sporadique.
Frédéric Carré : L'année 2020 a été une année noire, pour les résidences de tourisme urbaines, avec une perte de chiffre d'affaires de 65% sur l'ensemble de la France.
Les établissements de Paris et l'Île-de-France ont vu leurs recettes baisser de 71%, notamment sur les 4 étoiles, avec des prix moyens et un taux d'occupation en recul.
Les impacts sont importants, ils sont principalement dus par une chute drastique des voyages internationaux que ce soit loisir ou affaires.
Il y a eu aussi une baisse de la clientèle professionnelle française, sans compter l'influence des nombreuses annulations de salons et autres évènements. Les city-breaks n'ont pas été au rendez-vous, du fait des fermetures administratives et de la moindre envie de se rendre dans les grandes villes.
L'été a été un peu moins mauvais sur le littoral vendéen et atlantique, avec un peu d'activité, mais c'est sporadique.
"Aujourd'hui, les PGE ont été consommés, à fin 2020 les caisses sont vides..."
TourMaG.com - Et en ce début d'année 2021, les mêmes ingrédients donnent-ils la même recette ?
Frédéric Carré : Le début d'année est tout autant catastrophique.
Aujourd'hui sur le 1er trimestre, encore 20% des résidences ne peuvent pas ouvrir, alors qu'il n'y a pas de fermeture administrative. Pour les établissements ouverts, le taux d'occupation est très bas, oscillant entre 25 et 35% en moyenne.
La situation est très délicate. Nous ne voyons pas de retour d'activité pour 2021 avant au moins l'été, en étant optimistes. Il existe encore énormément d'incertitudes pour le secteur, sachant que l'attente plombe le moral du secteur et des adhérents.
Il faut bien se rendre compte qu'aucune annonce tangible du gouvernement ne vient au soutient des résidences urbaines.
TourMaG.com - Les aides massivement déployées par l'Etat dans le secteur ne répondent pas à vos besoins ?
Frédéric Carré : Non, car ce qui fut déployé en 2020 par l'Etat peut se résumer au chômage partiel et nous nous félicitons de cette mesure.
Il est prolongé jusqu'en février 2021 et nous espérons qu'il le sera au-delà pour le secteur du tourisme. Un certain nombre d'entreprises peut dorénavant faire face avec l'APLD à une situation économique dégradée, pour pouvoir maintenir l'emploi.
Il y a eu le PGE que la majorité de nos membres ont contracté, mais aujourd'hui ce prêt doit être remboursé.
Voici ce à quoi nous avons droit. Le fonds de solidarité ne correspond pas du tout aux besoins des acteurs des résidences urbaines puisque nous parlons là de groupes intermédiaires.
Cette mesure va soutenir principalement les petits exploitants.
La difficulté aujourd'hui, c'est que la prise en charge des aides comprend un plafond de 3 millions d'euros pour les 6 premiers mois de l'année 2021, sauf que ce n'est en rapport avec notre activité.
Petits ou grands, nous sommes tous autant impactés et nous souffrons tous autant.
Entre 60 et 70% des charges des résidences de tourisme sont fixes, donc avec la baisse drastique de chiffre d'affaires, les résidences ne peuvent pas faire face aux charges fixes, avec en 1er lieu les loyers.
Si en 2020, les propriétaires individuels ont fait des efforts de réduction ou de paiement à plus long terme des loyers, il semble compliqué de les voir refaire le même effort en 2021.
Aujourd'hui, les PGE ont été consommés, les caisses sont vides à fin 2020 et compte tenu des incertitudes qui pèsent sur 2021, les résidences de tourisme ont besoin de l'aide du gouvernement.
Frédéric Carré : Le début d'année est tout autant catastrophique.
Aujourd'hui sur le 1er trimestre, encore 20% des résidences ne peuvent pas ouvrir, alors qu'il n'y a pas de fermeture administrative. Pour les établissements ouverts, le taux d'occupation est très bas, oscillant entre 25 et 35% en moyenne.
La situation est très délicate. Nous ne voyons pas de retour d'activité pour 2021 avant au moins l'été, en étant optimistes. Il existe encore énormément d'incertitudes pour le secteur, sachant que l'attente plombe le moral du secteur et des adhérents.
Il faut bien se rendre compte qu'aucune annonce tangible du gouvernement ne vient au soutient des résidences urbaines.
TourMaG.com - Les aides massivement déployées par l'Etat dans le secteur ne répondent pas à vos besoins ?
