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Plan de Relance Destination France, un point d’étape de Jean-Baptiste Lemoyne

Plusieurs des 20 mesures annoncées sont opérationnelles


Le Plan de Relance Destination France, c’est près de 2 milliards d’euros mis sur la table pour les prochaines années, déboursés autour de 20 mesures consacrées en priorité à la reconquête des talents, au tourisme durable, à la qualification de l’offre, à l’outre-mer et à l’événementiel. Les décrets sortent.


Rédigé par le Mardi 1 Février 2022

Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué en charge du Tourisme, dresse un premier bilan du Plan de Relance (Ludovic Marin / AFP)
Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué en charge du Tourisme, dresse un premier bilan du Plan de Relance (Ludovic Marin / AFP)
Même si la campagne électorale n’est pas encore engagée totalement, les ministres du Gouvernement, chacun dans leur domaine, se doivent de dresser des bilans de leurs actions et des engagements qui se concrétisent.

Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué en charge notamment du Tourisme, s’est livré de bonne grâce à l’exercice.

Les 20 mesures doivent s'étaler au minimum sur deux ans, au-delà naturellement du résultat des élections présidentielles et législatives. Le principal pour le ministre est qu'elles soient engagées et financées.

Reconquérir les salariés disparus

La première mesure promise par le Plan de Relance vise à faire revenir vers les professions du Tourisme, les centaines de milliers d’emplois qui ont disparu pendant la pandémie.

Rien que le secteur hôtellerie-restauration en a perdu près de 240 000 et les pénuries de personnel sont criantes dans les agences, chez les transporteurs, les autocaristes…

La campagne de communication, façon Armée de Terre, très visuelle, valorisant les carrières possibles, basée sur des témoignages, est pratiquement dans les cartons.

L’appel d’offre aux agences est lancé pour qu’elles traduisent le brief en spots : 5 millions d’euros seront engagés en 2022 et la même somme en 2023.

Plan de Relance : 70 millions de plus pour le tourisme durable

Cyclotourisme en région Auvergne Rhône-Alpes (©CRT Aura)
Cyclotourisme en région Auvergne Rhône-Alpes (©CRT Aura)
Le Fonds Tourisme Durable, doté de 50 millions d’euros, géré par l’Ademe, vient de faire connaître la liste des bénéficiaires.

73 projets ont été retenus par le ministère de la Transition écologique qui recevront en moyenne 65 000 euros. Le Fonds a été ré abondé à hauteur de 70 millions d’euros pour les deux années 2022-2023 avec un appel à projets qui va être lancé prochainement.

Près de 5 700 dossiers Thomas Cook ont été soldés

Les Entreprises du Voyage justement ont été sévèrement affectées par plusieurs cataclysmes, dont la faillite Thomas Cook, sur laquelle le ministre est revenu rapidement.

Grâce à la mise en place du nouveau dispositif de solidarité, via un Fonds Public de Garantie, la profession est couverte à hauteur d’un sinistre pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros. Cela passe aussi par une réforme des statuts de l’APST qui ont été validés il y a 24 heures.

Parallèlement, le ministre se félicite du règlement des dossiers de contentieux qui empoisonnent l’image de la profession depuis la chute de la maison Thomas Cook.

Sur les 9 630 dossiers d’indemnisation en instance, 5 686 ont été soldés pour un montant supérieur à 13 millions d’euros. Et le solde des dossiers à jour devrait être traité avant l’été.

750 millions de prêts supplémentaires

Favoriser les nouveaux types d'hébergement insolite
Favoriser les nouveaux types d'hébergement insolite
Le financement des investissements occupe une large place dans le Plan de Relance. Il s’agit de prêts consentis à des conditions avantageuses. 1,3 milliard d’euros doit être mobilisé par la BPI ou la Banque des Territoires.

D’ores et déjà, 845 millions d’euros ont été engagés au profit de 1 800 entreprises, dont 50% dans l’hébergement, 30% dans la restauration, 10% dans les Loisirs et 10% dans les entreprises du voyage.

Une nouvelle enveloppe de 750 millions d’euros de prêts est dégagée avec pour objectif d’aider au financement total de 3 000 entreprises.

Faire revenir de nouveaux exposants dans les salons

Le secteur de l’événementiel Foires & Salons, particulièrement touché également, va profiter d’une enveloppe de 100 millions d’euros : 96 millions destinés à financer le retour de PME qui avaient renoncé à être exposante sur un salon professionnel et 4 millions pour faciliter la venue de visiteurs étrangers.

Le dispositif va être géré par les Chambres de Commerce qui pourront sélectionner jusqu’à une centaine de PME par foire ou salon (71 événements ont été retenus entre mars 2022 et juin 2023, comptant plus de 500 exposants). Une aide à la réservation de m2 sera accordée aux nouveaux exposants, ou anciens ayant désertés, avec un plafond de 12 500 euros.

Un peu plus de vert dans les classements hôteliers

S’agissant de la valorisation de l’offre, Jean-Baptiste Lemoyne a insisté sur les nouvelles grilles de classement des hébergements qui vont prendre effet courant de l’année. Celle concernant les meublés est en vigueur depuis le 1er février, elle sera suivie au 1er avril par celle revisitée des hôtels, et en juillet celle concernant les auberges de jeunesse.

Dans tous les cas, un accent supplémentaire a été mis sur la dimension durable et responsable qui doit primer dans les installations et la gestion des hébergements.

Le ministre ne manquera pas de rendez-vous

Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin à Dijon (Eiffage)
Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin à Dijon (Eiffage)
Afin de mieux mettre en œuvre ces premières mesures et de préparer les suivantes, le ministre va participer à plusieurs réunions de coordination. D’abord avec les délégués Tourisme des Régions de France. Chaque préfet de région aura l’opportunité de créer un Comité stratégique de suivi du Plan de Relance.

Ce prochain jeudi, Jean-Baptiste Lemoyne va se coordonner avec son collègue Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer pour décliner les mesures spécifiques. De fait, elles subissent les conséquences de leur retard en matière de mesures sanitaires. Les États-Unis viennent même de mettre la Guadeloupe sur la liste Noire des destinations à éviter.

Un prochain Comité interministériel du Tourisme va se réunir mi-mars à Dijon, pour suivre la feuille de route élaboré avant la crise sanitaire. Ce Comité devrait coïncider avec la possible inauguration de la Cité internationale des vins et de la gastronomie de Dijon, élément majeur de la stratégie œnotouristique de la France

Des dossiers à porter à l'Europe

Enfin, plusieurs dossiers vont être abordés dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. Le ministre souhaite infléchir l’action de l’Europe dans deux directions : faire en sorte qu’elle soit encore plus exemplaire en matière de tourisme durable, et que le monde entier le sache, et que l’on mette davantage encore l’accent sur les flux intra-communautaires qui constituent un socle solide de fréquentation touristique, un véritable marché intérieur dont il faudrait limiter les contraintes.

Selon la volonté qui pourrait s’exprimer de la part du Parlement européen, il n’est pas impossible que deux sujets soient remis sur la table législative : les conditions d’exercice des locations de courtes durées entre particuliers, et la révision de la Directive européenne en matière de voyages à forfait…

Lourd programme.

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