Europe : "Les réseaux 5G pourraient menacer la sécurité aérienne"

En début d'année, l'industrie aérienne américaine entrait en guerre contre les opérateurs téléphoniques.

Une guerre médiatique qui trouvait un écho en France et en Europe, en raison du sujet abordé : le déploiement à grande échelle de la 5G.

De l'autre côté de l'Atlantique, les bornes ne connaissent pas les mêmes contraintes d'installation qu'ici et les responsables des aéroports américains craignaient donc que les ondes brouillent les radioaltimètres des avions.

En cas de problème, l'appareil ne serait plus en mesure de mesurer précisément la distance avec le sol au moment de l'atterrissage. Depuis, les opérateurs se sont adaptés en prenant des mesures permettant d'assurer la sécurité des vols.

"La Federal Aviation Administration (FAA), Verizon et AT&T se sont mis d'accord sur des mesures qui permettront à plus d'avions d'utiliser en toute sécurité les principaux aéroports tout en activant plus d'antennes pour leurs réseaux 5G," s'est félicité l'équivalent de la DGAC américaine, sur le site de La Tribune.

Eurocontrol vient de publier une étude sur le sujet et alerte sur les possibles problématiques en Europe.

Le 17e épisode (PDF en Anglais) d'une série de documents de réflexion sur l'aérien de l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne aborde le thème de la 5G en Europe.

L'enjeu étant de savoir si nous pourrions en tant qu'Européens connaitre des problèmes d'interférence avec la 5G comme aux États-Unis.

Eurocontrol demande aux décideurs politiques de faire attention lors des enchères pour éviter que la croissance du secteur des communications ne mette pas en danger la sécurité des avions.

"Nous constatons que si l'impact du déploiement généralisé de la 5G est susceptible d'être moindre en Europe par rapport aux États-Unis sur la base des plans actuels de la 5G, il n'y a pas lieu de se reposer sur ses lauriers," introduit le dossier.

Le problème étant que les outils dans l'aérien utilisent des fréquences basses, alors la toute-puissance de la 5G pourrait venir bouleverser cela.

Pour atténuer les possibles interférences, Eurocontrol propose de renforcer le filtrage de la bande adjacente, "améliorer la maintenance des normes d'équipement de l'aviation pour les systèmes existants et trouver un juste équilibre entre les déploiements coordonnés de nouveaux systèmes radio."

En résumé, l'organisation alerte les pouvoirs publics sur la situation.

"La perturbation du spectre radioélectrique est importante : les interférences de signaux provenant d'utilisateurs de grande puissance comme les réseaux 5G pourraient menacer la sécurité aérienne et entraîner des coûts financiers importants pour les compagnies.

Si nous ne faisons rien, il existe un risque réel que l'aviation soit freinée dans les années à venir, car les systèmes actuels auront de plus en plus de mal à répondre à l'évolution des exigences opérationnelles," prédit Eamonn Brennan, le directeur général d'Eurocontrol.

La France aurait pris les devants, face à cette problématique de sécurité aérienne.

Dès 2020, des mesures immédiates de précaution pour les déploiements 5G ont été prises à proximité des aéroports français, peut-on lire sur le site de l’Agence nationale des fréquences (ANFR).
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Elles consistaient à restreindre le déploiement dans différentes zones autour des aéroports, ainsi que de contraindre les antennes 5G à pointer vers le bas, pour éviter les interférences avec les outils des avions.

Au premier trimestre 2021, les zones de contraintes ont été allégées pour les limiter aux 17 aéroports français où des atterrissages de faible visibilité sont autorisés, ainsi qu’à 10 hélistations.

"L’ANFR attend désormais des informations complètes et fiables de la part des constructeurs d’altimètres pour maintenir ou non les mesures de protection transitoires," précisent nos confrères du Parisien.