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TourCom : « Les nouveaux statuts du SNAV ? Une usine à gaz ! »

Entretien avec R. Vainopoulos, Président du réseau Tourcom


Tourcom s’installe dans ses murs. C’est fait : le réseau a fait l’acquisition de 850 m2 dans un immeuble de caractère entièrement rénové situé au cœur du Paris haussmannien. Au milieu de ses cartons Richard Vainopoulos prépare sa rentrée en plaçant la barre très haut. Son ambition ? Que le réseau qu’il préside devienne leader sur le marché des groupes tout en rivalisant avec les réseaux intégrés sur le secteur des voyages d’affaires.


Rédigé par Propos recueillis par Michèle Sani le Dimanche 2 Septembre 2007

''On ne crée pas un Conseil des Distributeurs  pour défendre les intérêts de tous mais pour garantir une place à chacun des réseaux… In fine les cotisations feront la différence.''
''On ne crée pas un Conseil des Distributeurs pour défendre les intérêts de tous mais pour garantir une place à chacun des réseaux… In fine les cotisations feront la différence.''
TourMaG.com. Vos bureaux ont doublé de surface. Allez vous profiter de votre installation pour étoffer votre équipe, lancer de nouveaux services et modifier votre organigramme ?

Richard Vainopoulos :
"TourCom emploie une vingtaine de collaborateurs dont trois spécialement dédiés à Tourcom Affaires. Nous n’avons pas l’intention de modifier de façon significative notre organigramme.

Un spécialiste des groupes va compléter notre équipe. Pour le reste, en matière juridique, informatique et financière nous préférons avoir des sous-traitants. Nos nouveaux locaux nous permettront de travailler en toute tranquillité, d’être plus disponibles et d’optimiser nos services aux adhérents. Nous disposons désormais de salles de formation."


TM.com - Quel est le montant de votre investissement et cet argent immobilisé ne risque-t-il pas de faire défaut dans le fonctionnement de votre réseau ?

R.V. :
"Je ne communique pas le montant de la transaction. Sachez que nous avons obtenu un taux particulièrement intéressant pour notre emprunt qui court sur 15 ans. Nous voulions être au cœur de Paris, là où les loyers sont de plus en plus chers.

Plutôt que de payer à fonds perdus nous avons préféré acheter. Nous avons déjà gagné 15 % entre la date de notre achat sur plans et aujourd’hui. 250 m2 sont loués et nous gardons 600 m2.

Nous pourrons donc nous développer dans le futur si nous en éprouvons le besoin. Je ne considère pas que cet argent soit immobilisé. Notre sécurité financière est totale et nous sommes le mieux capitalisé des réseaux volontaires."

TM.com - En développant TourCom Group avec, à ce jour, 52 agences réceptives référencées à travers le monde ne vous mettez-vous pas en concurrence directe avec vos fournisseurs TO ?

R.V.
"Notre volume d’affaires avec les tour-opérateurs augmente de 8 % par rapport à l’année dernière. C’est dire que nous ne sommes pas en concurrence. Avec Tourcom Group nous donnons à nos adhérents la possibilité de répondre directement à la clientèle des groupes et de produire des voyages sur mesure, haut de gamme ou/et de dernière minute que la plupart des tour-opérateurs ne savent pas traiter.

Nous donnons à nos adhérents les outils leur permettant de faire leur métier en toute sécurité juridique et financière. Par exemple, en cas de défaillance d’une agence réceptive l’adhérent n’aura plus à rembourser son client en fonds propres."


TM.com - Vous placez la barre particulièrement haut pour TourCom Affaires en déclarant vous mettre au même niveau que les réseaux intégrés qui traitent les grands comptes.

R.V.
"Aujourd’hui notre puissance de négociation nous permet de proposer à nos adhérents les meilleurs tarifs et des conditions de rémunérations optimales. Ce secteur est promis à un bel avenir pour un réseau comme le nôtre.

On aurait pu en douter avec le phénomène de mondialisation qui obligeait les entreprises d’avoir un compte unique avec des prestataires représentés dans le monde entier. Mais les sociétés n’aiment pas être considérées comme des numéros.

Beaucoup d’entre elles demandent à leur maison mère de travailler avec leur agence de voyage dans la mesure où cette dernière puisse offrir les mêmes services, la même présentation, les mêmes libellés et la même approche informatique. Chez Tourcom, on sait faire. Nous sommes par ailleurs associés avec BCD Travel."


TM.com - Que représente le secteur des voyages d’affaires chez Tourcom ?

