Rumeurs sur Worldia : "Nous sommes courtisés de toutes parts !" [ABO]

Ils ont l'habitude de faire parler d'eux pour des levées de fonds ou pour annoncer des chiffres spectaculaires.

Si Worldia n'a rien perdu de sa magie comptable, la start-up a décidé de prendre la parole pour présenter aussi un nouveau visage de sa direction. La nouvelle a été assez peu commentée et pourtant, elle n'est pas anodine.

En mai 2024, Jérôme Delente a été nommé vice-président en charge de la production, après deux ans au sein de Karavel - Promovacances.

"Je n'ai pas vraiment eu le temps de prendre la parole, car j'ai beaucoup travaillé.

Je connaissais David Parlange et Erwan Corre, pour avoir été un de leurs collègues au sein de TUI, puis un très bon client de Worldia de par mes différentes fonctions. J'ai été ami, client et maintenant je monte à bord.

Mon rôle est de chapeauter toute la partie production, contracting, achat et la gestion de contenus de la plateforme, pour tous les marchés sources" confie Jérôme Delente.

Après 12 ans d'existence et plus de 90 destinations, dans 80 pays à travers le monde, un petit travail de rationalisation de l'offre était grandement nécessaire.

Le premier objectif a donc été d'améliorer la production en faveur des voyageurs français.

"Nous avons encore des axes de progression.

Par exemple, pour la Thaïlande, nous affichons une croissance de 200 %, parce que avons développé l'offre sur le balnéaire et à la carte, tout en renégociant et ajoutant des accords au niveau de l'hôtellerie.

Nous proposons aussi des expériences inédites.

Notre valeur ajoutée se manifeste quand les voyages à la carte sont pertinents et l'offre disponible en temps réel, donc que la digitalisation des acteurs soit aboutie.

Donc l'enjeu est de développer nos produits dans les pays que nous opérons déjà, puis avec au passage une renégociation d'accord avec nos partenaires," explique Jérôme Delente.

Dans le même temps, de nouvelles destinations vont enrichir la carte, notamment en Asie. Le continent a le vent en poupe depuis la fin de la pandémie et tire la croissance du BtoB, ces derniers temps.

Pendant que le Japon cartonne chez Worldia, le TO a ajouté la Corée du Sud en fin de semaine dernière, puis programmer Hong Kong et Macao.

Si Worldia est un incontournable en France, il s'est développé à l'international, en posant ses bureaux en Allemagne, mais aussi au Royaume-Uni et dernièrement aux Etats-Unis.

Des marchés bien différents du nôtre, où la production doit s'adapter aux spécificités des voyageurs.

"Nous accentuons aussi notre production au Vietnam, car la demande pousse fortement en France et en Allemagne.

Pour répondre aux besoins de la clientèle des agences américaines, nous avons ouvert 10 destinations dans les Caraïbes et notre proposition hôtelière a été complétée par 1 200 nouvelles adresses.

Ces ouvertures et contrats servent l'ensemble de nos marchés sources," estime le vice-président.

Alors que les tour-opérateurs se plaignent régulièrement des difficultés pour contracter avec les hôteliers, du fait que la France reste un petit marché au regard de pays comme les Etats-Unis, Allemagne ou encore des mastodontes asiatiques comme la Chine, Wordlia profite de l'ouverture de ses bureaux dans le monde pour mieux négocier.

Il n'est plus seulement un acteur tricolore, mais international.

"Nous sommes l'un des rares acteurs à avoir intégré les low cost américaines, pour les agents de voyages locaux. Elles sont là-bas indispensables et une valeur ajoutée pour les professionnels.

Et bien finalement, la moitié des réservations est réalisée par les agents... français.

Nous avons beaucoup travaillé notre offre en Floride, car c'est une destination très importante en Angleterre et in fine cela va profiter aux autres marchés," affirme Erwan Corre, le cofondateur et directeur commercial de Worldia.

Et cette amélioration constante de l'offre doit être communiquée aux agences de voyages.

Pour un tour-opérateur qui n'a aucune brochure, la connaissance des produits est primordiale. Des évènements sont organisés, comme les "Mardis desti", tous les quinze jours.

Une dizaine de personnes est en contact avec les professionnels, pour gérer le développement et le soutien des ventes.

De plus, le Wolrdia Day permet aussi de réunir les tops vendeurs d'une destination, pour encore améliorer leurs connaissances. Le service après vente est aussi un autre gros morceau, pour une entreprise qui est maintenant 4 fois plus grande qu'avant la pandémie.

