Les salariés de la compagnie devant la salle d'audience du Tribunal de Commerce de Bobigny, mercredi dernier - DR CE
Ce n'est pas vraiment une surprise.
Le Tribunal de Commerce de Bobigny a placé lors de l'audience prévue à 14h ce vendredi 4 octobre 2019 XL Airways en liquidation judiciaire, selon le Figaro.
La compagnie compte 570 salariés qui vont prochainement recevoir leur lettre de licenciement.
Le Tribunal n'aura donc pas donné suite à l'offre surprise de Gérard Houa (Lu Azur) présentée mercredi 2 octobre 2019 lors de la [précédente audience.
Lire : XL Airways : l'offre inattendue de Gérard Houa qui laisse les salariés sceptiques (vidéo)
Le Tribunal de Commerce de Bobigny a placé lors de l'audience prévue à 14h ce vendredi 4 octobre 2019 XL Airways en liquidation judiciaire, selon le Figaro.
La compagnie compte 570 salariés qui vont prochainement recevoir leur lettre de licenciement.
Le Tribunal n'aura donc pas donné suite à l'offre surprise de Gérard Houa (Lu Azur) présentée mercredi 2 octobre 2019 lors de la [précédente audience.
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Gérard Houa (ex-Aigle Azur) fait une offre de reprise pour XL Airways
Laurent Magnin PDG de la compagnie avait alors déclaré que cette offre "n'amenait à priori toutes les garanties nécessaires".
Ce qui est effectivement une bonne chose, le Tribunal n'aura pas cru une seconde à cette offrepour le moins... étrange.
« Ce drame symptomatique des maux qui touchent l’aérien laisse sur le tarmac 324 PNC », réagissent dans un tract commun les sections Air France et XL Airways de l’Unac, syndicat d’hôtesses et de pilotes. Les section sont d’ores et déjà demandé à Air France « de s’intéresser au sort de ces PNC tout comme à ceux d’AIgle Azur, en plus des alternants et du sureffectif de Hop prévus d’être intégrés dans les mois et années à venir ».
« Nous savons la Direction de la compagnie sensible au sort de ces salariés d’expérience et demandons à l’Etat de tout mettre en œuvre pour aider à trouver une solution pérenne et salvatrice », peut-on aussi lire dans le tract de l’Unac.
Nous avons pu joindre Laurent Magnin, totalement épuisé. « Cette fois, c’est bien fini, nous a-t-il confié. Nous avons assisté au départ des avions qui retournent vers leur leaser, avec une grande partie du personnel. C’est trop » !
L’homme est à bout, il a même fait un rapide séjour à l’hôpital. Et de conclure sur cette phrase : « L’échec est un truc absolument épuisant » !
Ce qui est effectivement une bonne chose, le Tribunal n'aura pas cru une seconde à cette offrepour le moins... étrange.
« Ce drame symptomatique des maux qui touchent l’aérien laisse sur le tarmac 324 PNC », réagissent dans un tract commun les sections Air France et XL Airways de l’Unac, syndicat d’hôtesses et de pilotes. Les section sont d’ores et déjà demandé à Air France « de s’intéresser au sort de ces PNC tout comme à ceux d’AIgle Azur, en plus des alternants et du sureffectif de Hop prévus d’être intégrés dans les mois et années à venir ».
« Nous savons la Direction de la compagnie sensible au sort de ces salariés d’expérience et demandons à l’Etat de tout mettre en œuvre pour aider à trouver une solution pérenne et salvatrice », peut-on aussi lire dans le tract de l’Unac.
Nous avons pu joindre Laurent Magnin, totalement épuisé. « Cette fois, c’est bien fini, nous a-t-il confié. Nous avons assisté au départ des avions qui retournent vers leur leaser, avec une grande partie du personnel. C’est trop » !
L’homme est à bout, il a même fait un rapide séjour à l’hôpital. Et de conclure sur cette phrase : « L’échec est un truc absolument épuisant » !
L’ADIEU AUX LARMES DE XL AIRWAYS
"En ce jour funeste et 7 jours après notre sœur française Aigle Azur, la compagnie XL AIRWAYS est liquidée. Le mot liquidé nous, les 600 de XL Airways nous le revendiquons.
C’est dans une infinie tristesse que nous disparaissons. Des clients abandonnés et 570 personnes sans travail. Il y aura beaucoup de choses à dire sur cette série noire sans précédent pour l’aviation civile française. Des raisons, il y en a toujours plusieurs. A nous d’y voir clair dans nos introspections et dans ce qui est extérieur, pour apporter une contribution à ce désastre.
Depuis des années j’alerte sur la fragilité inouïe de notre pavillon face à une concurrence ne disposant pas des mêmes armes et que nous subissons. Les résultats de nos compagnies françaises ne sont pas à la hauteur et ne nous protègent pas. Ce qui vient de se passer est une humiliation. La médiocrité des plans de reprise pour les deux compagnies restera comme un jour noir.
Et que ceux qui vivent et survivent ne se trompent pas. Si rien n’est fait dans les prises de conscience politique, économique et publique, d’autres catastrophes se produiront. A une ou deux exceptions près, les résultats de nos compagnies, à commencer par la plus grande, ne peuvent en aucun cas nous faire fanfaronner.
Seuls l’humilité et le travail nous referont prendre des parts de marché. Nous en perdons depuis 20 ans, tous ! Cet échec est collectif, même si chacun et je le sais, à commencer par moi, doit mesurer les choses faites ou non en termes de stratégie et de moyens. Dans notre disparition il y a un élément majeur, et le nier serait dramatique. Nos clients directs, nos amis agents de voyages, distributeurs et tour-opérateurs subissent de plein fouet nos faillites.
