Compagnies, aéroports... le transport aérien serait-il trop étriqué ? - Photo DR ADP
Nous sommes arrivés au hall 4 d’Orly et tout à coup, dans le couloir étriqué et bas de plafond que doivent emprunter les passagers pour accéder au hall d’arrivée, m’est venu un qualificatif qui me semble parfaitement refléter le transport aérien français : « Riquiqui ».
Comment qualifier autrement par exemple les accès aux aéroports et en particulier aux parkings des grandes plateformes françaises ?
Je sais bien que les voitures ont eu une grande tendance augmenter en taille, mais il faut être très habile pour ne pas heurter les bordures et pour se faufiler entre les bornes d’entrée.
Une petite mention particulière dans la difficulté pour l’accès au parking de CDG 2F et au P1 d’Orly.
Riquiqui également le dessin des places de parking. A vouloir trop densifier on s’expose à ne plus fournir l’espace nécessaire.
Certes les parkings sont aux normes de ceux de Vinci, mais ce n’est pas parce que ceux-ci sont trop étroits qu’il faut forcément les imiter.
Comment qualifier autrement par exemple les accès aux aéroports et en particulier aux parkings des grandes plateformes françaises ?
Je sais bien que les voitures ont eu une grande tendance augmenter en taille, mais il faut être très habile pour ne pas heurter les bordures et pour se faufiler entre les bornes d’entrée.
Une petite mention particulière dans la difficulté pour l’accès au parking de CDG 2F et au P1 d’Orly.
Riquiqui également le dessin des places de parking. A vouloir trop densifier on s’expose à ne plus fournir l’espace nécessaire.
Certes les parkings sont aux normes de ceux de Vinci, mais ce n’est pas parce que ceux-ci sont trop étroits qu’il faut forcément les imiter.
Etriqués également les aménagements intérieurs des aérogares
En élevant le sujet si on peut dire, comment qualifier les constructions des nouveaux terminaux par rapport à ceux des grandes plateformes internationales ?
Dubaï envisage de passer d’une capacité de 40 millions de passagers à … 120 millions alors que nos projets se bornent à travailler sur des capacités infiniment plus petites : quelques millions tout au plus alors que le transport aérien va doubler en 12 ans.
Étriqués également les aménagements intérieurs des aérogares, si encore une fois on les compare aux aéroports modernes de capacité identiques.
Les salons VIP sont surchargés car trop petits, les aires de circulation trop étroites et les points d’encombrement comme les postes d’inspection filtrage ou les aubettes de la PAF entrainent des queues faites dans des conditions d’un inconfort peu acceptable de nos jours.
Je sais bien qu’il faut faire avec l’architecture existante, raison de plus pour penser grand lorsque l’on fait une nouvelle construction.
Dubaï envisage de passer d’une capacité de 40 millions de passagers à … 120 millions alors que nos projets se bornent à travailler sur des capacités infiniment plus petites : quelques millions tout au plus alors que le transport aérien va doubler en 12 ans.
Étriqués également les aménagements intérieurs des aérogares, si encore une fois on les compare aux aéroports modernes de capacité identiques.
Les salons VIP sont surchargés car trop petits, les aires de circulation trop étroites et les points d’encombrement comme les postes d’inspection filtrage ou les aubettes de la PAF entrainent des queues faites dans des conditions d’un inconfort peu acceptable de nos jours.
Je sais bien qu’il faut faire avec l’architecture existante, raison de plus pour penser grand lorsque l’on fait une nouvelle construction.
Riquiqui le service à bord d'Air France ?
Riquiqui, comment qualifier autrement le service à bord d’Air France ?
Certes ce n’est pas sur un vol domestique que l’on peut réellement en juger, mais la dérive constante vers la minimisation des prestations devient même un objet de plaisanterie entre les passagers.
