Avec un été qui s'annonce plutôt bon et cette arrivée d'un nouvel actionnaire puissant, Air France-KLM devrait pouvoir rapidement se désendetter, mais aussi être en capacité de prendre des parts dans le capital d’autres opérateurs - DR
Certains s'en étonnent mais le partenariat stratégique et l'entrée programmée au capital d'Air France à hauteur de 9% du groupe CMA-CGM est l'aboutissement d'une très longue quête du puissant armateur marseillais de s'associer avec un groupe aérien, commencée il y a vingt ans.
Le troisième essai pour pouvoir profiter des soutes des avions de lignes semble le bon.
Déjà en 2003, alors qu'Air Lib était en train de sombrer, les dirigeants de l'armateur français avaient tenté de reprendre les restes de la compagnie aérienne mais quand ils avaient eu accès aux comptes, ils avaient fui.
Le troisième essai pour pouvoir profiter des soutes des avions de lignes semble le bon.
Déjà en 2003, alors qu'Air Lib était en train de sombrer, les dirigeants de l'armateur français avaient tenté de reprendre les restes de la compagnie aérienne mais quand ils avaient eu accès aux comptes, ils avaient fui.
Un troisième essai réussi ?
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En 2021, l'affaire semblait bien partie avec le groupe Dubreuil et ses compagnies Air Caraïbes et French Bee mais là aussi, l'armateur avait reculé.
Profitant à fond de l'augmentation spectaculaire du e-commerce, de l'envolée des prix du transport maritime ainsi que des fortes perspectives de progression du trafic cargo (+4,7%), on ne peut s’empêcher de penser que CMA-CGM ait voulu voir plus grand.
Quand on regarde l'historique des commandes d'appareils cargo CMA-CGM, on note une première commande de deux Boeing 777 cargo en septembre 2021 et deux mois plus tard, retour chez Airbus avec une commande de quatre A350 cargo.
Les mêmes appareils que ceux que vient de commander Air France...
Profitant à fond de l'augmentation spectaculaire du e-commerce, de l'envolée des prix du transport maritime ainsi que des fortes perspectives de progression du trafic cargo (+4,7%), on ne peut s’empêcher de penser que CMA-CGM ait voulu voir plus grand.
Quand on regarde l'historique des commandes d'appareils cargo CMA-CGM, on note une première commande de deux Boeing 777 cargo en septembre 2021 et deux mois plus tard, retour chez Airbus avec une commande de quatre A350 cargo.
Les mêmes appareils que ceux que vient de commander Air France...
Un alignement des planètes
Certes, cette alliance stratégique sur le fret est une bonne nouvelle pour le groupe aérien français, mais le plus important est ailleurs.
Qu'un groupe dont on connait le sérieux avec lequel il gère ses affaires déclare qu'il veuille également s'associer au développement global d'Air France-KLM et devenir un actionnaire de référence va créer les conditions idéales pour la tenue de la prochaine assemblée générale du transporteur aérien, le 24 mai prochain.
On le sait, Air France, très endetté, doit se recapitaliser au plus vite mais les dirigeants voulaient cependant lancer l'opération avec une conjoncture améliorée après la crise du Covid. Le temps presse mais l'attente va payer.
Toutes les planètes sont alignées :
- l’État actionnaire, l’État providence, est prêt a continuer de soutenir Air France ;
- l’investissement que s’apprête à faire le Groupe CMA-CGM dans le capital d'Air France n'a lui, rien a voir avec la philanthropie ou la volonté de maintenir en vie coûte que coûte un fleuron français. La confiance accordée par un très grand groupe à Air France est un signal très fort et vaut autant, sinon plus, que les sommes qui vont être investies ;
- les dirigeant d'Air France craignaient de devoir procéder à une augmentation de capital avec une action à moins de 4%. La seule annonce d'avant-hier vient de régler le problème. L'action est en hausse significative.
Même du côté des Pays-Bas, souvent critiques envers les Français, le "coup" est salué et le ministère néerlandais des Finances a indiqué que l’État soutenait le partenariat considéré comme "bon pour la situation financière" d'Air France-KLM.
Qu'un groupe dont on connait le sérieux avec lequel il gère ses affaires déclare qu'il veuille également s'associer au développement global d'Air France-KLM et devenir un actionnaire de référence va créer les conditions idéales pour la tenue de la prochaine assemblée générale du transporteur aérien, le 24 mai prochain.
On le sait, Air France, très endetté, doit se recapitaliser au plus vite mais les dirigeants voulaient cependant lancer l'opération avec une conjoncture améliorée après la crise du Covid. Le temps presse mais l'attente va payer.