Sur 100% des faillites de l’aérien, les clients perdent leurs billets et se trouvent bloqués à destination dans le cadre de l’arrêt brutal des opérations. Il appartient à notre corporation d’apporter des réponses. Les grandes compagnies sont réticentes, sûres de ne jamais disparaitre.
Elles oublient, pour les trois plus grandes en Europe, qu’en 70 ans les Etats les ont sauvées dix fois chacune. Sinon elles seraient tombées. Les Américains, toujours plus malins, ont inventé le merveilleux Chapter 11 pour renaitre comme des Phoenix.
J’ai soixante ans et j’ai vu tout ça. La rage qui m’habite malgré la défaite reste intacte. Nous n’avons sans doute pas répondu avec assez d’intelligence à cette concurrence, dont une partie a déjà disparu ou frôle la faillite. Quelle injustice pour la compagnie qui avait le plus beau et le plus étonnant réseau de l’aérien privé français !
Quelle injustice pour mes XL avec qui nous avons pris tant de risques en étant pourtant si prudents. Quelle injustice pour une des compagnies dont la maitrise des coûts était réelle et qui était si souvent…la moins chère. L’aérien français et ses échecs doit se reprendre en main.
Des acteurs solides, capitalisés, des syndicats au cœur de la stratégie de reconquête sans être obsédés par le corporatisme. Un Etat dont les ministres et les élus comprennent enfin comment les taxes ou l’absence de simplification, le coût de la sûreté, les charges, nous tuent.
Un secrétaire d’Etat aux Transports comme Jean-Baptiste Djebbari qui ne pense pas qu’au train et au routier. Il nous faut cela pour l’avenir, des interlocuteurs joignables à chaque instant pour avancer sur l’aérien, qui lui bouge très vite. Le premier pays touristique du monde doit se reprendre en main et se faire craindre de ses concurrents aériens. Les hubs du Golfe vont redescendre, les gens veulent des vols directs. La bataille n’est pas low-cost, elle est en point à point, même écologiquement."
C’est dans une infinie tristesse que nous disparaissons. Des clients abandonnés et 570 personnes sans travail. Il y aura beaucoup de choses à dire sur cette série noire sans précédent pour l’aviation civile française. Des raisons, il y en a toujours plusieurs. A nous d’y voir clair dans nos introspections et dans ce qui est extérieur, pour apporter une contribution à ce désastre.
Depuis des années j’alerte sur la fragilité inouïe de notre pavillon face à une concurrence ne disposant pas des mêmes armes et que nous subissons. Les résultats de nos compagnies françaises ne sont pas à la hauteur et ne nous protègent pas. Ce qui vient de se passer est une humiliation. La médiocrité des plans de reprise pour les deux compagnies restera comme un jour noir.
Et que ceux qui vivent et survivent ne se trompent pas. Si rien n’est fait dans les prises de conscience politique, économique et publique, d’autres catastrophes se produiront. A une ou deux exceptions près, les résultats de nos compagnies, à commencer par la plus grande, ne peuvent en aucun cas nous faire fanfaronner.
Seuls l’humilité et le travail nous referont prendre des parts de marché. Nous en perdons depuis 20 ans, tous ! Cet échec est collectif, même si chacun et je le sais, à commencer par moi, doit mesurer les choses faites ou non en termes de stratégie et de moyens. Dans notre disparition il y a un élément majeur, et le nier serait dramatique. Nos clients directs, nos amis agents de voyages, distributeurs et tour-opérateurs subissent de plein fouet nos faillites.
Sur 100% des faillites de l’aérien, les clients perdent leurs billets et se trouvent bloqués à destination dans le cadre de l’arrêt brutal des opérations. Il appartient à notre corporation d’apporter des réponses. Les grandes compagnies sont réticentes, sûres de ne jamais disparaitre.
Elles oublient, pour les trois plus grandes en Europe, qu’en 70 ans les Etats les ont sauvées dix fois chacune. Sinon elles seraient tombées. Les Américains, toujours plus malins, ont inventé le merveilleux Chapter 11 pour renaitre comme des Phoenix.
J’ai soixante ans et j’ai vu tout ça. La rage qui m’habite malgré la défaite reste intacte. Nous n’avons sans doute pas répondu avec assez d’intelligence à cette concurrence, dont une partie a déjà disparu ou frôle la faillite. Quelle injustice pour la compagnie qui avait le plus beau et le plus étonnant réseau de l’aérien privé français !
Quelle injustice pour mes XL avec qui nous avons pris tant de risques en étant pourtant si prudents. Quelle injustice pour une des compagnies dont la maitrise des coûts était réelle et qui était si souvent…la moins chère. L’aérien français et ses échecs doit se reprendre en main.
Des acteurs solides, capitalisés, des syndicats au cœur de la stratégie de reconquête sans être obsédés par le corporatisme. Un Etat dont les ministres et les élus comprennent enfin comment les taxes ou l’absence de simplification, le coût de la sûreté, les charges, nous tuent.
Un secrétaire d’Etat aux Transports comme Jean-Baptiste Djebbari qui ne pense pas qu’au train et au routier. Il nous faut cela pour l’avenir, des interlocuteurs joignables à chaque instant pour avancer sur l’aérien, qui lui bouge très vite. Le premier pays touristique du monde doit se reprendre en main et se faire craindre de ses concurrents aériens. Les hubs du Golfe vont redescendre, les gens veulent des vols directs. La bataille n’est pas low-cost, elle est en point à point, même écologiquement."