TourMaG.com – Nous sommes à la veille de la Journée Mondiale du Tourisme Responsable. Où en est ATR ?
Julien Buot : Nous avançons ! Aujourd’hui, il y a une trentaine de membres, des TO de toutes tailles, on se diversifie en nous adressant de plus en plus aux autres professions du tourisme…
Nous sommes ouverts à tout le monde car tout le monde peut être durable.
ATR, c’est aussi un collectif, on partage un langage commun autour de la notion d’action concrète, et nous essaimons les bonnes pratiques.
On n’exige pas de tous d’être au niveau de Voyageurs du Monde mais ça avance et il y a une vraie émulation !
TourMaG.com – Vous exigez tout de même d’elles d’entrer dans les critères du label ATR ?
Julien Buot : Oui et c'est une vraie exigence. Car cette émulation permet de faire évoluer le label, d’aller toujours plus loin. Il y a une saine compétition qui fait bouger un certain nombre d’entreprises et dès qu’il y a un consensus sur un niveau supplémentaire, on l’applique au label.
Tout ceci nous aide à construire un tourisme toujours plus durable et des conditions plus resserrées ; nous cherchons à le rendre toujours plus exigeant et faire évoluer le message : le label est en constante évolution.
Les acteurs du voyage doivent être au rendez-vous de l’histoire, ils n’ont pas le choix. Le réchauffement climatique est là, qu’ils le veuillent ou non il va falloir s’adapter, pas d'alternative.
Julien Buot : Nous avançons ! Aujourd’hui, il y a une trentaine de membres, des TO de toutes tailles, on se diversifie en nous adressant de plus en plus aux autres professions du tourisme…
Nous sommes ouverts à tout le monde car tout le monde peut être durable.
ATR, c’est aussi un collectif, on partage un langage commun autour de la notion d’action concrète, et nous essaimons les bonnes pratiques.
On n’exige pas de tous d’être au niveau de Voyageurs du Monde mais ça avance et il y a une vraie émulation !
TourMaG.com – Vous exigez tout de même d’elles d’entrer dans les critères du label ATR ?
Julien Buot : Oui et c'est une vraie exigence. Car cette émulation permet de faire évoluer le label, d’aller toujours plus loin. Il y a une saine compétition qui fait bouger un certain nombre d’entreprises et dès qu’il y a un consensus sur un niveau supplémentaire, on l’applique au label.
Tout ceci nous aide à construire un tourisme toujours plus durable et des conditions plus resserrées ; nous cherchons à le rendre toujours plus exigeant et faire évoluer le message : le label est en constante évolution.
Les acteurs du voyage doivent être au rendez-vous de l’histoire, ils n’ont pas le choix. Le réchauffement climatique est là, qu’ils le veuillent ou non il va falloir s’adapter, pas d'alternative.
100% de compensation des dépenses carbones
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TourMaG.com – Le réchauffement climatique est l’un de vos sujets phares ?
Julien Buot : Oui, c’est un peu le gros sujet en ce moment, et nous travaillons beaucoup sur la compensation carbone. Elle ne suffit évidemment pas mais pour autant ça n’est pas qu’un « droit à polluer » elle a un véritable impact.
C’est l’un des principaux enjeux et notre séminaire de septembre sera entièrement axé sur ça.
Nous allons exiger 100% de compensation des dépenses carbones. D’abord il faudra faire une évaluation d’empreinte carbone rigoureuse, avec des justifications très précises, puis passer comme l’a fait Voyageurs du Monde à 100% de compensation sur le transport du client.
A ce jour c’est très rare et ça n’est pas suffisant, mais certains s’y attèlent, Double Sens est passé à 50% de compensation carbone depuis un an.
De manière plus ponctuelle, Les Ateliers du Voyage mettent le sujet à l’agenda de la Journée Mondiale du Tourisme Responsable. Certes, on n’est pas sur les mêmes échelles, mais c’est déjà important. Communiquer, c’est déjà agir.
TourMaG.com – Vous misez beaucoup sur la communication ?
Julien Buot : Oui, ces journées symboliques comptent, c’est le moment de faire connaître ce qu’on fait.
Chez ATR nous encourageons nos membres à communiquer sur leurs actions, si petites soient-elles, à flécher leur fournisseurs qui ont des démarches de développement durable…
Il faut que les professionnels voient qui fait quoi, pour que le sujet soit à l’ordre du jour. Nous sommes dans une impasse, nous n’avons pas le choix. Les effets sont majeurs sur l’évolution du tourisme et des destinations. Le fuir ou le nier, c’est ne pas s’adapter à un changement qui est de toute manière déjà là.
