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Tourisme choisi / émigration subie... deux notions vraiment incompatibles ?

l'analyse de Christian Orofino, co-président de l'OBGET


Christian Orofino, co-président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET), revient sur deux facteurs qui interpellent : d'un côté 230 millions de personnes qui ont fui leur pays en 2014, de l'autre 1,1 milliard de touristes en quête de découverte et d'authenticité. Est-ce vraiment incompatible de chercher à fixer des populations en les impliquant dans des projets d’accueil dans certains pays affectés par des situations économiques difficiles ?


Rédigé par Christian OROFINO le Mercredi 7 Janvier 2015

Et si le tourisme était la solution à l'émigration subie qui cause des ravages dans le monde et pourrait à terme déséquilibrer les économies occidentales ? -  © stephcoffman - Fotolia.com
Et si le tourisme était la solution à l'émigration subie qui cause des ravages dans le monde et pourrait à terme déséquilibrer les économies occidentales ? - © stephcoffman - Fotolia.com
En 2014, 230 millions de personnes ont fui leur pays.

Ce choix de partir de son pays d’origine se fait le plus souvent pour des raisons économiques, ne serait-ce que pour espérer manger à sa faim, ou pour des raisons de sécurité, à cause de conflits armés qui rendent la vie des individus plus ou moins sûre selon leur origine ethnique.

Ces migrants, souvent, n’atteignent pas leur but. Au mieux, ils sont refoulés aux frontières.

Au pire, la mort met fin à leur périple : 3 500 personnes ont péri en Méditerranée en tentant de fuir leurs pays.

En 2014, 1,1 milliard de touristes a visité le monde pour son plaisir.

Ce sont les estimations de l’OMT qui prévoit par ailleurs une croissance annuelle de 4 à 5% du nombre de visiteurs.

C’est donc, en 2025, 1,5 milliard de personnes qui se déplacera pour une durée déterminée et volontaire à travers le monde.

L'Afrique, riche en ressources, mais en panne de projet...

Bien entendu, les pays émetteurs et récepteurs d’une émigration touristique et ceux d’une émigration économique ne sont pas les mêmes.

D’un côté, il y a l’Afrique, riche en ressources, mais en panne de projets et de bonne gestion à laquelle viennent s’ajouter les pays du Maghreb et du Moyen Orient où les conflits armés ont décimé déjà des milliers de personnes.

Ce sont les principales zones d’émigration.

De l’autre, les migrants touristiques proviennent de pays riches européens, américains ou asiatiques, et ce sont ces mêmes zones géographiques qui sont aussi réceptives touristiques et qui perçoivent la mâne économique de cette activité

Le tourisme peut permettre de fixer des populations en les impliquant dans des projets d’accueil dans certains pays affectés par des situations économiques difficiles.

Chaque région du monde, quelle que soit sa situation, possède inévitablement un patrimoine encore inexploité, qu’il soit écologique ou culturel.

Dans la nouvelle génération de touristes, beaucoup cherchent des nouvelles découvertes plus authentiques qui s’inscrivent dans un processus de développement durable.

Il y a donc en terme d’offre et de demande une conjonction qu’il faut exploiter.

Les professionnels du tourisme doivent investir dans la recherche de nouvelles destinations et de nouvelles formules en s’impliquant dans des projets de formation ou de création de structures touristiques.

Cet investissement ne doit plus passer par la coopération classique.

Pérenniser des emplois de futurs guides

Celle-ci consistant à donner une somme d’argent pour un projet sur papier a échoué : manque de suivi , nombreux détournements des fonds attribués, corruption…

Cet investissement doit se faire concrètement au plus près des populations concernées.

Un des exemple est celui du TO Salaün Holidays qui sous l’impulsion de son PDG a déjà investi entre autres projets solidaires dans le financement de l’enseignement de la langue française.

Cette action durable permet à ses clients un échange avec les populations locales et surtout elle permet de pérenniser des emplois de futurs guides qui se spécialiseront dans l’accueil de touristes français.

C’est un nouveau modèle d’investissement humain qui jusqu’à présent était de nature matériel à travers le développement d’infrastructures touristiques.

Maintenant cet investissement doit se faire par l’aide à la création de villages d’hôtes, à l’aménagement de parcs naturels , à la rénovation de sites culturels ,et tout cela en responsabilisant les habitants grâce à une formation et un suivi.

Il y aura un « retour sur investissement », puisque ces nouveaux produits permettront un renouvellement de l’offre correspondant à une nouvelle demande de clients.

De plus, ces nouvelles productions gérées par des acteurs locaux permettront de fixer des populations grâce à des emplois valorisants, et le tourisme aura participé dans le cadre de ses compétences à permettre à plusieurs femmes, hommes et enfants de continuer à vivre dans leurs pays.

Si chaque activité économique comme le tourisme, pratiquait une coopération durable, on pourrait espérer un ralentissement les flux migratoires.



Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-Président de l'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Co-Président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET)

Page Facebook de l'OBGET

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Tags : OBGET, orofino
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