Débat sur le sur-tourisme avec Rodolphe Christin, Jean-Pierre Nadir (Easyvoyage), Alain Capestan (Voyageurs du Monde) et Hamida Rezeg (vice-présidente de la région Île-de-France) - Photo EDV Facebook
La participation de Rodolphe Christin, sociologue et auteur du « Manuel de l’anti-tourisme » a été l’un des temps forts des Journées des Entrepreneurs du Voyage qui se sont tenues jusqu’au 3 février 2019 à Madère.
Son ouvrage est pourtant sans concession pour le secteur.
« Le sur-tourisme n’est pas un phénomène récent » a-t-il déclaré, citant la sur-fréquentation des zones alpines dans les années 80 ou l’impact néfaste sur l’environnement des expéditions dans l’Everest. « Il est inhérent à la pratique touristique dès lors qu’elle devient commerciale et qu’elle fonctionne » ajoute-t-il.
Il dénonce le système touristique sans pour autant apporter de solution. Pour lui une seule issue : « la décroissance touristique », balayant d'un revers de la main les vertus du tourisme en faveur de la paix et des rencontres.
Lire : La case de l’Oncle Dom : Sur-tourisme... la grande arnaque ?
Alain Capestan, directeur général de Voyageurs du Monde, reconnaît que le sociologue « pointe de vrais problèmes. Ce serait un suicide de penser que le sur-tourisme n’est pas un sujet ».
Son ouvrage est pourtant sans concession pour le secteur.
« Le sur-tourisme n’est pas un phénomène récent » a-t-il déclaré, citant la sur-fréquentation des zones alpines dans les années 80 ou l’impact néfaste sur l’environnement des expéditions dans l’Everest. « Il est inhérent à la pratique touristique dès lors qu’elle devient commerciale et qu’elle fonctionne » ajoute-t-il.
Il dénonce le système touristique sans pour autant apporter de solution. Pour lui une seule issue : « la décroissance touristique », balayant d'un revers de la main les vertus du tourisme en faveur de la paix et des rencontres.
Lire : La case de l’Oncle Dom : Sur-tourisme... la grande arnaque ?
Alain Capestan, directeur général de Voyageurs du Monde, reconnaît que le sociologue « pointe de vrais problèmes. Ce serait un suicide de penser que le sur-tourisme n’est pas un sujet ».
"Il faut éduquer, informer et orienter nos clients"
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Mais il estime toutefois que son ouvrage est caricatural, « le tourisme apparaît comme un espèce de monstre nuisible ».
Pour lui les agences de voyages ont une carte à jouer : « nous avons accès à nos clients. Il faut éduquer, informer et orienter.
Bien sûr il y a des freins énormes. C’est compliqué de dire à un client de ne pas aller à Dubrovnik en août ou qu’il ne va pas pouvoir aller à Venise parce qu’il y a trop monde.
Il faut donc prendre le problème dans l’autre sens, et se dire que le service que l’on peut rendre à nos clients, notre valeur ajoutée est de lui conseiller de faire autrement. Chez Voyageurs du Monde, nous essayons avec notre gamme "Voyagez à contre-courant".
Je reconnais que c’est compliqué et de là à dire que c’est un succès total, ce serait faux. »
Jean-Pierre Nadir, patron d’easyvoyage ajoute également que gérer les flux fait partie des métiers du tourisme. Il rappelle la fermeture de la grotte de Lascaux en 1963 et la construction d’une réplique pour accueillir les visiteurs.
Pour lui les agences de voyages ont une carte à jouer : « nous avons accès à nos clients. Il faut éduquer, informer et orienter.
Bien sûr il y a des freins énormes. C’est compliqué de dire à un client de ne pas aller à Dubrovnik en août ou qu’il ne va pas pouvoir aller à Venise parce qu’il y a trop monde.
Il faut donc prendre le problème dans l’autre sens, et se dire que le service que l’on peut rendre à nos clients, notre valeur ajoutée est de lui conseiller de faire autrement. Chez Voyageurs du Monde, nous essayons avec notre gamme "Voyagez à contre-courant".
Je reconnais que c’est compliqué et de là à dire que c’est un succès total, ce serait faux. »
Jean-Pierre Nadir, patron d’easyvoyage ajoute également que gérer les flux fait partie des métiers du tourisme. Il rappelle la fermeture de la grotte de Lascaux en 1963 et la construction d’une réplique pour accueillir les visiteurs.
Fluidifier les flux
« 95% des voyageurs visitent 5% de la planète. Il y a de nombreuses mesures à prendre pour fluidifier les flux », lance-t-il.
Parmi les pistes : prendre plus de temps sur les circuits, élargir la plage horaires des musées, favoriser les producteurs locaux dans l’hôtellerie…
« Ces initiatives ne vont pas sauver la planète mais apportent des contributions concrètes » explique-t-il, car « le durable et l’écologie se sont imposés à nous. Nous n’avons plus le choix que de traiter le sujet par le haut. Plutôt que de le subir. »
Si Rodolphe Christin n’a pas conquis de nouveaux apôtres, il est certain que les professionnels du tourisme devront prendre le problème à bras le corps pour éviter que d’autres s’en chargent à leur place.
Plusieurs menaces planent : la fermeture des sites, la mise en place de quotas ou le spectre de nouvelles taxes...
Parmi les pistes : prendre plus de temps sur les circuits, élargir la plage horaires des musées, favoriser les producteurs locaux dans l’hôtellerie…
« Ces initiatives ne vont pas sauver la planète mais apportent des contributions concrètes » explique-t-il, car « le durable et l’écologie se sont imposés à nous. Nous n’avons plus le choix que de traiter le sujet par le haut. Plutôt que de le subir. »
Si Rodolphe Christin n’a pas conquis de nouveaux apôtres, il est certain que les professionnels du tourisme devront prendre le problème à bras le corps pour éviter que d’autres s’en chargent à leur place.
Plusieurs menaces planent : la fermeture des sites, la mise en place de quotas ou le spectre de nouvelles taxes...