Il faut le marteler, le dire, c’est pour cela que nous organisons des événements et encourageons nos membres à communiquer sur les actions respectueuses de l’environnement et des habitants que chacun mènent au quotidien.
Julien Buot : Oui, c’est un peu le gros sujet en ce moment, et nous travaillons beaucoup sur la compensation carbone. Elle ne suffit évidemment pas mais pour autant ça n’est pas qu’un « droit à polluer » elle a un véritable impact.
C’est l’un des principaux enjeux et notre séminaire de septembre sera entièrement axé sur ça.
Nous allons exiger 100% de compensation des dépenses carbones. D’abord il faudra faire une évaluation d’empreinte carbone rigoureuse, avec des justifications très précises, puis passer comme l’a fait Voyageurs du Monde à 100% de compensation sur le transport du client.
A ce jour c’est très rare et ça n’est pas suffisant, mais certains s’y attèlent, Double Sens est passé à 50% de compensation carbone depuis un an.
De manière plus ponctuelle, Les Ateliers du Voyage mettent le sujet à l’agenda de la Journée Mondiale du Tourisme Responsable. Certes, on n’est pas sur les mêmes échelles, mais c’est déjà important. Communiquer, c’est déjà agir.
TourMaG.com – Vous misez beaucoup sur la communication ?
Julien Buot : Oui, ces journées symboliques comptent, c’est le moment de faire connaître ce qu’on fait.
Chez ATR nous encourageons nos membres à communiquer sur leurs actions, si petites soient-elles, à flécher leur fournisseurs qui ont des démarches de développement durable…
Il faut que les professionnels voient qui fait quoi, pour que le sujet soit à l’ordre du jour. Nous sommes dans une impasse, nous n’avons pas le choix. Les effets sont majeurs sur l’évolution du tourisme et des destinations. Le fuir ou le nier, c’est ne pas s’adapter à un changement qui est de toute manière déjà là.
Il faut le marteler, le dire, c’est pour cela que nous organisons des événements et encourageons nos membres à communiquer sur les actions respectueuses de l’environnement et des habitants que chacun mènent au quotidien.
Voyager moins mais mieux
TourMaG.com – Quels sont les autres sujets importants aujourd’hui ?
Julien Buot : Nous sommes très vigilants sur les autres enjeux. En ce moment on parle beaucoup du plastique et des pailles dans l’hôtellerie, il y a des enquêtes sur les massaï qui sont mises sur la table régulièrement.
Ensuite, chacun a ses thématiques propres. Chez Salaün par exemple les émissions de gaz à effet de serre sont essentiellement dues à l’édition papier, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs. Une fois l’analyse faite et le problème pointé, on accompagne dans les démarches, on propose des partenariats, des acteurs…
TourMaG.com – Comment voyez-vous le tourisme de demain ?
Julien Buot : Au-delà de ses membres, la position d’ATR est très simple : il nous faut changer de mode de consommation : voyager moins loin, moins souvent, mais plus longtemps. Ça ne veut pas dire « ne plus voyager du tout », ça veut juste dire : mieux voyager.
On n'est pas obligé d'aller loin : une campagne de l’ADEME (ndlr : voir ci-dessous) a récemment montré qu’on pouvait, en France, découvrir des paysages aussi incroyables que ceux qu’on va chercher à l’autre bout du monde. Pas besoin d’aller loin pour être émerveillés !
L’analogie la plus simple que j’ai trouvé c’est celle-ci : on sait qu’il faut moins manger de viande. Ce qui ne veut pas dire « ne plus du tout en manger », mais moins, de meilleure qualité, élevée localement et de manière respectueuse… On doit avoir la même démarche avec le voyage.
Julien Buot : Nous sommes très vigilants sur les autres enjeux. En ce moment on parle beaucoup du plastique et des pailles dans l’hôtellerie, il y a des enquêtes sur les massaï qui sont mises sur la table régulièrement.
Ensuite, chacun a ses thématiques propres. Chez Salaün par exemple les émissions de gaz à effet de serre sont essentiellement dues à l’édition papier, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs. Une fois l’analyse faite et le problème pointé, on accompagne dans les démarches, on propose des partenariats, des acteurs…
TourMaG.com – Comment voyez-vous le tourisme de demain ?
