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Aérien : Les TO (r)appellent les compagnies à leurs responsabilités !🔑

Madère, les annulations intempestives, les régulations... l'aérien fait ce qu'il lui plait


Alors que les agences de voyages et les tour-opérateurs sont responsables de tout ou presque, les compagnies aériennes, elles, n'hésitent pas à prendre des libertés avec les règlements… quitte à planter leurs clientes... Les professionnels se demandent ce qu'attend l'Europe pour sévir !


Rédigé par le Vendredi 30 Août 2024

Madère, les annulations intempestives, les régulations... l'aérien fait ce qu'il lui plait, les TO haussent le ton - Depositphotos @flashvector
Madère, les annulations intempestives, les régulations... l'aérien fait ce qu'il lui plait, les TO haussent le ton - Depositphotos @flashvector
Le secteur du tourisme a sauvé sa saison estivale.

Tout d'abord, les Jeux olympiques ont dépassé les scénarios les plus optimistes, renvoyant au monde l'image d'un pays heureux, uni et fier.

Les journalistes du monde entier ont encensé la ferveur, à nulle autre pareille, les lieux spectaculaires des épreuves et les messages d'une cérémonie qui restera dans les mémoires et les annales.

Les tour-opérateurs, eux, ont enduré pendant ces 15 jours le faible taux de départs des Franciliens. Néanmoins, tout est bien qui finit bien : au finish, ils dressent un bilan plutôt positif, à une exception près... Le transport aérien.

Après la pagaille de Madère, les patrons appellent les compagnies aériennes à leurs responsabilités.


"C'est au gouvernement de faire respecter les textes de loi. Nous n'allons pas attaquer toutes les compagnies, nous n'avons pas le poids économique pour cela...

Ce sujet n'est pas spécifique au ciel portugais, on le trouve partout ailleurs dans le monde,
" déplore René-Marc Chikli.


Aérien : qu'est-ce qui cloche ?

Le courroux du président du SETO a été exacerbé par la gestion catastrophique du transport aérien lors de cette crise.

Comme nous l'expliquait Alexandre Richard le vent violent empêche régulièrement les atterrissages sur le tarmac d'un des aéroports les plus dangereux d'Europe.

"Autrefois, les compagnies qui ne pouvaient se poser retentaient le lendemain ou le surlendemain.

Maintenant, elles annulent tout simplement leur rotation et plantent les voyageurs sur place,
" regrette le directeur des ventes de Travel One Madère.

Certains ont dû dormir à l'aéroport, d'autres ont loué des voitures pour y passer quelques nuits.

Non reprotégés par les transporteurs low-cost, certains voyageurs français ont connu de grandes difficultés financières pour se loger car les tarifs des hôteliers locaux ont explosé, certains n'hésitant pas à profiter de la détresse des voyageurs.

Ces mêmes compagnies en appelaient au Consul de France, pour rapatrier nos concitoyens bloqués sur l'île.

"Depuis le covid, sur les destinations du bassin méditerranéen et l'Europe, nous devons faire face à une annulation ou un report quotidiennement, depuis un aéroport français.

C'est une gestion journalière.

Après la problématique ne concerne pas seulement Madère. On la retrouve partout, dans toutes les destinations où les low-cost ont un poids important,
" analyse Philippe Sangouard.

"La 1ère problématique de l'été : l'aérien"

Et comme l'a dit René-Marc Chikli, Madère n'a pau eu le monopole du bourbier.

Face à des compagnies qui n'assument pas leur responsabilité et tordent la loi, sans sourciller ni baisser la tête, des professionnels se sont tournés vers les avocats spécialistes de la question comme Emmanuelle Llop ou Chloé Rezlan, pour trouver des réponses et sonner la charge.

"La 1ère problématique de l'été, pour nous, a été l'aérien.

Entre les vols annulés de manière intempestive, retardés, les compagnies ont régulé pour diverses raisons... et nous mettent dans l'embarras.

Pour être honnête, l'impact a été moins important que les années passées, mais les conséquences fluctuent d'un jour sur l'autre,
" déplore Olivier Velter, directeur commercial de Top of Travel.

Certains confrères n'ont pas eu les mêmes turbulences, sans doute en raison du lieu d'origine des départs.

