Venise : taxer les touristes, est-ce la meilleur solution contre le surtourisme ? - Crédit photo : Depositphotos @Maugli
Le sur-tourisme est devenu un sujet bankable dans les médias grand public. Ces derniers montrent les images d'une Venise envahie des hordes de touristes, de rues de Barcelone embouteillée et autres plages bondées, où le sable blanc est remplacé par des serviettes multicolores.
Si les reportages exaspèrent, ils sont peu nombreux à apporter des solutions à un fléau qui pourrait mettre à mal l'industrie touristique.
Car lutter contre le sur-tourisme revient à "demander si on veut sauver la planète ?" questionne Emmanuel Foiry, le président de Kuoni France.
En somme, tout le monde veut bien combattre ces sur-populations éphémères qui vident les centres-villes de leurs habitants originels, mais sans réellement prendre d'engagement.
Venise est excédée. La ville, désertée par ses habitants, a décidé d'agir en mettant en place un système de péage urbain qui verra chaque touriste s'acquitter d'un montant allant de 3 à 10 euros.
L'objectif est clair : limiter l'accès au centre-ville et réguler les flots de visiteurs. "Cette décision est une bonne chose, il y a un basculement des mentalités.
Les Vénitiens se sont pris au jeu de l'argent et de la folie du tourisme, mais sans penser à l'avenir de leur ville" peste Fabio Casilli, le fondateur d'Italie & Co.
Si les reportages exaspèrent, ils sont peu nombreux à apporter des solutions à un fléau qui pourrait mettre à mal l'industrie touristique.
Car lutter contre le sur-tourisme revient à "demander si on veut sauver la planète ?" questionne Emmanuel Foiry, le président de Kuoni France.
En somme, tout le monde veut bien combattre ces sur-populations éphémères qui vident les centres-villes de leurs habitants originels, mais sans réellement prendre d'engagement.
Venise est excédée. La ville, désertée par ses habitants, a décidé d'agir en mettant en place un système de péage urbain qui verra chaque touriste s'acquitter d'un montant allant de 3 à 10 euros.
L'objectif est clair : limiter l'accès au centre-ville et réguler les flots de visiteurs. "Cette décision est une bonne chose, il y a un basculement des mentalités.
Les Vénitiens se sont pris au jeu de l'argent et de la folie du tourisme, mais sans penser à l'avenir de leur ville" peste Fabio Casilli, le fondateur d'Italie & Co.
Est-ce une bonne chose de stigmatiser les touristes ?
A partir du 1er septembre 2019, tous les transporteurs vont devoir payer un droit d'entrée dans Venise, fluctuant selon les affluences touristiques.
Si pour le moment les modalités ne sont pas claires, et l'Ambassade d'Italie n'a pu nous apporter des précisions, la Sérénissime va bien passer à l'action.
Et les acteurs du tourisme contactés, sans être enthousiastes, se montrent favorables à son instauration.
A l'image de Frédéric de Fournoux, PDG de Plus Belle l’Europe "je suis absolument pour l'initiative. Ponctionner ceux qui profitent de Venise, sans faire vivre les commerces ou les habitants, est une bonne chose."
Car si les canaux et les palais baroques attirent, le tourisme enrichit aussi et surtout les cités environnantes.
"La ville se trouve dans un étau dangereux. Par exemple à Mestre, situé à quelques kilomètres, il y a des projets hôteliers gigantesques, ce qui alimentera toujours plus les contingents de touristes" analyse le fondateur d'Italie & Co
Venise est devenue au fil du temps "une ville-musée" déplorent les professionnels.
Avec ce droit d'entrée, les visiteurs vont pouvoir participer à l'avenir de la ville, en aidant les autorités à maintenir son patrimoine en l'état.
Il faut dire que les passages incessants des bateaux de croisière ont aussi bien abîmé la faune que les fondations mêmes de la ville. Son entretien est non seulement devenu un enjeu italien, mais aussi mondial.
Car le tourisme pointé du doigt permet aussi "de sauvegarder le patrimoine d'un pays, sauf que l'excès le fragilise. L'équilibre à trouver n'est pas facile, mais j'espère simplement que l'argent récolté ira bien à l'entretien de la cité" plaide Emmanuel Foiry.
Si pour le moment les modalités ne sont pas claires, et l'Ambassade d'Italie n'a pu nous apporter des précisions, la Sérénissime va bien passer à l'action.
Et les acteurs du tourisme contactés, sans être enthousiastes, se montrent favorables à son instauration.
A l'image de Frédéric de Fournoux, PDG de Plus Belle l’Europe "je suis absolument pour l'initiative. Ponctionner ceux qui profitent de Venise, sans faire vivre les commerces ou les habitants, est une bonne chose."