Julien Buot : Au-delà de ses membres, la position d’ATR est très simple : il nous faut changer de mode de consommation : voyager moins loin, moins souvent, mais plus longtemps. Ça ne veut pas dire « ne plus voyager du tout », ça veut juste dire : mieux voyager.
On n'est pas obligé d'aller loin : une campagne de l’ADEME (ndlr : voir ci-dessous) a récemment montré qu’on pouvait, en France, découvrir des paysages aussi incroyables que ceux qu’on va chercher à l’autre bout du monde. Pas besoin d’aller loin pour être émerveillés !
L’analogie la plus simple que j’ai trouvé c’est celle-ci : on sait qu’il faut moins manger de viande. Ce qui ne veut pas dire « ne plus du tout en manger », mais moins, de meilleure qualité, élevée localement et de manière respectueuse… On doit avoir la même démarche avec le voyage.
TourMaG.com – Concrètement, que doivent faire les TO ?
Julien Buot : Les TO doivent comprendre que c’est la seule solution et adapter leur offre, créer des séjours plus longs, plus qualitatifs.
D’autant que c’est ce qu’attendent les clients : un seul voyage, plus long, unique, permet d’avoir une vraie expérience. Si je pars 1 semaine au Pérou, je vais devoir aller vite d’un lieu à l’autre via des vols intérieurs. Si je reste plus longtemps, je pourrais par exemple prendre le train entre le lac Titicaca et Cuzco, et vivre un voyage extraordinaire qui restera gravé, bien mieux que si j’en avais fait 10.
Et même si ça coûte plus cher sur le moment au final sur le long terme on s’y retrouve.
Il faut redonner du sens au voyage, lorsque je discute notamment avec nos partenaires distributeurs, ils en ont totalement conscience. Ils savent que c’est la base, que c’est à la fois bon pour le respect d’autrui et de la planète, et bon pour le bénéfice client. Il faut juste s’y mettre sérieusement.
Julien Buot : Les TO doivent comprendre que c’est la seule solution et adapter leur offre, créer des séjours plus longs, plus qualitatifs.
D’autant que c’est ce qu’attendent les clients : un seul voyage, plus long, unique, permet d’avoir une vraie expérience. Si je pars 1 semaine au Pérou, je vais devoir aller vite d’un lieu à l’autre via des vols intérieurs. Si je reste plus longtemps, je pourrais par exemple prendre le train entre le lac Titicaca et Cuzco, et vivre un voyage extraordinaire qui restera gravé, bien mieux que si j’en avais fait 10.
Et même si ça coûte plus cher sur le moment au final sur le long terme on s’y retrouve.
Il faut redonner du sens au voyage, lorsque je discute notamment avec nos partenaires distributeurs, ils en ont totalement conscience. Ils savent que c’est la base, que c’est à la fois bon pour le respect d’autrui et de la planète, et bon pour le bénéfice client. Il faut juste s’y mettre sérieusement.
Les questions ne justifient pas l'inaction
TourMaG.com – Vous travaillez aussi avec des réceptifs?
Julien Buot : Nous essayons de nous rapprocher des réceptifs en effet. D’ailleurs France DMC Alliance nous a rejoint en membre associé, comme le CEDIV.
Nous travaillons avec des réceptif France, qui sont immatriculés Atout France ; nous disons aux autres de se faire labelliser dans les pays où ils sont implantés, au Costa-Rica par exemple un label existe depuis longtemps. Mais en termes d’évaluation pour nous ça reste compliqué.
Mais il y a une logique, ce sont des métiers qui se rejoignent et la France est le 1ere destination de nos membres. Certains TO sont aussi réceptifs et ce sont des métiers qui se rejoignent. Nous sommes en train d’aménager le label pour l’adapter.
TourMaG.com – La problématique du tourisme de masse intéresse ATR ?
Julien Buot : ATD est un bon levier pour ça, nous sommes très impliqués.
On parle beaucoup du flot de touristes, en montrant du doigt des acteurs comme TUI mais certaines destinations sont capables d’accueillir un grand nombre de touristes, si les territoires mettent les moyens en ajustant le cheminement par exemple, en travaillant avec les différents acteurs.
Même chose pour la croisière, ils ont pris le taureau par les cornes concernant le fioul lourd, et ils travaillent aujourd’hui à la pratique, la manière de consommer de la croisière.