Frédéric Carré : Non, car ce qui fut déployé en 2020 par l'Etat peut se résumer au chômage partiel et nous nous félicitons de cette mesure.
Il est prolongé jusqu'en février 2021 et nous espérons qu'il le sera au-delà pour le secteur du tourisme. Un certain nombre d'entreprises peut dorénavant faire face avec l'APLD à une situation économique dégradée, pour pouvoir maintenir l'emploi.
Il y a eu le PGE que la majorité de nos membres ont contracté, mais aujourd'hui ce prêt doit être remboursé.
Voici ce à quoi nous avons droit. Le fonds de solidarité ne correspond pas du tout aux besoins des acteurs des résidences urbaines puisque nous parlons là de groupes intermédiaires.
Cette mesure va soutenir principalement les petits exploitants.
La difficulté aujourd'hui, c'est que la prise en charge des aides comprend un plafond de 3 millions d'euros pour les 6 premiers mois de l'année 2021, sauf que ce n'est en rapport avec notre activité.
Petits ou grands, nous sommes tous autant impactés et nous souffrons tous autant.
Entre 60 et 70% des charges des résidences de tourisme sont fixes, donc avec la baisse drastique de chiffre d'affaires, les résidences ne peuvent pas faire face aux charges fixes, avec en 1er lieu les loyers.
Si en 2020, les propriétaires individuels ont fait des efforts de réduction ou de paiement à plus long terme des loyers, il semble compliqué de les voir refaire le même effort en 2021.
Aujourd'hui, les PGE ont été consommés, les caisses sont vides à fin 2020 et compte tenu des incertitudes qui pèsent sur 2021, les résidences de tourisme ont besoin de l'aide du gouvernement.
"Aujourd'hui, Jean Castex et Bruno Le Maire sont aux abonnés absents..."
TourMaG.com - Que demandez-vous au gouvernement ?
Frédéric Carré : De faire sauter le plafond des 3 millions d'euros, sur la prise en charge des coûts fixes, qui représente très peu par rapport aux grands acteurs des résidences urbaines.
La situation est très délicate. Aujourd'hui, Jean Castex et Bruno Le Maire sont aux abonnés absents pour répondre aux besoins qui sont les nôtres.
Un groupe qui fait 150 millions d'euros de chiffre d'affaires sur une année, doit décaisser 50 millions de loyers par an, donc 25 millions sur 6 mois.
Vous voyez bien que le plafond de 3 millions d'aides n'est pas du tout à la hauteur des attentes du secteur. Il y a un vrai décalage entre ce qui est annoncé et l'action.
Nous pensons tous que le gouvernement soutient le domaine touristique, mais ce n'est pas du tout le cas, il est vraiment aux abonnés absents sur les groupes intermédiaires.
TourMaG.com - Arrivez-vous à imaginer le monde d'après ?
Frédéric Carré : Les résidences de tourisme ont un avenir par rapport à l'hôtellerie traditionnelle.
Il y a un repositionnement d'un certain nombre d'établissements urbains, sur les attentes touristiques des nouvelles générations.
Nous savons que la partie coliving et coworking sont des choses à adapter, mais cela reste encore aux prémices.
Aujourd'hui en l'état actuel des choses, il est difficile de parler de ça. Nous avons besoin que la pandémie s'arrête pour développer ces nouveaux produits.
TourMaG.com - Vous craignez des défaillances très prochainement au sein de vos adhérents ?
Frédéric Carré : Les entreprises sont en grandes difficulté, en très grandes difficultés en effet. Elles font tout pour essayer de ne pas faillir.
Voilà pourquoi nous en appelons au gouvernement, pour qu'il prenne en considération très rapidement, avec des annonces tangibles tout de suite, pour avoir un peu de perspectives à moyen terme.
Frédéric Carré : De faire sauter le plafond des 3 millions d'euros, sur la prise en charge des coûts fixes, qui représente très peu par rapport aux grands acteurs des résidences urbaines.
La situation est très délicate. Aujourd'hui, Jean Castex et Bruno Le Maire sont aux abonnés absents pour répondre aux besoins qui sont les nôtres.
Un groupe qui fait 150 millions d'euros de chiffre d'affaires sur une année, doit décaisser 50 millions de loyers par an, donc 25 millions sur 6 mois.
Vous voyez bien que le plafond de 3 millions d'aides n'est pas du tout à la hauteur des attentes du secteur. Il y a un vrai décalage entre ce qui est annoncé et l'action.
