Remontées à Saint-Lary (Hautes Pyrénées) ©Altiservice
Dix stations des Alpes mais aussi des Pyrénées, un opérateur de remontées mécaniques et une représentante d’un grand hébergeur en résidences de tourisme et chalets constituent un bon panel pour s’interroger sur les perspectives de la prochaine saison d’hiver à la montagne.
Les propos des uns et des autres se veulent rassurants et même plutôt optimistes alors que se multiplient les mauvaises nouvelles sur le coût des énergies, le réchauffement climatique et l’inflation galopante qui appellent plutôt à la prudence.
Lire aussi : La montagne, ça vous gagne : les sommets français relancent leur mythique slogan
Une évidence ressort des discussions avec les stations : elles ont toutes un socle solide de clients fidèles qui se voient mal se priver de leur séjour à la montagne. L’extraordinaire saison hivernale 2021/22 est révélatrice de la frustration accumulée pendant deux années chahutées par les restrictions sanitaires.
Faire aussi bien tiendrait du miracle économique et social, mais revenir aux performances de 2019 est déjà pratiquement acquis.
Les propos des uns et des autres se veulent rassurants et même plutôt optimistes alors que se multiplient les mauvaises nouvelles sur le coût des énergies, le réchauffement climatique et l’inflation galopante qui appellent plutôt à la prudence.
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Une évidence ressort des discussions avec les stations : elles ont toutes un socle solide de clients fidèles qui se voient mal se priver de leur séjour à la montagne. L’extraordinaire saison hivernale 2021/22 est révélatrice de la frustration accumulée pendant deux années chahutées par les restrictions sanitaires.
Faire aussi bien tiendrait du miracle économique et social, mais revenir aux performances de 2019 est déjà pratiquement acquis.
"Nous ouvrirons quoi qu'il en coûte", disent les remontées
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Du côté des remontées mécaniques, confrontées de plein fouet au coût de l’énergie pour faire fonctionner toutes les installations et les canons à neige, la consigne est simple : « nous ouvrirons quoi qu’il en coûte », décrète Jacques Alvarez directeur d’Altiservice qui gère les remontées de Saint-Lary dans les Hautes-Pyrénées et de Font-Romeu 2000 dans les Pyrénées Orientales.
« Nous ne pouvons pas faire autrement que d’ouvrir le 2 décembre puisque nous sommes en délégation de service public, renouvelée pour une période de 25 ans ; et surtout parce que nous ne voulons pas décevoir nos clients, quitte à faire des sacrifices financiers sur la saison ».
En traduction tarifaire, cela veut dire - comme la plupart de ses confrères - que la société de remontées mécaniques va absorber sans la répercuter une très grande partie de l’augmentation des coûts d’énergie.
« Notre contrat d’électricité court encore jusqu’au 31 décembre avec des tarifs bloqués. Nous allons en profiter pour stocker un maximum de neige de culture produite entre novembre et décembre. Et nous prendrons à notre charge les augmentations avec un espoir, celui d’une désolidarisation du tarif de l’électricité de celui du gaz ».
Le Président Emmanuel Macron, dans une communication aux professionnels, leur a demandé de ne pas se précipiter pour signer de nouveaux contrats 2023.
Il table toujours sur une décision de l’Union Européenne d’accéder à sa demande de découplage. « Dans les Pyrénées, nous sommes alimentés par toute une série de barrages hydroélectriques, qui peuvent instantanément fournir toute l’énergie nécessaire à coût moindre ».
« Nous ne pouvons pas faire autrement que d’ouvrir le 2 décembre puisque nous sommes en délégation de service public, renouvelée pour une période de 25 ans ; et surtout parce que nous ne voulons pas décevoir nos clients, quitte à faire des sacrifices financiers sur la saison ».
En traduction tarifaire, cela veut dire - comme la plupart de ses confrères - que la société de remontées mécaniques va absorber sans la répercuter une très grande partie de l’augmentation des coûts d’énergie.
« Notre contrat d’électricité court encore jusqu’au 31 décembre avec des tarifs bloqués. Nous allons en profiter pour stocker un maximum de neige de culture produite entre novembre et décembre. Et nous prendrons à notre charge les augmentations avec un espoir, celui d’une désolidarisation du tarif de l’électricité de celui du gaz ».
Le Président Emmanuel Macron, dans une communication aux professionnels, leur a demandé de ne pas se précipiter pour signer de nouveaux contrats 2023.
Il table toujours sur une décision de l’Union Européenne d’accéder à sa demande de découplage. « Dans les Pyrénées, nous sommes alimentés par toute une série de barrages hydroélectriques, qui peuvent instantanément fournir toute l’énergie nécessaire à coût moindre ».
