« Nous enregistrons une hausse de 15% des prises de commandes depuis le 1er janvier. Je reste malgré tout très méfiant. L'économie et la géopolitique m'inquiètent en 2024 », affirme Yvon Peltanche, fondateur d’Eden Tour @C.E.
TourMaG - Vous avez reçu le prix du « Meilleur mini réseau » décerné lors de la Coupe de France des agences de voyages .
Yvon Peltanche : J'en suis évidemment extrêmement flatté, non pas pour moi, mais pour mes équipes. C'est la reconnaissance de 24 ans de travail.
J'ai créé Eden Tour en ouvrant une première agence en 2000. Aujourd’hui, nous avons 24 points de vente. Je suis plutôt fier du parcours. Je le dois aux équipes qui m'entourent, qui sont sur le terrain, c'est une vraie fierté.
TourMaG - Comment se porte votre activité ?
Yvon Peltanche : Comme partout, nous avons fait une année 2023 record.
L’année 2024 s’annonce bonne. Nous enregistrons une hausse de 15% des prises de commandes depuis le 1er janvier.
Je reste malgré tout très méfiant. L'économie et la géopolitique m'inquiètent en 2024.
TourMaG - Quelles sont les tendances ?
Isabelle Jaecques : Après une très bonne année 2023, nous restons sur une bonne dynamique.
Nous constatons un retour à l'anticipation de la part de nos clients. Au mois d'avril, nous avons déjà des réservations pour l’automne, voire début 2025.
C'était déjà le cas l'année dernière, plus de 50% des clients réservaient à plus de 3 mois du départ et plus de 40% à plus de 6 mois du départ.
Par contre l'été reste très compliqué. C'est essentiellement dû au prix des voyages. Il est difficile de satisfaire une partie de la clientèle familiale - deux adultes et deux enfants - car les budgets sont vraiment trop élevés.
Yvon Peltanche : J'en suis évidemment extrêmement flatté, non pas pour moi, mais pour mes équipes. C'est la reconnaissance de 24 ans de travail.
J'ai créé Eden Tour en ouvrant une première agence en 2000. Aujourd’hui, nous avons 24 points de vente. Je suis plutôt fier du parcours. Je le dois aux équipes qui m'entourent, qui sont sur le terrain, c'est une vraie fierté.
TourMaG - Comment se porte votre activité ?
Yvon Peltanche : Comme partout, nous avons fait une année 2023 record.
L’année 2024 s’annonce bonne. Nous enregistrons une hausse de 15% des prises de commandes depuis le 1er janvier.
Je reste malgré tout très méfiant. L'économie et la géopolitique m'inquiètent en 2024.
TourMaG - Quelles sont les tendances ?
Isabelle Jaecques : Après une très bonne année 2023, nous restons sur une bonne dynamique.
Nous constatons un retour à l'anticipation de la part de nos clients. Au mois d'avril, nous avons déjà des réservations pour l’automne, voire début 2025.
C'était déjà le cas l'année dernière, plus de 50% des clients réservaient à plus de 3 mois du départ et plus de 40% à plus de 6 mois du départ.
Par contre l'été reste très compliqué. C'est essentiellement dû au prix des voyages. Il est difficile de satisfaire une partie de la clientèle familiale - deux adultes et deux enfants - car les budgets sont vraiment trop élevés.
"Quelques projets de développement pour 2025"
TourMaG - Vous avez ouvert votre 24e point de vente fin 2023. Avez-vous l’ambition de continuer à développer votre réseau ?
Yvon Peltanche : J'ai réactivé une ouverture qui était prévue en janvier 2020 et que j'avais reportée compte tenu du contexte. Le hasard a voulu que l'an dernier, le propriétaire me recontacte puisque le local était disponible. Nous avons ouvert en septembre.
Depuis, j’ai racheté une agence TourCom à Auray, dans le Morbihan.
Je reste à l'écoute des opportunités éventuelles. J'ai toujours agi comme cela.
Outre les 24 points de vente, depuis le Covid, nous avons développé un service groupes, qui compte aujourd’hui huit personnes. Notre service billetterie prend un peu d'ampleur.
Le réceptif, Eden en France, créé pendant le Covid, connait un démarrage intéressant.
