1- La montée de l’internationalisation du tourisme spatial
Longtemps ignorée dans le concert des nations spatiales, on voit ce qu’il est advenu de la Chine qui aujourd’hui non seulement a distancé l’Europe mais a aussi ravi la seconde place à la Russie repoussant la France et l’Europe en 4ème position.
A l’image de la Chine, de nombreux pays en 2023 vont poursuivre, voire accélérer leur développement dans le secteur du tourisme spatial. Parmi ceux-ci l’Inde dont le prototype de véhicule habité Gaganyaan développé par l'agence spatiale indienne devrait réaliser son vol d'essai en 2024, peut-être même fin 2023.
La Grande Bretagne qui vient de se voir accorder par la Civil Aviation Authority une première licence "historique" au Spatioport de Cornouailles, d’où partiront les prochaines fusées de Virgin Orbit.
Et l’on pourrait aussi parler du Japon et du fabuleux projet de l’Association Space Port Japan qui ambitionne de faire du Japon le centre du tourisme spatial d’Asie et dont le lieu pourrait être Tokyo ou ses environs proches, de la Corée du Sud qui après le lancement sa première fusée spatiale de conception nationale, "Nuri", ambitionne une place dans le cercle encore fermé des puissances spatiales, ou enfin les Emirats qui en lançant en décembre leur premier rover lunaire "Rashid", inscrivent cette mission dans le cadre de leur stratégie à devenir un acteur majeur dans l'exploration spatiale.
Cette année 2023, devrait donc marquer un nouveau tournant pour le tourisme spatial à savoir : le début de l’arrivée de nouveaux "pays-acteurs" marquant ainsi une nouvelle internationalisation du secteur.
A l’image de la Chine, de nombreux pays en 2023 vont poursuivre, voire accélérer leur développement dans le secteur du tourisme spatial. Parmi ceux-ci l’Inde dont le prototype de véhicule habité Gaganyaan développé par l'agence spatiale indienne devrait réaliser son vol d'essai en 2024, peut-être même fin 2023.
La Grande Bretagne qui vient de se voir accorder par la Civil Aviation Authority une première licence "historique" au Spatioport de Cornouailles, d’où partiront les prochaines fusées de Virgin Orbit.
Et l’on pourrait aussi parler du Japon et du fabuleux projet de l’Association Space Port Japan qui ambitionne de faire du Japon le centre du tourisme spatial d’Asie et dont le lieu pourrait être Tokyo ou ses environs proches, de la Corée du Sud qui après le lancement sa première fusée spatiale de conception nationale, "Nuri", ambitionne une place dans le cercle encore fermé des puissances spatiales, ou enfin les Emirats qui en lançant en décembre leur premier rover lunaire "Rashid", inscrivent cette mission dans le cadre de leur stratégie à devenir un acteur majeur dans l'exploration spatiale.
Cette année 2023, devrait donc marquer un nouveau tournant pour le tourisme spatial à savoir : le début de l’arrivée de nouveaux "pays-acteurs" marquant ainsi une nouvelle internationalisation du secteur.
Autres articles
2- Un nouvel axe Chine-Russie se dessine
Dans notre dernier article Tourisme spatial : retour sur les temps forts de l'année 2022, nous posions la question concernant la Russie de savoir si celle-ci : ira vers des accords de coopérations avec la Chine, une fois le conflit russo-ukrainien solutionné ? Retournera-t-elle vers une collaboration avec les occidentaux et qu’elle sera la réaction de ceux-ci ?
Le scientifique va-t-il devoir laisser la place au politique ? Autant de questions qui restent posées et dont nous ne pouvons aujourd’hui donner la réponse. Une chose est cependant certaine : la Russie spatiale ne peut rester isolée, il en va de son devenir. C’est pourquoi, un axe Russie – Chine – Inde ne doit pas être sous-estimé ».
Et bien nous avons déjà et en partie la réponse, puisque la semaine de Noel, le nouveau directeur de l’agence spatiale moscovite Roscosmos, Iori Bossirov, a annoncé que « la Russie et la Chine ont signé un accord pour développer une station lunaire commune. »
Même si cela pouvait être prévisible, une telle réponse consacre désormais une des conséquences de la guerre en Ukraine, marquant la fin d’une coopération internationale dans le secteur spatial. Dès lors, le développement du tourisme spatial, sera confronté à une "politique de bloc" et risque, du moins dans un premier temps d’en faire d’en faire les frais et donc de voir quelque peu sa croissance ralentir.
Le scientifique va-t-il devoir laisser la place au politique ? Autant de questions qui restent posées et dont nous ne pouvons aujourd’hui donner la réponse. Une chose est cependant certaine : la Russie spatiale ne peut rester isolée, il en va de son devenir. C’est pourquoi, un axe Russie – Chine – Inde ne doit pas être sous-estimé ».
