Dans la foulée de la « 6éme conférence Internationale sur le Tourisme en Méditerranée », dirigeants de l'OMT et responsables gouvernementaux tunisiens ont voulu profiter au maximum de la présence à Djerba d'experts étrangers et de professionnels des pays du pourtour méditerranéen.
Ils leur ont donc demandé de prolonger leur séjour et de se porter ensemble au chevet du tourisme de « l'île des lotophages » comme la surnommait Homère dans l'Odyssée.
Le but de l'opération était bien de lancer sous forme d'ateliers une réflexion devant conduire, à partir de diagnostics, à identifier les priorités nécessaires en vue de l' élaboration d' un nouveau plan stratégique.
Car si Djerba est une destination qui a un nom, si elle a longtemps fait figure d'enfant gâtée du tourisme tunisien, force est de constater que son secteur touristique est en pleine régression.
Ils leur ont donc demandé de prolonger leur séjour et de se porter ensemble au chevet du tourisme de « l'île des lotophages » comme la surnommait Homère dans l'Odyssée.
Le but de l'opération était bien de lancer sous forme d'ateliers une réflexion devant conduire, à partir de diagnostics, à identifier les priorités nécessaires en vue de l' élaboration d' un nouveau plan stratégique.
Car si Djerba est une destination qui a un nom, si elle a longtemps fait figure d'enfant gâtée du tourisme tunisien, force est de constater que son secteur touristique est en pleine régression.
En termes simples et concis, Jalel Bourichale a dressé l'état des lieux. Sur cette île de 514 km² et de 140 kms de littoral, le parc hôtelier dispose d'une capacité exploitée de 39 359 lits. Des lits répartis sur 104 hôtels dont 16 sont fermés depuis plusieurs années pour cause de difficultés financières ou structurelles. (photo JB/TourMag.com)
Un constat alarmant et des propositions concrétes
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Et cela n'est pas simplement dû aux seuls effets collatéraux de la révolution...
« Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons ou proposer des solutions toutes faites... Mais bien pour essayer de comprendre ensemble, analyser, lancer des pistes... Avec pour finalité la possibilité de répondre à cette question ? Comment ré-attirer les touristes avec des produits renouvelés à Djerba ? »
On a vite compris que les précautions oratoires de Frédéric Pierret, le directeur exécutif de l'OMT, n'auront pas suffi à éviter que le débat et l'échange souhaités cèdent vite le pas à des monologues bien rodés.
Des cours magistraux dispensés -avec talent il faut le dire- par de prestigieux universitaires (comme Abdelfatteh Kasseh). Mieux encore, par d'anciens ministres du tourisme (le tunisien Ahmed Smaoui, l'espagnol German Porras...).
Tous venus prôner des solutions ...alors même que les difficultés actuelles dépendent pour partie de ce que les dites solutions n'ont justement jamais été appliquées lorsqu'ils étaient aux affaires !
Finalement, une fois n'est pas coutume, la bouffée d'air frais de la journée de travail est venue de la base.
D'un professionnel du tourisme djerbien parlant au nom de la Fédération Régionale de l'Hôtellerie qu'il préside : Jalel Bouricha.
En termes simples et concis, le PDG des Hôtels Yadis a dressé l'état des lieux. Sur cette île de 514 km² et de 140 kms de littoral, le parc hôtelier dispose d'une capacité exploitée de 39 359 lits.
Des lits répartis sur 104 hôtels dont 16 sont fermés depuis plusieurs années pour cause de difficultés financières ou structurelles.
Le haut de gamme et les 5 étoiles représentent seulement 12% de la capacité hôtelière et près de 20 000 lits sont dédiés à ce tourisme de masse qui fit un temps son succès.
« Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons ou proposer des solutions toutes faites... Mais bien pour essayer de comprendre ensemble, analyser, lancer des pistes... Avec pour finalité la possibilité de répondre à cette question ? Comment ré-attirer les touristes avec des produits renouvelés à Djerba ? »
On a vite compris que les précautions oratoires de Frédéric Pierret, le directeur exécutif de l'OMT, n'auront pas suffi à éviter que le débat et l'échange souhaités cèdent vite le pas à des monologues bien rodés.
Des cours magistraux dispensés -avec talent il faut le dire- par de prestigieux universitaires (comme Abdelfatteh Kasseh). Mieux encore, par d'anciens ministres du tourisme (le tunisien Ahmed Smaoui, l'espagnol German Porras...).
Tous venus prôner des solutions ...alors même que les difficultés actuelles dépendent pour partie de ce que les dites solutions n'ont justement jamais été appliquées lorsqu'ils étaient aux affaires !
Finalement, une fois n'est pas coutume, la bouffée d'air frais de la journée de travail est venue de la base.
D'un professionnel du tourisme djerbien parlant au nom de la Fédération Régionale de l'Hôtellerie qu'il préside : Jalel Bouricha.
En termes simples et concis, le PDG des Hôtels Yadis a dressé l'état des lieux. Sur cette île de 514 km² et de 140 kms de littoral, le parc hôtelier dispose d'une capacité exploitée de 39 359 lits.
