"Vis ma Vie", une initiative pour "créer une meilleure dynamique d'équipe"

TourMaG.com - Que pensez-vous de la Semaine des Métiers du Tourisme organisée par le Gouvernement ? Y participerez-vous ?

Lionel Rabiet : Cet événement a de nombreuses vertus à mes yeux. Il met en lumière notre secteur d'activité auprès du grand public et les différents acteurs qui le composent.

C'est aussi un moyen de rappeler l'importance du tourisme dans l'économie avec près de 2 millions d'emplois générés en France.

La Semaine des Métiers du Tourisme étant essentiellement centrée sur le tourisme incoming, Voyages d'exception n'y participera pas cette année, mais nous serons très attentifs à l'évolution de cet évènement.

TourMaG.com - J'ai repéré votre initiative "Vis ma Vie". De quoi s'agit-il ? Quel est l'objectif recherché ? Qu'en pensent vos collaborateurs ?

Lionel Rabiet : Recruter de nouveaux collaborateurs, c'est bien. Mais garder ceux qu'on a, c'est encore mieux !

Nous avons une politique RSE très forte chez Voyages d'exception, qui a d'ailleurs été récompensée par l'obtention du label "Agir pour un Tourisme Responsable" en septembre 2023, dont la composante sociale est cruciale.

L'initiative "Vis ma vie" s'intègre dans cette politique. Chaque collaborateur, quelle que soit sa fonction, a la possibilité une fois par an, de partir sur l'un de nos voyages et croisières en tant qu'accompagnateur. Les salariés sont contents de le faire.

Et c'est aussi un moyen pour eux de mieux connaître nos produits, nos clients et toutes les problématiques opérationnelles que nous pouvons rencontrer pendant nos voyages.

Ce programme que nous avons mis en place depuis la sortie du Covid est vraiment gagnant-gagnant avec des salariés qui sont plus heureux et, je dirais, "transformés" par cette expérience.

Nous développons également ce programme au niveau des services de l'entreprise. Par exemple, chaque salarié passe au moins une matinée par an au service "réservation" et au service "production".

Je crois que cela concourt à aider chacun à mieux connaître les missions des autres salariés et permet de créer une meilleure dynamique d'équipe au sein de l'entreprise.

TourMaG.com - Recrutez-vous actuellement ? Quels types de postes ? Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Lionel Rabiet : Nous recrutons à tous les postes car notre société grandit. En ce moment, nous cherchons des profils au sein des services "Production" et "Réservation".

Notre image employeur est, je crois, plutôt bonne dans le secteur et nous n'avons jamais eu, jusqu'à aujourd'hui, de difficultés pour recruter de bons profils. Le fait d'être à Paris est sûrement un avantage.

J'ajoute que nous avons une politique très volontaire s'agissant du recrutement des alternants. Nous en avons 8 actuellement sur un effectif complet de 30 salariés. Plusieurs d'entre eux ont vocation à rester chez nous. L'alternance est un formidable tremplin pour l'emploi mais il faut être très strict au niveau du recrutement car le niveau des étudiants est très inégal.

TourMaG.com - L'industrie du tourisme connaît de longue date des difficultés de recrutement. Comment y remédier ? Comment rendre le secteur attractif ? Avez-vous des pistes de réflexion ou initiatives qui vont en ce sens ?

Lionel Rabiet : En tant que président des Entreprises du Voyage Île-de-France et membre du conseil d'administration des EDV, l'attractivité de notre secteur me concerne directement. Valérie Boned, notre présidente, en a fait une de ses priorités depuis son accession à la présidence.

Le premier point, c'est bien entendu la fiche de salaire. En ce sens, l'augmentation sensible des minimas conventionnels décidée avec les syndicats en février est une excellente nouvelle.

Mais il y a bien sûr d'autres éléments comme le déploiement de l'intéressement, du télétravail et d'autres mesures sociales où les EDV peuvent servir d'accélérateur.

Ensuite, l'attractivité c'est aussi offrir des possibilités d'évolution aux salariés et aux salariées.

Notre secteur souffre encore d'une faible représentation des femmes aux postes de direction. Je souhaite y travailler, notamment en partenariat avec l'association Femmes du Tourisme qui vient d'élire une nouvelle présidente Emmanuelle Llop particulièrement concernée par ce sujet.

Au-delà, nous devons améliorer l'image de notre profession, notamment s'agissant de son utilité sociale et environnementale.

Notre métier est attaqué par les associations écologistes. Nous devons reconnaître nos responsabilités et tout faire pour rendre le voyage le plus responsable possible.

Mais nous devons aussi mettre en avant notre fierté à exercer ce métier qui est créateur de bonheur pour des millions de personnes dans le monde, et un magnifique outil d'émancipation économique pour des centaines de pays de l'hémisphère sud.

C'est ainsi que nous réussirons à convaincre les nouvelles générations de rejoindre notre secteur.