Car si les canaux et les palais baroques attirent, le tourisme enrichit aussi et surtout les cités environnantes.
"La ville se trouve dans un étau dangereux. Par exemple à Mestre, situé à quelques kilomètres, il y a des projets hôteliers gigantesques, ce qui alimentera toujours plus les contingents de touristes" analyse le fondateur d'Italie & Co
Venise est devenue au fil du temps "une ville-musée" déplorent les professionnels.
Avec ce droit d'entrée, les visiteurs vont pouvoir participer à l'avenir de la ville, en aidant les autorités à maintenir son patrimoine en l'état.
Il faut dire que les passages incessants des bateaux de croisière ont aussi bien abîmé la faune que les fondations mêmes de la ville. Son entretien est non seulement devenu un enjeu italien, mais aussi mondial.
Car le tourisme pointé du doigt permet aussi "de sauvegarder le patrimoine d'un pays, sauf que l'excès le fragilise. L'équilibre à trouver n'est pas facile, mais j'espère simplement que l'argent récolté ira bien à l'entretien de la cité" plaide Emmanuel Foiry.
Venise une "ville-musée", est-ce inéluctable ?
Seul le temps pourra permettre de juger de l'utilisation du pactole amassé par une ville qui accueille chaque année presque 30 millions de visiteurs, sur 130km² de terre ferme, dont seulement 7,5km² pour le centre-ville.
Et Emmanuel Foiry de prédire "il ne faut attendre que Venise disparaisse pour prendre des décisions. Une fois qu'elle sera submergée par l'eau ou détruite, il sera trop tard."
Alors que la taxation paraît acceptée et acceptable, les professionnels se montrent pro-actifs pour ne pas voir leur terrain de jeu anéanti. D'un côté la limitation des bateaux de croisière est un argument, de l'autre la municipalité doit reprendre le contrôler de sa politique immobilière et hôtelière.
C'est simple "il n'y a plus que des hôtels et des Airbnb, mais plus aucun Vénitien. Avec un prix moyen du mettre carré oscillant entre 10 et 12 000 euros, dans les quartiers les moins attractifs, qui peut se loger dans ces conditions ?" pose comme question, le PDG de Plus Belle l’Europe. Pour ce dernier la ville est devenue un réel cauchemar.
Fabio Casilli propose lui "de cadrer le marché immobilier, il ne sert plus à rien d'ouvrir des hôtels. La municipalité doit être plus rigoureuse dans sa politique immobilière."
Le problème de Venise est le même à travers les frontières européennes et les continents. Paris, Barcelone, New-York ou encore les îles de Thaïlandaises sont devenus des paradis touristiques déshumanisés.
Si les professionnels du tourisme veulent continuer à vivre de leur activité, il paraît irrémédiable d'agir et peut être d'instaurer des quotas.
Le patron de Kuoni France de conclure "je suis sceptique sur la mesure prise par la ville de Venise.
Je pense que la meilleure solution serait de réguler drastiquement le nombre de touristes." Et permettre aux Vénitiens de se réapproprier leur ville, quitte à faire de Venise le voyage d'une vie.
Et Emmanuel Foiry de prédire "il ne faut attendre que Venise disparaisse pour prendre des décisions. Une fois qu'elle sera submergée par l'eau ou détruite, il sera trop tard."
Alors que la taxation paraît acceptée et acceptable, les professionnels se montrent pro-actifs pour ne pas voir leur terrain de jeu anéanti. D'un côté la limitation des bateaux de croisière est un argument, de l'autre la municipalité doit reprendre le contrôler de sa politique immobilière et hôtelière.
C'est simple "il n'y a plus que des hôtels et des Airbnb, mais plus aucun Vénitien. Avec un prix moyen du mettre carré oscillant entre 10 et 12 000 euros, dans les quartiers les moins attractifs, qui peut se loger dans ces conditions ?" pose comme question, le PDG de Plus Belle l’Europe. Pour ce dernier la ville est devenue un réel cauchemar.
Fabio Casilli propose lui "de cadrer le marché immobilier, il ne sert plus à rien d'ouvrir des hôtels. La municipalité doit être plus rigoureuse dans sa politique immobilière."
Le problème de Venise est le même à travers les frontières européennes et les continents. Paris, Barcelone, New-York ou encore les îles de Thaïlandaises sont devenus des paradis touristiques déshumanisés.
Si les professionnels du tourisme veulent continuer à vivre de leur activité, il paraît irrémédiable d'agir et peut être d'instaurer des quotas.
Le patron de Kuoni France de conclure "je suis sceptique sur la mesure prise par la ville de Venise.
Je pense que la meilleure solution serait de réguler drastiquement le nombre de touristes." Et permettre aux Vénitiens de se réapproprier leur ville, quitte à faire de Venise le voyage d'une vie.