Et bien nous avons déjà et en partie la réponse, puisque la semaine de Noel, le nouveau directeur de l’agence spatiale moscovite Roscosmos, Iori Bossirov, a annoncé que « la Russie et la Chine ont signé un accord pour développer une station lunaire commune. »
Même si cela pouvait être prévisible, une telle réponse consacre désormais une des conséquences de la guerre en Ukraine, marquant la fin d’une coopération internationale dans le secteur spatial. Dès lors, le développement du tourisme spatial, sera confronté à une "politique de bloc" et risque, du moins dans un premier temps d’en faire d’en faire les frais et donc de voir quelque peu sa croissance ralentir.
3- L’heure de vérité pour Boeing et Virgin Galactic
Ce n’est pas la première fois que l’on s’inquiète pour l’avenir de Virgin Galactic, mais quand même cela pourrait devenir problématique.
Après le succès de son vol habité de Juillet 2021, on aurait pu penser que Virgin Galactic comme il l’avait prévu et comme l’a fait par exemple Blue Origin, organiserait dans la foulée les premières opérations commerciales, d’autant plus que Virgin avait entre 600 et 800 confirmations payées et en portefeuille.
Pourtant depuis ce 11 juillet 2021, aucun lancement n’a été réalisé de la part de Virgin et de nombreux reports annoncés, accompagnés d’explications plus ou moins convaincantes. Dernière en date, celle de Michael Colglazier, PDG de l’entreprise en août dernier annonçant : « un lancement du service commercial au deuxième trimestre 2023. »
D’ici là, Virgin Galactic devra faire face sans aucun doute à une trésorerie difficile et les experts économiques et autres investisseurs auront leurs yeux fixés sur la société, d’autant plus que Virgin ne s’est jamais cachée que pour être rentable, il lui fallait entre 350 et 400 vols par an…
Cette année 2023 sera donc décisive pour l’avenir de Virgin, n’en déplaise à Richard Branson !
Dans le domaine des vols habités, si l’on connait le nom des deux pilotes, de la mission test du CST-100 de Boeing, baptisée Crew Flight Test (CFT), à savoir : Sunita Williams, astronaute vétéran qui a réalisé deux voyages dans l’espace et Barry Wilmore qui a déjà accumulé 178 jours dans l’espace, par contre on ne connait toujours pas encore la date exacte du vol.
Tout porte à croire cependant que ce vol qui consiste à démontrer la capacité de la capsule de Boeing à effectuer en toute sécurité des missions opérationnelles avec équipage à destination et en provenance de la station spatiale, devrait avoir lieu au printemps 2023.
Après de multiples retards et échecs et selon Reuters, le contrat pour Starliner atteint désormais près de 4,5 milliards de dollars et les revers connus par Boeing depuis 2019 lui ont coûté environ 900 millions de dollars !
Une nécessité donc pour Boeing de réussir son lancement dans l’année !
Après le succès de son vol habité de Juillet 2021, on aurait pu penser que Virgin Galactic comme il l’avait prévu et comme l’a fait par exemple Blue Origin, organiserait dans la foulée les premières opérations commerciales, d’autant plus que Virgin avait entre 600 et 800 confirmations payées et en portefeuille.
Pourtant depuis ce 11 juillet 2021, aucun lancement n’a été réalisé de la part de Virgin et de nombreux reports annoncés, accompagnés d’explications plus ou moins convaincantes. Dernière en date, celle de Michael Colglazier, PDG de l’entreprise en août dernier annonçant : « un lancement du service commercial au deuxième trimestre 2023. »
D’ici là, Virgin Galactic devra faire face sans aucun doute à une trésorerie difficile et les experts économiques et autres investisseurs auront leurs yeux fixés sur la société, d’autant plus que Virgin ne s’est jamais cachée que pour être rentable, il lui fallait entre 350 et 400 vols par an…
Cette année 2023 sera donc décisive pour l’avenir de Virgin, n’en déplaise à Richard Branson !
Dans le domaine des vols habités, si l’on connait le nom des deux pilotes, de la mission test du CST-100 de Boeing, baptisée Crew Flight Test (CFT), à savoir : Sunita Williams, astronaute vétéran qui a réalisé deux voyages dans l’espace et Barry Wilmore qui a déjà accumulé 178 jours dans l’espace, par contre on ne connait toujours pas encore la date exacte du vol.
Tout porte à croire cependant que ce vol qui consiste à démontrer la capacité de la capsule de Boeing à effectuer en toute sécurité des missions opérationnelles avec équipage à destination et en provenance de la station spatiale, devrait avoir lieu au printemps 2023.
Après de multiples retards et échecs et selon Reuters, le contrat pour Starliner atteint désormais près de 4,5 milliards de dollars et les revers connus par Boeing depuis 2019 lui ont coûté environ 900 millions de dollars !
Une nécessité donc pour Boeing de réussir son lancement dans l’année !
4- Une certaine pause dans le programme des lancements
Peu de lancement prévu au programme, deux seulement, mais d’envergure.
- Polaris Dawn qui comprendra un équipage de quatre personnes, dirigée par Jared Isaacman (déjà parti en 2021 sur la mission Inspirtion4).
A bord de Crew Dragon de Space X, les passagers passeront cinq jours en orbite à 500 kilomètres de la Terre.