Pour Boomerang, près de 40% des voyages durant l'été partent depuis un aéroport parisien et, pour une fois, ADP a été épargné par la cacophonie aérienne.

Alors que pour Top Of Travel, dont l'une des spécificités reste les départs depuis la province, sauf que les fréquences des rotations sont bien moindres, avec parfois un seul vol dans la semaine.

En cas d'annulation, ne serait-ce que d'un seul vol, cela déclenche la pagaille chez les TO.

"Nous avons eu quelques régulations, mais ce n'était pas massif.

Les ondes de choc sont souvent beaucoup plus importantes que l'impact réel de l'élément déclencheur, que ce soit une grève ou un évènement naturel. Nous constatons que les transporteurs profitent du moindre prétexte pour modifier les vols.


Nous avons fait face à des situations compliquées.

Après c'est notre métier : plus c'est difficile, plus le client est satisfait de nous (rires, ndlr),]i" déplore fataliste Erwan Corre, le cofondateur de Worldia.

Un phénomène anticipé par Ôvoyages.

"Le modèle intégré fonctionne encore et nous devrions le remettre en avant"

"Il est impossible de gérer en dernière minute.

Nous avions anticipé ce scénario car nous ne voulions pas passer une mauvaise saison.

Nous avons renforcé les équipes des réceptifs à destination et surtout celle d'assistance en interne
. Elle a travaillé d'arrache-pied pour aider les clients,
" souffle soulagé, Raouf Benslimane.

Il déplore que cette situation de crise s'installe dans le temps et dans l'esprit des dirigeants de l'aérien.

A tel point, que le service d'assistance du tour-opérateur est devenu un poste absolument stratégique.

Une vingtaine de personnes sont à l'écoute des clients, afin de dénouer toute crise éventuelle.

"En tant que TO hybride, proposant des vols charters et réguliers, mais aussi au regard des volumétries que nous traitons, nous n'avons pas le choix."

Top Of Travel et ÔVoyages démontrent bien que la maitrise du stock aérien n'est pas un luxe, mais une nécessité.

Les vols charters sont un atout, mais ne suffisent pas à éradiquer le risque. Surtout que les brookers peinent à faire face à la demande.

"Le modèle intégré fonctionne encore et nous devrions le remettre en avant.

Or, tout le monde l'a balayé, en s'engouffrant dans le package dynamique, pour répondre à la demande précise du client.

Du coup, nous faisons prendre du risque aux voyageurs, puis avec les low cost, nous les incitons à organiser leurs voyages tout seuls.
" commente Olivier Velter.

"Peut-être qu'un jour des pénalités seront imposées aux compagnies !"

Les destinations long-courriers ont été épargnées par le phénomène, à quelques exceptions près.

"Les soucis sur l'aérien se résorbent.

Nous avons connu des difficultés avec Kenya Airways Lorsqu'un vol est systématiquement reporté au lendemain, ce n'est pas évident à gérer, mais nous faisons avec,
" déplore Frédéric d’Hauthuille, président-fondateur de Globaltours.

Sur les 7 derniers jours, le retard est d'au minimum 1h30 pour atteindre, le plus souvent, plus de 6h.

Une situation pas toujours évidente à négocier, quand les départs ont lieu à 6h du matin et qu'il est nécessaire de se présenter 3h avant à l'aéroport.

Pour d'autres confrères, l'été a été plus calme.

Il se rapproche de ce que pouvaient connaître les tour-opérateurs, 5 ans en arrière. D'ailleurs, la grogne n'est pas remontée jusqu'à l'ECTAA. Pour le SETO, il n'est pas question de laisser faire.

"Les compagnies qui créent la pagaille, faute de pilote et d'avion, ont véritablement du culot d'appeler à l'aide le Quai d'Orsay.

Elles tiennent le marché et le mènent à la baguette !

Peut-être qu'un jour des pénalités leur seront imposées, mais c'est au gouvernement et à l'Europe de faire bouger
les lignes,
", exige le patron des patrons de la production.

Pour cela encore faudrait-t-il que la France ait un gouvernement et que l'Europe se mette en ordre de bataille... ce qui n'est pas gagné !


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