R.V.
" Il est en augmentation et représente en 2007 plus de 60 % de notre activité. C’est une vraie satisfaction pour moi, billettiste de formation. Grâce à la « commission zéro » nous devenons des commerçants à part entière en margeant nos services de façon transparente."

TM.com - Verra-t-on un jour l’enseigne « TourCom » sur le fronton des agences de voyages ?

R.V.
"Non et il n’est pas dans nos intentions d’investir dans une communication grand public. Tourcom est un réseau d’agences indépendantes qui capitalisent leur développement sur leur savoir-faire, leur qualité humaine, leur implantation locale, leurs services…

Notre rôle est d’agir en aval et de donner à nos adhérents les moyens, les outils et la formation leur permettant de développer leur productivité. Mais chacun est libre et nous répondons aux adhérents qui demandent une labellisation."


TM.com - Quel est votre grand chantier du moment ?

R.V.
" Il faut arriver à mettre en place une caisse de garantie des compagnies aériennes gérée par IATA et le BSP. L’Union Européenne doit s’emparer de ce dossier. Nous n’avons aucune protection et sécurité financière quand une compagnie dépose son bilan."

TM.com - Dans le cadre de la refonte de ses statuts le SNAV organise cette semaine (le 5 septembre) l’Assemblée Générale des Distributeurs. Quelle sera votre position ?

R.V.
"Je voterai contre ! Il fallait simplifier le fonctionnement de notre syndicat, réduire le nombre des administrateurs, nettoyer les statuts et pas les changer de fond en comble.

On crée des fédérations alors qu’il y a déjà le CETO et que le CERED revient sur le devant de la scène. On fabrique une nouvelle usine à gaz. Nous avons trop d’organisations institutionnelles et ne faisons pas assez de lobbying.

Les règlements intérieurs restent trop lourds, trop protecteurs ils freinent toute évolution. On isole encore davantage les trois métiers au sein du syndicat alors que la quasi-totalité des agences de voyages les exercent. Elles vendent et fabriquent des voyages en France et à l’étranger…

Tout cela ne rend pas notre syndicat plus crédible. Sa force est trop diluée. On ne crée pas un Conseil des Distributeurs pour défendre les intérêts de tous mais pour garantir une place à chacun des réseaux… In fine les cotisations feront la différence."


TM.com - Allez-vous prendre part aux travaux du CERED qui regroupe les réseaux de distribution ?

R.V.
"Je suis tout à fait favorable à ce que le CERED reprenne son activité. Je n’ai pour le moment aucun message de leur part. J’attends qu’ils m’appellent."

TM.com - Que pensez-vous de la candidature de Thierry Schidler, président du SNET à la présidence du futur SNAV ?

R.V.
"Qu’il s’occupe des autocaristes où il y a beaucoup à faire et où, pour ma part, je n’ai pas le sentiment qu’il ait prouvé son efficacité."

TM.com - Vous avez un commentaire sur le SNAV qui attaque en justice ADP ?

R.V.
"Ce n’est pas le rôle d’Aéroports de Paris de vendre des voyages mais le problème n’est pas là. Depuis décembre 2006 ADP est en infraction avec la législation qui règlemente nos métiers en garantissant le consommateur et en responsabilisant les agents de voyages.

Dans ce souci de protection du consommateur un voyagiste doit vendre des voyages sous sa propre licence qui certifie son professionnalisme ou nommer de façon explicite le producteur auprès duquel il se fournit.

Dans ce cas précis le consommateur croit s’adresser à Aéroports de Paris alors que le prestataire, le pure player Expedia, n’apparaît nulle part. Je suis convaincu que notre nouveau ministre délégué au Tourisme Luc Chatel, également en charge de la Consommation, comprend largement notre position."

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Commentaires

1.Posté par beissier philippe le 03/09/2007 10:29 | Alerter
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Belle analyse cher Richard.

Les Statuts du SNAV sont bien trop lourd et cette histoire de famille va compliquer la tache une fois de plus car à vouloir donner l'égalité en tous on va léser 75% des adhérents, mais nous n'étions que 7% à voter contre alors que beaucoup comme toujours pense non et vote oui....
La distribution à offert 66% des voix à 25 % de la profession et cela va créer des tensions, n'offrons pas non plus la présidence aux autocaristes qui ne sont pas toujours nos alliés francs et massifs dans la vente en direct au CE ou collectivités.

Par contre le ministre se fout bien de nos problémes, Jean-michel Couve aurait été un vrai allié pour nous, c'était le seul objectivement qui connait notre métier.

Le vrai chantier est sur les garanties de l'aérien, du controle de l'utilisation des marques blanches et de la reconaissance de notre métier.

Dans 10 ans peut-etre.

Bonne journée


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