Toutes les planètes sont alignées :
- l’État actionnaire, l’État providence, est prêt a continuer de soutenir Air France ;
- l’investissement que s’apprête à faire le Groupe CMA-CGM dans le capital d'Air France n'a lui, rien a voir avec la philanthropie ou la volonté de maintenir en vie coûte que coûte un fleuron français. La confiance accordée par un très grand groupe à Air France est un signal très fort et vaut autant, sinon plus, que les sommes qui vont être investies ;
- les dirigeant d'Air France craignaient de devoir procéder à une augmentation de capital avec une action à moins de 4%. La seule annonce d'avant-hier vient de régler le problème. L'action est en hausse significative.
Même du côté des Pays-Bas, souvent critiques envers les Français, le "coup" est salué et le ministère néerlandais des Finances a indiqué que l’État soutenait le partenariat considéré comme "bon pour la situation financière" d'Air France-KLM.
Même Marc Rochet...
Autre message de félicitations, et pas des moindres, celui de Marc Rochet himself, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas avare de critiques vis-à-vis d'Air France.
Chez nos confrères de BFM Business, il saluait lui aussi cette annonce en la qualifiant de "très bonne nouvelle pour les ailes françaises."
N'ayant pas pu lui-même finaliser avec Air Caraïbes et French bee ce qu'Air France-KLM vient de réussir avec CMA-CGM, il a même ajouté avec une certaine élégance : "Je leur souhaite le meilleur succès".
Chez nos confrères de BFM Business, il saluait lui aussi cette annonce en la qualifiant de "très bonne nouvelle pour les ailes françaises."
N'ayant pas pu lui-même finaliser avec Air Caraïbes et French bee ce qu'Air France-KLM vient de réussir avec CMA-CGM, il a même ajouté avec une certaine élégance : "Je leur souhaite le meilleur succès".
Objectif : la consolidation du marché
Avec un été qui s'annonce plutôt bon, qui dès à présent engrange des recettes massives, avec également cette arrivée, sauf imprévu, de ce nouvel actionnaire puissant, Air France-KLM devrait pouvoir rapidement se désendetter, mais surtout pouvoir, comme ses concurrents, être en capacité de prendre des parts dans le capital d’autres opérateurs, et de ce fait, jouer un rôle actif dans la consolidation du marché du transport aérien en Europe.
C’est l’objectif de Ben Smith, à la tête d’Air France-KLM, mais aussi et c’est une bonne chose de Rodolphe Saadé, PDG de CMA-CGM, qui a récemment souhaité publiquement "pouvoir participer à consolider le marché de l’aérien".
Une place sera d’ailleurs faite au sein du conseil d’administration du groupe Air France-KLM pour un représentant de la CMA-CGM et c’est lui, Rodolphe Saadé, qui devrait l’occuper en personne.
L’idée d’un simple "sauvetage" d’Air France par le groupe basé à Marseille est un peu courte. C’est une alliance puissante et "gagnant-gagnant" qui vient de naître sous nos yeux.
Les semaines qui viennent vont être intéressantes.
Dans le dossier ITA Airways qui cherche à ouvrir son capital à des opérateurs privés, on pensait que le groupe Lufthansa allié à l’armateur MSC était le seul bien placé. A l’horizon désormais, se profile un autre groupe aérien allié lui aussi à un armateur… et pas n’importe lequel.
Le match commence. Il y en aura d’autres.
C’est l’objectif de Ben Smith, à la tête d’Air France-KLM, mais aussi et c’est une bonne chose de Rodolphe Saadé, PDG de CMA-CGM, qui a récemment souhaité publiquement "pouvoir participer à consolider le marché de l’aérien".
Une place sera d’ailleurs faite au sein du conseil d’administration du groupe Air France-KLM pour un représentant de la CMA-CGM et c’est lui, Rodolphe Saadé, qui devrait l’occuper en personne.
L’idée d’un simple "sauvetage" d’Air France par le groupe basé à Marseille est un peu courte. C’est une alliance puissante et "gagnant-gagnant" qui vient de naître sous nos yeux.
Les semaines qui viennent vont être intéressantes.
Dans le dossier ITA Airways qui cherche à ouvrir son capital à des opérateurs privés, on pensait que le groupe Lufthansa allié à l’armateur MSC était le seul bien placé. A l’horizon désormais, se profile un autre groupe aérien allié lui aussi à un armateur… et pas n’importe lequel.
Le match commence. Il y en aura d’autres.