Et puis, notre petit tour-opérateur spécialisé sur les Açores, Açores Voyages, connait, lui, un vrai décollage.
TourMaG - C'est important aujourd'hui de se diversifier ?
Yvon Peltanche : Ça me paraissait encore plus important en 2020-2021. Le Covid nous a tellement secoués.
À l'époque, nous n’avions pas forcément de perspectives. Pour moi, il était évident qu'il fallait se diversifier. C’est pour cela que j’ai créé Eden en France.
Nous avons quelques projets de développement pour 2025. Il est trop tôt pour en parler. Nous resterons sur des marchés de niche, mais intéressants à travailler comme sur les Açores.
Yvon Peltanche : J'ai réactivé une ouverture qui était prévue en janvier 2020 et que j'avais reportée compte tenu du contexte. Le hasard a voulu que l'an dernier, le propriétaire me recontacte puisque le local était disponible. Nous avons ouvert en septembre.
Depuis, j’ai racheté une agence TourCom à Auray, dans le Morbihan.
Je reste à l'écoute des opportunités éventuelles. J'ai toujours agi comme cela.
Outre les 24 points de vente, depuis le Covid, nous avons développé un service groupes, qui compte aujourd’hui huit personnes. Notre service billetterie prend un peu d'ampleur.
Le réceptif, Eden en France, créé pendant le Covid, connait un démarrage intéressant.
Et puis, notre petit tour-opérateur spécialisé sur les Açores, Açores Voyages, connait, lui, un vrai décollage.
TourMaG - C'est important aujourd'hui de se diversifier ?
Yvon Peltanche : Ça me paraissait encore plus important en 2020-2021. Le Covid nous a tellement secoués.
À l'époque, nous n’avions pas forcément de perspectives. Pour moi, il était évident qu'il fallait se diversifier. C’est pour cela que j’ai créé Eden en France.
Nous avons quelques projets de développement pour 2025. Il est trop tôt pour en parler. Nous resterons sur des marchés de niche, mais intéressants à travailler comme sur les Açores.
"Il est nécessaire de verdir notre image"
TourMaG - Quels sont les enjeux de la distribution aujourd’hui ?
Yvon Peltanche : Le tourisme durable, équitable, prend de plus en plus d'ampleur. Ça fait effectivement partie des enjeux. Il est nécessaire de verdir notre image.
Je suis assez mesuré par rapport à ce sujet. Oui, il faut effectivement prendre conscience des enjeux climatiques. Mais non, pas à n'importe quel prix.
Je trouve que dans le tourisme, une vraie démarche a été entreprise depuis quelques années pour contribuer aux enjeux écologiques qui nous font face.
Je pense que tous les acteurs du tourisme sont en train de travailler dans ce sens, que ce soit la croisière, l'aérien… De la même façon, de plus en plus de TO prennent conscience qu’il faut travailler sur le surtourisme. Il faut par exemple parvenir à convaincre les clients que la saisonnalité a évolué, justement en raison des changements climatiques.
J'ai envie de faire confiance à l'intelligence humaine et à la technologie. Nous saurons nous adapter à tous ces enjeux.
TourMaG - En termes de RSE , le train peut-il être une alternative à l'avion ?
Yvon Peltanche : Oui, le jour où le train sera moins cher que l'avion. Nous, dans l'Ouest, nous n'avons plus forcément le choix, car les lignes aériennes ont été considérablement réduites, le changement se fait naturellement.
En contrepartie, quand je vois le prix du train pour aller à Paris, je me dis que la SNCF a peut-être un vrai travail à faire sur ce sujet.
Yvon Peltanche : Le tourisme durable, équitable, prend de plus en plus d'ampleur. Ça fait effectivement partie des enjeux. Il est nécessaire de verdir notre image.
Je suis assez mesuré par rapport à ce sujet. Oui, il faut effectivement prendre conscience des enjeux climatiques. Mais non, pas à n'importe quel prix.
Je trouve que dans le tourisme, une vraie démarche a été entreprise depuis quelques années pour contribuer aux enjeux écologiques qui nous font face.
Je pense que tous les acteurs du tourisme sont en train de travailler dans ce sens, que ce soit la croisière, l'aérien… De la même façon, de plus en plus de TO prennent conscience qu’il faut travailler sur le surtourisme. Il faut par exemple parvenir à convaincre les clients que la saisonnalité a évolué, justement en raison des changements climatiques.
