En trouvant Stoke Space, Bill Gates a trouvé la porte d’entrée de l’industrie spatiale et une possibilité de rivaliser avec Elon Musk et SpaceX - DR : Stoke Space
Il y a bien longtemps, des rumeurs, déjà, couraient sur une collaboration entre Elon Musk et Bill Gates.
Mais le "fort" caractère, pour ne pas en dire plus, d’Elon Musk, non seulement a fait capoter toute velléité de collaboration, mais a réduit à néant leur relation.
Pourtant Bill Gates n’est pas du genre à se fâcher. Quand on sait, par exemple, qu’en 1997 le patron de Microsoft a sauvé l’entreprise Apple de Steve Jobs de la faillite en y investissant plus de 150 millions de dollars, on ne peut donc le taxer de jaloux ou de revanchard.
Quand on sait aussi que les investissements de Bill Gates depuis quelques années se tournent plutôt vers l’écologie, l’éducation, la santé et le développement social, l’annonce récente au sujet d’un apport de 100 millions de dollars d’un groupe d’investisseurs (dont Bill Gates) pour soutenir le programme spatial Nova de Stoke Space, une start-up aérospatiale qui pourrait rivaliser avec SpaceX d’Elon Musk, a de quoi surprendre.
Curieux en effet ce revirement, quand on se remémore qu’à propos des initiatives de voyage spatial d'Elon Musk et de Jeff Bezos, Bill Gates déclarait dernièrement à la BBC : "Je préfère payer pour des vaccins plutôt que de voyager sur Mars.
Dépenser de l'argent pour des voyages spatiaux n'est pas vraiment une bonne utilisation de l'argent. C'est en fait assez cher d'aller sur Mars. Vous pouvez acheter des vaccins contre la rougeole et sauver des vies pour 1 000 dollars (814£) par vie sauvée."
Mais le "fort" caractère, pour ne pas en dire plus, d’Elon Musk, non seulement a fait capoter toute velléité de collaboration, mais a réduit à néant leur relation.
Pourtant Bill Gates n’est pas du genre à se fâcher. Quand on sait, par exemple, qu’en 1997 le patron de Microsoft a sauvé l’entreprise Apple de Steve Jobs de la faillite en y investissant plus de 150 millions de dollars, on ne peut donc le taxer de jaloux ou de revanchard.
Quand on sait aussi que les investissements de Bill Gates depuis quelques années se tournent plutôt vers l’écologie, l’éducation, la santé et le développement social, l’annonce récente au sujet d’un apport de 100 millions de dollars d’un groupe d’investisseurs (dont Bill Gates) pour soutenir le programme spatial Nova de Stoke Space, une start-up aérospatiale qui pourrait rivaliser avec SpaceX d’Elon Musk, a de quoi surprendre.
Curieux en effet ce revirement, quand on se remémore qu’à propos des initiatives de voyage spatial d'Elon Musk et de Jeff Bezos, Bill Gates déclarait dernièrement à la BBC : "Je préfère payer pour des vaccins plutôt que de voyager sur Mars.
Dépenser de l'argent pour des voyages spatiaux n'est pas vraiment une bonne utilisation de l'argent. C'est en fait assez cher d'aller sur Mars. Vous pouvez acheter des vaccins contre la rougeole et sauver des vies pour 1 000 dollars (814£) par vie sauvée."
Pourquoi Bill Gates soutient-il Stoke Space ?
La question reste posée, mais qu’est-ce qui a donc poussé Bill Gates à investir et soutenir le programme spatial Nova de Stoke Space ?
Pour essayer de comprendre, observons tout d’abord les caractéristiques de Stoke Space. L'entreprise a été fondée en 2021 et repose sur l'idée que les fusées réutilisables seront la clé pour réduire l'empreinte carbone des voyages spatiaux.
Son objectif est d’utiliser de nouvelles méthodes de fabrication, comme l’impression 3D, pour construire des fusées pouvant être utilisées plusieurs fois.
Ces fusées, nommées "Nova" réduiront donc la quantité de débris laissés dans l’espace, diminueront les coûts de lancement de satellites et de charges utiles et, à terme, rendront les voyages spatiaux plus durables. Mais la force du programme Nova est que la fusée dispose de deux modules de lancement supplémentaires permettant ainsi le ravitaillement en orbite d’autres modules.
Cette nouvelle approche du ravitaillement en orbite et des fusées réutilisables pourrait être l’un des éléments-clés de l’avenir de l’industrie aéronautique.
Rappelons en effet que le Falcon 9 de Space X est une fusée réutilisable mais avec un étage supérieur inutile, tandis que Nova, dispositif de base du projet Stoke, comme le déclare Andy Lapsa, PDG de Stoke Space, veut aller plus loin : "Grâce à notre conception unique de deuxième étage lui aussi réutilisable, notre équipe cherche à construire la fusée la plus robuste au monde, qui tourne en 24 heures et a une longue durée de vie."
Pour essayer de comprendre, observons tout d’abord les caractéristiques de Stoke Space. L'entreprise a été fondée en 2021 et repose sur l'idée que les fusées réutilisables seront la clé pour réduire l'empreinte carbone des voyages spatiaux.