Il n’y a pas si longtemps on vous servait une bière de 33 cl et un sandwich, cela s’est transformé en une bière de 25 cl dans un emballage étudié pour paraître plus gros et un sachet de 8 minuscules « gâteaux » secs salés ou 3 sucrés.
A ce stade, il vaut mieux ne rien servir et laisser les clients acheter leur prestation qui sera forcément de meilleure qualité. Mais alors on sera vraiment arrivé au produit « low cost » que la compagnie a méprisé puis dénigré pendant si longtemps.
Et je ne vous parle pas des prestations servies sur le moyen-courrier. En 3 heures de vol on doit pouvoir faire mieux, mais cela coûte un peu plus cher, alors autant pénaliser les passagers.
Certes ce n’est pas sur un vol domestique que l’on peut réellement en juger, mais la dérive constante vers la minimisation des prestations devient même un objet de plaisanterie entre les passagers.
Il n’y a pas si longtemps on vous servait une bière de 33 cl et un sandwich, cela s’est transformé en une bière de 25 cl dans un emballage étudié pour paraître plus gros et un sachet de 8 minuscules « gâteaux » secs salés ou 3 sucrés.
A ce stade, il vaut mieux ne rien servir et laisser les clients acheter leur prestation qui sera forcément de meilleure qualité. Mais alors on sera vraiment arrivé au produit « low cost » que la compagnie a méprisé puis dénigré pendant si longtemps.
Et je ne vous parle pas des prestations servies sur le moyen-courrier. En 3 heures de vol on doit pouvoir faire mieux, mais cela coûte un peu plus cher, alors autant pénaliser les passagers.
Et le développement du transport aérien...
Enfin et c’est sans doute le plus grave, riquiqui également est le qualificatif que l’on peut attribuer aux développements de notre transport aérien.
Où est l’ambition, où est le souffle qui pourrait emporter l’adhésion des clients mais également des personnels. Comment veut-on avoir un personnel motivé alors que le seul objectif de sa compagnie semble être de survivre ?
Et comment alors faire passer aux clients un dynamisme qui n’existe pas ?
Ce qui est vrai des aéroports et des transporteurs l’est hélas aussi des autorités de contrôle aérien. Un projet européen est en voie de développement, il s’appelle SESAR.
Il permettra de gagner aux alentours de 10 à 15% du temps de vol, ce qui entraînera à la fois de très substantielles économies et permettra de consommer moins de CO².
Où est l’ambition, où est le souffle qui pourrait emporter l’adhésion des clients mais également des personnels. Comment veut-on avoir un personnel motivé alors que le seul objectif de sa compagnie semble être de survivre ?
Et comment alors faire passer aux clients un dynamisme qui n’existe pas ?
Ce qui est vrai des aéroports et des transporteurs l’est hélas aussi des autorités de contrôle aérien. Un projet européen est en voie de développement, il s’appelle SESAR.
Il permettra de gagner aux alentours de 10 à 15% du temps de vol, ce qui entraînera à la fois de très substantielles économies et permettra de consommer moins de CO².
Bref ce sujet devrait entrainer l’adhésion enthousiaste des contrôleurs, même si cela leur change quelques habitudes. Et bien l’affaire traine en longueur au détriment de l’ensemble du secteur aéronautique.
Au fond, le transport aérien est bien le reflet de notre société, frileuse devant tous les changements qui pourtant sont si nécessaires.
Et lorsque, par hasard une réforme est entreprise, c’est toujours « a minima » de peur des réactions des individus concernés.
Nous avons perdu l’habitude de penser « grand », serions-nous devenus un « petit pays » ?
Au fond, le transport aérien est bien le reflet de notre société, frileuse devant tous les changements qui pourtant sont si nécessaires.
Et lorsque, par hasard une réforme est entreprise, c’est toujours « a minima » de peur des réactions des individus concernés.
Nous avons perdu l’habitude de penser « grand », serions-nous devenus un « petit pays » ?
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, vient de signer aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, vient de signer aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com