Des lits répartis sur 104 hôtels dont 16 sont fermés depuis plusieurs années pour cause de difficultés financières ou structurelles.
Le haut de gamme et les 5 étoiles représentent seulement 12% de la capacité hôtelière et près de 20 000 lits sont dédiés à ce tourisme de masse qui fit un temps son succès.
Djerba n'avait qu'un taux d'occupation annuel de 63%
Car si Djerba est une destination qui a un nom, si elle a longtemps fait figure d'enfant gâtée du tourisme tunisien, force est de constater que son secteur touristique est en pleine régression./photo MS
M.Bouricha ne manque jamais de rappeler que même avec 8 325 133 nuitées en 2010 (donc avant la crise économique et la révolution), Djerba n'avait qu'un taux d'occupation annuel de 63%. Lequel est tombé l'an dernier à moins de 40%...
Le président de la Fédération Régionale de l'Hôtellerie souligne aussi les lacunes en desserte aérienne: « Avec le report de la date d'ouverture du ciel, l'île de Djerba continue de subir le manque remarquable de liaisons par lignes régulières avec les grandes villes européennes.
On doit souligner aussi que même pour les vols arrivant à Tunis, la correspondance pour Djerba n'est pas toujours assurée correctement en raison de l'absence de coordination des horaires de vols! »
Pour les hôteliers djerbiens, la concurrence accrue ajoutée au manque d'attractivité actuel de l'île appellent à un sursaut. Et M.Bouricha de lancer quelques pistes et de prôner le passage de Djerba en « Zone Franche » pour attirer le tourisme de Congrès, créer des attractions évènementielles, inciter la clientèle russe.
« Aujourd'hui, nous voulons de l'action, nous connaissons nos maux, nous connaissons les remèdes » a t'il lancé un brin provocateur à la tribune.
Pour lui, le développement touristique passe par la régionalisation, le partenariat public/privé, la réforme de l'Office National du Tourisme et la révision des codes d'investissement et du travail.
" Dans ce dernier par exemple, la saisonnalité du secteur touristique n'est pas reconnue. Une rapide révision s'impose sur la répartition du volume horaire, sur la polyvalence de l'employé."
Enfin, dans le fil droit des idées énoncées ci-dessus, Jalel Bouricha a conclut en demandant la création d'un Observatoire régional de veille, de contrôle et d'élaboration de plans d'action.
Un outil destiné à concrétiser la politique régionale et les partenariats. Sa composition comme ses attributions en matière de promotion, d'environnement, de formation et de démarche qualité ont déjà fait l'objet d'un travail dont le fruit a été partagé à l'occasion de cette rencontre.
Une chose est sûre. Les hôteliers tunisiens et particulièrement ceux de Djerba ont décidé de prendre leur destin en main. Forces vives du tourisme, forces de propositions, ils ont fait leur l'adage: aide toi et le ciel t'aidera...
Le président de la Fédération Régionale de l'Hôtellerie souligne aussi les lacunes en desserte aérienne: « Avec le report de la date d'ouverture du ciel, l'île de Djerba continue de subir le manque remarquable de liaisons par lignes régulières avec les grandes villes européennes.
On doit souligner aussi que même pour les vols arrivant à Tunis, la correspondance pour Djerba n'est pas toujours assurée correctement en raison de l'absence de coordination des horaires de vols! »
Pour les hôteliers djerbiens, la concurrence accrue ajoutée au manque d'attractivité actuel de l'île appellent à un sursaut. Et M.Bouricha de lancer quelques pistes et de prôner le passage de Djerba en « Zone Franche » pour attirer le tourisme de Congrès, créer des attractions évènementielles, inciter la clientèle russe.
« Aujourd'hui, nous voulons de l'action, nous connaissons nos maux, nous connaissons les remèdes » a t'il lancé un brin provocateur à la tribune.
Pour lui, le développement touristique passe par la régionalisation, le partenariat public/privé, la réforme de l'Office National du Tourisme et la révision des codes d'investissement et du travail.
" Dans ce dernier par exemple, la saisonnalité du secteur touristique n'est pas reconnue. Une rapide révision s'impose sur la répartition du volume horaire, sur la polyvalence de l'employé."
Enfin, dans le fil droit des idées énoncées ci-dessus, Jalel Bouricha a conclut en demandant la création d'un Observatoire régional de veille, de contrôle et d'élaboration de plans d'action.
Un outil destiné à concrétiser la politique régionale et les partenariats. Sa composition comme ses attributions en matière de promotion, d'environnement, de formation et de démarche qualité ont déjà fait l'objet d'un travail dont le fruit a été partagé à l'occasion de cette rencontre.
Une chose est sûre. Les hôteliers tunisiens et particulièrement ceux de Djerba ont décidé de prendre leur destin en main. Forces vives du tourisme, forces de propositions, ils ont fait leur l'adage: aide toi et le ciel t'aidera...