J'ai envie de faire confiance à l'intelligence humaine et à la technologie. Nous saurons nous adapter à tous ces enjeux.
TourMaG - En termes de RSE , le train peut-il être une alternative à l'avion ?
Yvon Peltanche : Oui, le jour où le train sera moins cher que l'avion. Nous, dans l'Ouest, nous n'avons plus forcément le choix, car les lignes aériennes ont été considérablement réduites, le changement se fait naturellement.
En contrepartie, quand je vois le prix du train pour aller à Paris, je me dis que la SNCF a peut-être un vrai travail à faire sur ce sujet.
Contraindre les alternants à rester quelques années dans l'entreprise
TourMaG - En 2024, les difficultés liées à l’emploi restent une problématique forte...
Yvon Peltanche : C'est un enjeu qui reste effectivement majeur. Nous avons tous la même problématique.
Cela fait déjà quatre ans que l'on travaille dessus aux EDV Centre Ouest. Nous avons beaucoup travaillé sur la notoriété, la marque employeur… mais malgré tout, on ne voit pas beaucoup de changements.
Nous, en interne, dès 2020-2021, nous nous sommes attaqués à ces sujets. Il n’empêche que nous sommes confrontés à des problèmes de recrutement et notamment en agence de voyages, où nous avons beaucoup de mal à retrouver des compétences.
Le problème est qu’il n'y a pas de candidats, et quand il y a des candidats, bien souvent ils n'ont pas l'expertise nécessaire. Nous pouvons faire le choix de la formation. Nous l’avons fait massivement notamment avec la Selectour Academy et diverses écoles.
TourMaG - Recruter en alternance vous semble être la bonne solution ?
Yvon Peltanche : Sur la formation et l'alternance, il y a un vrai challenge à recruter des compétences dès le départ.
Beaucoup de jeunes s'inscrivent dans cette politique d'alternance, mais avec des envies qui ne sont pas celles d'être agent de voyages. Mais comme les seules entreprises qui leur offrent des postes, et notamment en province, sont des agences, ils s'y engouffrent avec la complicité des organismes de formation.
Or, ce n’est pas leur ambition. Ils veulent faire de la production, réaliser un tour du monde ou travailler dans l'événementiel. Ces métiers ne sont pas destinés à nos besoins.
Si je devais caricaturer, nous formons beaucoup d'architectes, mais il n'y a pas de maçons, pas d'électriciens, ni de charpentiers et de menuisiers. C'est la problématique de nos métiers. Il nous manque des agents de voyages.
TourMaG - Comment répondre à cette difficulté ?
Yvon Peltanche : Je serais favorable à ce que l'État, qui contribue économiquement, massivement, à la formation de ces alternances les contraignent à rester dans l’entreprise un certain nombre d’années.
C’est le cas dans le domaine militaire : vous formez des gens, derrière ils vous doivent quelques années. Ce modèle me semble plutôt vertueux.
Yvon Peltanche : C'est un enjeu qui reste effectivement majeur. Nous avons tous la même problématique.
Cela fait déjà quatre ans que l'on travaille dessus aux EDV Centre Ouest. Nous avons beaucoup travaillé sur la notoriété, la marque employeur… mais malgré tout, on ne voit pas beaucoup de changements.
Nous, en interne, dès 2020-2021, nous nous sommes attaqués à ces sujets. Il n’empêche que nous sommes confrontés à des problèmes de recrutement et notamment en agence de voyages, où nous avons beaucoup de mal à retrouver des compétences.
Le problème est qu’il n'y a pas de candidats, et quand il y a des candidats, bien souvent ils n'ont pas l'expertise nécessaire. Nous pouvons faire le choix de la formation. Nous l’avons fait massivement notamment avec la Selectour Academy et diverses écoles.
TourMaG - Recruter en alternance vous semble être la bonne solution ?
Yvon Peltanche : Sur la formation et l'alternance, il y a un vrai challenge à recruter des compétences dès le départ.
Beaucoup de jeunes s'inscrivent dans cette politique d'alternance, mais avec des envies qui ne sont pas celles d'être agent de voyages. Mais comme les seules entreprises qui leur offrent des postes, et notamment en province, sont des agences, ils s'y engouffrent avec la complicité des organismes de formation.