Nous pensons tous que le gouvernement soutient le domaine touristique, mais ce n'est pas du tout le cas, il est vraiment aux abonnés absents sur les groupes intermédiaires.
TourMaG.com - Arrivez-vous à imaginer le monde d'après ?
Frédéric Carré : Les résidences de tourisme ont un avenir par rapport à l'hôtellerie traditionnelle.
Il y a un repositionnement d'un certain nombre d'établissements urbains, sur les attentes touristiques des nouvelles générations.
Nous savons que la partie coliving et coworking sont des choses à adapter, mais cela reste encore aux prémices.
Aujourd'hui en l'état actuel des choses, il est difficile de parler de ça. Nous avons besoin que la pandémie s'arrête pour développer ces nouveaux produits.
TourMaG.com - Vous craignez des défaillances très prochainement au sein de vos adhérents ?
Frédéric Carré : Les entreprises sont en grandes difficulté, en très grandes difficultés en effet. Elles font tout pour essayer de ne pas faillir.
Voilà pourquoi nous en appelons au gouvernement, pour qu'il prenne en considération très rapidement, avec des annonces tangibles tout de suite, pour avoir un peu de perspectives à moyen terme.
"C'est un pan entier de l'économie touristique qui est amené à disparaître sans aide rapide de la part du gouvernement"
TourMaG.com - Vous avez la même problématique que vos confrères de la montagne, même si les résidences de la montagne ont été entre temps entendues par Jean Castex...
Frédéric Carré : Non, même les annonces de lundi ne sont pas claires.
Jean Castex n'a pas du tout précisé les supports. Dans les annonces, le gouvernement parle de la prise en charge des coûts fixes à hauteur de 70%, mais là encore, les acteurs majeurs de la montagne se retrouvent confrontés au plafond des 3 millions.
Les mesures ne correspondent pas du tout aux besoins des acteurs de l'hébergement. C'est une vraie problématique et le gouvernement tarde à annoncer des choses.
Nous sommes dans une situation très très difficile.
Nous avons un rôle à jouer dans le futur, avec la Coupe du monde de rugby de 2023, les JO de 2024, mais aussi sur l'attractivité touristique de la France.
Si le gouvernement ne veut pas voir disparaître cette offre touristique, il doit nous aider immédiatement à passer le cap de 2021.
TourMaG.com - Il n'y a plus de marge de manœuvre pour vous adhérents ?
Frédéric Carré : Il nous faut une réponse maintenant. Nous avons besoin de perspectives.
Bruno Le Maire n'annonce plus rien depuis 15 jours, nous comprenons bien qu'il est actuellement en négociation avec l'Europe pour faire sauter ce plafond, mais néanmoins rien n'est fait pour nous rassurer.
Le gouvernement doit savoir que nous représentons 580 résidents, 58 000 logements, 183 000 lits, pour 10 000 emplois directs et 5 000 indirects.
C'est un pan entier de l'économie touristique qui est amené à disparaître sans aide rapide de la part du gouvernement.
Frédéric Carré : Non, même les annonces de lundi ne sont pas claires.
Jean Castex n'a pas du tout précisé les supports. Dans les annonces, le gouvernement parle de la prise en charge des coûts fixes à hauteur de 70%, mais là encore, les acteurs majeurs de la montagne se retrouvent confrontés au plafond des 3 millions.
Les mesures ne correspondent pas du tout aux besoins des acteurs de l'hébergement. C'est une vraie problématique et le gouvernement tarde à annoncer des choses.
Nous sommes dans une situation très très difficile.
Nous avons un rôle à jouer dans le futur, avec la Coupe du monde de rugby de 2023, les JO de 2024, mais aussi sur l'attractivité touristique de la France.
Si le gouvernement ne veut pas voir disparaître cette offre touristique, il doit nous aider immédiatement à passer le cap de 2021.
TourMaG.com - Il n'y a plus de marge de manœuvre pour vous adhérents ?
Frédéric Carré : Il nous faut une réponse maintenant. Nous avons besoin de perspectives.
Bruno Le Maire n'annonce plus rien depuis 15 jours, nous comprenons bien qu'il est actuellement en négociation avec l'Europe pour faire sauter ce plafond, mais néanmoins rien n'est fait pour nous rassurer.
Le gouvernement doit savoir que nous représentons 580 résidents, 58 000 logements, 183 000 lits, pour 10 000 emplois directs et 5 000 indirects.
C'est un pan entier de l'économie touristique qui est amené à disparaître sans aide rapide de la part du gouvernement.
