Jalel Bouagga et d'Emmanuelle Andreau de l'agence Sindbad Voyages - DR : LAC
TourMaG.com - Racontez-nous les débuts de votre agence.
Emmanuelle Andreau : "Mon directeur Jalel Bouagga a lancé Sindbad Voyages en 1996. Nous étions installés rue Servan dans le 11e arrondissement parisien.
Une adresse tranquille qui convenait parfaitement à notre activité de producteur de séjours sur-mesure dans la zone du Moyen-Orient, au Maghreb, dans quelques pays africains et diverses îles.
Plus de la moitié de notre activité concernait le sultanat d'Oman.
Mais à l'automne 2008, avec la crise financière, nous avons perdu 25 % de notre activité. Le Printemps Arabe est venu achever nos dernières destinations. Les clients ne voulaient plus entendre parler du Moyen-Orient."
TourMaG.com - Qu'avez-vous fait pour survivre ?
Emmanuelle Andreau : "Nous avons déménagé à Pantin, rue Hoche, dans un quartier plus passant, proche du domicile de Jalel Bouagga.
Nous avons réorienté notre travail vers la billetterie, qui représente désormais 2/3 du chiffre d'affaires.
Se former à de nouvelles techniques de vente, à une nouvelle clientèle fut un challenge intéressant. Même si nous travaillons plus pour gagner moins, cette activité permet d'avoir du cash sur les comptes.
Nous réalisons un chiffre d'affaires de 50 000 euros pour environ 100 personnes par mois.
Notre activité est en croissance. Nous venons d'ailleurs d'embaucher en CDI notre ancienne stagiaire, Leila pour s'occuper de la billetterie et de l'accueil clients."
Emmanuelle Andreau : "Mon directeur Jalel Bouagga a lancé Sindbad Voyages en 1996. Nous étions installés rue Servan dans le 11e arrondissement parisien.
Une adresse tranquille qui convenait parfaitement à notre activité de producteur de séjours sur-mesure dans la zone du Moyen-Orient, au Maghreb, dans quelques pays africains et diverses îles.
Plus de la moitié de notre activité concernait le sultanat d'Oman.
Mais à l'automne 2008, avec la crise financière, nous avons perdu 25 % de notre activité. Le Printemps Arabe est venu achever nos dernières destinations. Les clients ne voulaient plus entendre parler du Moyen-Orient."
TourMaG.com - Qu'avez-vous fait pour survivre ?
Emmanuelle Andreau : "Nous avons déménagé à Pantin, rue Hoche, dans un quartier plus passant, proche du domicile de Jalel Bouagga.
Nous avons réorienté notre travail vers la billetterie, qui représente désormais 2/3 du chiffre d'affaires.
Se former à de nouvelles techniques de vente, à une nouvelle clientèle fut un challenge intéressant. Même si nous travaillons plus pour gagner moins, cette activité permet d'avoir du cash sur les comptes.
Nous réalisons un chiffre d'affaires de 50 000 euros pour environ 100 personnes par mois.
Notre activité est en croissance. Nous venons d'ailleurs d'embaucher en CDI notre ancienne stagiaire, Leila pour s'occuper de la billetterie et de l'accueil clients."
Un quartier très prometteur
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TourMaG.com - Votre nouveau quartier de Pantin connaît actuellement un vaste plan de rénovation. Est-ce un avantage pour développer votre activité ?
Emmanuelle Andreau : "Effectivement, le groupe Hermès rachète tous les immeubles alentours. D'ailleurs le notre lui appartient. Nous avons du négocier âprement notre installation pendant huit mois. Ils ont été séduits par notre démarche d'artisan, de spécialiste.
Le marché va également être transféré, ce qui permettra aux clients de se garer plus facilement.
Au final, l'agence va forcément prendre de la valeur. D'autant plus qu'il n'y a pas de grosse concurrence dans les alentours. Si ce n'est une ambassade Fram/Boiloris et une agence Selectour plutôt orientée sur la clientèle d'affaire."
TourMaG.com - Quel est le profil de votre clientèle ?
Emmanuelle Andreau : "Nous sommes dans un quartier très passant et populaire, à coté de la sortie du métro, proche d'un centre Leclerc. Nous sommes installés depuis deux ans et le bouche à oreille commence à fonctionner.
Certains clients reviennent déjà acheter des billets tous les six mois. J'essaie également de pousser les ventes de produits en brochures mais c'est plus difficile. Les gens n'achètent que des voyages d'entrée de gamme et en dernière minute."
Emmanuelle Andreau : "Effectivement, le groupe Hermès rachète tous les immeubles alentours. D'ailleurs le notre lui appartient. Nous avons du négocier âprement notre installation pendant huit mois. Ils ont été séduits par notre démarche d'artisan, de spécialiste.