Or, ce n’est pas leur ambition. Ils veulent faire de la production, réaliser un tour du monde ou travailler dans l'événementiel. Ces métiers ne sont pas destinés à nos besoins.
Si je devais caricaturer, nous formons beaucoup d'architectes, mais il n'y a pas de maçons, pas d'électriciens, ni de charpentiers et de menuisiers. C'est la problématique de nos métiers. Il nous manque des agents de voyages.
TourMaG - Comment répondre à cette difficulté ?
Yvon Peltanche : Je serais favorable à ce que l'État, qui contribue économiquement, massivement, à la formation de ces alternances les contraignent à rester dans l’entreprise un certain nombre d’années.
C’est le cas dans le domaine militaire : vous formez des gens, derrière ils vous doivent quelques années. Ce modèle me semble plutôt vertueux.
Rémunération : "La partie variable a été massivement mise en place chez beaucoup"
TourMaG - Que faire pour rendre les métiers attractifs ?
Yvon Peltanche : On parle beaucoup d'attractivité du métier. Dans l'attractivité, on en revient toujours à la rémunération.
Depuis 2020, nous avons mis beaucoup de choses en place, notamment une part variable qui a été extrêmement importante.
Lire aussi : Agences, TO : on vous dit tout sur la hausse du salaire minimum conventionnel🔑
Chez moi, entre 2022 et 2023, la rémunération brute a augmenté de 20%. Ça ne veut pas dire que les salaires avaient augmenté de 20%, mais on parle bien de rémunération brute à travers les primes sur le partage de valeur, les primes variables.
La partie variable dans les entreprises a été massivement mise en place chez beaucoup. Au niveau des EDV, il y a eu une négociation.
Autre exemple en termes d'attractivité : nous avons réinstauré les voyages de récompense. Tous les vendeurs qui sont au-dessus de la marge moyenne de l'entreprise sont partis en voyage de récompense.
Le mois dernier, nous étions 14 à partir en Slovénie. Fin mai, les 9 meilleurs vendeurs de la société, ceux qui ont dépassé le million d'euros, repartirons à Zanzibar.
Nous avons repris le plan de rénovation de nos agences. Cinq ont été rénovées l’an dernier, cinq autres le seront cette année.
Tout cela contribue à l'attractivité. Pour autant, je suis confronté aux mêmes difficultés. Une de mes agences, dans la région nantaise, est fermée depuis maintenant 4 mois parce que je n'ai personne dedans.
A titre d’exemple, nous avons recruté un responsable marketing digital qui débutera la semaine prochaine. Au bout de quatre jours, j'ai supprimé l'annonce.
Yvon Peltanche : On parle beaucoup d'attractivité du métier. Dans l'attractivité, on en revient toujours à la rémunération.
Depuis 2020, nous avons mis beaucoup de choses en place, notamment une part variable qui a été extrêmement importante.
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Chez moi, entre 2022 et 2023, la rémunération brute a augmenté de 20%. Ça ne veut pas dire que les salaires avaient augmenté de 20%, mais on parle bien de rémunération brute à travers les primes sur le partage de valeur, les primes variables.
La partie variable dans les entreprises a été massivement mise en place chez beaucoup. Au niveau des EDV, il y a eu une négociation.
Autre exemple en termes d'attractivité : nous avons réinstauré les voyages de récompense. Tous les vendeurs qui sont au-dessus de la marge moyenne de l'entreprise sont partis en voyage de récompense.
Le mois dernier, nous étions 14 à partir en Slovénie. Fin mai, les 9 meilleurs vendeurs de la société, ceux qui ont dépassé le million d'euros, repartirons à Zanzibar.
Nous avons repris le plan de rénovation de nos agences. Cinq ont été rénovées l’an dernier, cinq autres le seront cette année.
Tout cela contribue à l'attractivité. Pour autant, je suis confronté aux mêmes difficultés. Une de mes agences, dans la région nantaise, est fermée depuis maintenant 4 mois parce que je n'ai personne dedans.
A titre d’exemple, nous avons recruté un responsable marketing digital qui débutera la semaine prochaine. Au bout de quatre jours, j'ai supprimé l'annonce.