"S'il nous ne sommes pas entendus, nous prendrons des décisions dans les prochaines semaines"
TourMaG.com - Comment voyez-vous le marché à la sortie de la crise ? Sera-t-il dynamique à la sortie de la crise ?
Frédéric Carré : Non, nous allons avoir deux à trois années très difficiles.
Nous devons prendre en considération l'impact sur le long terme de cette crise sur le voyage d'affaires. Malgré tout si les voyages internationaux reprennent, la France est bien placée en termes d'attractivité pour accueillir une clientèle loisir.
Une partie de la clientèle d'affaires qui sera perdue, nous espérons la compenser par à moyen terme, par une clientèle loisir internationale.
Nous prévoyons 2021, à l'image de ce que nous avons vécu en 2020, avec une baisse de 65% de chiffre d'affaires par rapport à 2019. Nous espérons un début de reprise en 2022, avec notamment le retour des voyageurs européens.
Si les visioconférences ont un impact majeur, il y a aussi une envie de se rencontrer en physique. Ce lien est important et je pense que les entreprises le prendront en compte.
TourMaG.com - Des actions sont-elles prévues auprès du gouvernement pour faire entendre votre mécontentement ?
Frédéric Carré : Aujourd'hui, nous communiquons et nous avons entendu les conclusions de l'étude KPGM pour avoir une vision très claire de la situation, afin que le gouvernement prenne pleinement conscience de l'état du marché.
Nous sommes toujours en contact avec les ministères du Tourisme et de l'Economie.
Nous sommes en mode négociation et si nous ne sommes pas entendus, nous prendrons des décisions dans les prochaines semaines.
TourMaG.com - Suivez-vous ce qu'il se passe ailleurs en Europe ?
Frédéric Carré : Nous sommes en contact avec nos homologues.
Nous nous rendons compte que d'autres pays ont des supports gouvernementaux beaucoup plus importants.
Hier l'exécutif allemand a pris la décision d'utiliser le potentiel impôt sur les bénéfices de 2019, avec les pertes de 2020 et 2021, c'est une aide spécifique. La Belgique a donné aussi un soutien approprié.
Nous aimerions que le gouvernement regarde ce qu'il se passe ailleurs. Dans ces deux pays, il n'y a pas de plafonds par rapport au nombre d'employés, de chiffre d'affaires.
L'aide est identique pour tous, avec un sentiment d'égalité.
Frédéric Carré : Non, nous allons avoir deux à trois années très difficiles.
Nous devons prendre en considération l'impact sur le long terme de cette crise sur le voyage d'affaires. Malgré tout si les voyages internationaux reprennent, la France est bien placée en termes d'attractivité pour accueillir une clientèle loisir.
Une partie de la clientèle d'affaires qui sera perdue, nous espérons la compenser par à moyen terme, par une clientèle loisir internationale.
Nous prévoyons 2021, à l'image de ce que nous avons vécu en 2020, avec une baisse de 65% de chiffre d'affaires par rapport à 2019. Nous espérons un début de reprise en 2022, avec notamment le retour des voyageurs européens.
Si les visioconférences ont un impact majeur, il y a aussi une envie de se rencontrer en physique. Ce lien est important et je pense que les entreprises le prendront en compte.
TourMaG.com - Des actions sont-elles prévues auprès du gouvernement pour faire entendre votre mécontentement ?
Frédéric Carré : Aujourd'hui, nous communiquons et nous avons entendu les conclusions de l'étude KPGM pour avoir une vision très claire de la situation, afin que le gouvernement prenne pleinement conscience de l'état du marché.
Nous sommes toujours en contact avec les ministères du Tourisme et de l'Economie.
Nous sommes en mode négociation et si nous ne sommes pas entendus, nous prendrons des décisions dans les prochaines semaines.
TourMaG.com - Suivez-vous ce qu'il se passe ailleurs en Europe ?
Frédéric Carré : Nous sommes en contact avec nos homologues.
Nous nous rendons compte que d'autres pays ont des supports gouvernementaux beaucoup plus importants.
Hier l'exécutif allemand a pris la décision d'utiliser le potentiel impôt sur les bénéfices de 2019, avec les pertes de 2020 et 2021, c'est une aide spécifique. La Belgique a donné aussi un soutien approprié.
Nous aimerions que le gouvernement regarde ce qu'il se passe ailleurs. Dans ces deux pays, il n'y a pas de plafonds par rapport au nombre d'employés, de chiffre d'affaires.
L'aide est identique pour tous, avec un sentiment d'égalité.