Son objectif est d’utiliser de nouvelles méthodes de fabrication, comme l’impression 3D, pour construire des fusées pouvant être utilisées plusieurs fois.
Ces fusées, nommées "Nova" réduiront donc la quantité de débris laissés dans l’espace, diminueront les coûts de lancement de satellites et de charges utiles et, à terme, rendront les voyages spatiaux plus durables. Mais la force du programme Nova est que la fusée dispose de deux modules de lancement supplémentaires permettant ainsi le ravitaillement en orbite d’autres modules.
Cette nouvelle approche du ravitaillement en orbite et des fusées réutilisables pourrait être l’un des éléments-clés de l’avenir de l’industrie aéronautique.
Rappelons en effet que le Falcon 9 de Space X est une fusée réutilisable mais avec un étage supérieur inutile, tandis que Nova, dispositif de base du projet Stoke, comme le déclare Andy Lapsa, PDG de Stoke Space, veut aller plus loin : "Grâce à notre conception unique de deuxième étage lui aussi réutilisable, notre équipe cherche à construire la fusée la plus robuste au monde, qui tourne en 24 heures et a une longue durée de vie."
"Les technologies spatiales ont un rôle à jouer dans la décarbonisation"
Pour comprendre mieux la démarche de Bill Gates dans ce nouveau challenge, il faut relire les déclarations d’un des actionnaires majeurs du projet, Christian Garcia, associé et directeur général de Breakthrough Energy Ventures. "Alors que nous réfléchissons à toutes sortes de choses que vous pouvez faire depuis l’espace, pour le bien de la Terre, pour le bien du climat, vous devez partir d’un système ultra-faible en coût, durable et réutilisable.
Nous pensons depuis longtemps que les technologies spatiales ont un rôle à jouer dans la décarbonisation. Nous avons commencé à réfléchir il y a de nombreuses années à la manière de déployer davantage de satellites axés sur les problèmes climatiques.
Comment pouvons-nous détecter les fuites de méthane, qui ont un énorme potentiel de réchauffement ? Comment détecter les incendies de forêt en temps réel ? Comment pouvons-nous protéger nos ressources naturelles, comme nos forêts et nos océans, qui jouent un rôle important de puits de carbone dans notre écosystème ?"
Sans aucun doute, ce type de déclaration a dû influencer la décision de Bill Gates mais, et c’est une opinion tout à fait personnelle, assez partagée cependant, à savoir : en trouvant sur son chemin Stoke Space, Bill Gates a trouvé la porte d’entrée de l’industrie spatiale et une possibilité, avec une fusée considérée par beaucoup d’experts comme pouvant rivaliser avec Elon Musk et SpaceX, de ne pas rester en dehors de cette fabuleuse histoire du XXIe siècle qu’est la conquête de l’espace.
Précisons pour terminer, que la société a effectué le 17 septembre 2023 un bref vol d'un prototype d'étage supérieur appelé Hopper2, conçu pour revenir sur Terre et atterrir verticalement pour une réutilisation rapide.
Ce vol de 15 secondes à Moses Lake (Washington) marquait le point culminant d'une campagne d'essais du véhicule.
Dans une interview après le vol, Andy Lapsa, PDG de Stoke Space, a déclaré : "Notre objectif interne est 2025. Je pense qu’il existe des opportunités d’accélérer les choses même par rapport à cela. Nous travaillons aussi vite que possible".
Lire aussi : Zephalto, la start-up française qui va emmener des touristes dans l'espace en 2024
Nous pensons depuis longtemps que les technologies spatiales ont un rôle à jouer dans la décarbonisation. Nous avons commencé à réfléchir il y a de nombreuses années à la manière de déployer davantage de satellites axés sur les problèmes climatiques.
Comment pouvons-nous détecter les fuites de méthane, qui ont un énorme potentiel de réchauffement ? Comment détecter les incendies de forêt en temps réel ? Comment pouvons-nous protéger nos ressources naturelles, comme nos forêts et nos océans, qui jouent un rôle important de puits de carbone dans notre écosystème ?"
Sans aucun doute, ce type de déclaration a dû influencer la décision de Bill Gates mais, et c’est une opinion tout à fait personnelle, assez partagée cependant, à savoir : en trouvant sur son chemin Stoke Space, Bill Gates a trouvé la porte d’entrée de l’industrie spatiale et une possibilité, avec une fusée considérée par beaucoup d’experts comme pouvant rivaliser avec Elon Musk et SpaceX, de ne pas rester en dehors de cette fabuleuse histoire du XXIe siècle qu’est la conquête de l’espace.
Précisons pour terminer, que la société a effectué le 17 septembre 2023 un bref vol d'un prototype d'étage supérieur appelé Hopper2, conçu pour revenir sur Terre et atterrir verticalement pour une réutilisation rapide.
Ce vol de 15 secondes à Moses Lake (Washington) marquait le point culminant d'une campagne d'essais du véhicule.
Dans une interview après le vol, Andy Lapsa, PDG de Stoke Space, a déclaré : "Notre objectif interne est 2025. Je pense qu’il existe des opportunités d’accélérer les choses même par rapport à cela. Nous travaillons aussi vite que possible".
Lire aussi : Zephalto, la start-up française qui va emmener des touristes dans l'espace en 2024
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.