« Je suis l’homme des missions impossibles », lance Carlos Ghosn une semaine après son évasion rocambolesque qui l’a mené de son domicile de Tokyo au Japon jusqu’à une demeure de Beyrouth au Liban.
Devant la presse internationale, massée à Beyrouth mercredi 8 janvier 2020, l’ancien président de Renault-Nissan est revenu pendant près de 2h30 sur les raisons qui l’ont forcé à quitter le Japon, pays où il était retenu depuis la fin d’année 2018.
Mais pas, comme on pouvait s’en douter, sur les moyens de cette fuite hollywoodienne.
Après un trajet en voiture jusqu’à Osaka, le premier vol emprunté par Carlos Ghosn, sur un Bombardier Global Express, immatriculé TC-TSR et appartenant à la compagnie turque MNG Jet, a rejoint l’aéroport d’Istanbul-Atatürk, ouvert uniquement aux avions de fret et aux vols privés.
Une demie-heure plus tard, l’homme d’affaires embarque sur un autre Bombardier, à bord duquel il rejoint Beyrouth.
Devant la presse internationale, massée à Beyrouth mercredi 8 janvier 2020, l’ancien président de Renault-Nissan est revenu pendant près de 2h30 sur les raisons qui l’ont forcé à quitter le Japon, pays où il était retenu depuis la fin d’année 2018.
Mais pas, comme on pouvait s’en douter, sur les moyens de cette fuite hollywoodienne.
Après un trajet en voiture jusqu’à Osaka, le premier vol emprunté par Carlos Ghosn, sur un Bombardier Global Express, immatriculé TC-TSR et appartenant à la compagnie turque MNG Jet, a rejoint l’aéroport d’Istanbul-Atatürk, ouvert uniquement aux avions de fret et aux vols privés.
Une demie-heure plus tard, l’homme d’affaires embarque sur un autre Bombardier, à bord duquel il rejoint Beyrouth.
Comment une telle fuite est-elle possible ?
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Pour Christophe Naudin, spécialiste de l’exfiltration et de la sûreté aérienne (et impliqué dans l’affaire Air Cocaïne en 2015), une telle opération nécessite au moins six mois de préparatifs et une équipe d’une vingtaine de personnes.
Au moins deux spécialistes américains de la sécurité l’ont accompagné en avion.
Des sommes allant jusqu’à 20 millions d’euros sont évoquées. Pour passer les contrôles d’identités, bon nombre d’hypothèses sont avancées : celle de la malle, de multiples passeports, de techniques de diversion diverses…
« Je suis persuadé qu’il n’a pas utilisé de fausse identité : ça aurait été trop risqué en cas d’échec car cela rajoute une infraction », indique dans les colonnes du Parisien Christophe Naudin, par ailleurs président de l’Association de soutien aux Français à l’étranger détenus arbitrairement ou abusivement.
Au moins deux spécialistes américains de la sécurité l’ont accompagné en avion.
Des sommes allant jusqu’à 20 millions d’euros sont évoquées. Pour passer les contrôles d’identités, bon nombre d’hypothèses sont avancées : celle de la malle, de multiples passeports, de techniques de diversion diverses…
« Je suis persuadé qu’il n’a pas utilisé de fausse identité : ça aurait été trop risqué en cas d’échec car cela rajoute une infraction », indique dans les colonnes du Parisien Christophe Naudin, par ailleurs président de l’Association de soutien aux Français à l’étranger détenus arbitrairement ou abusivement.
Un jet privé est-il synonyme de laxisme et d’impunité ?
Contactés, certains grands acteurs du secteur de l’aviation d’affaires privés sont formels : il est théoriquement impossible de faire appel à une compagnie de jet privé sans avoir à fournir des documents officiels et montrer patte blanche.
« Nous demandons systématiquement tous les papiers de nos clients, et ces derniers sont contrôlés de la même manière que dans un avion de ligne commercial », nous affirme une source au sein de l’un des leaders du marché en Europe.
« Jet privé ou non, ce voyage n’aurait pas dû avoir lieu dans des conditions normales. Légalement, ce n’est pas possible », nous indique-t-on.