Le marché va également être transféré, ce qui permettra aux clients de se garer plus facilement.
Au final, l'agence va forcément prendre de la valeur. D'autant plus qu'il n'y a pas de grosse concurrence dans les alentours. Si ce n'est une ambassade Fram/Boiloris et une agence Selectour plutôt orientée sur la clientèle d'affaire."
TourMaG.com - Quel est le profil de votre clientèle ?
Emmanuelle Andreau : "Nous sommes dans un quartier très passant et populaire, à coté de la sortie du métro, proche d'un centre Leclerc. Nous sommes installés depuis deux ans et le bouche à oreille commence à fonctionner.
Certains clients reviennent déjà acheter des billets tous les six mois. J'essaie également de pousser les ventes de produits en brochures mais c'est plus difficile. Les gens n'achètent que des voyages d'entrée de gamme et en dernière minute."
Rester indépendant pour garder la main sur sa production
TourMaG.com - Avez-vous conservé votre activité historique de producteur sur le Moyen-Orient ?
Emmanuelle Andreau : "Oui, cela représente encore 1/3 de notre business, soit environ 150 clients l'an passé, avec un panier moyen de 2500 euros. Nos habitués sont restés fidèles, même si avec le contexte actuel, il est difficile de sauver quelque chose de notre ancienne production.
Mais heureusement, ces voyageurs sont des habitués et savent faire la part des choses. Pourtant, je ne suis pas très optimiste quant à une reprise de l'activité touristique dans cette zone. Même les investisseurs locaux sont attentistes. Regardez la mésaventure de STI…"
TourMaG.com - Faites-vous partie d'un réseau ?
Emmanuelle Andreau : "Absolument pas, nous sommes indépendants. Nous restons une entreprise artisanale et familiale, nous ne voulons pas nous agrandir trop vite afin de conserver la main sur la production.
Nous appartenions au réseau ATR lors de sa création. Nous souhaitions partager nos connaissances avec d'autres TO. Mais nous nous sommes résolus à le quitter.
Phagocytée par les grands TO, l'association était devenue une machine à brasser du vent. Les membres ne faisaient que s'espionner entre eux. De plus, la certification AFNOR était trop coûteuse et trop lourde à gérer pour notre petite structure."
TourMaG.com - Que pensez-vous des grandes instances du tourisme ?
Emmanuelle Andreau : "Elles me paraissent lointaines. Même l'APST, chez qui nous avons notre garantie, est une grande machine juridique.
J'ai souvent l'impression de déranger quand je pose une question. Bien sûr, je surveille l'actualité du SNAV ou du CETO. Mais pour moi, ils ne font que se regarder le nombril et organiser des cocktails."
TourMaG.com - Quels sont vos projets ?
Emmanuelle Andreau : "Lorsque notre activité sera consolidée, nous souhaitons approcher les comités d'entreprises alentours, celui d'Hermès bien sûr, mais également celui de la BNP ou encore de la mairie de Pantin. Nous souhaitons nous impliquer fortement dans le tissu local et les clients apprécient.
Mon directeur parle Arabe, tout comme Leila, ce qui facilite la communication avec certains voyageurs. Nous proposons également le paiement en plusieurs fois.
Bref, nous avons vraiment l'impression de participer à la vie du quartier. D'ailleurs, les gens semblent ravis de notre présence. D'autant plus que l'agence la plus proche qui vendait de la billetterie a fermé du jour au lendemain sans laisser d'adresse…"
Emmanuelle Andreau : "Oui, cela représente encore 1/3 de notre business, soit environ 150 clients l'an passé, avec un panier moyen de 2500 euros. Nos habitués sont restés fidèles, même si avec le contexte actuel, il est difficile de sauver quelque chose de notre ancienne production.
Mais heureusement, ces voyageurs sont des habitués et savent faire la part des choses. Pourtant, je ne suis pas très optimiste quant à une reprise de l'activité touristique dans cette zone. Même les investisseurs locaux sont attentistes. Regardez la mésaventure de STI…"
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J'ai souvent l'impression de déranger quand je pose une question. Bien sûr, je surveille l'actualité du SNAV ou du CETO. Mais pour moi, ils ne font que se regarder le nombril et organiser des cocktails."
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Mon directeur parle Arabe, tout comme Leila, ce qui facilite la communication avec certains voyageurs. Nous proposons également le paiement en plusieurs fois.
Bref, nous avons vraiment l'impression de participer à la vie du quartier. D'ailleurs, les gens semblent ravis de notre présence. D'autant plus que l'agence la plus proche qui vendait de la billetterie a fermé du jour au lendemain sans laisser d'adresse…"