"Nous ouvrons les destinations que nous sommes capables d'opérer dans de bonnes conditions.

Nous nous devons de fournir une qualité de service, pour éviter que les agences de voyages se retrouvent avec des litiges et plaintes de leurs clients.

C'est un point vraiment important. Nous n'allons pas faire de la course aux chiffres, nous voulons augmenter le nombre de passagers sur les pays que nous avons déjà plutôt que d'en ouvrir juste pour numériquement arriver à 100 destinations," poursuit le vice-président en charge de la production.

Et le TO techno se montre plutôt satisfait des retours des professionnels.

Leur satisfaction ne cesse de s'améliorer, dépassant allègrement les 90%, pour battre record sur record. Le Ne net promoter score (NPS) a frôlé la barre des 80, pour s'établir à 79.

"Pour nous, il est totalement indispensable de bien faire vivre le triptyque sur lequel nous avons bâti notre succès : la technologique, nous sommes les seuls à avoir développé notre propre techno, puis les produits et le service.

Le premier contrôle qualité intervient dans les minutes qui suivent la réservation.

Nous avons formé nos équipes à la méthode lean, donc à une optimisation en continu. Toutes les semaines, des comités se réunissent en prenant des cas concrets de voyages qui auraient pu mieux se passer.

Ce changement culturel de l'entreprise a été opéré, il y a 18 mois," témoigne Erwan Corre.

Et dans cette volonté de toujours faire plus et mieux, l'entreprise a sorti une nouvelle fonctionnalité : Guide Me. Le carnet de voyages est dématérialisé sur une application, y compris même sans data ni wifi.

Ce n'est pas tout.

"Notre plateforme est géniale pour faire des choses complexes, mais pour plus de simplicité, nous avons créé le bouton "Fly & Stay". Nous allons lui ajouter un module IA.

Pour résumer, c'est un raccourci qui génère des offres très simples sur une destination pour un week-end ou un séjour balnéaire. La proposition est instantanément réservable et l'agent peut totalement la modifier."

Plus globalement et alors que la concurrence se fait de plus en plus accrue, l'intégralité des réseaux de distribution aurait signé pour adopter la solution.

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"Ils ont tous renouvelé leur confiance et certains dans des logiques de partenariat accru, même ceux qui ont leur propre solution. Havas pour ne pas le citer, nous a référencés pour les 3 prochaines années.

Cela démontre bien que nous avons une valeur ajoutée indéniable

Par le passé nous n'avons jamais travaillé avec Prêt à Partir, maintenant ce sera le cas," affirme en guise de victoire le cofondateur de Worldia.

De plus, à l'étranger un partenariat avec Ltur, un réseau de la Suisse francophone, Voyages Flammang au Luxembourg, puis Best Reisen en Allemagne. Et cette longue liste va s'ajouter dans les prochaines heures, de la nouvelle initiative d'Hotelbeds.

Le géant espagnol de l'hébergement lance The Luxurist, une conciergerie autour du luxe. La nouvelle plateforme technologique mondiale va proposer une sélection d'établissements luxueux et permettre la création de séjours sur-mesure.

"Nous avons été choisis, comme étant la meilleure solution présente sur le marché mondial pour opérer sur ce produit. Nous allons donc opérer en marque blanche pour The Luxurist, afin de créer des voyages à la carte et dynamiques.

Être retenu par un leader mondial nous rend fiers," se félicite son directeur commercial.

L'année 2024 a été marquée par une croissance de l'ordre de 25%, portée par le développement à l'international et la conquête de la France. 2025 s'annonce comme l'exercice de la maturité. La start-up ne va pas ouvrir de nouveaux marchés et compte capitaliser sur l'existant.

Et par ailleurs, une rumeur fait état de difficultés financières.

"Je ne sais pas d'où sort cette rumeur.

Soit ce sont des propos mal intentionnés soit comme nous sommes courtisés de toutes parts, parce que nous ne sommes pas encore trop gros et nous avons notre propre technologie, cela est mal interprété.

Où alors est-ce la reprise en main des contrats avec certains fournisseurs, par Jérôme.

En tout cas, cette rumeur ne repose sur rien, tout va bien, nous avons le soutien de nos actionnaires, la croissance est là et nous n'avons pas besoin de lever des fonds," rassure le cofondateur de Worldia.