Au cours de cette mission, ce sera la première fois qu’un civil réalisera une sortie dans l’espace.
- Axiom 2 (Ax-2), mission de 10 jours à destination de la Station spatiale internationale (ISS). Les quatre passagers (dont deux saoudiens) seront encadrés par une ancienne astronaute de la Nasa.
Si l’on reste un peu sur notre faim en ce domaine, nul doute que ce programme de s’étoffera tout au long de l’année, notamment par les lancements de Virgin Galactic pour qui, rappelons-le, c’est une absolue nécessitée en 2023.
Bien qu’aucune date officielle n’ait encore été posée par SpaceX pour le premier vol orbital du Starship, on peut raisonnablement penser que celui-ci aura lieu durant le premier trimestre 2023. La mission durera 90 minutes.
Rappelons que SpaceX utilisera Starship entre autres pour poser des humains sur la Lune, puis plus tard sur Mars.
- Polaris Dawn qui comprendra un équipage de quatre personnes, dirigée par Jared Isaacman (déjà parti en 2021 sur la mission Inspirtion4).
A bord de Crew Dragon de Space X, les passagers passeront cinq jours en orbite à 500 kilomètres de la Terre.
Au cours de cette mission, ce sera la première fois qu’un civil réalisera une sortie dans l’espace.
- Axiom 2 (Ax-2), mission de 10 jours à destination de la Station spatiale internationale (ISS). Les quatre passagers (dont deux saoudiens) seront encadrés par une ancienne astronaute de la Nasa.
Si l’on reste un peu sur notre faim en ce domaine, nul doute que ce programme de s’étoffera tout au long de l’année, notamment par les lancements de Virgin Galactic pour qui, rappelons-le, c’est une absolue nécessitée en 2023.
Bien qu’aucune date officielle n’ait encore été posée par SpaceX pour le premier vol orbital du Starship, on peut raisonnablement penser que celui-ci aura lieu durant le premier trimestre 2023. La mission durera 90 minutes.
Rappelons que SpaceX utilisera Starship entre autres pour poser des humains sur la Lune, puis plus tard sur Mars.
5- A moins d’un changement de la politique européenne en matière de vol habité, rien à attendre de concret de la France et de l’Europe avant la prochaine décennie
Suite à la réunion informelle des 27 ministres de l’Union Européenne en charge de l'espace le 16 février à Toulouse sous la présidence française, on connaissait déjà les réticences des européens face aux vols habités.
La réunion du Conseil de l’ESA réunissant les ministres européens responsables de l’Espace, qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 novembre 2022, n’a fait que confirmé ce désintérêt pour la France et l’Europe qui ont fait savoir qu’elles ne participeraient à l’aventure du Tourisme Spatial.
Au mieux si le prochain sommet spatial européen prévu fin 2023, s’orienterait enfin vers une politique de vols habités, les fonds ne seraient pas débloqués avant 2025 et l’adaptation d’Ariane 6 au vol habité nécessiterait de 5 à 10 ans.
Ainsi, une autonomie de l’Europe en matière de vol habité ne serait pas possible avant la prochaine décennie !!!
Cela sans compter des multiples reports d’Ariane 6 et du récent lanceur européen Vega C mi-décembre qui vient de rater son premier vol commercial.
Triste réalité de cette année 2023 pour la France et l’Europe qui n’auront plus de lanceurs à leur disposition au moins pour les six premiers mois de l’année et une fois de plus, ayant rompu les ponts avec les russes pour cause de conflit ukrainien, seront sous la dépendance des américains... Bienvenu dans le monde de monsieur Musk !
Chères Lectrices et Chers Lecteurs, permettez-moi de vous adresser mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
La réunion du Conseil de l’ESA réunissant les ministres européens responsables de l’Espace, qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 novembre 2022, n’a fait que confirmé ce désintérêt pour la France et l’Europe qui ont fait savoir qu’elles ne participeraient à l’aventure du Tourisme Spatial.
Au mieux si le prochain sommet spatial européen prévu fin 2023, s’orienterait enfin vers une politique de vols habités, les fonds ne seraient pas débloqués avant 2025 et l’adaptation d’Ariane 6 au vol habité nécessiterait de 5 à 10 ans.
Ainsi, une autonomie de l’Europe en matière de vol habité ne serait pas possible avant la prochaine décennie !!!
Cela sans compter des multiples reports d’Ariane 6 et du récent lanceur européen Vega C mi-décembre qui vient de rater son premier vol commercial.
Triste réalité de cette année 2023 pour la France et l’Europe qui n’auront plus de lanceurs à leur disposition au moins pour les six premiers mois de l’année et une fois de plus, ayant rompu les ponts avec les russes pour cause de conflit ukrainien, seront sous la dépendance des américains... Bienvenu dans le monde de monsieur Musk !
Chères Lectrices et Chers Lecteurs, permettez-moi de vous adresser mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française et "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, ainsi qu'en 2022 "Tourisme Spatial et Ecologie" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française et "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, ainsi qu'en 2022 "Tourisme Spatial et Ecologie" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.