Après là encore ce sont des enjeux de territoire, il y a un vrai problème de gestion.
TourMaG.com – Vous pensez que les autorités publiques doivent réagir ?
Julien Buot : Oui évidemment, il faut que les différents acteurs travaillent ensemble et les territoires ont un vrai rôle à jouer. La tourismophobie est un sujet important : ils va falloir mettre en place une vraie politique de développement durable et de gestion des flux de personnes.
Ils doivent aussi valoriser les destinations périphériques, pour désengorger les centres touristiques très fréquentés, ouvrir plus tôt ou plus tard et attirer les touristes un peu plus loin.
Enfin, ils peuvent aussi avoir une action sur le transport.
En Angleterre, il est question d’une taxe sur les voyages fréquents, évolutive en fonction du nombre de voyages, pour dissuader de voyager trop souvent.
Bien sûr, cela pose des questions, et oui on peut se demander si le voyage ne va pas devenir élitiste c’est une vraie question. Mais cela ne doit pas nous arrêter. Les questions ne justifient pas l’inaction.
Julien Buot : Nous essayons de nous rapprocher des réceptifs en effet. D’ailleurs France DMC Alliance nous a rejoint en membre associé, comme le CEDIV.
Nous travaillons avec des réceptif France, qui sont immatriculés Atout France ; nous disons aux autres de se faire labelliser dans les pays où ils sont implantés, au Costa-Rica par exemple un label existe depuis longtemps. Mais en termes d’évaluation pour nous ça reste compliqué.
Mais il y a une logique, ce sont des métiers qui se rejoignent et la France est le 1ere destination de nos membres. Certains TO sont aussi réceptifs et ce sont des métiers qui se rejoignent. Nous sommes en train d’aménager le label pour l’adapter.
TourMaG.com – La problématique du tourisme de masse intéresse ATR ?
Julien Buot : ATD est un bon levier pour ça, nous sommes très impliqués.
On parle beaucoup du flot de touristes, en montrant du doigt des acteurs comme TUI mais certaines destinations sont capables d’accueillir un grand nombre de touristes, si les territoires mettent les moyens en ajustant le cheminement par exemple, en travaillant avec les différents acteurs.
Même chose pour la croisière, ils ont pris le taureau par les cornes concernant le fioul lourd, et ils travaillent aujourd’hui à la pratique, la manière de consommer de la croisière.
Après là encore ce sont des enjeux de territoire, il y a un vrai problème de gestion.
TourMaG.com – Vous pensez que les autorités publiques doivent réagir ?
Julien Buot : Oui évidemment, il faut que les différents acteurs travaillent ensemble et les territoires ont un vrai rôle à jouer. La tourismophobie est un sujet important : ils va falloir mettre en place une vraie politique de développement durable et de gestion des flux de personnes.
Ils doivent aussi valoriser les destinations périphériques, pour désengorger les centres touristiques très fréquentés, ouvrir plus tôt ou plus tard et attirer les touristes un peu plus loin.
Enfin, ils peuvent aussi avoir une action sur le transport.
En Angleterre, il est question d’une taxe sur les voyages fréquents, évolutive en fonction du nombre de voyages, pour dissuader de voyager trop souvent.
Bien sûr, cela pose des questions, et oui on peut se demander si le voyage ne va pas devenir élitiste c’est une vraie question. Mais cela ne doit pas nous arrêter. Les questions ne justifient pas l’inaction.
Les Palmes du Tourisme Durable 2018
Les Palmes du Tourisme Durable ont été créées par le groupe TourMaG.com et l'association ATD (Acteurs du Tourisme Durable) en 2017, dans le cadre de l'Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement.
Leur but : récompenser les professionnels qui s'investissent dans le tourisme durable ou s'engagent dans une démarche éco-responsable.
C'est votre cas ? Inscrivez-vous en remplissant le dossier de candidature sur le site des Palmes du Tourisme Durable
Suivez les Palmes du Tourisme du Durable sur Facebook !
Si vous voulez soutenir l'événement, voici le Dossier SPONSOR à télécharger (lien ci-dessous)
Leur but : récompenser les professionnels qui s'investissent dans le tourisme durable ou s'engagent dans une démarche éco-responsable.
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Retrouvez les candidats aux Palmes du Tourisme Durable en cliquant ICI