Pour autant, dans les faits, qu’il s’agisse de vérification des papiers ou de fouilles des bagages, les contrôles sont souvent peu drastiques lors d’embarquement à bord d’un jet privé.
Pour un spécialiste de la sécurité aéronautique, rien également de plus simple que de sortir discrètement d’un jet au bord des pistes et de passer de l’autre côté de la barrière d’un petit aéroport…
« Nous demandons systématiquement tous les papiers de nos clients, et ces derniers sont contrôlés de la même manière que dans un avion de ligne commercial », nous affirme une source au sein de l’un des leaders du marché en Europe.
« Jet privé ou non, ce voyage n’aurait pas dû avoir lieu dans des conditions normales. Légalement, ce n’est pas possible », nous indique-t-on.
Pour autant, dans les faits, qu’il s’agisse de vérification des papiers ou de fouilles des bagages, les contrôles sont souvent peu drastiques lors d’embarquement à bord d’un jet privé.
Pour un spécialiste de la sécurité aéronautique, rien également de plus simple que de sortir discrètement d’un jet au bord des pistes et de passer de l’autre côté de la barrière d’un petit aéroport…
Quelle est l’implication de la compagnie MNG Jet ?
Vient alors la question de la responsabilité. Caché dans une malle ou non, la compagnie peut-elle être tenue responsable par la justice japonaise ? De son côté, MNG Jet s’estime victime et accuse Carlos Ghosn d’avoir illégalement utilisé deux de ses avions.
La compagnie turque rejette aussi la faute sur ses employés et a ensuite fait arrêter sept d’entre-eux, dont 4 pilotes, pour infraction aux lois sur l’immigration et pour ne pas avoir fait apparaître le nom de l’ancien patron de Nissan sur la liste des passagers.
L’un d’eux a depuis expliqué avoir agi sous la menace. « J’étais effrayé. J’ai pris un homme dans un avion et je l’ai mis dans un autre à l’aéroport. Je ne savais pas qui c’était », aurait-il indiqué à la police d’après l’agence Reuters.
La compagnie turque rejette aussi la faute sur ses employés et a ensuite fait arrêter sept d’entre-eux, dont 4 pilotes, pour infraction aux lois sur l’immigration et pour ne pas avoir fait apparaître le nom de l’ancien patron de Nissan sur la liste des passagers.
L’un d’eux a depuis expliqué avoir agi sous la menace. « J’étais effrayé. J’ai pris un homme dans un avion et je l’ai mis dans un autre à l’aéroport. Je ne savais pas qui c’était », aurait-il indiqué à la police d’après l’agence Reuters.
Peut-il maintenant se rendre en France ?
« J’ai choisi le Liban pour des raisons logistiques », a indiqué l’homme d’affaires franco-brésilien et libanais. Aux questions sur un éventuel retour en France, il a soigneusement botté en touche, estimant qu’il « était prêt à aller n’importe où pour un procès si j’estime qu’il sera équitable.
Je suis prêt à rester très longtemps au Liban, mais je ne vais pas en rester là, je compte laver ma réputation », a-t-il aussi répondu.
Théoriquement, alors qu’il est entré légalement sur le territoire libanais, rien ne s’oppose à une venue en France, d’autant plus qu’en arrivant à Beyrouth, Carlos Ghosn a présenté un passeport français.
Rien ne semble donc s’opposer légalement à un retour en France, à part le mandat d’arrêt international délivré à son encontre par Interpol et qu’il espère bien faire retirer.
Je suis prêt à rester très longtemps au Liban, mais je ne vais pas en rester là, je compte laver ma réputation », a-t-il aussi répondu.
Théoriquement, alors qu’il est entré légalement sur le territoire libanais, rien ne s’oppose à une venue en France, d’autant plus qu’en arrivant à Beyrouth, Carlos Ghosn a présenté un passeport français.
Rien ne semble donc s’opposer légalement à un retour en France, à part le mandat d’arrêt international délivré à son encontre par Interpol et qu’il espère bien faire retirer.