En avance de 20% sur le volume de réservations de 2021
Pourtant, cette épée de Damoclès sur les tarifs a produit un phénomène intéressant, un sursaut dans les réservations précoces.
« Nous sommes à 20% d’augmentation de nos ventes de forfaits à fin septembre par rapport à l’an passé. Nous avons toujours les mêmes promotions en avant-saison mais elles ont rencontré un très large succès cette année », poursuit Jacques Alvarez.
« Nous avions fixé nos tarifs en mars dernier et ils n’ont pratiquement pas varié. Seul le forfait journée de Font-Romeu a pris 1 euro (43,50€ vs 42,50 € en 2021) ».
De plus, le renouvellement de la DSP pour 25 ans a incité la société à faire de lourds investissements, 30 M€ sur les deux stations : deux grosses remontées qui vont en remplacer cinq plus petites et une passerelle pour relier deux parties de la station de Font-Romeu en jouant sur la gravité naturelle.
« Nous sommes à 20% d’augmentation de nos ventes de forfaits à fin septembre par rapport à l’an passé. Nous avons toujours les mêmes promotions en avant-saison mais elles ont rencontré un très large succès cette année », poursuit Jacques Alvarez.
« Nous avions fixé nos tarifs en mars dernier et ils n’ont pratiquement pas varié. Seul le forfait journée de Font-Romeu a pris 1 euro (43,50€ vs 42,50 € en 2021) ».
De plus, le renouvellement de la DSP pour 25 ans a incité la société à faire de lourds investissements, 30 M€ sur les deux stations : deux grosses remontées qui vont en remplacer cinq plus petites et une passerelle pour relier deux parties de la station de Font-Romeu en jouant sur la gravité naturelle.
Des hébergeurs qui maintiennent des prix attractifs pour ne pas casser la dynamique
Même son de cloche du côté des hébergeurs. Joanna Laforge, directrice commerciale de Madame Vacances, qui gère 90 sites dont une trentaine dans les massifs montagneux, se frotte les mains.
« L’avant-saison est très dynamique. Les clients réservent tout de suite pour garantir les tarifs des hébergements, des locations de matériel et des remontées. Nous sommes très largement en avance sur l’an passé, notamment sur les massifs de Savoie et d’Isère où nous sommes très présents ».
Les prix sont volontairement attractifs pour ne pas casser la dynamique enclenchée l’hiver dernier qui a été exceptionnel.
« Nous avons limité les hausses au minimum pour continuer de faire revenir les Français et les clients internationaux. Nous avons de fortes demandes des Britanniques et des Néerlandais qui ont retrouvé le chemin des massifs, après des difficultés de déplacement les années précédentes. Ce devrait être une très bonne saison, au moins en termes de fréquentation ».
Les opérateurs reconnaissent à demi-mot que ce ne sera pas l’année du siècle en termes de rentabilité, préférant rogner sur leur marge et absorber des coûts d’exploitation en hausse plutôt que de faire fuir les clients.
Pour Madame Vacances, les relations commerciales sont renouvelées avec de gros opérateurs comme TravelSki, Locasun ou Ski-Planet.
D’autant que l’entreprise compte sur le réseau de distribution pour commercialiser sa nouvelle offre de chalets haut de gamme. Madame Vacances a repris la gestion de 35 chalets, allant de 7 à 15 personnes, dans les stations des Alpes, Val d’Isère, Tignes, Méribel ou l’Alpe-d’Huez.
Produits haut de gamme à destination des familles CSP+ et des groupes d’amis, ils génèrent de belles valeurs ajoutées face à une demande qui ne faiblit pas de la part de clients fortunés.
Lire aussi : Sunweb : "la saison dans les stations de ski se présente bien !"
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Les prix sont volontairement attractifs pour ne pas casser la dynamique enclenchée l’hiver dernier qui a été exceptionnel.
« Nous avons limité les hausses au minimum pour continuer de faire revenir les Français et les clients internationaux. Nous avons de fortes demandes des Britanniques et des Néerlandais qui ont retrouvé le chemin des massifs, après des difficultés de déplacement les années précédentes. Ce devrait être une très bonne saison, au moins en termes de fréquentation ».
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D’autant que l’entreprise compte sur le réseau de distribution pour commercialiser sa nouvelle offre de chalets haut de gamme. Madame Vacances a repris la gestion de 35 chalets, allant de 7 à 15 personnes, dans les stations des Alpes, Val d’Isère, Tignes, Méribel ou l’Alpe-d’Huez.
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